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Identité et appartenance: temps et comput anthropologique chez R. E. Mutuza Kabe

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par Jean Francis Photios KIPAMBALA MVUDI
Université de Kinshasa RDC - Doctorat en philosophie 2012
  

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v Insurrection

Mutuza fut confronté dès ses premières réflexions à ce qu'il appelait «Le Mythe Hima-Tutsi ». Il s'est penché sur la problématique du développement  des Congolais, peuple bantou qui a accueilli les Tutsi, peuple nomade, de civilisation pastorale, d'une attitude consistant à se contenter exclusivement sur les problèmes de survie et contre laquelle il conçut immédiatement une méfiance presque épidermique et il ne cessa de remettre sur son métier son combat contre cette attitude enrichie par les colons et à son inventeur. L'État et les autres personnes morales occidentaux de droit public détenaient des participations dans de très nombreuses sociétés, notamment depuis la colonisation. On voit ainsi peu à peu se développer un statut propre aux sociétés du secteur public, statut dont l'originalité dépend de la fraction de capital détenue par l'État.

En mai 1997, un groupe de rebelles mené par Laurent Désiré Kabila, vrai congolais, aux dires des Bana Tshangu381(*), achève de s'emparer du Zaïre en prenant possession de la capitale, Kinshasa. La république du Zaïre est rebaptisée République démocratique du Congo le 17 mai 1997. Les habitants de Kinshasa, lassés par trois décennies de dictature de Mobutu, accueillent les rebelles avec enthousiasme ; mais déjà, ils mirent Kabila en difficulté parce qu'ils ne voulaient pas de la présence rwandaise dans leur territoire et surtout, dans le gouvernement, avec des postes politiques et militaires.

La foule a réservé à Laurent-Désiré Kabila un accueil triomphal à Kinshasa, le 20 mai 1997. Après la prise de la capitale par ses troupes, le 17 mai, le chef de l'AFDL a immédiatement organisé le gouvernement de la République démocratique du Congo. Des civils et des soldats zaïrois ralliés à Kabila avaient distribué des bandeaux blancs symbolisant leur soutien aux rebelles.

L'Afdl entrant au pouvoir, et le dictateur parti, une nouvelle rébellion s'abattit sur la RD Congo, c'est la rébellion menée par les astucieux Tutsi qui s'acharnent de s'approprier la terre de la RC Congo. Ce fut la prédiction de Mutuza sur l'avènement de l'Afdl. Mais les Congolais ne pouvant laisser une partie de leur terre parce que la terre leur appartenant est l'héritage que l'on ne peut dilapider, ils s'organisèrent de telle manière que les rebelles ne résistassent.

v Théanthropologie

Il s'est développé un courant de pensée en théologie et en ontologie qu'on appelle anthropologie. Ce courant n'est pas de l'Anthropologie mais elle est une anthropologie. C'est l'exaltation des valeurs humaines. Or quand il s'agit de l'anthropologie comme discipline scientifique il y a l'humain et l'humanité qui s'ambrassent. Ce ne sont pas les valeurs qui sont étudiées mais les produits de ces valeurs. Quand Mutuza dit qu'  « il reste cependant que pour le Muntu, la vie humaine est sacrée, elle transcende toutes les autres valeurs sur terre. Elle ne peut impunément être sacrifiée. C'est pourquoi si le Muntu pardonne naturellement et oublie facilement tous les autres crimes, il ne pardonne jamais et n'oublie jamais ses morts. Les morts ne sont jamais morts. Par contre, chez les Hima-Tutsi, il n'y a que deux valeurs qui comptent au monde : `le roi et la vache' »(382(*)), il rappelle la valeur que tout groupe humain attache à l'espace géographique pour acquérir le pouvoir.

Mutuza sait que la terre appartient aux ancêtres du Muntu. Tout peut être partagé. Mais pour la terre il faut appartenir pour être en communion parfaite avec les ancêtres. Les Tutsi ne l'entendent pas de cette manière. Il faut se battre pour exproprier la terre. Mais que faire de cette terre, eux qui courent derrière les bêtes ? Eux qui ne sont devenus humains que parce qu'ils ont vécu avec les Bantu ?

Un certain Azarias Ruberwa, un Tutsi type, qui a « foi au mythe de la supériorité ontologique des Hima-Tutsi sur les Bantu et par la croyance au mythe du Rwanda invincible qui attaque et ne peut être attaqué »(383(*)), avec sa démagogie deviendra un des quatre Vice-présidents de la RD Congo. Cela ne manqua pas d'indigner les Congolais. Mais que faire parce que les Congolais étaient en temps de guerre ?

Ancien rebelle, devenu démagogue, déjà battu à la présidentielle, Ruberwa réunit dans une conjuration hétérogène tous les dépossédés mécontents et se propose, avec la complicité de certains opposants, comme J. P Bemba, et de nombreux sénateurs, de s'emparer du gouvernement par l'émeute et la force(384(*)). Et Bemba est exposé au ridicule. Tandis que Ruberwa bat campagne sous l'étiquette de pasteur parce qu'il sait que les Bantu sont religieux.

Il n'est donc pas étonnant que l'on trouve de nombreuses attaques contre la personne même de Ruberwa, de la part de ceux qui ont souffert de son mensonge quant à son appartenance à la RD Congo. Et l'on a facilement découvert que ce Ruberwa affirme s'être abstenu, dans sa réplique aux citoyens congolais de l'Est, de mensonges et de virulences, lui dont la plume ne produit que calomnies, mensonges et impostures ; dont l'âme est remplie de poison, orgueil et envie ; dont la tête ne pense que bêtises, fureurs et démences ; dont la bouche ne profère que latrines, fientes et fumier...Il est important de se rendre compte que de telles attaques ne procédaient ni simplement de la verve satyrique de Congolais menacés, ni de leurs possibles penchants agressifs ; mais qu'elles étaient faites de propos délibéré : on les employaient, chez Aphende, ou non selon que l'on désiraient ou non atteindre l'adversaire (mundele, le Blanc), dans son honneur. Et si les journaux en ont fait usage, cela est plein de sens. Un étranger peut être nôtre mais il n'est jamais des nôtres. Il n'est qu'un Tutsi, un coureur derrière les animaux, et dont l'âme est semblable à celles de ceux de son activité. De là la démystification du Mythe Hima-Tutsi : ce ne sont que des mendiants, sans terre, des errants à la haine des dépossédées.

L'an 2004 a vu la parution de La problématique du Mythe Hima-Tutsi, ouvrage fâcheux et déroutant les ambitions des Tutsi. Conseiller du Vice-président issu de l'opposition non armée, bien que lui-même Zahidi Ngoma fut président de la rébellion RCD à laquelle il renonça, Mutuza s'acharne à garder la vertu.

Un problème grave préoccupe les Bantu de la RD Congo : l'établissement de rapports diplomatiques entre Kinshasa et Kigali. Il est à noter que la réaction de la communauté congolaise a été unanimement négative après les événements de 1998 à Kinshasa, sous L.D. Kabila. Cette appréciation venait même de ceux qui avaient accepté les immigrés Hutu pourchassés par les Tutsi. Cette situation créa de difficulté à ceux-là même qui ont oeuvré pour l'adhésion du pouvoir de Kinshasa à l'ONU, voire de ceux qui avaient oeuvré dans le sens philanthropique.

Nous voudrons tenter d'expliquer cette réaction à partir de quelques faits concrets. Nous ne parlons pas ici du langage de la sociologie ni de l'histoire mais celui de la politique ou de l'anthropologie et de la philosophie, afin que les choses deviennent claires pour les hommes politiques qui sont responsables de notre pays. Ces derniers doivent prendre conscience, en effet, de ce que la politique onusienne qu'ils ont choisie, lorsqu'elle est appliquée à la vie de pays dus du tiers monde, ne doit pas se traduire par un nivellement culturel. Une coexistence économique et politique entre les peuples d'Afrique Centrale ne doit entraîner aucune concession en ce qui concerne les convictions anthropologique et culturel.

* 381 Populations du District de la Tshangu dans la capitale congolaise. Cette population habite au-delà de la rivière Nd'jili sur la route qui mène à l'aéroport du même nom. Cette brave population a montré à celui que les Congolais appellent M'zee Laurent Désiré Kabila une sympathie et un soutien extraordinaire et inouï en attaquant les insurrection-aires de la coalition rwandaise

* 382 MUTUZA, K., Op.cit., p. 42-43.

* 383 Ibidem, p. 85.

* 384 Une guerre s'est abattue sur la ville de Kinshasa. J'ai perdu tous mes biens. Quelque jours après ces émeutes l'on entendait Ruberwa répéter son refrain : Minembwe doit devenir un territoire. Pourquoi Minembwe doit devenir un territoire ? Pauvre Minembwe qui héberge des malheureux ...qui attendent la bonne foi...pour l'asile ! Quel dommage Ruberwa cause à ce pauvres ?

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"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite