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Les moyens d'existence des populations dans l'interzone réserve de biosphère du dja-parc national de Nki. Compatibilite ou incompatibilité avec les objectifs de conservation.

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par Claude Tatuebu Tagne
Université de Yaoundé I - Master  2012
  

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CONCLUSION

En somme, il nous revenait de présenter les atouts naturels et socio-économiques de la zone étudiée. L'interzone Réserve du Dja-parc national de Nki possède un milieu physique très remarquable. Elle bénéficie d'un climat de type équatorial guinéen qui lui permet d'avoir une diversité biologique très importante. Son sol et son sous-sol sont aussi très caractéristiques. En effet, cette zone bénéficie d'un sol très épais et fertile et d'un sous sol très riche en minerais. Elle est drainée par de nombreux fleuves dont le plus important est la Dja. Du point de vue démographique, bien que l'interzone soit très peu peuplée, elle possède une population composite et très active. Le droit d'accès aux ressources est réglé par le droit dit coutumier et le droit moderne. Cette richesse naturelle de l'interzone laisse transparaître une configuration qui met en exergue des hiérarchies enchevêtrées entre les différents acteurs dans la région, hiérarchies elles-mêmes fonction des ressources et des capacités d'action dont dispose chaque acteur. En d'autres termes, la valorisation d'une ressource dépend des enjeux des acteurs concernés.

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CHAPITRE II : CARACTERISATION DES MOYENS D'EXISTENCE DES

POPULATIONS DE L'INTERZONE.

messok NGOYLA nkondong2 zoulabot 1 nkondong1 djadom etekessang zoulabot 2 bareko

AUTRES ENSEIGNEMENT RECOLTE DE PFLN PECHE COMMERCE ARTISANAT CHASSE AGRICULTURE

Source : Enquête de terrain, 2011.

Figure N°8: L'agriculture : une profession dominante des personnes enquêtées.

INTRODUCTION

La richesse naturelle de l'interzone Réserve de Biosphère du Dja-parc national de Nki lui offre un cadre propice au développement des activités humaines. Les milieux physique et humain se combinent pour caractériser les activités des populations dans cette zone. Les populations de notre zone d'étude pratiquent de nombreuses activités dont les principales sont : l'agriculture, la chasse, l'artisanat, la pèche, le petit commerce, le ramassage... De ces activités, elles tirent des revenus non négligeables qui leur permettent de mener leurs vies. Il sera question pour nous dans ce chapitre de caractériser les différents moyens de subsistance des populations dans l'interzone.

I. L'AGRICULTURE : LE PILER DE L'ECONOMIE DE LA ZONE

La hiérarchisation et l'envergure des activités économiques des populations peuvent varier en fonction des communautés du fait essentiellement des conditions du milieu biophysique et des opportunités. Dans l'interzone, l'agriculture occupe une place primordiale. Sa place dans l'économie de la zone se justifie par le fait qu'elle constitue non seulement un important moyen de subsistance mais aussi une source de revenus. Ceci s'illustre par nos enquêtes de terrain et d'après la figure suivante :

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Il ressort de cette figure que l'agriculture demeure l'activité principale dominante des populations enquêtées. D'après cette figure, 52 % de la population enquêtée soit 73 personnes ont pour principale profession l'agriculture. Dans tous les villages, l'effectif des cultivateurs est supérieur à celui des autres activités. Cette domination des agriculteurs est plus remarquable dans les localités comme Ngoyla, Messok, Zoulabot1, Zoulabot2, Djadom, et Etékessang. La chasse occupe le deuxième rang, car elle est exercée par 16% de la population enquêtée soit 22 personnes. La chasse occupe une place très remarquable dans les localités de Ngoyla, Etékessang, Zoulabot1, Bareko et Nkondong 2. Le commerce occupe le troisième rang et représente 7 % de la population enquêtée. Le personnel enseignant occupe également une place remarquable dans notre échantillon. Cette catégorie représente 6 % de la population enquêtée. Le groupe «autres» représente 10 % de la population d'étude. Ce groupe est constitué des agents de l'Etat, des transporteurs, guérisseurs et des personnels des ONG. Ces agents de l'Etat ne sont pour la plupart que la minorité des responsables des services qu'on retrouve dans la ville de Messok et de Ngoyla. Ce sont les services tels : le commissariat, le poste agricole, le service du MINFOF, le centre de santé intégré et la mairie.

Le reste de la population enquêtée, soit 48 %, qui n'a pas l'agriculture comme activité principale, l'exerce comme activité secondaire. En effet, leurs heures creuses sont généralement consacrées à l'agriculture. D'autres ajoutent que ce n'est que l'agriculture qui leur permet de vivre dans le village parce que les revenus tirés des autres activités ne peuvent pas permettre de vivre.

