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Mesures objectives et subjectives du bien-être: une étude comparative entre la Martinique et la république Centrafricaine.

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par Tite Voltaire SOUPENE
Institut Aimé Césaire -Faculté de droit et d'économie - Master 2 - Gestion des entreprises et des institutions 2011
  

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Conclusion Générale

Cette recherche dont l'objectif est d'appréhender les mesures objectives et subjectives du bien-être en Martinique et en République Centrafricaine a commencé par une recension de la littérature théorique et empirique sur la problématique de mesures de bien-être. Tout au long de cette recherche, nous nous sommes inspirés de nombreux travaux, notamment ceux de Stiglitz & al (2009) ; INSEE (2011) ; Kahneman & al (2004) ; Sen (1985, 1987) ; et les travaux de Diener (1984, 2000, 2005); Famose (2007) ; Biswas-Diener (2008) ; Diener & al (2009) ; Warren Davies (2010)105. Ces derniers nous ont permis d'avoir une vue exhaustive du bien-être et ses déterminants. De même grâce aux travaux de certains chercheurs tels que Van Praag & Ferrer-i-Carbonell & (2008) ; Dolan & al (2011) et Frey & Stutzer (2002), nous avons cerné les différentes façons de mesurer le bien-être.

Pour atteindre notre objectif, nous avons combiné les mesures objectives et subjectives. Nous nous sommes servis de l'enquête de terrain après la revue de la littérature. Notre instrument pour la collection des données est le questionnaire. L'ensemble des informations récoltées ont été traitées à l'aide du logiciel Microsoft Excel 2007 et le logiciel statistique SPSS 13.0. 2007. En ce qui concerne l'analyse de nos données, nous avons retenu les méthodes telles que : la méthode des régressions linéaires multiples, des Régressions linéaires simples et le Test de Student sur la Comparaison des moyennes. Notre échantillon est composé de 80 Centrafricains et 64 Martiniquais tous sexes confondus pour l'année 2011.

105 The Contribution of Income to our Subjective well-being: [ http://www.positivepsychology.org.uk/pp-theory/happiness/119-the-contribution-of-income-to-our-subjective-well-being.html]

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Les résultats descriptifs montrent que la majorité de nos enquêtés sont les hommes (56%) contre 46% des femmes (deux échantillons confondu). La plupart de nos répondants ont un niveau universitaire (55%). Comme composantes essentielles que nous avons rassemblées pour mesurer le bien-être, on peut trouver : le revenu moyen pour la mesure objective et l'affect déplaisant, l'affect plaisant, la satisfaction de la vie, le domaine de satisfaction de la vie et la qualité de la vie pour la mesure subjective du bien-être.

Après l'analyse des données, nos résultats concernant les mesures objectives montrent que le niveau de revenu mensuel moyen des Martiniquais est supérieur à celui des Centrafricains. L'approche objective (exemple : Revenu moyen) de notre échantillon et les données nationales montrent que les Martiniquais ont un niveau de vie décent106. (IDH = 0,960 ; PIB/hbt = 14 823) que les Centrafricains (IDH = 0,374 ; PIB = 531,978). L'analyse des données subjectives montre que la variable satisfaction de la vie explique positivement et significativement le bien-être subjectif des Martiniquais et des Centrafricains. Nos résultats montrent également que l'affect négatif de l'ensemble des participants à l'enquête est inférieur à tous les composantes de bien-être subjectif que nous avons retenu. Il n'a pas d'incidence négative sur leur bien-être subjectif. Malgré les différences économiques, politiques et socioculturelles des répondants Martiniquais et Centrafricains, les méthodes de la comparaison des moyennes et la régression multiple des moindres carrés ordinaires (MCO) utilisés pour les mesures subjectives aboutissent à la même conclusion.

Mais l'étude révèle que le bien-être subjectif des Martiniquais est corrélé avec le niveau de revenu (voir l'analyse par la régression simple des MCO). Cela implique que le bien-être subjectif des Martiniquais est une fonction croissante du revenu : plus leur revenu augmente, plus leur bien-être subjectif croit. Par contre nos résultats montrent que le bien-être subjectif des Centrafricains n'est pas lié au revenu. Cela montre que la satisfaction des Centrafricains doit dépendre de l'influence d'un certain nombre de facteurs externes, tant au niveau national et individuel que nous ne maîtrisons pas ; car selon Cassiers & Delain (2006, p. 8) « La richesse n'est pas Tout », « l'homme n'attribue pas seulement une valeur à la quantité de bien et services qu'il consomme. Il valorise aussi la qualité de son environnement social, politique et naturel ».

En générale les personnes enquêtées sont heureuses car la satisfaction de la vie affecte positivement leur bien-être subjectif. Par conséquence, en Martinique comme en RCA, ce signe positif de la satisfaction de la vie étudiée devrait retenir l'attention de leurs autorités. En

106 C'est à dire les martiniquais ont un niveau de vie convenable, satisfaisant. Ils accèdent facilement aux ressources matérielles indispensables tel que l'eau, le logement, l'habillement, alimentation, etc.

