WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Transformer les ressources naturelles de la R.D.C. en un levier de la croissance économique durable: quelle politique? quelle gestion?

( Télécharger le fichier original )
par Baudouin-ephraim KINENKINDA MALAMBWE
Université protestante au Congo - ECONOMIE MONETAIRE 2015
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.3 Les canaux de transmission des ressources minières

Cette étude est plus particulièrement axée sur trois canaux de transmission. Tout d'abord les influences que peuvent avoir la volatilité des prix de matières premières sur le développement, la qualité des institutions et les guerres civiles et enfin le fondement empirique des ressources minières et la croissance économique.

1.3.1 Analyse conceptuelle de la volatilité des prix des matières premières

Les premières explications sur la malédiction des ressources naturelles, pose l'hypothèse selon laquelle, dans le long terme, les fluctuations des prix des matières premières constituent un handicap pour la croissance économique (Singer, 1950 ; Hirshman, 1959 ; Brohman, 1996). L'exportation des matières premières conduit à une hausse du taux e change réel qui détériore la compétitivité du secteur manufacturier et conduit à une désindustrialisation du pays (Corden et Neary ,1982).on parle de la maladie hollandaise car dans les années 70, l'exploitation de gisement de gaz avait conduit à une appréciation du Florin néerlandais et à un déclin du secteur manufacturier.

15 | P a g e

Pour Leite et Weidmann (1999), comme pour beaucoup, la « dutch Desease » ne constitue pas une explication satisfaisante. Suite à un choc positif dans le secteur des ressources, les autres secteurs deviennent moins compétitifs certes, mais les politiques économiques peuvent atténuer cet effet. De plus, comme le soulignent les auteurs, la relation vaut à court terme seulement car à long terme ; les revenus obtenus avec les ressources naturelles encourage l'investissement à la croissance. Bien que les ressources naturelles soient potentiellement une importante source de revenus. Sachs et Warner (2001)6 soulignent que « les pays riches dotés en ressources naturelles ont presque sans exception stagné dans la croissance économique depuis le début des années 1970 ».Selon Van der Ploeg et Poelhekke(2008), c'est la raison principale de la malédiction des ressources naturelles.

Depuis la décolonisation, la plupart des pays se sont dégagés dans un développement fondé sur l'extraction, la transformation et l'exploration de leurs matières premières (Aknin, 2013). Plusieurs études ont trouvé des explications théoriques différentes de la volatilité de prix des matières premières et le niveau de l'activité économique. Ainsi, les conséquences de la volatilité de prix est la croissance, l'inégalité et la vulnérabilité (Bourguignon, 2011). Le souci serait de chercher une explication plus pertinente de la relation négative entre les ressources naturelles et la croissance économique. L'exploitation des ressources naturelles n'entraine pas systématiquement une faible croissance économique, ou de risque des guerres civiles contrairement à ce qui était avancé auparavant. Certains pays comme la Norvège ont réussi à tirer profit de la présence de l'industrie sur son territoire. C'est la forme du système politique ainsi que la qualité des institutions en place qui vont influencer les effets résultant de l'exploitation des ressources naturelles.

1.3.2 Ressources minières, pétrolières et qualité des institutions

Dans les pays à vocation minérale et pétrolière, les principaux obstacles à la croissance des investissements sont l'instabilité macroéconomique et la fragilité des institutions, ainsi qu'un cadre juridique et règlementaire peu favorable au développement du secteur extractif. Comme le font remarquer Leite et Weidmann (1999), d'importantes dotations

6 Sachs, J.J ET Warner, A. (2001). « The curse of natural resources »,European Economic Review,45,827-837

16 | P a g e

en ressources naturelles favorisent le développement de la corruption et ont donc un impact négatif sur la qualité des institutions. Les auteurs tels que Halvoret al. (2002), et Bulte et al. (2005) mentionnent que les mauvaises institutions sont sources de la malédiction des ressources naturelles, alors que Sachs et Warner (1997) affirment que la qualité des institutions n'est pas à la base de la malédiction des ressources naturelles.

Les institutions sont certes importantes, mais elles ne constituent pas le seul facteur à prendre en compte. De nos jours, les obstacles au développement économique dans les pays les plus pauvres sont bien plus complexes que les carences institutionnelles. Plutôt que de se concentrer sur l'amélioration des institutions en Afrique subsaharienne. Il serait judicieux de se concentrer davantage sur l'amélioration de la santé, à la gestion de l'épuisement des éléments nutritifs du sol et à la construction de routes supplémentaires qui permettraient aux populations isolées d'accéder aux marchés régionaux et aux zones

portuaires (Sachs ,2003). Cette analyse se construit qu'au de-là des institutions, le
développement de la R.D.Congo est-il possible avec l'utilisation efficace des ressources minières, pétrolières ? La mise en valeur des ressources minières, pétrolières pour le développement économique d'un pays n'est pas automatique, la croissance du PIB du secteur primaire n'entraine pas nécessairement la mutation de son économie vers la transformation et les services, vers la création d'emplois et vers une croissance mieux partagée mais la ressource connue potentielle de sous-sol d'un pays peut-être à la fois la source des difficultés et de fragilité et l'espérance de son avenir.

1.3.3 Fondements empirique des ressources naturelles et la croissance économiques

Les analyses empiriques sur la malédiction des ressources naturelles se concentrent sur la croissance économique comme le principal indicateur. La mise en exploitation des ressources naturelles provoque deux effets sur la volatilité de prix, d'une part elle a des effets significatifs sur la croissance, et d'autre part n'a pas systématiquement d'effet significatif sur la croissance.

Ainsi, Bildirici (2013) analyse l'impact de la volatilité de prix du pétrole et de l'or et de son cycle commercial de quelques pays developpés.il procède d'une approche dynamique è l'aide du modèle MS-VAR. Ces résultats dénotent l'importance de la politique énergétique sur le développement économique des états - unis, Russie, Allemagne, Canada, Australie

17 | P a g e

et l'Italie. Ewing et Malik (2012) examine également la volatilité de prix de l'or et du pétrole à l'aide des modèles CARCH, alors que Bildirici et al. (2011), pour capter l'effet du choc pétrolier ont utilisé des modèles MS-AR et MS-VAR ont trouvé que lorsqu'un pays exporte beaucoup du pétrole, la demande extérieure pour sa devise augmente fortement faisant ainsi augmenter la valeur de sa devise (la monnaie surévalue), ceci pour réduire la compétitivité de autres secteurs au détriment du secteur pétrolier (cas de l'Angola) et, éventuellement d'amener leur quasi-disparition au profit d'une spécialisation en extraction pétrolière. De plus, une hausse de la valeur de la devise favorise une augmentation du pouvoir d'achat des consommateurs, augmentant ainsi les importations de bien, le pays en question peut donc voir sa balance courante devenir déficitaire à cause des sorties de capitaux causées par l'achat de biens importés.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon