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Appartenance de la république démocratique du congo à  la conférence internationale sur la région des grands lacs: atout ou obstacle pour son émergence ?


par Charles Duhanel BILOKO
Université de Kinshasa - Sociologie 2019
  

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IV.1.4. La coordination nationale de la CIRGL/RDC comme intermédiaire entre le gouvernement, la CIRGL et ses organes spécialisés

Pour une frange importante des enquêtés(53,3%), la coordination nationale de la CIRGL/RDC a pour rôle d'être l'intermédiaire entre le gouvernement, la CIRGL et ses organes spécialisés. Dans ce sens, elle est le bureau de représentation de la CIRGL en RDC, traitant les dossiers et les correspondances avant qu'ils n'atteignent les autorités et donne un avis technique. Elle demeure un service du gouvernement congolais.

D'autres enquêtés (26,7%) pensent qu'elle est chargée d'élaborer l'agenda national et faire des recommandations à l'organisation en faveur de la RDC. Ils partent du constat selon lequel, dans le cadre des pourparlers dans le processus de la création de la CIRGL, il y a eu d'abord le Comité Préparatoire National, CPN en sigle, installé dans chaque pays afin de préparer la mise en oeuvre effective de la nouvelle organisation en perspective. Celui-ci identifiait des problèmes majeurs qui se posent au pays et faire des recommandations sur la base de ces problèmes, sous forme d'un agenda national afin que celles-ci trouvent satisfaction au sein de l'organisation. Après l'étape préparatoire, le CPN est devenu la coordination nationale fonctionnant dans la même logique.

Dans les deux cas, on doit dire qu'actuellement, elle fonctionne comme bureau de représentation de la CIRGL en RDC, mais aussi comme intermédiaire entre la RDC et la CIRGL. On déplore néanmoins le laxisme de l'Etat congolais qui n'est pas totalement engagé dans la CIRGL et ne reconnait pas, à sa juste valeur, le travail abattu par la coordination.

IV. 2. Insécurité à l'Est de la RDC

IV.2.1. De l'influence des puissances occidentales sur l'insécurité à l'Est de la RDC.

En effet, 80% d'enquêtés affirment que les multinationales occidentales et certains groupes maffieux exercent une influence négative sur l'insécurité à l'Est de la RDC. Leur implication ne signifie nullement que leurs pays respectifs y sont officiellement impliqués.

En effet, leur implication serait tout à fait naturelle car les raisons qui les ont poussé jadis à venir coloniser l'Afrique (exceptés les USA) sont les mêmes qui les poussent aujourd'hui à créer, par le truchement des groupes rebelles l'insécurité en RDC. Ils estiment que l'Occident étant industrialisé, il a besoin des matières premières sans lesquelles les usines ne sauraient tourner. L'Est de la RDC détient ces ressources.Ce qui fait que ces puissances, par leurs multinationales tirent les ficelles. C'est ainsi que certaines milices ethniques qui jadis, étaient d'autodéfense (Maï-Maï par exemple) sont aujourd'hui instrumentalisées par ces puissances et se sont transformées en groupes rebelles vendant leur service au plus offrant.

D'autres enquêtés (20%) pensent que les puissances occidentales n'ont aucun intérêt à déstabiliser la RDC. Si elles veulent avoir les minerais comme certains le pensent, elles viendront officiellement négocier les accords avec le gouvernement et occupées légalement les mines congolaises. Ils affirment que les gouvernements de ces pays occidentaux mènent au conseil de sécurité le plaidoyer en faveur de la RDC relatif à la paix et à la sécurité sur son sol. C'est ainsi que l'on constate des accords de coopération militaire signés entre la RDC et les USA, avec la France... En 2003, faut-il le rappeler, la France avait soutenu les FARDC à travers l'opération Artémis dans l'Ituri. Ces puissances ont aussi formé les commandos qui ont combattu la LRA et les M23 pour ne citer que ces faits...

Ils se dégagent de ces opinions deux courants diamétralement opposés mais avec des approches qui s'interconnectent dès lors que l'on veut les analyser : la non-ingérence et la non-indifférence de ces puissances face à l'insécurité à l'Est de la RDC. D'un côté certains enquêtés qui crient à leur ingérence, et de l'autre côté ceux qui légitiment l'essence de leur influence (la non-indifférence) face à cette situation.

Si les autorités congolaises ont toujours considéré la question sécuritaire nationale comme domaine essentiellement lié à sa souveraineté et par conséquent ne peut recevoir aucune directive des autres en la matière, cela parait vraisemblablement aléatoire. En effet, dès lors que l'insécurité engendre des questions humanitaires, les interventions des organisations internationales humanitaires ne peuvent êtres évitées. Ce qui fait que la souveraineté se heurte à un autre principe reconnu par le droit international : la non-indifférence. C'est autant dire qu'au nom de ce dernier, ces puissances exercent une certaine influence sur cette situation en y apportant leur contribution pour l'éradiquer ou la maintenir.

Bon nombre d'auteurs pensent que la logique capitaliste y joue un rôle moteur.Pour Charles ONANA par exemple, la guerre qui fait des millions de morts au Congo, n'a rien d'ethnique, ni de politique. Ce sont les minerais stratégiques ou rares qui sont au coeur du bain de sang que les puissances mondiales imposent au peuple congolais sous couvert de « rébellions » ou de lutte contre de prétendus « génocidaires Hutus ». Parmi ces minerais, il y a en tête, la colombo-tantalite94(*).

De son côté, Honoré NGBANDA écritque la quête de nouvelles ressources minières par les sociétés occidentales, l'épuisement des gisements ainsi que les coûts très élevé des systèmes d'exploitation dans les pays développés poussent les multinationales à se tourner vers les pays Africains, grands pourvoyeurs de mines d'or, de diamants et de Coltan. La finance internationale versée dans l'exploitation minière oriente désormais sa stratégie d'affaires vers l'Afrique centrale où il existe des gisements vierges et/ou mal exploités, mais susceptibles d'ouvrir des marchés aux grands capitaux95(*).

Honoré NGBANDA tirait la sonnette d'alarmeque l'Afrique constamment trahi par les anciennes puissances coloniales devient une proie facile des multinationales. La RDC occupe une position géostratégique majeure au centre de l'Afrique. Ses potentialités minières et ressources naturelles stratégiques telles que l'uranium, le cobalt, le Coltan, le diamant, l'or, le pétrole, l'eau potable font de ce pays la première cible au monde des multinationales. Il parait donc que la mainmise sur la RDC, au moyen de la guerre d'agression menée par le Rwanda, l'Ouganda et le Burundi, peut conduire, en cas de victoire, à l'appropriation, par les multinationales, des richesses minières du Congo96(*).

* 94 C. ONANA, Ces tueurs Tutsis au coeur de la tragédie Congolaise. Paris, Ed. Duboiris, 2009, p. 121.

* 95 H. NGBANDA NZAMBO. Crimes organisés en Afrique Centrale. Révélation sur les réseaux Rwandais et Occidentaux, Paris, Ed. Duboiris, 2004., pp. 227-228.

* 96 H. NGBANDA NZAMBO. op. cit. p. 128.

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