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Fondamentaux du taux de change réel et mésalignements du franc CFA dans l'UEMOA

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par Kwami Ossadzifo WONYRA
Université de Lomé Togo - Master en économie internationale 2012
  

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Chapitre 3 : Evaluation empirique du taux de change réel d'équilibre et son mésalignement dans l'UEMOA.

Ce deuxième chapitre porte essentiellement dans un premier temps sur la description de l'approche théorique, le modèle économétrique à estimer, les variables du modèle, les techniques d'estimation de la relation entre le taux de change réel et ses fondamentaux, et la détermination des degrés du mésalignement du franc CFA dans l'UEMOA. Dans un second temps, les résultats des estimations et leurs interprétations seront présentés accompagnés des implications en matière de politique économique.

I. Modèle

1.1. Spécification du modèle FEER (Fundamentals Equilibrium Exchange Rate)

L'approche FEER est bien reconnue pour le calcul des taux de change réel d'équilibre. Nous suivons Edwards (1989) dans la définition du TCRE, lequel résulte de la réalisation simultanée de l'équilibre interne et de l'externe de l'économie.

Soit une petite économie ouverte avec trois types de biens : un bien exportable, un bien importable et un bien non échangeable. L'économie produit les biens exportables et les biens non échangeables et consomme les biens non échangeables et les biens importables.

L'économie est en changes flexibles et le taux de change nominal est noté E. Cette hypothèse peut paraître à première vue étonnante, d'autant plus que les pays de notre échantillon sont en change fixe. Cependant, nous raisonnons ici dans une optique de long terme et estimons par ailleurs dans la partie économétrique une relation de long terme. Bien sûr, le taux de change peut être fixe à court et moyen terme, mais à long terme pour maintenir la parité les pays doivent disposer d'une quantité suffisante de devises, ce qui n'est pas le cas pour la majorité des pays en développement dont ceux de notre échantillon. Comme le taux de change nominal finira à terme par s'ajuster, nous supposons ici d'emblée qu'il est flexible.

Soit et le prix intérieur des biens exportables et des biens non échangeables respectivement. Le prix mondial des biens exportables est normalisé à un et le prix intérieur des biens exportablesest défini par :

(7)

Le prix mondial des biens importables est noté.

Soit et respectivement le prix relatif intérieur des biens importables et des biens exportables par rapport aux biens non échangeables :

(8)

(9)

Le prix relatif des biens importables par rapport aux biens non échangeables

sera : (10)

Nous supposons que l'économie adopte une restriction tarifaire sur les importations telle que :

(11)

est le tarif douanier sur les importations (tarif spécifique).

La production totale des deux biens de l'économie considérée sera définie par :

(12)

avec , étant les dérivés de premier ordre par rapport aux élasticités.

La consommation globale privée est donnée par :

(13)

Avec et respectivement les consommations intérieures des biens importés et des biens non échangeables. ; et étant les dérivés de premier ordre par rapport aux élasticités.

Nous définissons ensuite le taux de change réel comme le prix relatif des biens échangeables par rapport aux biens non échangeables :

(1= (14)

avec .

Nous supposons que le capital est parfaitement mobile à long terme et notons par A, les actifs étrangers. Les agents détiennent une partie de leur richesse sous forme d'actifs étrangers dont le rendement est r*. Le compte courant du pays est la somme du rendement net des actifs étrangers détenus et du solde de la balance commerciale exprimée en monnaie étrangère, définie comme la différence entre les exportations et la consommation des importables, soit :

(15)

La variation des réserves de change dans l'économie est donnée par :

(16)

avec KI les flux net de capitaux.

A court et à moyen terme l'économie peut s'écarter de l'équilibre, définie par, et le stock d'actifs dans l'économie peut varier. Le compte courant est dit soutenable lorsque le déficit du compte courant, somme du solde de compte courant et des flux des capitaux est nulle, soit :

(17)

D'autre part, l'équilibre interne est réalisé lorsque le marché intérieur des biens non échangeables est en équilibre, soit :

(18)

avec les dépenses publiques en biens non échangeables.

Le taux de change d'équilibre est définit comme étant le prix relatif qui assure à la fois l'équilibre interne et l'équilibre externe. A partir des relations (9) et (10), on peut définir le TCRE, en fonction de, , A, KI et soit :

, , A, KI, ) (19)

Le niveau d'équilibre du taux de change réel est donc fonction des termes de l'échange, de la politique commerciale, du taux d'intérêt étranger, des flux de capitaux étrangers, et des dépenses publiques. Les variables de l'équation (19) constituent les fondamentaux du taux de change réel d'équilibre de longue période. Une augmentation des de'penses publiques en biens non e'changeables entraîne une appréciation du taux de change réel, soit une détérioration de la position compétitive du pays. Une libéralisation commerciale conduit à une dépréciation réelle de la monnaie domestique, nécessaire à une amélioration de la position compétitive du pays. Une amélioration de la balance courante est associée à long terme à une appréciation du taux de change réel. L'effet des termes de l'échange est incertain. D'un côté, l'augmentation des termes de l'échange se traduit par une hausse du revenu national et donc des dépenses, ce qui conduit à une appréciation réelle. De l'autre, cette augmentation va générer un effet de substitution qui entraîne une dépréciation réelle. Elbadawi et Soto (1995) ont étudié 7 pays en développement et trouvent que pour trois d'entre eux, l'amélioration des termes de l'échange entraîne une appréciation du taux de change réel, alors que pour les quatre autres, elle entraîne une dépréciation. Feyzioglu (1997) trouve pour la Finlande, qu'une amélioration des termes de l'échange se traduit par une appréciation du taux de change réel.

Partant du cadre théorique, la relation de long terme à tester entre le taux de change réel et ses fondamentaux s'écrit :

(20)

où TCRE est de taux de change réel effectif, FUND est le vecteur des différents fondamentaux, est un vecteur des termes constant du modèle, un vecteur de paramètres à estimer et est un vecteur de perturbations du modèle ; avecet .

De façon explicite, la forme économétrique s'écrit :

(21)

avec :

v LTCRE : le logarithme du taux de change réel effectif côté à l'incertain,

v LTDE : le logarithme des termes de l'échange (troc net),

v LOUV : le logarithme de l'ouverture commerciale, définie comme le rapport de la somme des exportations et des importations sur le PIB.

v LBC : le logarithme de la balance commerciale rapportée au PIB

v LINV : le logarithme de l'investissement en pourcentage du PIB,

v LGOUV : le logarithme de la part des dépenses publiques dans le PIB,

v LPROD : le logarithme du PIB par tête relatif, PPA.

v DEVAL : c'est une variable muette qui prend la valeur 0 avant 1994 et 1 après la dévaluation.

v CRISEPOL : il s'agit également d'une variable muette pour capter les effets de la crise socio politique qu'a connue la Côte d'Ivoire. Ainsi cette variable prend la valeur 0 avant 1999 et 1 après 1999.

1.2. Variables et signes attendus

Partant du modèle économétrique, il convient de montrer comment les fondamentaux affectent le comportement du taux de change effectif réel. Ainsi :

v Termes de l'échange des biens (TDE) : les TDE affectent le taux de change réel d'équilibre à travers l'effet richesse. Un choc positif sur les TDE induit une augmentation de la demande domestique, ainsi une hausse du prix relatif des biens non échangeables, ce qui conduit à l'appréciation du TCRE. Alternativement, en partant sous l'angle de l'équilibre interne - externe, une hausse du TDE conduit à une augmentation des salaires réels dans le secteur de l'exportation et de l'excédent commercial. En vue de restaurer l'équilibre externe, le TCRE doit s'apprécier. Pour ce faire, le signe attendu est positif (+). Cependant, il est noté que si l'effet substitution advient grâce à l'augmentation du revenu national qui permettra d'alimenter la demande nationale par une production domestique, le taux de change se déprécie dans ce cas. En définitif, le signe attendu est relativement ambigu.

v Part des dépenses publiques dans le PIB (GOUV) : vue la difficulté à distinguer dans la consommation gouvernementale, celle qui est attribuable aux biens échangeables de celle en direction des biens non échangeables, nous utiliserons comme Proxy de la consommation publique en biens non échangeables la part dans le produit intérieur brut de la dépense gouvernementale ; Ceci se comprend assez aisément dans la mesure où la dépense gouvernementale est constituée d'une forte proportion en biens non échangeables tandis que les investissements eux contiennent une forte part de biens importés. L'on notera donc GOUV la part dans le produit intérieur brut de la dépense gouvernementale. Cette variable de comportement du gouvernement a un impact important sur le taux de change d'équilibre. Son signe est ambigu car l'impact des dépenses gouvernementales dépend de l'importance relative des biens changeables et des biens non échangeables dans l'économie. Ainsi, si les dépenses du gouvernement augmentent dans le secteur des non échangeables, ceci aura un effet positif sur le taux de change réel en augmentant le prix des biens non échangeables et la variable GOUV aura un signe positif. Si par contre la proportion des dépenses gouvernementales diminue malgré le fait d'un accroissement des dépenses gouvernementales, ceci conduira évidemment à déprécier le taux de change réel.

v Degré de protection ou de restrictions commerciales (OUV): une réduction des barrières commerciales conduit à prévoir une augmentation des échanges notamment des importations. Ainsi, une demande pour les importations conduit à un déséquilibre interne - externe, lequel requiert une dépréciation pour corriger le déséquilibre. Pour cela, le signe attendu pour cette variable est négatif. Pour capter les restrictions commerciales, nous allons utiliser un proxy qui est OPEN (ouverture commercial).

v Productivité (PROD) : elle capte l'effet Balassa - Samuelson. Une augmentation de la productivité, dans le secteur des biens échangeables au détriment des biens non échangeables, dans un pays par rapport au reste du monde fait accroitre les salaires relatifs. Cette hausse des salaires occasionne une augmentation des prix relatifs des biens non échangeables par rapport aux biens échangeables et fait apprécier le TCRE. Le signe attendu est donc positif.

v Investissement (INV) : Edwards (1989) suggère que la prise e compte de l'investissement dans la théorie de détermination du TCRE résulte des effets d'offre, offre qui dépend de l'intensité relative des différents facteurs. Ainsi, le signe attendu est à priori ambigu. Cependant, pour un pays en développement dont les investissements permettent d'importer les biens, on peut bien évidemment assister à une dépréciation du TCR et donc le signe attendu peut être négatif.

v DEVAL : la dévaluation est un ajustement en baisse de la valeur de la monnaie, il s'agit d'une variable muette qui prend la valeur 0 avant 1994 et 1 après. Le signe attendu est négatif.

v CRISEPOL : il s'agit également d'une variable muette pour capter les effets de la crise socio politique qu'a connue la Côte d'Ivoire. Ainsi cette variable prend la valeur 0 avant 1999 et 1 après 1999.

Tableau 3: récapitulatif des signes attendus

Variables indépendantes

Signe attendu de l'impact sur le TCRE

Terme de l'échange (TDE)

Ambigu (+ ou -)

Dépenses publiques (GOUV)

-

Restrictions commerciales (OUV)

-

Investissement (INV)

Ambigu (+ ou -)

Balance commerciale (BC)

+

Productivité (PROD)

+

DEVAL

-

CRISEPOL

+/-

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