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Image photographique, expression, communication et interactions orales en classe de français enseigné comme langue seconde d'hôte. Un atelier photographique réalisé au sein de l'association pour la solidarité avec les travailleurs immigrés d'Aix- en- Provence

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par Pablo Carreras
Université Aix- Marseille ( IUFM ) - Master métiers de l'enseignement, de l'éducation et de la formation 2012
  

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Conclusion

Au travers de ce mémoire, nous avons tenté d'accorder usage de l'image photographique et déclenchement de l'expression personnelle, de la communication et des interactions orales dans l'apprentissage du français enseigné comme langue seconde d'hôte.

Certes, l'oeuvre iconographique de par sa charge culturelle, mythologique, sémantique et sémiologique peut impliquer les apprenants dans une recherche personnelle de sens qui trouve sa finalité dans l'acte de parole et l'écoute de l'autre. Certes, l'image tend à questionner l'individu, à le contraindre à la réflexion et à la résolution d'un problème l'impliquant dans son rapport au monde. Certes, elle l'encourage à déployer sa créativité et son imagination, à valoriser son vocabulaire, à se référer à soi, à l'autre, au temps et à l'espace, à libérer ses capacités d'expression et de communication. Néanmoins, il ne convient nullement, de négliger les variables subjectives, liées à l'âge, à la psychologie (notons la confiance en soi et en ses propos) et à l'expérience linguistique, sociale et culturelle de chaque apprenant, qui influeront sur ses pensées et ses prises de parole, à l'influence du groupe et du contexte sur l'individu. Ainsi, le cas de Gaëlle, apprenante qui n'accepte que partiellement l'entrée dans les champs de l'expression et de la communication orales, est symptomatique des limites de notre dispositif qui s'appuie, au-delà des capacités langagières intrinsèques, sur l'implication socio-psychologique effective de chacun comme le démontre l'exemple d'Amina, apprenante prolixe aux connaissances langagières moins approfondies, mais plus prompte à s'engager dans la communication et l'échange oral, à dépasser ses connaissances du moment pour s'exprimer de manière personnelle et créative. Il n'est cependant pas impossible qu'une telle situation puisse être contrecarrée par la mise en place d'un étayage individualisé, hors contexte de groupe, et d'une répétition de séances similaires pour placer progressivement tout apprenant mal à l'aise dans une sérénité plus propice au déploiement de l'acte de parole.

Le dispositif mis en oeuvre a permis de favoriser l'éclosion d'une expression personnelle orale chez les apprenants impliqués et de placer l'enseignement/l'apprentissage de la langue parallèlement au champ des enjeux communicationnels et interactionnels. En prenant position, en créant verbalement, en réagissant et en se référant aux propos des autres (professeur inclus), en les questionnant, en initiant sciemment une conduite des débats et une déritualisation des schémas de classe classiques, en s'accordant ou s'opposant, en négociant et en argumentant, les apprenants s'impliquent dans une recherche de sens, communiquent et interagissent en réaction à l'image. Ils expriment leurs pensées et leur individualité, se redéfinissant, ainsi, en tant que locuteurs sociaux, personnes-sujets de leur énonciation. Cet ensemble d'éléments se révèle propice à l'appropriation de la langue ; et la validité de l'effectivité d'une favorisation de l'expression personnelle, de la communication et des interactions orales n'exige pas, à notre sens, un cumul exhaustif de ces comportements chez chacun, en dépit de leurs apparitions, à des degrés différents, chez, notamment, quatre apprenants (Amina, Carin, Junko et Vince). En effet, suite à notre analyse, nous notons que lesdits enjeux soulevés par la séance se révèlent empreints d'une polymorphie certaine comme nous le signale l'exemple de Nadine, qui, bien qu'elle ne prenne que peu part aux actes de commentaires personnels, fait preuve d'une capacité à réagir aux prises de parole des autres participants et à s'impliquer dans les autres motifs communicationnels sous-tendus par les photographies. Son comportement reste lié à un souci de comprendre l'image par le regard de l'autre et l'écoute de sa pensée.

A nos questionnements, nous répondons, ainsi, que si l'image photographique permet de favoriser l'émergence d'une expression personnelle, d'une communication et d'interactions orales en classe de FLSH (et ce quel que soit le niveau en langue des apprenants), elle reste néanmoins dépendante de facteurs humains. De plus, ce mémoire se borne à l'analyse d'un groupe classe unique (composé d'adultes aux profils socioculturels et langagiers définis) et ne peut, de ce fait, tendre à l'éviction de certains biais inhérents à ce type de recherches basé sur la communication. La multiplication des séances types, destinées à différents groupes, aurait pu permettre une mise en perspective et en condition plus riche de la problématique initiale. La réalité du terrain ne put permettre la réalisation d'une telle démarche et la confrontation de données multiples. Nous pensons, pour conclure, reproduire ce dispositif, qu'il conviendra de moduler et d'améliorer, à des situations professionnelles futures d'enseignement du français en tant que langue étrangère ou seconde d'hôte.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille