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Identité et appartenance: temps et comput anthropologique chez R. E. Mutuza Kabe

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par Jean Francis Photios KIPAMBALA MVUDI
Université de Kinshasa RDC - Doctorat en philosophie 2012
  

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Chapitre huitième: LES TUTSI ET L'APPARTENANCE

Introduction

Nous avons déjà signalé que le point de vue historique moderne risque de nous induire à l'erreur de confondre les diverses formes de royautés au cours de l'histoire du contour de Ruwenzori, et surtout à l'Est de la RD Congo et au Rwanda, antécédemment à l'avènement des idées constitutionnelles que nous rapporte A. Kagame dans son Le droit coutumier rwandais et les idéologies démocratiques, en un seul type de régime politique, celui de l'absolutisme à pouvoir concentré dans les mains d'une seule personne qui en use à volonté et à discrétion.

Or l'étude des diverses formes de régimes absolutistes au cours des siècles relève des différences profondes entre les divers types de concentration du pouvoir politique, dues à une évolution longue et lente qui a produit des modification essentielles dans la nature et le contenu du pouvoir politique concentré, et qui a abouti aux formes constitutionnelles des temps modernes.

Nous nous sommes déjà référé aux différences qui séparent les baame Bahutu au mwami tutsi qui les remplaça, après la réunification de tous les royaumes en un seul et unique Rwanda, différences qui ne peuvent être réduites à des simples variations mais à des degrés d'une évolution profonde à la signification sociale portant sur une longue période anthropologique et entropologique.

Dans ce chapitre qui traite des Tutsi et l'appartenance, nous allons démontrer l'importance de l'acquisition de la cohésion du groupe Hima-Tutsi que la royauté a apporté. L'existence de cette communauté hima-tutsi tient au statut qu'elle accorde au roi assimilé à Dieu, il est en conséquence lui-même la source du pouvoir politique et n'admet aucune limitation dans l'exercice de ce pouvoir. On ne doit pas confondre la fonction du mwami tutsi à celle d'un pharaon. Celui-ci est fils de dieu, il reçoit les honneur et les hommages du au dieu son père et ne devient dieu qu'après sa mort. Mais le mwami est dieu, comme le clame le poète des poèmes dynastiques.

Nous remarquons d'ailleurs que la problématique d'une succession héréditaire, surtout à caractère biologique est étrangère au maintient du pouvoir des baame des Bahutu. Le principe d'hérédité successoral chez les Tutsi, montre à suffisance la difficulté qu'ils ont à se construire comme peuple.

Section 1. Acquisition de la cohésion d'un groupe

§ 1. Existence d'une communauté

Nous avons dit que pour les Tutsi la race bovine occupe la place de choix. Puisque la vache est considérée comme une fin en soi (principalia = Þãïõìíùò), l'homme devient relatif (consequentia = áêïëïýèùò), moyen dont le roi se servirait pour la reproduction de ses richesses par des guerres sanglantes.

Mutuza qui a horreur de la guerre, et surtout celle qui sévisse à l'Est de la RD Congo, note par ailleurs que les habitants de la région du Kivu-Maniema vivent dans un cosmos tributaire de la cosmologie lega. Cosmologie selon laquelle si une grande diversité des choses et une variété des conditions humaines, où la liberté a une grande part parce que n'ayant pas choisi sa condition pour elles-mêmes, où dans quel pays, dans quelle condition naître, il n'y a pas de hasard. On voit dès lors comment Mutuza va retrouver sa théorie de la réévaluation des concepts.

Il écrit : « Un faisceau des concepts centrés sur la xénophobie et la nationalité congolaise visent à inspirer le complexe de culpabilité aux Congolais-Zaïrois en les accusant de haine contre les étrangers, en vue de les préparer, par voie de la culpabilisation, d'accorder la nationalité collective aux « Zaïrois d'expression rwandaise », aux Banyamulenge et autres immigrés tutsi chassés au Rwanda par la guerre d'indépendance et réfugiés au Congo, vers les années 6O. La culpabilisation et la ruse viennent ainsi suppléer l'échec de la conquête de la nationalité par la guerre »(625(*)).

Toutes les guerres sont odieuses, mais plus particulièrement celles qui se font sans que les belligérants soient auparavant ennemis. Aux intérêts en cause, elles ajoutent l'implacable dimension d'une animosité. On se bat sur ordre et pour le plus grand bénéfice des peuples des horizons lointains. Dès lors, aucun compromis n'est possible, l'ennemi doit capituler sans condition ou disparaître. Que faire ! L'homme de tous les siècles, de toutes les races, de toutes les cultures a souvent choisi pour plus haut idéal celui de la paix, se sachant irrésistiblement fauteur de guerre. Donnez-lui n'importe quel drapeau et il s'en servira aussitôt comme d'une épée, c'est notre conviction.

* 625 MUTUZA, Op. Cit., p. 71.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand