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Les droits fondamentaux des détenus au Sénégal

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par El-Hadj Badara NDIAYE
Université Gaston Berger de Saint- Louis Sénégal - Maitrise droit privé 2003
  

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B - L'approfondissement d'accusation

Ce contrôle trouvera sa portée sur deux niveaux : - d'une part au niveau des demandes de libertés provisoire et d'autre part au niveau du contrôle dans le fonctionnement même des cabinets d'instruction.

1 - La réaffirmation du contrôle de la chambre d'accusation sur les demandes de liberté provisoire

La loi sénégalaise du 21 juillet 1965 inspiré du code Napoléonien qui fit du juge d'instruction « le personnage le plus puissant du royaume » avait conduit à beaucoup d'abus notamment par abstention les lois du 27 février 1985 et 29 janvier 1999 sont venus renforcer la protection des libertés individuelles en transformant la détention préventive en détention provisoire limitée et organisée, et en permettant la présence de l'avocat dans toutes les phases de la procédure.

Cependant, il convient de dégager de nouvelles réformes pénales afin d'impliquer davantage la chambre d'accusation et son président dans toutes les phases de l'instruction surtout en ce qui concerne la procédure des « référé-liberté ». La main mise de cette procédure par les mêmes magistrats qui ont prononcé le mandat d'arrêt présente de graves dangers pour les citoyens. Au lieu d'être menée par un magistrat impartial et sous le contrôle de la Chambre d'accusation, les demandes de liberté provisoire passe entre les mains du ministère public plus soucieux de l'efficacité de ses interventions que de protéger ces libertés. En effet, aux termes de l'article 139 du code de procédure pénale « la demande de mise en liberté provisoire d'une personne détenue provisoirement pour l'un des crimes ou délits spécifiés à l'alinéa précédent sera déclarée irrecevable si le Ministère public si oppose par réquisition dûment motivée ». Le législateur doit apporter deux séries de modifications à cet article :

- d'une part, il doit dessaisir le Ministère public de cette procédure et renvoyer l'examen de l'appel à la Chambre d'accusation.

- D'autre part, la mise en liberté de la personne mise en examen ne doit plus être subordonnée uniquement au caractère manifestement non fondé de la détention mais devra intervenir si la chambre d'accusation juge qu'elle n'est pas justifiée au regard des conditions prévues par la loi. Ainsi, la chambre d'accusation pourra plus largement, pour des raisons juridiques, statuer en faveur de la liberté et n'apparaîtra donc plus comme le « santionnateur » d'un juge d'instruction « irresponsable » parce qu'ayant pris une décision manifestement excessive. Ce qui rendra son contrôle plus aisée. Ce contrôle doit être poussé même jusqu'au fonctionnement des cabinets d'instruction.

2 - Le contrôle de la chambre d'accusation sur le fonctionnement des cabinets d'instruction

Le législation pénale sénégalaise devrait renforcer la contrôle de l'instruction par la Chambre d'accusation en complétant les lois y afférentes ou en instituant de nouvelles lois sur deux niveaux :

Premièrement que le président de la chambre d'accusation doit transmettre au moins une fois par an aux chefs de la Cour d'Appel et aux chefs du tribunal de grande instance concerné ses observations écrites sur le fonctionnement des cabinets d'instruction.

En second lieu que les détenus pourront saisir la Chambre d'Accusation si aucun acte n'a été accompli depuis trois mois en cas de détention provisoire en matière correctionnelle et un an en matière criminelle. Aussi qu'en cas d'inaction prolongée du juge, la Chambre d'Accusation devant alors soit évoquer, soit désigner un autre juge. Ce qui permet d'exiger une « sur-motivation » des juges en cas de prolongation de la détention provisoire en matière criminelle et de fixer des délais raisonnable de détention en matière criminelle.

En somme, les mécanismes de contrôle de la détention ainsi exposés permettent d'engager plus facilement la responsabilité de ceux qui ne respectent pas les droits des détenus.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams