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Régime juridique du contrat conclu par voie électronique en droit positif congolais. Cas des personnes non présentes.

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par Jervy kalambayi Mulowayi
Université de Lubumbashi - Licence 2015
  

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Paragraphe II Lieu de la conclusion du contrat

1. Intérêt pratique de la question

Traditionnellement, la détermination du lieu de conclusion du contrat permet d'apporter la réponse aux questions de juridiction compétente, de loi applicable ou d'usage applicable au contrat.

Lorsque les parties ne choisissent pas expressément ou implicitement la loi applicable à leur convention, on applique alors la loi du lieu de conclusion. C'est le principe « Lex Loci Contractus » ou « Locus Regit Actum » qui veut que le lieu régisse l'acte87.

85 DEMOULIN MARIE, op.-cit, p.100

86 L'article 18 alinéa 2 de la convention de vienne sur le commerce international stipule : « L'acceptation d'une offre prend effet au moment où l'indication d'acquiescement parvient à l'auteur de l'offre. L'acceptation ne prend pas effet si cette indication ne parvient pas à l'auteur de l'offre dans le délai qu'il a stipulé ou, à défaut d'une telle stipulation, dans un délai raisonnable, compte tenu des circonstances de la transaction et de la rapidité des moyens de communication utilisés par l'auteur de l'offre. Une offre verbale doit être acceptée immédiatement, à moins que les circonstances n'impliquent le contraire.»

87 YAV KATSHUNG, cours Droit privé international, L2 Droit, Unilu, 2012-2013, p.39

~ 48 ~

2. Différents points d'ancrage

La question du lieu de formation du contrat est traditionnellement résolue de la même façon que celle du moment de formation. SHANDY parle à ce propos de théories « monistes »88.

Cependant, certains auteurs adoptent une approche « dualiste »89, en estimant que le lieu et le moment de conclusion du contrat ne sont pas indissolublement liés et peuvent donc être déterminés par des procédés distincts.

L'offre et l'acceptation sont par nature immatérielles et ne « voyagent » pas, à proprement parler, et il semble donc inconcevable de les localiser dans l'espace. Aussi les méthodes de localisation du contrat sont-elles nécessairement artificielles.

Cependant, la détermination du lieu de conclusion du contrat peut s'avérer utile, pour des raisons pratiques. Cela ne justifie toutefois pas que la question soit nécessairement résolue de la même manière que celle du moment de conclusion, les deux problèmes étant distincts.

La faiblesse de ceux qui soutiennent ce point de vue dit « dualiste », est celle d'être théorique que pratique ; ils se contentent de parler des procédés distincts, sans pour au tant en donner des exemples, ou faire des propositions de ces procédés.

Nous pensons de notre part, qu'à défaut d'une stipulation expresse du lieu de la conclusion par les parties, la difficulté du lieu de la conclusion devrait être résolu par la même théorie, qui à solutionné la complication liée au moment de la conclusion du contrat.

A l'heure des contrats conclus par voie électronique, il est tentant de mettre la séculaire théorie des contrats à distance à l'épreuve des nouvelles technologies de l'information et la communication(NTIC).

Bien avant d'y arriver, parlons d'abord des caractéristiques du contrat conclu par voie électronique.

? Des contrats dématérialisés

88 YOUSEF SHANDI, op.-cit., p.102

89 ibidem

-' 49 -'

Les contrats conclus par voie électronique sont dits «dématérialisés» en ce sens que l'accord des volontés ne se matérialise pas sous la forme d'un écrit papier (revêtu, le cas échéant, d'une signature manuscrite), mais résulte d'un échange de flux «immatériels» et évanescents de données, transmises par ondes électromagnétiques, fibres optiques ou diffusion hertzienne90.

Dès lors, le support sur lequel se cristallise, in fine, l'accord des volontés n'est plus le papier, reconnu et apprécié de longue date comme un support stable et durable, mais des imprévisibles octets nettement plus sujets à caution et intelligibles seulement par le truchement d'un appareil (ordinateur, téléphone).

Les défis liés à la «dématérialisation» des contrats conclus sans papier, ni signature manuscrite sur les réseaux, se situent essentiellement sur le terrain de la preuve et du formalisme contractuel.

La preuve du contrat se heurte non seulement à la disparition du papier, mais aussi aux divers risques découlant de l'usage des réseaux ouverts pour communiquer et accorder les volontés (altération accidentelle ou frauduleuse, d'un message en cours de transmission; problème d'identification des parties, substitution de l'auteur d'un message, répudiation d'un message par son émetteur ou son destinataire, qui nie l'avoir expédié ou reçu; rupture de confidentialité,...)

? Des contrats conclus dans un environnement électronique et interactif

L'utilisation des réseaux numériques pour la conclusion de contrats, invite à s'interroger sur la qualité des consentements échangés. On peut se demander tout d'abord si l'interposition d'un outil technologique complexe et plus ou moins opaque, n'est pas de nature à mettre en cause la transparence du processus contractuel et, dès lors, la réalité d'un consentement libre et éclairé.

Etienne Montero soutient que l'automatisation et, partant, la nécessaire standardisation de ce processus rend moins aisée la mise en oeuvre d'une prestation de conseil.

90 ETIENNE MONTERO, op.-cit., p.296

-' 50 -'

Ensuite, l'internet se caractérise à la fois par une grande interactivité dont l'une des clés est le lien hypertexte91, une intégration particulièrement poussée des différentes phases de la démarche contractuelle.

Il y'a donc une grande rapidité dans le déroulement des opérations qui mènent au contrat. Ces circonstances sont de nature à faciliter des erreurs de manipulation et d'impulsion.

En quelques «clics» de souris92, l'internaute peut se trouver engagé dans des liens contractuels. D'ailleurs au cours de la navigation sur le Web, on ne tardera pas à «tomber» sur une ribambelle d'offre (éventuellement ciblée en fonction des profils) présentée dans un catalogue interactif invitant, au gré de simples manipulations, à par exemple sélectionner des articles, à passer commande et à payer.

? Des contrats conclus dans un espace sans frontières

On dit du contrat électronique, ou mieux par voie électronique qu'il ignore les frontières. On ajoutera que le contrat par voie électronique favorise la conclusion de contrats par-dessus les frontières, notamment dans le cadre de la vie domestique93.

Il en résulte que le droit international privé sera souvent sollicité pour résoudre les inévitables questions de juridiction compétente, de loi applicable et d'exécution extraterritoriale des décisions judiciaires.

Après l'exposé des caractéristiques du contrat conclu par voie électronique, insistons maintenant sur le fait que, les moyens de communication électroniques tels que le chat, la vidéoconférence ou la téléphonie vocale sur l'internet, sont des moyens par lesquels un véritable dialogue en direct s'instaure entre les parties, permettant un échange instantané des consentements, comme si les parties étaient en présence les une des autres.

91 Le lien hypertexte est selon le jargon informatique 1.3.1(BETA), un moyen très simple de navigation dans un ensemble d'informations, liées les unes aux autres par l'intermédiaire de liens appelés hyperliens.

92 Dispositif de pointage à l'écran à l'aide d'un curseur dont les mouvements sont asservis à ceux du dispositif en question. Cfr le jargon informatique 1.3.1(BETA).

93 ETIENNE MONTERO, op.-cit., p.305

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Ainsi, les parties concluant par internet, nonobstant la distance les séparant, se voient et/ou se parlent comme s'ils étaient en présences les unes des autres.

Par ailleurs, on est alors en droit de se demander si l'analogie entre le courrier postal et les messages transmis électroniquement est tout à fait pertinente.

Si l'on peut incontestablement relever certaines similitudes entre ces deux modes de communication (la non présence des contractants de manière simultanée à un même endroit), la rapidité avec laquelle les informations s'échangent ne souffre d'aucune comparaison.

Sur les réseaux numériques, les communications s'opèrent de manière quasi instantanée, « en temps réel », quelle que soit la distance qui sépare les interlocuteurs.

Dans un tel contexte, quelle est l'utilité de cette théorie d'un autre âge, fondée sur l'intervalle de temps qui sépare l'expédition d'un message de sa réception par son destinataire, alors qu'il ne s'écoule guère plus de quelques minutes, voire quelques secondes, entre ces deux événements?

Il est improbable qu'une faillite, une modification législative ou un sinistre interviennent dans ce délai ; même s'il ne faudrait pas se leurrer sur l'instantanéité des communications électroniques dans un Pays extraordinaire comme le notre, ou à tout bout de champ le gouvernement peut interrompre la connexion internet et ainsi faciliter la réalité technologique selon laquelle les messages se perdent ou tardent à parvenir à leur destinataire.

Dans ce contexte pour le moins aléatoire, la théorie des contrats entre absents conserve toute sa pertinence, même si son application peut s'avérer problématique sur les réseaux numériques.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon