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L'utilisation des robots militaires dans les conflits

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par Thomas Sadigh
Université Paris Sud-11 - M2 droit public international et européen 2013
  

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2.2.2.4 L'obligation de précaution dans l'attaque

Cette règle est posée à l'art 57 PA 1. Elle consiste à ce que les belligérants prennent toutes les précautions possibles, de manière « constante » pendant toute la durée des « opérations militaires » en vue de ne pas violer le DIH, et en particulier l'obligation de distinction, de proportionnalité de l'attaque.... L'article liste une série d'obligations pesant sur les belligérants lors de l'attaque, selon différentes hypothèses envisagées.

On peut soulever en particulier pour le cas de l'utilisation des robots militaires, le 2. :

« 2. En ce qui concerne les attaques, les précautions suivantes doivent être prises :

a) ceux qui préparent ou décident une attaque doivent :

i) faire tout ce qui est pratiquement possible pour vérifier que les objectifs à attaquer ne sont ni des personnes civiles, ni des biens de caractère civil, et ne bénéficient pas d'une protection spéciale, mais qu'ils sont des objectifs militaires au sens du paragraphe 2 de l'article 52, et que les dispositions du présent Protocole n'en interdisent pas l'attaque ;

ii) prendre toutes les précautions pratiquement possibles quant au choix des moyens et méthodes d'attaque en vue d'éviter et, en tout cas, de réduire au minimum les pertes en vies humaines dans la population civile, les blessures aux personnes civiles et les dommages aux biens de caractère civil qui pourraient être causés incidemment »

Le 2. a) tel que le commentaire de l'article de 1986, le précise, ne vise pas uniquement les commandants mais aussi des « chefs subalternes » ou plus loin, des « militaires de rang inférieur ». En outre, les moyens « pratiquement possibles » doivent être interprétés selon le « bon sens » et la « bonne foi ». En cas de doute quant à la qualité de la cible, ceux qui préparent ou décident l'attaque doivent demander des renseignements complémentaires sur l'objectif militaire si les renseignements à disposition sont insuffisants.

Le commentaire de l'art 15 du code de droit humanitaire coutumier de 2006, précise que certains Etats considèrent que cette obligation pèse uniquement sur les commandants.

Pour le cas des robots militaires, d'après l'alinéa i), le commandant qui donne l'ordre de lancer le robot, doit de manière pratique mettre en oeuvre des moyens pour vérifier que les cibles de l'attaque sont des combattants. Il peut par exemple exiger que si un combattant est identifié par le robot hors du champ de bataille, l'opérateur demande son autorisation avant de tirer.

D'après le ii), le commandant doit mettre en oeuvre des moyens consistant à évaluer s'il n'y a pas de méthode de guerre à sa disposition qui pourraient causer moins de dommages collatéraux éventuels que l'utilisation du robot.

En outre, il y a une obligation d'adaptation de l'attaque :

« b) une attaque doit être annulée ou interrompue lorsqu'il apparaît que son objectif n'est pas militaire ou qu'il bénéficie d'une protection spéciale ou que l'on peut attendre qu'elle cause incidemment des pertes en vie humaines dans la population civile, des blessures aux personnes civiles, des dommages aux biens de caractère civil, ou une combinaison de ces pertes et dommages, qui seraient excessifs par rapport à l'avantage militaire concret et direct attendu ».

D'après le commentaire de l'article datant de 1986, cette obligation pèse ici sur le commandant et surtout sur l'opérateur.

Cette règle est particulièrement pertinente pour le cas des robots militaires, car ils peuvent être déployés loin de la zone de front du champ de bataille à proximité de cibles civiles. Alors, au cours du déploiement du robot, l'opérateur doitadapter son attaque en fonction des informations qui lui parviennent sur l'objectif militaire initial. Si par exemple les informations que la caméra du robot rapporte montrent que la cible se trouve à proximité de civils, l'opérateur doit adapter son comportement en interrompant ou annulant l'attaque. Cette obligation pèse aussi sur le commandant qui dans la pratique doit intervenir pour décider d'annuler une attaque.

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