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Gestion durable des adductions d’eau villageoises au Bénin


par Femi COCKER
Université d'Abomey Calavi - Master en droit option: marchés publics et partenariat public privés 2018
  

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B. La sélection

Aux difficultés liées à l'étape de préparation de la phase de sélection, s'ajoutent celles qui entourent la procédure de sélection proprement-dite. La procédure de sélection du délégataire doit être préalablement validée par la direction du contrôle des marchés publics compétente. Dans le cas des collectivités locales, ce sont les Directions Départementales de Contrôle des Marchés Publics (DDCMP) qui sont compétentes selon le code des marchés publics. Mais dans la réalité du terrain, les communes pour la plupart lancent directement le dossier d'appel d'offres pour affermage sans requérir l'avis de la DDCMP comme le recommande la loi. Les raisons non fondées souvent évoquées sont la perte de temps et l'ampleur du dossier. Les dossiers d'affermage ne sont pas pris aux sérieux comme ceux de travaux car il n'y a pas d'infrastructure physique à voir à la fin du processus. L'ouvrage est déjà réalisé et c'est de sa gestion qu'il est question.

Aussi faudrait-il noter que le fermier soumissionnaire n'a pas les informations nécessaires et suffisantes pour présenter un compte d'exploitation prévisionnel adapté à la gestion de l'ouvrage à exploiter. En effet, l'état des lieux devrait permettre à la commune de fournir au fermier, les données de production, de distribution, et les informations techniques qui lui permettront de produire son compte d'exploitation prévisionnelle. Malheureusement, la commune elle-même n'a souvent pas les données par défaut de collecte ou mauvais archivage des informations. Grace à l'assistance-conseils des structures déconcentrées de l'Etat, les

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Services de l'Eau, la BDI51 permet de récupérer certaines informations pour celles qui y sont renseignées. Cet outil d'envergure nationale souffre aussi d'actualisation des données. En effet, la collecte des données dans le cadre de la BDI s'effectue dans une approche participative et mobilise des ressources humaines aussi nombreuses que pluridisciplinaires. Les données collectées passent par un processus rigoureux de validation. Elles sont traitées au niveau communal, sont remontées et validées par les services de l'eau (SEau) au niveau départemental. La Direction Générale de l'Eau procède enfin à la vérification finale des données et à leur intégration dans la base de données qu'elle loge. « Ce processus de collecte, de validation et de mise à jour des données alourdit et retarde les mises à jour de la BDI »52. Le principal instrument de suivi est une base de données intégrée (BDI) partagée avec les communes, qui recueillent des données sur les ressources en eau et les infrastructures. La DG-Eau à travers les SDE fournit également une assistance technique aux communes pour les aider à assumer leurs responsabilités en matière d'AEP dans le respect des lois de la décentralisation. Le retour d'information à faire par les communes pour alimenter la base de données n'a toujours pas fonctionné. L'Etat n'a donc plus la maîtrise des données.

Par ailleurs, on est tenté dire uti, non abuti. Le cadre contractuel ne fournit pas suffisamment d'incitations pour pousser les opérateurs privés à s'engager et « le processus d'appel d'offres a été obstrué par des considérations politiques ou des intérêts personnels53 ». Le maire et son conseil communal trouvent la phase de sélection comme le moment idéal pour faire les remerciements politiques. C'est-à-dire imposer un allié politique et lui attribuer la gestion même s'il ne satisfait pas aux critères de sélection ou s'il n'a aucune expérience de gestion professionnelle des AEV. Du coup, l'objectif qui est de confier la gestion à un professionnel n'est plus la priorité. Selon Akpako F., se sont « Les pesanteurs politiques qui entravent ou biaisent la sélection des fermiers et des ONG d'intermédiation sociale »54. Cela se récent illico presto dans la phase d'exécution du contrat.

51 BDI, Banque de Données Intégrée, est un outil national de gestion des données sur l'eau. Elle est alimentée par les services de l'eau au niveau départemental et agrégée au niveau national par la Direction Générale de l'Eau

52 NDAW M. F. et MIGAN S. A., Étude sur la valorisation du potentiel des TIC dans le secteur de l'eau, assainissement et hygiène. Etude de cas: Bénin, WSP/WBG, 2015, p. 8.

53 WSP, Bénin-Partenariats Public-Privé novateurs au service de la durabilité de l'approvisionnement en eau potable en milieu rural-Étude de cas, op.cit., p. iv.

54AKPAKO F. C., Amélioration du système d'approvisionnement en eau potable des quartiers périurbains du Sud Bénin: Cas de Cococodji et Hêvié dans la commune d'Abomey-Calavi, Mémoire de Master, Ouagadougou, 2ie: Institut International d'Ingénierie de l'Eau et de l'Environnement, 2011, p. 19.

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