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L'apport des ONG et projets dans le processus de décentralisation au Burkina Faso : cas du ficod-b ( Fonds d'Investissement pour les Collectivités Décentralisées ) dans la région de l'est, étude des activités du volet infrastructures

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par Ilassa OUEDRAOGO
Institut africain de professionnalisation en management (IAPM)- Ouagadougou - Master II (DESS) en développement local et décentralisation 2008
  

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II.4. L'analyse des procédures

Cette analyse des procédures a été divisée en deux (2) sous-titres pour une analyse efficiente.

II.4.1. Le fonctionnement au sein du FICOD-B

L'Antenne de la Région de l'Est du FICOD-B est largement occupée par les anciens agents du PFA. Lorsqu'il existait encore, le PFA était autonome et toutes les étapes des procédures se limitaient à la Région de l'Est. Les décisions étaient prises directement à Fada N'Gourma. Les temps d'instruction des projets étaient courts et les décaissements se faisaient directement par le Projet Fonds d'Autopromotion après l'autorisation du directeur à Fada N'Gourma.

Avec la fusion, les activités ont été centralisées au niveau du siège à Ouagadougou. Les dossiers de projets particuliers doivent cheminer au siège à chaque étape : les notes de présentation, les PV de passation de marchés, les signatures de contrats de financements, les décisions de décaissements, etc. Et lorsqu'il y a des observations, le dossier doit revenir à l'Antenne de l'Est pour correction avant de repartir à Ouagadougou. Les procédures sont devenues longues et lourdes. Un projet qui était instruit en deux mois environ par le PFA l'est aujourd'hui en près de six mois minimum avec les procédures du FICOD-B.

Cette lenteur administrative se ressent à plusieurs niveaux. Nous pouvons citer entre autres :

- l'augmentation des prix des matériaux de construction. En effet, avec l'augmentation sans cesse du prix du carburant, les commerçants ont tendance à répercuter cette flambée des prix sur les marchandises parce que les coûts de transport ont été revus à la hausse. Les montants d'origine de certains projets se retrouvent dépassés et doivent être révisés ou alors c'est l'infrastructure à réaliser qui doit subir des modifications. Comme exemple, nous avons le cas du marché à bétail de Natiabonli qui doit être

73 Le PFA avait son compte à Koupéla à 80 km de Fada N'Gourma.

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réalisé dans la commune de Partiaga (province de la Tapoa). A cause des retards causés par les procédures, certaines dépenses ont été jugées "inutiles" et écartés, et il n'est pas exclu que des modifications soient faites au niveau architectural. Il va s'en dire que la qualité de l'infrastructure sera affectée ;

- la désorientation des anciens partenaires du PFA. Les anciens bénéficiaires de l'époque du PFA ne se retrouvent plus dans ce nouveau dispositif. Les demandeurs de financement ne comprennent plus les procédures à suivre, surtout ceux qui ne sont pas dans la province du Gourma. Les responsables des deux Antennes provinciales qui sont encore opérationnelles (Kantchari dans la Tapoa et Bogandé dans la Gnagna) ne reçoivent plus les demandes comme par le passé. Les associations ne comprennent pas non plus le fait que leurs dossiers doivent maintenant être traités à Ouagadougou ;

- le découragement des demandeurs de financement. Les lenteurs dans les procédures sont aussi à l'origine du découragement des solliciteurs qui pourtant ont beaucoup d'espoir dans l'infrastructure dont ils souhaitent être bénéficiaires. Pour eux, en plus d'avoir été oubliés par l'Etat central, ils sont maintenant victimes de négligence de la part de personnes qu'ils pensaient être animées de bonne volonté. Ce découragement, dans certains cas, se transforme rapidement en suspicion. Ils pensent qu'ils ont été victimes d'abus de confiance parce qu'ayant déjà donné leur part de contribution financière. Comme illustration, dans le village de Léoura (commune de Bogandé), les futurs bénéficiaires d'un forage, las d'attendre, se sont, à plusieurs reprises, plaints au niveau de l'Antenne provinciale de la Gnagna en brandissant un reçu prouvant qu'ils avaient donné leur part de contribution.74 ;

- les entrepreneurs et tâcherons locaux sont également victimes de ces nouvelles procédures. Comme l'exigeait les conventions de financement du PFA dans le passé, « la passation des marchés pour des travaux BTP sera réservée aux PME et tâcherons locaux, dont la qualification est assurée par les procédures de présélection en vigueur au Burkina Faso ».75 Le PFA disposait d'une liste des différents entrepreneurs et tâcherons de la Région. Tous les travaux d'un certain niveau76 ne devaient être exécutés que par eux. De même avec le PFA, les garanties financières n'étaient pas exigées mais les travaux étaient tout de même bien exécutés. Cette "discrimination positive" a permis aux petits tâcherons d'effectuer des travaux importants et de devenir des entrepreneurs moyens

74 YADGO Jacques, Responsable FICOD-B/Est de l'Antenne provinciale de la province de la Gnagna, le mardi 27 novembre 2007.

75 Convention séparée au contrat de financement pour le PFA III, p. 07.

76 Ce sont les projets ne dépassant pas le montant de 35 000 000 F CFA

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dans la région. Mais avec les nouvelles procédures qui privilégient les appels d'offres ouverts, les entreprises à envergure régionale ne peuvent plus concurrencer avec celles qui ont une plus grande assise nationale. Et les rares entreprises locales choisies ont parfois des difficultés à donner des garanties financières.

Malgré ces problèmes ci-dessus, il faut reconnaître que le FICOD-B a quelques raisons de fonctionner ainsi.

Le PFA était une structure autonome avant sa fusion dans le FICOD-B. Avec la nouvelle donne, le Fonds d'Investissement pour les Collectivités Décentralisées intervient dans deux (2) Antennes : Est et Sud-Ouest. Pour mieux administrer ces deux (2) Antennes qui ont à peu près les mêmes activités et qui sont financés par le même fonds, il a fallu mettre en place une structure centrale. La nécessité de posséder un siège central, pour une bonne organisation, s'imposait à moins qu'on ne crée deux (2) Antennes régionales autonomes. La centralisation des activités peut s'expliquer par la volonté des bailleurs de fonds d'avoir une vue d'ensemble des interventions des Antennes dans les deux (2) Régions, surtout en matière d'évaluation des projets déjà réalisés.

Les traitements des dossiers au niveau central trouvent son explication dans le fait qu'en plus des agents des Antennes, il faut un oeil extérieur qui puisse apporter plus de rigueur surtout en matière de décaissement. En effet, avec plusieurs avis, il est plus facile de mieux juger de la qualité et de la pertinence d'un projet à réaliser.

Le passage des consultations restreintes aux appels d'offres ouverts permet d'avoir plus de transparence dans les passations de marchés et des coûts réduits. Le FICOD-B est un projet d'envergure nationale même s'il se limite à deux Régions. Par conséquent, il se doit de pratiquer un appel d'offres ouvert qui montre plus de professionnalisme avec de grands entrepreneurs qui ont fait leurs preuves sur le plan national.

Dans les activités du Volet Infrastructures, les changements ont touché également l'approche pratiquée par le PFA auprès des bénéficiaires.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille