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Révisions constitutionnelles et leur impact sur la promotion du constitutionnalisme et de la démocratie en Afrique: cas de la RDC

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par Aimé NDAYA N'DAMYA FULBOB
Université de Kinshasa RDC - en vue de l'obtention d'une licence en droit public 2011
  

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DEUXIEME PARTIE

REVISIONS CONSTITUTIONNELLES ET CONSTITUTIONNALISME DANS
L'HISTOIRE CONSTITUTIONNELLE ET POLITIQUE DE LA RDC

Cette partie essentielement pratique, casuistique et contextualisée à la RDC. Ele passe en revue l'histoire tant constitutionnele que politique de la République Démocratique du Congo, laquele histoire est émailée de nombreuses réformes des textes fondamentaux qu'a connu le pays. Ces réformes ont certes eu un impact soit positif soit négatif sur le constitutionnalisme et de la démocratie. Peut-être la RDC, comme un des pays africains pourrait faire exception.

C'est pourquoi cette partie aborde successivement les différentes révisions constitutionnelles intervenues pendant la première et la deuxième République (Chap. I), avant de s'atteler sur la récente révision de la constitution dite de troisième République (Chap. II).

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" Révisions constitutionnelles et leur impact sur la promotion du constitutionnalisme et de la démocratie en Afrique ~
Cas de la République démocratique du Congo"

CHAPITRE PREMIER

REVISIONS CONSTITUTIONNELLES SOUS LA PREMIERE ET DEUXIEME

REPUBLIQUE

Pour arriver à comprendre l'impact réel des révisions constitutionnelles sur le constitutionnalisme et la démocratie en RDC, il va falloir analyser les révisions qui ont intervenues sous la Première République (Sect. I), ainsi que celles qui ont accompagnés la Deuxième République, période caractérisée par l'instabilité constitutionnelle (Sect. II).

SECTION I : REVISIONS CONSTITUTIONNELLES SOUS LA PREMIERE REPUBLIQUE

Cette première République qui commence au lendemain de l'accession à la souveraineté nationale et internationale par la RDC, était d'abord régie par la Loi Fondamentale du I9 mai I960, ensuite par la constitution du Ier Août I964 dite de « Luluabourg » .

Pour confirmer également l'hypothèse selon laquelle la révision constitutionnelle est liée à l'histoire de la République Démocratique du Congo, il suffit de constater avec nous qu'à trois mois d'existence de l'Etat congolais, intervenait la toute première révision, qui consacrait en fait l'anéantissement de la Loi Fondamentale du I9 mai I960 .

En effet, les modifications subséquentes du texte originel de la loi fondamentale sont matière à réflexion. D'abord, il sied de noter que le texte de la loi fondamentale du I9 mai I960 ne mentionne aucun titre relatif à la révision constitutionnelle. Cependant, il y a lieu de dissiper cette lacune par un raisonnement par analogie. Cas de l'article 4 dispose que le chef de l'Etat et les deux chambres composent le pouvoir constituant. Ils sont les organes habilités à élaborer la constitution. S'ils sont habilités à élaborer la constitution, ils ne peuvent qu'être compétents à modifier aussi le texte par eux élaboré et ce, en vertu du principe de parallélisme de forme et de compétence et de la théorie de l'acte contraire. De ce point de vue, la loi fondamentale devait être modifiée par ces autorités agissant en concours .I75

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I75 PUNGA KUMAKINGA, P ., Op.cit, pp . I06-I07

" Révisions constitutionnelles et leur impact sur la promotion du constitutionnalisme et de la démocratie en Afrique ~
Cas de la République démocratique du Congo"

En clair, la loi fondamentale n'avait jamais été révisée, mais elle n'a été que victime de regrettables violations ou anéantissements, voire suspension, pendant toute son existence. Il y a eu deux décret-loi constitutionnels qui ont été pris dans des circonstances exceptionnelles, mais curieusement, ces textes n'avaient pas pris le soin de suspendre la loi fondamentale, ils ont tout simplement guidé une période où au même moment la loi fondamentale était toujours en vigueur. Alors cette pratique d'après nous était considérée comme une forme de révision de la loi fondamentale.

§1 . SOUS LE REGIME DES COMMISSAIRES GENERAUX

Il convient de rappeler que dès l'indépendance la RDC était régie par la Loi fondamentale du I9 mai I960 relative aux structures du Congo. NKULU KILOMBO signale que cette loi est issue des Résolutions de la Table Ronde de Bruxelles à laquelle avait participé les représentants du peuple congolais. Aussi, cette loi demeurait techniquement un Acte du législateur belge appelé à donner une base juridique aux structures politiques du Congo en attendant que celui-ci élabore sa propre constitution .I76 D'où, son caractère purement provisoire.

1*1* Contexte politique et changement constitutionnel

Pour mémoire, après les sécessions du Katanga (II juillet I960) et du Sud-Kasaï (Août I960) puis la révocation du Premier Ministre Lumumba (05 septembre I960), l'atteinte est portée à l'encontre de la loi fondamentale par la création du Collège des Commissaires Généraux. Bien que la révocation du Premier Ministre soit sujette à plusieurs contestations sérieuses au regard des traditions propres au régime parlementaire, aucun élément objectif n'a pu justifier la création du collège des Commissaires Généraux pratiquement une semaine après la démission forcée du Gouvernement Lumumba. Le chef de l'Etat ayant désigné Monsieur ILEO comme formateur, celui-ci, conformément aux usages, allait procéder aux consultations des principaux groupes et personnalités politiques en vue de réunir une équipe ministérielle apte à obtenir la confiance du Parlement. Mais comme la majorité parlementaire était favorable à Lumumba, Monsieur ILEO allait au devant d'un échec certain. Le défaut d'investiture parlementaire aurait contraint le chef de l'Etat à la négociation avec les forces politiques qui soutenaient Lumumba, puisqu'à deux reprises au cours d'une semaine, le Parlement avait renouvelé sa confiance à Lumumba .I77

I76NKULU KILOMBO, Congo-Zaïre de la charte coloniale à la constitution de la troisième République, éd . SECCO, Kinshasa, I99I, p . 46 .

I77 ibid., p . 74 .

" Révisions constitutionnelles et leur impact sur la promotion du constitutionnalisme et de la démocratie en Afrique ~
Cas de la République démocratique du Congo"

Dès lors, on constate que cette révision entreprise par le chef de l'Etat Joseph KASA VUBU mettait déjà en mal d'une part le principe de la séparation des pouvoirs et la classe politique congolaise d'autre part. Partant de celle-ci, tous les pouvoirs étaient concentrés entre la main d'un seul organe qui est le Conseil des Commissaires Généraux, celui-ci conduisait la politique générale de la nation. Tous les trois pouvoirs classiques étaient unifiés ou exercés par ce dernier.

Cela est même l'esprit de ce décret qui disposait que jusqu'à l'accomplissement de la mission du Conseil des Commissaires Généraux, les chambres législatives étaient ajournées, que le pouvoir législatif dévolu aux chambres par la loi fondamentale était désormais exercé par le conseil des commissaires généraux sous forme de décret-loi contresigné par le Président du conseil et le commissaire général intéressé et que le pouvoir exécutif dévolu au Premier Ministre et aux ministres était exercé respectivement par le Président du Collège et par les commissaires généraux .I78

Nous disons qu'il y a eu dans ce régime, une confusion des pouvoirs suite à l'existence du décret-loi constitutionnel du 29 septembre I960 qui consacrait de manière officielle la confusion des pouvoirs au profit d'une institution. Car, désormais, les pouvoirs législatif, et exécutif étaient confondus dans le chef de la même institution, à l'occurrence le collège des commissaires généraux, organe à la fois exécutif et législatif.

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