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Identité et appartenance: temps et comput anthropologique chez R. E. Mutuza Kabe

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par Jean Francis Photios KIPAMBALA MVUDI
Université de Kinshasa RDC - Doctorat en philosophie 2012
  

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§ 4. Poésie dynastique et Récits épiques dans l'interprétation des fonctions du pouvoir

Nous pouvons dire qu'une étude comparative attentive du poème dynastique du Rwanda et d'un poème bantu de même genre démontre que l'antériorité des Tutsi sur les terres bantoues n'est pas convaincante parce que les poèmes dynastiques font une traine si longue qu'on les croirait à des paraphrases du poème bantou, fort court.

Si nous acceptons que l'idéologie soit l'ensemble des structures sociales qu'une communauté crée en vue de se doter d'un statut social, l'aspect mathématique qui marque certains points de ce chapitre prouve à suffisance qu'il y a une puissance dans les questions des mots. Le terme puissance peut être appliqué à toutes les causes physiques, encore que la physique théorique ait abandonné ce symbole anthropomorphique pour le remplacer par les équations mathématiques. Mais même la physique actuelle parle de « champs de puissance » pour décrire les structures fondamentales du monde matériel. C'est là au moins une indication sur l'importance de ce concept jusque dans l'analyse la plus abstraite des phénomènes physiques.

Les physiciens sont généralement conscients du fait qu'ils utilisent une métaphore anthropomorphique lorsqu'ils emploient le terme de pouvoir. Il s'agit d'une catégorie sociologique transposée à la nature (exactement comme la loi, ainsi que nous le verrons plus loin). Mais le terme de métaphore ne résout pas le problème. Il faut nous demander maintenant comment il est possible que les sciences physiques et les sciences sociales se servent toutes deux du même mot ? Il doit y avoir un point d'identité entre la structure du monde social et celle du monde physique. Et cette identité doit se manifester dans l'emploi commun du même terme. Mais il n'y a qu'une seule façon de découvrir le sens fondamental de pouvoir : c'est de chercher ses fondements ontologiques(402(*)).

Comme il y a ambiguïté de relation entre pouvoir et force, cette dualité provoque le temps entropologique parce que uniquement dans la sphère humaine. Comme Mutuza se refuse les définitions, nous sommes devant une exigence qui nous oblige de marcher à contre courant de sa méthode. Nous nous y refusions plus haut mais la nécessité étant, la tâche définitionnelle s'avère importante. La distinction entre pouvoir et force n'a de sens que pour l'homme.

v Parenté clanique

L'un des postulats fondamentaux de l'anthropologie sociale et culturelle, telle qu'elle s'est développée depuis le XIXe siècle, est l'idée que les liens de parenté sont au coeur de l'organisation sociale de toute société. Dans la plupart des sociétés, les principaux groupes sociaux sont constitués sur la base des clans et des lignages. Lorsque l'appartenance au groupe parental est fondée sur l'ascendance paternelle uniquement, on parle d'un système de filiation patrilinéaire. Les sociétés matrilinéaires, dans lesquelles l'appartenance au groupe est fondée sur l'ascendance maternelle, sont rares aujourd'hui. Hérodote fut le premier historien à décrire un tel système, chez les Lydiens d'Asie Mineure. Plusieurs groupes d'Amérindiens, dont les Iroquois, les Cherokees et les Creeks, présentent une organisation matrilinéaire.

L'organisation parentale bilatérale, dans laquelle l'appartenance au groupe est fondée sur les deux ascendances, maternelle et paternelle, prévaut dans les sociétés de chasseurs-cueilleurs (chez les Inuit, par exemple, ou les peuples du désert du Kalahari, en Afrique australe).

Dans toutes les sociétés parentales, les membres d'une famille, d'un clan ou de tout groupe parental possèdent généralement un ancêtre commun. Ainsi, il arrive que des groupes de familles se considèrent comme les descendants d'un même ancêtre, dit ancêtre « totémique ». Ce concept est un facteur qui permet à lui seul d'unifier un grand nombre de peuples en période de guerre ou d'activités rituelles, en leur forgeant une identité distincte de celle de leurs voisins et ennemis. Parmi certains « peuples nomades » d'Asie centrale qui s'attaquèrent pendant des siècles aux sociétés sédentaires d'Asie et d'Europe, l'organisation militaire complexe reposait sur une filiation patrilinéaire.

Les sociétés humaines autrefois considérées comme « de structure simple » sont les groupes de chasseurs-cueilleurs comme les Inuit, les Bochimans de Kalahari, les Pygmées du Congo et les aborigènes d'Australie. Parmi ces peuples, un petit nombre de familles sont regroupées en groupes nomades d'environ 30 à 100 individus, tous parents et attachés à un territoire particulier.

Les rares groupes vivant encore de la chasse et de la cueillette servent d'exemple hypothétique de ce que fut l'organisation sociale et culturelle durant l'histoire de l'humanité. Le système de parenté, l'idéologie religieuse, les pratiques prophylactiques et médicales, et les caractéristiques culturelles de ces peuples sont simples et peuvent être facilement étudiées.

Des systèmes économiques et sociaux plus complexes n'étaient envisageables qu'en présence d'une source de nourriture régulière et stable, permettant la sédentarisation des premières communautés humaines. C'est pourquoi l'invention de l'agriculture et de l'élevage représenta un apport culturel crucial. Elle coïncide avec ce qu'on appelle la transition néolithique qui, selon les dernières découvertes archéologiques, eut lieu au Proche-Orient et en Asie orientale il y a environ 12 000 ans. Avec l'augmentation de la population et la sédentarisation, les organisations socio-politiques se sont développées, reliant de nombreux groupes locaux. Ces nouveaux systèmes sociaux rassemblaient souvent plusieurs milliers de personnes en groupes, composés de différentes communautés qui s'intégraient progressivement les unes aux autres par le biais de pratiques religieuses communes et par l'échange de nourriture.

Bien que les « petits groupes » ne fussent généralement pas dotés de « gouvernement central », l'augmentation de la population et des ressources alimentaires rendit possible, voire nécessaire, une organisation politique centralisée. Dans les « petites sociétés » qui pratiquent l'agriculture, les systèmes religieux de la communauté mobilisent les individus dans des rites complexes, où les responsabilités sacerdotales sont assumées à tour de rôle. Le groupe familial constituant l'élément de base, les cérémonies sont souvent centrées sur la famille ou le lignage.

L'émergence de systèmes sociaux centralisés avec une stratification sociale s'accompagne presque toujours du développement d'une organisation religieuse ecclésiastique avec des prêtres à temps plein, des rites complexes impliquant l'ensemble de la population et une tendance accrue à la réglementation morale et politique. Ces systèmes religieux complexes sont rarement parvenus à éliminer les pratiques individuelles de chamanisme (notamment pour guérir les maladies) ou les observances religieuses axées sur la famille.

* 402 TILLICH, P., Amour, pouvoir et justice, p. 11, avec des analyses ontologiques et applications éthiques

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe