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L'arbitrage en droit marocain et ses évolutions.

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par Mohammed Amine Sourhami
Faculté de droit  - Droit Privé  2015
  

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Section 2 | Jurisprudence en matière d'Exequatur des sentences arbitrales étrangères dans le domaine des marchés publics

§.1) Société SALINI COSTRUTTORI (ITALIE) contre le Ministère de l'Équipement

Ce litige oppose la Société SALINI COSTRUTTORI au ministère de l'équipement pour l'exécution d'un marché public n° AH 03/2004 portant sur la construction d'un tronçon de la rocade méditerranéenne reliant el Jebha et Ajdir.

La Société SALINI COSTRUTTORI a présenté une demande d'arbitrage à la CCI de Paris, qui a prononcé en date du 5 décembre 2011(affaire n°16550/N) une sentence arbitrale condamnant l'État marocain représenté par le ministère de l'équipement, au paiement à la société demanderesse plusieurs indemnisations s'élevant à 16.970.422,45 Euros et un montant de 468.511,13 Dirhams sans la prise en compte des intérêts légaux et de la taxe sur la valeur ajoutée. La CCI a condamné la Société SALINI COSTRUTTORI au paiement au profit de l'État marocain d'une indemnité fixée à 520.000,00 Dirhams.

La société SALINI COSTRUTTORI a présenté une demande tendant à obtenir l'exequatur de la sentence arbitrale au président du tribunal de commerce, qui s'est déclaré incompétent par décision du 18 juin 2012.

La Cour Suprême saisie par la Société SALINI COSTRUTTORI a confirmé en date du 7 mars 2013 (dossier n°2013/1/4/182) la décision du président du tribunal de commerce aux motifs que la compétence de l'exequatur de la sentence arbitrale revient au tribunal administratif étant donné que le litige concerne l'exécution d'un marché public dont un volet du conflit concerne l'application de la loi fiscale et dont l'une des parties est l''État marocain.

Le tribunal administratif de Rabat saisi par la Société SALINI COSTRUTTORI, a ordonné l'exequatur de la sentence arbitrale mais seulement en ce qui concerne les obligations relatives à l'exécution du marché public à l'exception du volet afférent aux impôts et taxes.

La Cour d'appel administrative de Rabat a par jugement du 22 décembre 2014 (dossier n°2014/7207/235) confirmé le jugement du tribunal administratif aux motifs suivants:

ü L'article 5 de la convention de New York de 1958 et l'article 327-46 du code de procédure civile marocain autorisent le tribunal compétent d'ordonner l'exequatur des sentences arbitrales étrangères à la condition que lesdites sentences ne soient pas contraires à l'ordre public national ou international ;

ü Le droit fiscal englobe l'ensemble des dispositions législatives et les conventions bilatérales ou multilatérales relatives aux impôts et taxes perçus au profit de l'État ou des collectivités territoriales et par conséquent, la Société SALINI COSTRUTTORI ne peut se prévaloir des dispositions de l'article 19 du cahier des charges administratives générales (CCAG) pour ne pas appliquer la législation fiscal.

ü Le tribunal arbitral a accordé l'exonération fiscale à la Société SALINI COSTRUTTORI en application de l'article 4 du marché public susvisé. Cette interprétation n'est pas justifiée étant donné que les litiges fiscaux ne peuvent faire l'objet d'arbitrage et par conséquent l'article 4 du marché signé entre le ministère de l'équipement et la société SALINI COSTRUTTORI est nul et non avenu.

§.2) Société Galvanizli Konstruksiyon Sanayi Ve Ticaret A.S ( TURQUIE ) contre l'Office National de l'Electrité et de l'Eau potable(ONEE)

Dans cette affaire, l'ONEE a procédé à la resolution du contract le liant à la Société Galvanizli Konstruksiyon Sanayi Ve Ticaret A.S portant sur la réalisation de lignes électriques au motif de défaillances de l'entreprise turque.

La société turque, usant de la clause d'arbitrage, a présenté une demande à la CCI de Paris pour condamner l'ONEE au paiement des prestations réalisées et à l'indemnisation des préjudices consécutifs à la resolution.

La CCI a rendu sa sentence arbitrale le 19 août 2013 en condamnant l'ONEE au paiement de la somme de 16.053.712,97 Euros en plus des frais au titre des dépens et de l'arbitrage.

En date du 7 mars 2014, la société Galvanizli Konstruksiyon Sanayi Ve Ticaret A.S a présenté une demande en référé auprès du président du tribunal administratif de Rabat pour ordonner l'exequatur de la sentence arbitrale de la CCI de Paris.

L'ONEE par l'intermédiaire de l'Agence judicaire du Royaume a demandé au président du tribunal administratif de Rabat de relever l'incompétence en raison de la matière, étant donné que le juge des référés n'est pas compétent à statuer sur l'exequatur de la sentence arbitrale.

Cette demande a été acceptée par le président du tribunal administratif en date du 8 avril 2014 au motif justement que l'article 310 du code de procédure civile dispose que la compétence pour statuer sur la demande de l'exequatur de la sentence arbitrale rendue dans le cadre des affaires de l'État et des collectivités locales revient à la juridiction administrative dans le ressort de laquelle la sentence sera exécutée. Ce jugement a été confirmé par la Cour d'appel administrative de Rabat en date du 13 Octobre 2014.

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