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Identité et appartenance: temps et comput anthropologique chez R. E. Mutuza Kabe

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par Jean Francis Photios KIPAMBALA MVUDI
Université de Kinshasa RDC - Doctorat en philosophie 2012
  

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§ 2. Appartenance, hiérarchie des structures et valeurs de l'identité des Banyarwanda

Ce principe d'organisation est aussi valable dans l'ensemble d'Afrique de l'ouest quel que soit le système politique adopté. Les Etats fortement centralisés et hiérarchisés de la zone soudano- sahélienne, ceux gravitant autour du Bénin, comme les communautés réduites au cadre villageois les zones soudano- guinéenne et forestières l'ont observé jusqu'à la conquête coloniale.

Non seulement en Afrique, mais partout où les systèmes culturaux sont basés sur une utilisation temporaire du sol et aboutissent à une agriculture itinérante, les rapports entre la terre et l'homme ressortissent surtout au domaine du sacré. L'institution du « maître de la terre » qui a connu une très grande extension en Afrique noire se retrouve chez les Proto Indochinois avec des fonctions comparables. Les « hommes sacrés  dans la forêt et le village » selon G. Condaminas(478(*)), sont chargés de distribuer chaque années des lopins de terre à cultiver et de conduire les cérémonies religieuses concernant le sol et le Paddy, tout autant qu'un rôle de gestionnaire des terres communes du groupe, le « maître de la terre » a un pouvoir religieux. C'est donc aussi le « prêtre de la terre », intercesseur entre les génies des eaux et les hommes qui pensent se les concilier par des sacrifices(479(*)).

Dans une certaine mesure les chefs de famille jouent aussi un rôle important dans l'accomplissement des rites agraires concernant les champs cultivés par leur groupe. C'est règle générale en Afrique de l'Ouest et on la retrouve chez les montagnards des Plateaux indochinois, en particulier dans les cérémonies de fin de récolte du riz : c'est le chef de famille qui rapporte au grenier familial, dans la dernière gerbe, «  l'âme du paddy qu'il se doit de conserver et de protéger jusqu'aux prochaines semailles »(480(*)).

Ces rituels peuvent être considérés comme des techniques magiques dont le chef de famille détient le privilège. On peut mesurer ainsi l'importance du groupe familial dans les sociétés archaïques, il constitue une unité d'exploitation qui possède ses propres forces productives et ses moyens de production.

« Chaque fois que je vais en Afrique, dit Jean Vanier, je suis frappé par l'importance du sens communautaire dans la culture africaine. La grande ville occidentale, trépidante et bruyante, peuplée d'individus en compétition qui se débrouillent comme ils peuvent, s'oppose au village africain, organisé autour de la communauté »(481(*)). Cette observation vaut aussi bien pour les campagnes occidentales. Mais tel n'était pas le propos de l'auteur.

On comprend alors que si les travaux des spécialistes de l'anthropologie sociale et des ethnologues en général insistent particulièrement sur les structures familiales, les rapports de parenté, les systèmes de mariage et d'alliance dans les sociétés non occidentales, ce n'est pas par souci de mettre en évidence les particularités ou les singularités de ces populations. Il apparaît rapidement que les rapports de parenté jouent un rôle déterminant dans le fonctionnement, y compris l'aspect économique, de ces sociétés. On pourrait dire que c'est là un lieu commun de l'anthropologie sociale et c'est pourquoi une de ses préoccupations majeures est de rechercher la nature des relations entre les structures que dans leurs sociétés occidentales ils distinguent comme spécifiquement économique.

Il est hors de notre propos de faire un recensement qualitatif des différents systèmes matrimoniaux dans le monde, ni même en Afrique du lieu de notre travail, de nombreux ouvrages en ont décrit les caractères spécifiques. Cependant pour la suite de l'exposé il est nécessaire de donner quelques précisions sur les types de familles qui seront examinés ici pour comprendre comment la minorité a pu diriger la majorité qu'elle a trouvée sur le terrain.

En général la famille est un groupe constitué par les parents, par le sang et les parents par alliances à un degré très proche et qui ont une résidence commune. On distingue la famille élémentaire ou nucléaire constituée par le marin, la femme et les enfants, groupement qu'en Europe on appelle souvent ménage.

La famille polygame est constituée par un mari, ses épouses et leurs enfants ; « on peut considérer qu'elle est formée de plusieurs familles élémentaires »(482(*)).

D'ailleurs, dans les villages africains, les gens sont rarement seuls. Tout d'abord, ils vivent très proches les uns des autres. Dans la plupart des cas, les enfants dorment dans une même pièce. La cour retentit de la présence des tantes, des oncles, des cousins et des parents en grand nombre. Tous sont rassemblés sous l'autorité souvent stricte et puissante d'un chef ou d'un groupe d'anciens(483(*))

La famille étendue ou indivise constitue un type très courant bien connu dans les sociétés non occidentales colonialistes(484(*)): elle comprend un groupe de parents par le sang et d'alliés qui s'étend au minimum sur trois générations. C'est ce groupement résidentiel dont l'importance numérique peut être élevée, surtout en cas de polygamie, et compter jusqu'à une centaine de personnes, qui constituait, qui constitue encore dans certaines régions l'unité de base du clan et de la tribu évoluant jusqu'à des systèmes capables de donner l'idée vraie de l'appartenance au lignage et à l'identité sociale. Mais nous pensons aussi que la génétique et la biochimie des races, en dépit des mélanges actuels de celles-ci, sont les seuls outils scientifiques capables de nous mener à la source de l'origine des races, comme à l'origine première du genre humain. L'aspect actuel de l'humanité est semblable à celui des couches géologiques d'un terrain qui, en dépit de nombreux bouleversement et mélanges successifs, permettent de retracer à rebours l'histoire de notre planète. La génétique des races et en particulier le sang des peuples reflètent la longue évolution de l'homme, cet « anthropoïde inachevé ».

* 478 Nous avons mangé la Foret, Mercure de France 1957.

* 479 Cette réalité est tout autre chez les Tutsi. Seul le roi chez eux a pouvoir sur la pluie ou la fécondité. Les éléments des poèmes dynastiques nous le montreront sans jambage. C'est le roi qui est Dieu et le Dieu est roi. Il ne faut pas confondre la pensée des Tutsi de la pensée juive. Pour ceux-ci il y a Dieu qui est roi de sa manière et, par délégation, il y a un homme qui lui est un représentant. Et donc ce représentant peut être déchu de ses fonctions royales s'il ne les exerce pas comme l'entend le véritable roi.

* 480 Etroitement à la même croyance d'origine : «  le bouquet de maison » que l'on rentre à la femme en est exemple. Ce n'est que l'avènement des moissonneuses batteuses qui le fait définitivement disparaître, symbole du passage d'une acticité de type paysan à une activité industrielle où les liens de l'homme ......

* 481 VANIER, J., Accueillir notre humanité, p. 26-27.

* 482 LEROI-GOURHAN, A., Op. Cit., Idem.

* 483 Les baame dans le cadre des peuples de la Problématique du Mythe Hima Tutsi.

* 484 Les pays occidentaux appelés aujourd'hui Grandes puissances ont eu le mérite d'imposer leurs visions culturelles de la famille. Mais qui ignore la tribu chez le Bela de la Hongrie?

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld