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Accessibilité urbaine dans les villes du sahel. Cas de la mobilité urbaine de la ville de Niamey.

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par Ali M.IDI
E.N.A.T.T - Maîtrise 2010
  

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3.2.2. I iveaux de mobilité des niaméens

Si l'on se réfère au niveau de mobilité des citadins de la ville de Niamey qui est de 4.4 déplacements, nous disons que les niaméens sont très mobiles. Mais il faut tout de suite préciser que ce niveau de mobilité repose essentiellement sur la marche à pied, que mous avons vu est de 69%. Le faible équipement des ménages en véhicules et le caractère limité de l'offre de transport que nous allons voir, expliquent ce niveau élevé de mobilité des niaméens. La mobilité motorisée est de 1.4 déplacements par personne (GODARD, 2002).

> Mobilité masculine et féminine

Comme nous l'avons vu dans les chapitres précédents, la mobilité est différente quant il s'agit de l'homme ou de la femme Les hommes sont en général plus mobiles du fait de leur statut de chef de famille, donc des travailleurs ; alors que les femmes sont à la maison et jouent le rôle de mère ou d'épouse au foyer; cela diminue leur mobilité. Ainsi «quelle que soit la ville, les hommes effectuent quotidiennement plus d'un déplacement de plus que les femmes » (D. PLAT, 2003). A Niamey, l'écart est même un peu grand puisque la mobilité des hommes est presque deux fois supérieure à celle des femmes : 5.5 contre 3.3

Tableau 3.4 mobilité homme/femme à Niamey

 

interne

limitrophe

radial

Eclaté

Autre

Total

femme

1.6

0.5

0.4

0.6

0.2

3.3

Homme

2.3

0.6

0.7

1.1

0.7

5.5

Total

1.9

0.6

0.6

0.8

0.4

4.4

Source : X. GODARD, les transports et la ville en Afrique au sud du Sahara, 2002

Interne, à l'intérieur du quartier d'habitation ; limitrophe, entre le quartier d'habitation et un quartier contigu ; radial, entre le quartier d'habitation et le centre ; éclaté, entre le quartier d'habitation et un quartier autre que contigu ou au centre ville ; autre, sans aucune extrémité dans le quartier d'habitation.

On voit donc d'après ce tableau que la mobilité des hommes quel que soit le paramètre considéré est supérieure à celle des femmes En effet, outre les contraintes professionnelles

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en défaveur des femmes, les contraintes socioculturelles telles que la religion, limitent également la mobilité des femmes

> Mobilité en fonction de la catégorie d'âge

A Niamey comme ailleurs l'âge joue un rôle déterminant dans la mobilité des citadins. Les jeunes sont en général les plus mobiles, et cela se confirment à Niamey où les jeunes (14-18 ans) ont une mobilité de 4.8 déplacements ; 4.4 pour les jeunes adultes (18-34 ans) ; alors que les adultes âgés (34-55 ans) ont un niveau de mobilité de 4.3 contre 3.6 pour les personnes âgées (OLVERA & PLAT, 2002). Ces différences sont liées au caractère contraignant de la mobilité pour les jeunes garçons et filles du fait des études ; et pour les jeunes adultes et les adultes âgés, des déplacements professionnels ou encore d'études pour les étudiants (pour les garçons et filles scolarisés, les déplacements à caractères obligatoires représentent respectivement 54% et 62%). L'immobilisme chez les personnes âgées du fait de la décharge professionnelle et aussi de la vieillesse qui leur épargne certaines activités extérieures expliquent leur faible niveau de mobilité. Pour ces personnes, les déplacements restent essentiellement domestiques et ceux liés à la sociabilité. Le taux d'immobilisme est de 20% pour les personnes âgées en 1996, contre 9% pour l'ensemble de la population.

> Mobilité : actif, inactif

La répartition des niaméens en termes d'actif et d'inactif peut avoir des différences sensibles en termes de mobilité. Ainsi, la mobilité motorisée d'un actif est de 2.5 contre 1.2 pour l'inactif. Elle est de 1.5 pour la femme active contre 0.6 pour l'inactive. La répartition peut aussi être faite selon l'activité professionnelle, comme l'indique le tableau suivant :

Tableau 3.5 Mobilité selon l'activité professionnelle

Activité

Non salarié

salarié

scolarisé

retraité

Sans activité

Niveau de

mobilité

4.2

5.9

5.1

-

3.1

Source : OLVERA, PLAT, POCHET, Démographie et transport, 2002

Ces différences sont à la fois liées aux impératifs de l'activité professionnelle ou scolaire qui représentent d'ailleurs l'essentiels des déplacements des concernés, et à la flexibilité des

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horaires de travail et possibilités de chômage surtout pour les non salariés, et aussi à la faiblesse des revenus pour les sans emploi.

> Habité au centre ou en périphérie

La localisation de la résidence exerce également une influence sur les pratiques des déplacements en milieu urbain. En périphérie à Niamey, les pauvres effectuent deux déplacements de moins que les riches. Mais dans les quartiers centraux, les déplacements pour accéder aux services urbains sont courts du fait de la présence des équipements.

Tableau 3.6 mobilité spatiale à Niamey, selon le lieu de résidence

 

Mobilité de proximité

Mobilité au long cours

 

%

Mobilité

% à pied

%

Mobilité

% à pied

Pauvre

 
 
 
 
 
 

Centre

30

3.9

97

58

5.1

71

Périphérie Lotie

43

4.0

95

48

4.6

59

Périphérie non lotie

48

4.4

98

35

5.2

67

Riche

 
 
 
 
 
 

Centre

14

4.3

79

79

6.2

43

Périphérie lotie

17

5.2

67

76

6.6

27

Périphérie non loti

25

5.2

77

71

6.6

39

Source : OLVERA et PLAT dans GODARD, les transports et la ville en Afrique, 2002

Les résidents du centre apparaissent donc comme les plus ouverts sur la ville, mais les pauvres y demeurent moins mobiles et plus dépendants à la marche que les riches. En effet, plus l'habitat est éloigné du centre, plus les citadins demeurent cantonner dans leur quartier. Cette situation concerne tous les habitants des périphéries en général. Cependant, les ressources économiques dont disposent les riches leurs permettent de se soustraire plus facilement à la contrainte spatiale ; ce qui n'est pas le cas des pauvres. De ce fait, la majorité des citadins inactifs des périphéries non loties ont une mobilité de proximité dominée par la marche à pied. Au contraire, la mobilité au long cours qui correspond au mode motorisé, concerne en majorité des actifs ou des scolaires contraints à des distances élevées pour accéder à leur lieu de travail ou d'études. Toutefois, il y a lieu de préciser que le statut d'actif ne rime pas forcément avec une mobilité au long cours : beaucoup sont en effet, des actifs

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pauvres qui travaillent à proximité de leur résidence, même si le travail n'est pas aussi

rentable qu'en ville (artisans, petit commerce ) Pour les citadins au revenu faible ou
inexistant, la centralité du lieu de résidence leur permet de s'affranchir des contraintes financières de la mobilité quotidienne.

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