Notre population enquêtée est essentiellement constituée de la population active. De ce fait, nous avons constaté que chaque personne à au minimum un champ, même s'il n'est parfois qu'un jardin de case où le propriétaire tire quelque produits vivriers. L'agriculture est pratiquée par certains comme activité principale et comme activité secondaire chez d'autres. Sur 140 personnes enquêtées, 137 personnes soit 98 %pratiquent l'agriculture. Le reste est constitué de deux personnes qui avaient fait moins de quatre mois dans la zone et n'avaient pas encore de champ ; une autre, un forestier, affirme qu'il ne veut pas faire le champ.

I.1.Une propriété foncière accessible et abondante qui multiplie les possibilités agricoles.

Il existe dans l'interzone plusieurs types de droit d'accès aux ressources comme nous l'avons développé dans le chapitre précédent. Le système foncier dans presque toute la région est de type traditionnel. Il est mis sous le contrôle des chefs traditionnels. La terre appartient

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au premier occupant : un paysan cultive indéfiniment une portion désirée des terres qui devient sa propriété, à condition que la forêt primaire ait été enlevée par lui, ainsi sa descendance héritera le droit de cultiver cette dernière. Il existe aussi un système de location de terre pour les cultures de cacao. Le foncier reste et demeure le facteur de production qui est accessible à tous. Même si on n'est pas originaire du village, le chef ou un voisin peut vous trouver un espace pour exercer l'agriculture. La terre est disponible et par conséquent n'est pas un facteur de production limitant dans l'interzone. Seul le manque de temps à consacrer pour les champs pourrait empêcher une personne de faire de l'agriculture. La présence de forêt primaire à moins d'un kilomètre du village est un indicateur de cette abondance. L'habitat est linéaire dans la zone, directement autour des maisons on retrouve les forêts secondaires. Le mode d'acquisition des champs dans la zone s'illustre par le graphique suivant :

8%

6%

1% 1er OCCUPANT

HERITAGE

DON

ACHAT

85%

Source : Enquête de terrain, 2011.

Figure N°9: Mode d'acquisition du champ.

Il ressort du graphique ci-dessus que sur 137 personnes qui exercent l'agriculture dans notre échantillon, 116 personnes soit 85 % cultivent les champs qu'ils ont créés eux-mêmes. Partout dans la zone, chacun peut créer un champ en forêt si celle-ci n'a pas été déjà défrichée par une autre personne. On constate que 11 personnes, soit 8% ont hérité leurs champs des parents. Ce système d'héritage des champs est plus accentué dans les localités les plus peuplées de nos localités retenues pour l'enquête : Messok, Zoulabot 1 et 2, Etékessang et Ngoyla. Ceci parce que se sont des sites où la sédentarisation est plus ancienne et aussi parce qu'on peut retrouver une à deux maisons après celles qui bordent la route. Les autres localités sont très peu peuplées par rapport à ces premières et par conséquent, les forêts sont parfois à

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moins de 5 00mètres du village ou du campement. Nous constatons ensuite que 8 personnes sur les 137, soit 6% affirment que les champs qu'ils cultivent sont des dons. Ces personnes ne sont également recensées que dans les localités les plus peuplées (Messok, Etékessang et Ngoyla). Ces personnes sont des allogènes. Ils exercent en général l'agriculture comme une activité secondaire. Ils sont surtout les agents de l'Etat (enseignants et personnels de l'administration) et les commerçants. Ceux qui ont acheté des champs ne représentent que 1 % soit deux personnes de notre échantillon. Ces deux personnes se retrouvent à Ngoyla et à Messok. Ils sont des commerçants et ils ont acheté ces terrains pour construire et cultiver le reste.

La disponibilité de la ressource foncière réduit le taux de conflit relatif à l'accès à cette ressource. En effet, d'après notre enquête de terrain, les conflits relatifs à l'accès à la terre ne sont recensés que dans les localités les plus peuplées.

messok NGOYLA Nkondong2 Zoulabot 1 Nkondong1 Djadom Etekessang Zoulabot 2 Bareko

OUI NON

Source : Enquête de terrain, 2011.

Figure N°10: Conflits relatifs à l'accès à la terre.

Il ressort de ce graphique que, parmi localités retenu pour l'enquête, Messok, Zoulabot 1 et 2, Etékessang et Ngoyla sont les localités où on retrouve plus les conflits liés à l'accès à la terre. Ces conflits se limitent généralement à la dispute des parcelles. C'est souvent dû au fait qu'un individu défriche une jachère ne lui appartenant pas. Pour résoudre ce problème, on convoque le conseil familial. Si le conseil familial ne trouve pas de solution, on se rend chez le chef du village. Dans les localités qui ont moins de 100 hbts (Nkondong 2, Djadom et Bareko) on n'enregistre pas de conflits relatifs à l'accès à la terre. Ceci est dû au fait qu'avec les faibles densités, la ressource est très abondante et on manque très souvent les gens qui peuvent cultiver les alentours des concessions.

Source : Enquête de terrain, 2011.

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