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La cour royale du Danxomè: un vecteur d'éclosion des arts

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par Hyppolite Togo
Université d'Abomey-Calavi - Licence en histoire de l'art 2016
  

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Chapitre IX- L'art oratoire

A- Le kpanligan ou l'historien-poète

Ayant une culture basée sur l'oralité, les monarques du Danxomè ont fait tout ce qu'ils pensaient nécessaire pour ne pas laisser tomber dans l'oubli les hauts faits du royaume. À cet effet, un homme était investi du devoir de retracer la généalogie du roi, de relever ses hauts faits ainsi que ceux de ses prédécesseurs, et lui rappelait l'obligation de faire mieux que ceux-ci : c'est le kpanligan.

Muni d'un kpan (gong jumelé) d'où son titre, le kpanligan était un homme qui récitait des vers pour célébrer les souverains du Danxomè en battant le gong à l'aide d'un bâtonnet en bois. Vivant non loin du palais comme les autres artistes, il venait chaque matin dans la cour royale réaliser sa prestation, de même que lors des différents rassemblements. La fonction de kpanligan était transmissible de père en fils. Ce dernier y était préparé depuis son jeune âge ; son père prenait sur lui la responsabilité de lui enseigner l'histoire de son royaume.

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34 ADANDÉ Alexandre, Les Récades des rois du Dahomey, Dakar, IFAN, 1962, p. 26.

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Les récits du kpanligan, rythmés par le son du gong, commençaient par la présentation du monarque régnant. Il disait son nom fort avec les allégories qui l'accompagnent. Il égrenait ensuite sa généalogie. Il rappelait en détails les victoires que chacun de ses prédécesseurs avait remportées pour le royaume. Présent à tous les rendezvous entre le roi et ses sujets, le kpanligan se faisait écouter attentivement par sa technique de diction. Entre deux chants de glorification royale, le kpanligan entrait sur scène, et tout le monde se taisait un instant pour l'écouter. Sa voix dominait toute l'assemblée. Le kpanligan était très choyé par le roi qui le comblait de cadeaux, et lui accordait même des distinctions honorifiques. Considéré comme la mémoire vivante du royaume, il était traité au rang de prince. L'image 18 ci-dessous nous en donne l'exemple.

Image 18 : Bas-relief de l'adjalala de Glèlè (après la restauration de 1997), présentant un kpanligan à

l'oeuvre, Photo Susan Middleton

Quand on sait l'importance que revêtent les bas-reliefs aux yeux des monarques, et qu'on en voit un qui illustre un kpanligan, un artiste comme tous les autres, on se rend compte de la place de choix qu'occupait celui-ci dans le royaume. Glèlè, conscient du rôle de conservateur du passé que jouait son kpanligan, aurait fait réaliser ce bas-relief pour rendre hommage aux pratiquants de ce métier qui allie histoire et art.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld