WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'imposition du bénéfice des groupes de sociétés au Sénégal

( Télécharger le fichier original )
par Ernest Aly THIAW
Université Gaston Berger de Saint- Louis Sénégal - Diplôme d'études approfondies 2012
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CONCLUSION

Le système fiscal sénégalais serait en pleine évolution. La dernière réforme législative a frappé les esprits par son ampleur et par la hardiesse de certains de ses choix. Il s'est développé un marché mondial des normes où chaque Etat utilise la tactique du moins-disant fiscal qui consiste à multiplier les régimes préférentiels pour sensibiliser les décisions d'implantations des firmes multinationales.

L'intérêt de l'Etat sénégalais pour cette assiette fiscale internationale le pousse naturellement sur la voie de la compétition réglementaire et toutes les réformes fiscales d'importance devront désormais être lues à travers ce prisme32.

C'est ainsi que la loi fiscale 2004-12 du 6 février 2004 est venue redéfinir les contours du régime fiscal des groupes de sociétés. Le législateur fiscal sénégalais à travers cette réforme a mis en place deux régimes d'imposition des groupes de sociétés : le régime de droit commun et le régime d'imposition des sociétés mères et filiales.

Le régime des sociétés mères et filiales a été institué afin de pallier certaines difficultés rencontrées, notamment, le problème des impositions multiples qui risque de se produire dés que plusieurs sociétés s'interposent entre la réalisation d'un bénéfice et sa distribution ultérieure.

La législation nationale en ce sens prévoit des dispositions d'exonérations ; il est souvent admis que les produits bruts des actions ou des parts sociales de la seconde société touchés par la première au cours de l'exercice sont retranchés du bénéfice net total de celle-ci, défalcation faite d'une quote-part de frais et charges. Il s'agit d'éviter que les actionnaires de la société mère ne soient plus lourdement imposés sur les bénéfices en provenance des filiales que sur ceux qui sont réalisés directement par la société mère.

L'on peut signaler que le régime des sociétés mères et filiales prend plus en compte la notion de groupe de sociétés que le régime de droit commun.

En revanche, dans le régime d'imposition de droit commun, il est appliqué le principe de la personnalité fiscale. Il appartient alors à chaque société du groupe de déterminer son propre résultat fiscal, ce qui implique que chacune des sociétés formant le groupe sera imposée séparément.

32 PAPA OUMAR DIALLO, « RATIONALITE ECONOMIQUE CONTRE RATIONALITE BUDGETAIRE » in Revue de l'Amicale des Inspecteurs des Impôts et Domaines du Sénégal(AIIDS) N°12 Dossier : Les groupes de sociétés.

ERNEST ALY THIAW L'imposition du bénéfice des groupes de sociétés au Sénégal

59

Ces impositions en cascade des sociétés appartenant à un même groupe entrainent des incohérences dans la détermination du résultat d'ensemble des sociétés du groupe et peuvent éventuellement décourager les investisseurs désirant se constituer sous forme de groupe de sociétés.

Pour corriger les imperfections du régime d'imposition de droit commun, le législateur fiscal sénégalais devrait mettre à la place de ce régime, à l'instar de son homologue français, le régime d'intégration fiscale, ou encore le système de consolidation fiscale analogue au régime de consolidation comptable prévu dans l'espace OHADA ou UEMOA.

Le régime d'intégration fiscale présente l'avantage d'être un système d'imposition globale du groupe. Selon ce régime, chaque société du groupe détermine son propre résultat fiscal au regard des règles de droit commun. La particularité de ce régime réside dans le fait que la société mère se constitue seule redevable de l'I.S. à raison du résultat d'ensemble réalisé par le groupe.

Il est possible d'affirmer, en définitive, que le régime d'intégration fiscale est un levier important au service de la stratégie fiscale des groupes de sociétés. L'intérêt financier qui résulte de ce régime d'intégration est évident puisque le résultat imposable sera instantanément diminué du montant des déficits subis par certains membres du groupe. De plus seront neutralisés les abandons de créance et les subventions consenties entre sociétés du groupe, de même que les plus-values de cession d'élément de l'actif immobilisé dans le même cadre. L'économie d'impôt réalisée chaque année est ainsi notable.

En définitive, l'appartenance à un groupe est prise en compte au plan fiscal, tant dans les différents régimes, que dans la volonté de ne pas pénaliser les relations privilégiées qui risquent de se développer naturellement entre sociétés liées. Cependant, la notion de groupe elle-même ou d'intérêt du groupe est loin de faire l'objet d'une création uniforme.

Il est probable que les différents éléments utilisés par la législation ou la jurisprudence fiscale pourront servir de fondement à la construction de la notion de groupe, mais une transposition pure et simple est impossible, en raison de multiples définitions et conditions établies pour bénéficier d'avantages fiscaux.

Tout d'abord, le système d'imposition de droit commun ou des sociétés mères et filiales perçoivent le groupe comme une entité économique, mais là s'arrête leur convergence, ils se différencient pour définir les contours ou le périmètre de cette entité (en exigeant des pourcentages différenciés en ce qui concerne l'exonération des produits bruts des participations). Le groupe est donc un «contenant » dont le contenu est, sans nul doute, fluctuant, répondant à des critères différents.

ERNEST ALY THIAW L'imposition du bénéfice des groupes de sociétés au Sénégal

Pour bénéficier d'avantages fiscaux, la loi fiscale impose au groupe de déchirer le voile pour découvrir au-delà des personnalités juridiques, un ensemble évoluant en fonction d'intérêts convergents. C'est la transparence que le Robert définit comme « la qualité de ce qui laisse paraitre la réalité tout entière, de ce qui exprime la vérité sans l'altérer »33.

60

33 CHARLEY HANNOUN, op. Cit. , qui construit une théorie de la transparence

ERNEST ALY THIAW L'imposition du bénéfice des groupes de sociétés au Sénégal

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault