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Fondamentaux du taux de change réel et mésalignements du franc CFA dans l'UEMOA

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par Kwami Ossadzifo WONYRA
Université de Lomé Togo - Master en économie internationale 2012
  

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2.2. Les inconvénients de l'utilisation du franc CFA

En termes de dépendance monétaire et politique, aucune décision de la CEMAC, de l'UEMOA et de leurs banques centrales ne peuvent être prise sans l'accord de la Banque de France. Ce qui, dans une large mesure contraint ces pays à une extraversion de toutes leurs décisions monétaires. De surcroît, cette extraversion peut ignorer les problèmes endogènes des pays de la zone franc conduire à des politiques pro cycliques. Si l'arme monétaire n'est plus sous contrôle des pays de la zone franc, la politique budgétaire sera-t-elle à même de faire face aux différents et nombreux défis de développement de la zone ?

La maîtrise de la création monétaire a comme corollaire l'obligation de maîtriser la dépense publique. Le Trésor français consent des avances mais, en aucun cas, elles ne peuvent dépasser 20 % des recettes budgétaires du pays. Tout dérapage se traduit immédiatement par des fins de mois difficiles pour la trésorerie du pays en question ; les retards dans le paiement des factures de l'État et dans le versement des salaires des fonctionnaires constituent ainsi un indicateur de solvabilité des pays de la zone franc.

Notons que lorsque ces pays sont privés de trésorerie, ils ont la possibilité de s'endetter à l'extérieur de la zone franc, auprès d'autres bailleurs de fonds comme entre autres l' agence française de développement.

Entretenant des relations de coopération étroites avec les banques centrales de la zone franc, la Banque de France participe, avec ces banques africaines, au fonctionnement des institutions communes de la zone. Cette coopération permet à ces pays aux économies fragiles et aux systèmes politiques assez souvent instables de bénéficier d'une monnaie stable. Cependant, le lien entre les cours du franc CFA et l'euro ne permet pas aux pays africains de faire varier le cours de leur monnaie en fonction des aspects économiques censés l'influer. Ils subissent donc les aléas économiques de la zone euro et de sa monnaie sans pouvoir intervenir. Ces aléas sont toutefois amortis par le mécanisme du compte d'opérations qui permet de faire varier la quantité de monnaie en circulation dans la zone en fonction de l'appréciation (ou la dépréciation) de l'ancre monétaire.

Avec un euro fort, les pays de la zone franc sont handicapés pour exporter leurs produits vers d'autres destinations que l'Europe mais peuvent importer à moindre coût les biens d'équipement hors zone. En effet, lorsque l'euro s'apprécie, la quantité de monnaie par rapport au DTS augmente et les Banques centrales créditent le compte d'opérations auprès du Trésor français, diminuant ainsi leurs réserves et pénalisant le mécanisme de crédit. Ce mécanisme permet de contrer l'effet inflationniste de l'euro fort. A contrario, dans le cas où l'euro se déprécie, c'est le trésor français qui débite ce compte pour créditer les banques centrales, ouvrant plus fort le robinet du crédit (augmentation de la quantité de monnaie).

La poursuite d'une politique de taux de change peut retarder et/ou réduire l'ajustement dans le cas de chocs durables. Le franc CFA n'a pas permis, du moins jusqu'à présent, de mettre en oeuvre des investissements nécessaire pour amorcer un changement de spécialisation internationale et de structure industrielle. Le franc CFA et ses mécanismes sont opposés à un environnement institutionnel propice pour l'investissement productif. En théorie, un pays qui subit régulièrement la détérioration des termes de l'échange peut utiliser le taux de change comme instrument d'ajustement. C'est le cas des pays de la zone franc CFA qui tirent en grande partie leur revenu de quelques produits (matières premières). Le taux de change fixe n'a pas permis aux pays membres de la zone franc de maintenir un taux d'inflation et des performances escomptées par rapport à leurs voisins (Devarajan et Rodrik (1991)).

Par ailleurs, les pays de la zone franc restent exposés aux conséquences des fluctuations du taux de change entre l'euro et le dollar. La remontée de l'euro par rapport au dollar depuis 2004, explique en partie les difficultés que rencontrent les économies des pays membres.

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