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effet, elles doivent agir en vue de déterminer les facteurs gâchettes de la satisfaction de la vie dans leur zone, parce que d'autres études ont montré que la satisfaction de la vie peut-être décrite par la satisfaction dans les différents domaines de la vie tels que : la satisfaction à l'égard du pays de résidence, des institutions, de l'emploi, ou des activités quotidiennes, la santé, les relations sociales et familiales (Kapteyn et al, 2009). Bien qu'objectivement, le revenu soit un déterminant du bien-être objectif moins important en Centrafrique qu'en Martinique, cela ne veut pas dire que les autorités Centrafricaines ne doivent pas mettre en place des stratégies de la création de la richesse. De même, nous voulons souligner qu'en dépit de la richesse financière des Martiniquais, les autorités Martiniquaises devraient aussi intervenir afin de créer de la richesse psychologique, car selon Warren (2010) et Andrew & Senik (2007), à long terme, les augmentations des revenus ne semblent pas correspondre à l'augmentation du bien-être pour des raisons de l'accoutumance, les comparaisons sociales et les aspirations. C'est pourquoi Biswas-Diener (2008) souligne que trop de valorisation de l'argent semble être un toxique pour le bonheur.

Les apports de cette étude peuvent être examinés sur le plan théorique, méthodologique et pratique. D'abord les apports de notre étude, sous l'angle théorique, propose une vue d'ensemble de la littérature sur le bien-être des individus et la mesure du progrès de la société. Notre travail contribue à la littérature empirique qui reste encore inexistante sur les mesures de la perception de bien-être plus particulièrement dans les petites économies insulaires (cas de la Martinique) et les pays en développement (Afrique : Cas de la RCA). Par exemple, notre étude remet en cause la théorie économique qui souligne que la Satisfaction à l'égard des revenus semble plutôt jouer un rôle beaucoup plus important dans les pays sous développés mais pas dans les pays développés (Hirata, 2001 ; Senik, 2009).

Du point de vue méthodologique, notre recherche aide à l'analyse des déterminants du bien-être et leur effet sur le bien-être individuel et collectif dans les pays en développement et les petites économies insulaires. Sur le plan pratique, nous espérons que cette recherche pourra stimuler la conscience des autorités publics des territoires de petites économies insulaires et des pays en développement en général et en particulier ceux de Centrafrique et la Martinique à appréhender les effets des composantes que nous avons étudié sur le bien-être. Il est important que les autorités publics et les responsables des institutions de ces pays combinent les politiques économiques avec des programmes de développement personnel. Ce qui permettra à l'individu de se sentir en sécurité, de se sentir autonome, de s'affirmer et être capable afin de se réaliser.

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Notre travail n'est que le commencement d'une réflexion concernant la problématique des mesures de bien-être dans le contexte Centrafricain et Martiniquais. Nous avons enregistré des difficultés d'ordre méthodologique liées aux contraintes temporelles, économiques et la collecte des données pour la réalisation de cette étude. L'ensemble des difficultés que nous avons rencontré limitent la portée de notre étude. D'une part, la collecte des données sur la perception du bien-être dans le cadre d'une étude comparative nécessite de recourir à un questionnaire qui prend en compte le contexte socio-économique des deux zones faisant l'objet de notre étude. D'autre part, le questionnaire utilisé est basé sur l'auto-évaluation, l'individu est invité à donner ses sentiments suivant les énoncés proposés sur une échelle qui représente différents niveaux de sentiment. Cette méthode constitue une limite fondamentale à notre recherche parce qu'elle peut être à l'origine de biais. De même l'instrument de mesure objective (revenu moyen) utilisé n'as pas de grand valeur pour mesurer et comparer le bien-être (Wintrebert & al, 2007). Il y a aussi des critiques que nous avons faites aux indicateurs objectifs et subjectifs de mesures du bien-être.

D'abord, l'instrument de mesure subjective est borné, on demande aux individus de mesurer leur bien-être sur une échelle de 1 à 7. Cette échelle est relative107, on peut réaliser des études de panel, chaque année on pose les mêmes questions aux même individus. Or les différentes situations peuvent évoluer au cours du temps (Senik, 2009), mais l'échelle ne capture pas le fait que l'environnement par rapport auquel les ces personnes se situent change. Ainsi, est possible que les individus qui par exemple cette année transcrivent un bien-être à hauteur de 5, transcriront dans le futur un bien-être à 5 en moyenne, alors que 5 a une signification qui évolue au cours du temps. C'est une critique qu'on peut faire également aux indicateurs subjectifs (Santé subjective).

A travers ses limites, cette étude représente le point de départ d'une recherche qui exigerait un développement plus poussé. Comme recherche future, il serait souhaitable d'analyser les déterminantes gâchettes de la satisfaction de vie globale dans les deux pays (Centrafrique et Martinique). Il est aussi important d'aborder ce sujet en considérant un échantillon national représentatif. De même, pour mesurer le bien-être et voir son évolution au cours du temps, il serait mieux d'élargir les instruments de mesure, et faire de cet outil un objet de débat et de questionnement permanant avec l'ensemble des citoyens sur ce qu'est le bien-être, le bonheur et le sentiment d'être heureux.

107 L'échelle va de 1 (la situation la pire) à 7 (la situation la meilleure), et ces situations changent et se renouvèle au cours du temps, mais on ne prend pas en compte le changement de l'environnement dans lequel les gens se trouve.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon