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Identité et appartenance: temps et comput anthropologique chez R. E. Mutuza Kabe

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par Jean Francis Photios KIPAMBALA MVUDI
Université de Kinshasa RDC - Doctorat en philosophie 2012
  

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0. 3. Problématique : séparation et réunion computiques

Identité et Appartenance est une recherche philosophie qui se veut un genre de savoir (et non comme genre d'action). C'est chez Mutuza que nous réfléchissons sur les conditions de possibilité de la génétique de la recherche philosophique du temps entropologique et du rétablissement du comput de l'éthique anthropologique. Aussi, Mutuza construit-il sa théorie du point de vue de la conduite humaine. C'est ainsi qu'il parle du gouvernement intérieur et extérieur des sociétés sous examen dans La problématique du Mythe Hima-Tutsi. Mutuza sait que cette manière de considérer l'objet de la conduite humaine embrasse aussi bien les valeurs qui inspirent cette conduite que les institutions qui leur servent de cadre juridique.

L'étude de l'Identité et de l'appartenance, considérée ainsi, a tendance à la systématisation. La systématisation nous conduit à deux disciplines qui s'embrassent : la sociologie politique, avec son corollaire la science politique et la philosophie politique.

Quant à nous, nous laissons l'aspect sociologique en raison de son analyse des institutions et de sa tendance à les comparer dans leur structure (statique) ou leur évolution (dynamique) afin de déterminer, sinon les causes qui les ont produites, du moins les conditions sans lesquelles elles ne peuvent apparaitre. Nous ne disons pas que la sociologie néglige l'étude des valeurs politiques, mais elle n'en tient compte qu'en tant que faits psychologiques, donnés dans un certain milieu concret ; elle prête plutôt attention à celles qui influencent les consciences collectives qu'aux institutions isolées de certains individus géniaux, parce que seules les valeurs du premier type imprègnent des institutions durables et alimentent les conduites sociales, autrement dit, parce qu'elles sont les seules qui concernent l'objet principal de la sociologie politique.

Quant au sociologue, il est obligé, dans sa discipline à demeurer neutre vis-à-vis des faits qu'il met en lumière, qu'il s'agisse des normes ou des structures. Mais s'il a quelque chose à dire en faveur ou à l'encontre d'une idéologie ou d'un régime, c'est en considération de son efficacité réelle à l'égard de la fin (ôåëåßïò) que la société examinée assigne à la valeur ou à l'institution, ce n'est pas avec la prétention de juger cette fin en elle-même. En un mot, parce qu'il n'a qu'à expliquer et sa science est explicative.

Nous avons laissé l'explication au sociologue. Nous sommes essentiellement dans l'exercice normatif, car c'est une construction théorique fondée sur un jugement de valeur. Nous considérons les relations politiques non dans leur réalité, comme le fait un sociologue, mais en tant qu'idéaux ; c'est pourquoi nous pouvons prendre en considération tout aussi bien les formes possibles que les formes actuelles de ces relations. Partant d'une conception générale de l'homme, et parfois de la divinité, nous projetons dans le champ de la politique afin de constituer un modèle idéal qui serve de critère pour qualifier - voire de but pour modifier - la conduite réelle des gouvernants et des gouvernés.

Nous avons dû, par conséquent, même lorsque notre recherche semblait avant tout constituée par des études de caractère scientifique appuyées sur une vaste érudition sociologique, il faut se souvenir que notre but fondamental est tout autre et qu'il consiste à porter un jugement de valeur sur les normes reçues et sur les institutions en vigueur au nom des valeurs que nous adoptons ou que le mutuzisme, école de la réévaluation des concepts, a adoptées.

C'est pourquoi, dans le mutuzisme, nous avions été obligé de chercher l'axe véritable de cette philosophie dans ses institutions fondamentales, autrement dit, dans ses racines métaphysiques.

