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Appartenance de la république démocratique du congo à  la conférence internationale sur la région des grands lacs: atout ou obstacle pour son émergence ?


par Charles Duhanel BILOKO
Université de Kinshasa - Sociologie 2019
  

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IV.1.3. Accomplissement des missions de la CIRGL en RDC

A propos de l'accomplissement desa mission, 73,3% d'enquêtés affirment que la CIRGL ne l'accomplit pas. Ils partent d'un certain nombre de faits et événements parfois élémentaires mais déterminants pour appréhender l'inaction de la CIRGL en RDC. Selon eux, les différents sommets, conférences et rencontres interministérielles organisées par la CIRGL, consacrés à la résolution de l'insécurité à l'Est de la RDC n'ont pas donné le résultat escompté.

Pourtant, les Etats s'étaient engagés à renoncer à la menace ou à l'emploi de la force comme politique ou moyen visant à régler les différends, s'abstenir de soutenir des groupes armés et insurgés sur le territoire d'un Etat membre et de coopérer à tous les niveaux en vue du désarmement et du démantèlement des groupes armés existants. On voit que lors de la résolution de la rébellion du M23 par exemple, les accords de coopération judiciaire et d'extradition avec les pays de la CIRGL peinaient à être exécutés. A la surprise générale, le Rwanda avait refusé d'extrader Laurent Nkunda en RDC pour qu'il y soit jugé pour les crimes commis à l'Est de la RDC. S'agissant de la coopération à tous les niveaux pour démanteler ces groupes rebelles à l'Est de la RDC, les opérations mixtes que la RDC avait menées avec certains pays membres de la CIRGL avaient été un échec patent.

En outre, la CIRGL n'accomplit pas ses missions en RDC à cause d'un certain nombre d'obstacles dont le premier est d'ordre politique. Celui-ci serait lié au manque de volonté politique de la part des chefs d'Etat et des officiels chargés de la mise en oeuvre des engagements contenus dans le pacte. Le deuxième obstacle est d'ordre financier, c'est-à-dire le manque des moyens financiers pour soutenir les activités de la CIRGL. Le troisième obstacle est d'ordre économique. Il est lié à la divergence des intérêts économiques entre les Etats membres de la CIRGL. Ce qui fait que certains pays des grands lacs sont à la recherche effrénée de profit et sont impliqués dans le négoce illicite de ressources naturelles qui alimentent le conflit à l'Est de la RDC.

En dépit de ce bilan négatif de la CIRGL en RDC, une frange des enquêtés reconnaissent quand même quelques avancéesgrâce à la CIRGL.Pour eux, la CIRGL a déjà condamné la subversion, l'ingérence, l'agression et le parrainage des groupes armés en RDC par certains de ses Etats membres. Ce qui fait qu'actuellement, on ne voit plus d'agressions clairement affichées. On voit aussi un léger rapprochement entre la RDC et certains pays de la sous-région impliqués jadis dans la guerre du Congo, un semblant de coopération et plusieurs démarches communes entre la RDC et le Rwanda ont été entreprises notamment Amani 1 et 2, Kimia 1et 2.

Dans ses efforts pour restaurer la paix et la sécurité à l'Est de la RDC, la CIRGL a mis en place des organes spécialisés. Il s'agitdu Centre Conjoint de Fusion de Renseignement, CCFR en sigle, basé à Goma, réunissant les chefs de renseignement de douze pays membres de la CIRGL dont la mission est de récolter les renseignements sur le mode opératoire des groupes armés qui créent l'insécurité dans la sous-région (FDLR, ADF, LRA, FNL, Maï-Maï, etc.), les analyser et les partager avec les gouvernements des douze pays membres afin d'agir efficacement contre ces groupes armés. Il s'agit aussi du Mécanisme Conjoint de Vérification Elargie, MCVE en sigle, basé également à Goma qui a pour mission de vérifier les allégations en rapport avec le mouvement des forces négatives dans la sous-région, régler les conflits dans les zones frontalières, etc.

Ainsi pensent cette frange d'enquêtés, grâce à ses efforts, la CIRGL s'est efforcée d'identifier les poches d'insécurité partout à l'Est de la RDC et les motivations de ces groupes armés. Après analyse, il est vite apparu que l'objectif de tous les groupes armés présents à l'Est de la RDC n'est nullement celui de venir renverser l'autorité étatique établit à Kinshasa. Ils se sont érigés en rébellion pour contrôler certaines mines, c'est-à-dire, leur objectif est économique et non politique comme ce fut le cas par exemple avec l'AFDL. Partout où ils sont, le constat c'est qu'il y a soit une mine d'or, soit une mine de Coltan.

La CIRGL avait déjà élaboré le protocole sur la lutte contre l'exploitation illégale des ressources naturelles. Pour la mise en oeuvre de ce protocole, la CIRGL a lancé l'Initiative Régionale contre l'exploitation illégale des Ressources Naturelles (IRRN).

L'IRRN comprend six outils notamment la certification. Par la certification, la CIRGL avait identifié trois minerais faisant partie des minerais des conflits constituant les visées de tous les groupes rebelles. Il s'agit de Colombo-Tantalite qui, ensemble forment le Coltan et l'Or. Ayant compris que ces minerais sont à la base des conflits et que ces groupes armés les faisaient passer par le Rwanda, l'Ouganda et le Burundi, il s'est avéré nécessaire la certification entant qu'outil de l'IRRN. Elle consiste à retracer l'origine des minerais depuis son lieu d'extraction, son trajet jusqu'à la vente en Occident. La CIRGL délivre ainsi un certificat pour chaque minerai (Coltan-Or) qui quitte l'Est de la RDC. Le but c'est de contrôler et d'endiguer les groupes armés de tel en sorte que les minerais de l'Est de la RDC ne soient plus source d'insécurité.

Pour ces enquêtés, l'IRRN a certes contribué à atténuer l'ampleur de l'insécurité à l'Est de la RDC ; mais au niveau du pays, déplorent-ils, il y a eu beaucoup de faiblesses liées au manque de sérieux et de patriotisme de la part des autorités congolaises. Car dans la plupart de cas, la CIRGL s'est finalement rendu compte que les minerais qui quittaient frauduleusement l'Est de la RDC vers le Rwanda, l'Ouganda et le Burundi étaient facilités soit, par une autorité politique congolaise, soit par une autorité militaire. Du coup, la CIRGL ne peut cependant endiguer, sans la détermination de la RDC, l'exploitation illégale qui est la vraie source de l'insécurité.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand