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Identité et appartenance: temps et comput anthropologique chez R. E. Mutuza Kabe

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par Jean Francis Photios KIPAMBALA MVUDI
Université de Kinshasa RDC - Doctorat en philosophie 2012
  

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v Réévaluation des concepts anthropologiques

Le bilan de ces analyses de la culture et de son identité conduit maintenant à la découverte de son fondement. Si nous ne sommes pas inventeurs de la culture, si, d'autre part, il n'est pas de culture sans peuple, c'est qu'elle a sa racine dans une civilisation et dans une parole, un ëüãïò qui est le sujet. C'est ainsi que l'universalité d'une culture ne peut s'imposer à chacun à mesure qu'elle révoque la subjectivité. C'est grâce à son unicité, à l'unicité de la race humaine, à la singularité des origines que la culture est possible.

Mutuza se situe en califourchon des travaux des anthropologues et philosophes de son époque. Il connaît Bastian Adolf qui tenta de démontrer le caractère universel de certaines croyances populaires. Afin de comprendre que c'est par tradition que la pensée se forme, Bastian Adolf fit ses études aux universités de Berlin, Heidelberg et Prague. Dès 1850, il voyagea à travers l'Asie, l'Afrique, l'Australie et l'Amérique du Nord et du Sud, et, en 1860, il publia Der Mensch in der Geschichte (« L'homme dans l'histoire »), une étude anthropologique qui en fit une figure de proue du diffusionnisme. Il accorde un rôle primordial à la psychologie dans l'interprétation de l'histoire des cultures et apportent une contribution à l'étude comparative de différentes cultures.

Mutuza connaît aussi l'école américaine, pour de raison de l'exaltation des certaines puissances soutenant la thèse de la diffusion des origines communes des caractères culturels et s'opposant à un développement identique des sociétés. Mais ces courants furent bloqués par leur démarche qui consistait à illustrer leur thèse à partir de données statistiques. Le diffusionnisme comme l'évolutionnisme défendaient la supériorité de la culture occidentale.

Mutuza tente de retracer l'évolution sociale et culturelle de Lega(141(*)), sans pour autant se cantonner à observer les changements survenus dans certaines sociétés africaines qui subissent l'influence des sociétés occidentales. Le but de Mutuza est alors de voir dans quelle mesure et vers quel mode d'organisation ces groupes ethniques évoluent. La rapide transformation des sociétés renouvelle sans cesse l'objet de ses recherches et lui permet de réfuter les théories diffusionnistes.

C'est en métaphysicien qu'il résout le problème de la culture. Par manque d'informations suffisantes en des sciences biologiques, Mutuza tombe facilement dans le polyphylétisme. La problématique de l'universel n'est pas une forme abstraite. Ce qui est identique en soi et pour tous, c'est l'universel concret du ëüãïò tel qu'exposé dans De la philosophie occidentale à la philosophie négro-africaine(142(*)). Si le sens de l'être naturel devient une idée et se confond avec une idée advenue dans la nature, c'est qu'à la source s'opère une réflexion de l'Etre et sa conversion en idée en tant qu'acte éternel de naissance du Verbe(143(*)). Mutuza explique cette idée dans Sermons d'un prêtre défroqué. Il pense au Verbe de Dieu fait chair et qui a habité parmi nous. Il pense que la base est une couche de la population qui est privée, mais ayant déjà en puissance, de l'avoir, du savoir et du pouvoir. Comme on dirait le déjà mais pas encore, ceux qui sont en voie de devenir.

Cette analyse de l'idée, Mutuza la développe dans ses homélies aux paroissiens de Saint Joseph des Epinettes. Il dit que « Tous les hommes, quels qu'ils soient, à quelque race, à quelque classe sociale qu'ils appartiennent portent en eux l'image de Dieu »(144(*)). On voit que la question de la culture se transforme en une question de logique. Mutuza développe la question ontologico-politique, exposant le statut de la « culture primitive » dans ses trois moments : Histoire-Ingénierie-Prédiction. Ainsi est fondé le droit d'appartenance dans l'être même. Ce qui équivaut au pouvoir de vérité qui défie toute domination. C'est sur ces trois moments qu'il tisse la voûte de son édifice épistémologique.

L'ontologie mutuziste est inséparable de la théologie trinitaire parce qu'elle prétend résoudre le problème philosophique de la vérité et de l'application de la politique dans le concret.

* 141 Cfr. MUTUZA, Le Bwame, la superstructure de la société lega, frein ou moteur au développement ? thèse inédite, Faculté de Philosophie, Institut Catholique de Paris, 1972. Voir aussi le même auteur : le préjugé sous-jacent aux concepts de progrès et de développement, in La place de la Philosophie, Lubumbashi, 1976, 215-230.

* 142 MUTUZA a traité de cette question avec beaucoup de délicatesses au chapitre troisième pp.82-100. C'est là que se dévoile la métaphysique mutuziste. C'est un véritable traité de métaphysique qui confirme la philosophicité de son analyse de la société.

* 143 Mutuza explique bien cette idée dans Sermons d'un prêtre défroqué. Il pense au Verbe de Dieu fait chair et qui a habité parmi nous. Doctrine chrétienne.

* 144 MUTUZA, Sermons d'un prêtre défroqué, p. 15.

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