C'est pourquoi aussi, il faut éviter ici des perspectives juridiques à cause des connexions qui existent entre le Droit et la politique. Les théories relatives aux institutions bovines des sociétés sous examen chez Mutuza ont nécessairement leur place dans notre étude, mais seulement dans la mesure où on peut les mettre en relation avec les principes métajuridiques de la morale des Hutu et de la conservation linguistique dont elles dépendent (au moins implicitement). De la même manière, les chevauchements entre la fin théorique (vie harmonieuse) et les moyens pratiques de la politique (conquête des terres), peuvent engendrer des dangereuses confusions : parler du nationalisme de Lumumba, de l'unitarisme de J.D. Mobutu ou de l'autonomisationnisme de L.D. Kabila ou encore du mono-ethnisme ruandais de P. Kagamé comme s'il s'agissait de philosophies politiques, alors qu'il s'agit de doctrines consciemment élaborées en vue de l'action au sein d'un milieu déterminé par le moyen de l'adaptation ou de la construction des théories, étrangères par elles-mêmes à toute efficacité pratique. Le rôle de ces constructions doctrinales est incontestable et décisif, mais il ne s'agit pas de philosophies au sens technique du mot et la présente recherche n'y fait allusion que d'une manière accidentelle.

Mutuza part de la lecture du mythe Hima-Tutsi pour re-construire les éléments de l'identité et de l'appartenance d'une population donnée et pour déduire dans le cas d'espèce le manque de corrélation et de correspondance entre leurs ethnonyme (Tutsi), toponyme (banyamulenge) et glossonyme (kinyarwanda) à la base de ce mythe des Banyarwanda.

Pour mener notre recherche, nous nous appuyons sur la réévaluation des concepts que Mutuza(41(*)) préconise. C'est une théorie et une méthode assise sur deux chaises. L'une historiciste et l'autre archéologique. C'est une théorie qui argue qu'aucun concept ne peut être accepté s'il ne passe pas par l'acide culturel. Le terme concept identité nécessite une élucidation. Le mot `concept' vient du latin, conceptus, il est participe passé du verbe concipere, « former en son sein, contenir ». Il est la représentation abstraite et générale d'une chose ou d'un fait. L'appartenance, elle, est une affiliation personnelle et individuelle, officielle et tacite dont l'inclusion s'explique par l'implication dans les propriétés culturelles communes.

Les études anthropologiques sur ce sujet abondent. Si l'anthropologue de sa part s'aventure au-delà de la simple description de sa science, il a bien tôt de constater qu'il empiète sur la théorie sociale et la théorie de l'histoire, pour s'apercevoir en définitive qu'il est en train de prendre contact avec la philosophie. En poussant l'analyse de l'appartenance sociale et culturelle, biologique et spirituelle, l'on tend à la réduire en une problématique gnoséologique dans laquelle la conscience joue un rôle central.

Actuellement, on se réfère principalement à deux modèles pour décrire le fonctionnement des sociétés comme ceux des ordinateurs en le comparant à celui du cerveau : le modèle computationnel et le modèle connexionniste(42(*)). Les réseaux neuronaux, qu'il faudrait en toute rigueur appeler réseaux neuromimétiques puisqu'ils ne font qu'imiter certaines propriétés des neurones, sont issus du second modèle. L'approche d'ingénierie pour l'informatique neuronale utilise des modélisations issues de la recherche génétique de la biologique afin de concevoir des architectures informatiques pouvant accomplir des tâches spécifiques, telles que l'apprentissage (cognition, évolution) et la reconnaissance des formes. Il existe une grande diversité de réseaux neuronaux, chacun ayant ses propriétés particulières comme l'indique ce schéma(43(*)) :

 

F2

Chez Mutuza, la subjectivité(44(*)) se voit attribuée une utilité susceptible de la lancer vers la pensée de l'antiquité grecque qui contemple le monde sub species aeternis. C'est le point de vue éloigné des sociétés actuelles, pour lesquelles la vertu est connaissance, et par conséquent la connaissance est vertu(45(*)). Mais il est difficile pour notre époque de saisir pour une quelconque utilité pratique une telle théorie, qui se base sur un jugement potentiel dont l'actualisation est déférée à une époque future. Cette théorie se borne à des poursuites immédiates en accord avec cette problématique « pour des prédictions sous l'impulsion d'une ingénierie sociale ».

Dans cette perspective intervient la philosophie de l'Histoire parce qu'elle embrasse, en plus de l'esthétique, l'import général de la manifestation culturelle, son sens intérieur, sa valeur logique et sociale par rapport au système ethno-historique auquel elle appartient. Les rapports organiques entre manifestations culturelles relèvent des civilisations différentes dans l'espace et dans le temps.

L'« Homme », par exemple, est une représentation générique qui comprend aussi bien les individus actuels (présents) que les individus virtuels (passés ou à venir). A l'instar d'une médaille, l'homme offrira toujours deux faces : il est à plusieurs niveaux interfacial. C'est pourquoi de l'homme il s'agit d'entropologie plutôt que d'anthropologie.

Que dire de son appartenance ? Est-ce une idée, une chose, un fait ou encore un phénomène ? C'est un problème sérieux auquel nous sommes butés. Il demeure difficile d'appréhender l'appartenance et l'identité thème central de notre thèse. Il faut appartenir. Il faut s'appartenir.

Quelle est la réaction des consciences devant la situation dans laquelle l'humanité dans son ensemble, et la RD du Congo en particulier se trouvent impliquées? Aux yeux de l'opinion nationale c'est l'occident qui s'impose à nous par le Ruanda interposé pour s'approprier nos terres. L'épreuve de la difficulté d'arriver à une solution des problèmes ethnoculturels de la RD Congo par le truchement d'une quelconque inclusion.

Cette entropologie xénologique se traduit en termes d'incompréhension et de mécompréhension autour du concept d'appartenance et de possession.

Pour se rendre compte de l'importance de cette étude sur l'identité et l'appartenance, l'on doit savoir d'emblée comment les Tutsi se re-trouvent en RD Congo. Sont-ils venus pour conquérir ou pour être nécessiteux, contrains de s'exiler pour s'intégrer dans la société d'accueil parce que d'où ils sont venus il n'y a plus de place, d'autres groupes s'y sont installés. Quant à la rencontre avec ces groupes, nous examinerons si l'esclavagisme ne fut pas pratiqué par les populations Hutu de l'Est afin de comprendre l'insertion des Tutsi. Nous chercherons à savoir comment une minorité s'est imposée, quels en sont les astuces.

Le noeud de la problématique devient clair. On est en présence de deux réalités : l'identité et l'appartenance. Dans notre tentative pour les concilier, nous avons abouti à deux conceptions dont l'une, la nécessité métaphysique de la fin de l'entropologie sauve l'identité, mais détruit l'appartenance, et l'autre, l'éternelle instabilité de l'appartenance, sauve l'appartenance mais détruit l'identité. C'est une recherche du besoin de faire partie d'un groupe par le biais d'une réunion anthropologique computative.

* 41 Philosophe africain et congolais (Mulega).

* 42 MUTUZA, Une remise en question des travaux de la Conférence Internationale sur les pays de grands lacs, p 22. Mais l'auteur n'a pas distingué que ce qui est perçu peut être un objet matériel, une action ou un discours. Ce qui est perçu peut aussi l'être fantasmatiquement : c'est le cas de ce projet sur la paix que l'on simule et dont on évalue les résultats en imagination. Dans tous les cas, la prise en compte de ce qui est perçu passe par la construction d'une représentation de l'objet, sous forme, par exemple, d'images ou de propositions discursives. Le jugement de valeur porte sur la représentation de l'objet, sa description interne en connexion avec d'autres : de l'objet, nous n'avons jamais qu'une apparence de sa réalité. De fait, le jugement s'élabore également à partir d'informations déjà présentes dans la mémoire : croyances, désirs, influences sociales, autres valeurs, etc.

* 43 Réseaux neuronaux. Microsoft ® Encarta ® 2007. (c) 1993-2006 Microsoft Corporation. En haut est schématisé un réseau neuronal humain, composé de cellules nerveuses appelées neurones. Chaque neurone peut émettre des signaux vers ses voisins, par l'intermédiaire de prolongements nommés dendrites ; il peut également en recevoir, véhiculés par des fibres appelées axones. En bas est représenté un réseau neuronal artificiel. Entre les noeuds d'entrée et de sortie figurent de nombreux autres noeuds, appelés pour cette raison noeuds cachés. Un réseau neuronal artificiel peut comprendre plusieurs niveaux de noeuds cachés.

* 44 Même si l'objet perçu est différencié de son contexte, le jugement de valeur lui est relatif. L'évaluation d'un objet est éminemment subjective si une nécessité vitale ne dicte pas sa loi. Voir aussi Okolo Okonda, Tradition et modernité en Afrique aujourd'hui, le point de la question, in « Recherches philosophiques africaines » n° 29, Philosophie africaine : bilan et perspectives, p.14

* 45 Nous sommes dans la morale de Socrate. Pour celui-ci l'homme fait le mal par ignorance. Nul ne peut mal agir s'il est cultivé. La conscience humaine devient l'absolu. C'est un problème épistémologique de la philosophie morale qui se transmet dans l'histoire de la philosophie.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore