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Etude sur la participation de la femme dans le processus de réconciliation et de consolidation de la paix dans le territoire de rutshuru, de 2010-2016.


par Emmanuel BILLAY MUSSAMBA
Distant Production House University  - Master 2016
  

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0 : INTRODUCTION GENERALE

0.1. Contexte de l'étude

La partie Est de la RD. Congo a souffert des décennies de violences prolongées et cycliques. Au Nord-Kivu, la période de stabilité a connu plusieurs formes de menace passant par la prolifération des groupes armés dans la région. Cependant, le contexte de conflits au Nord-Kivu devrait être pris sous un angle d'un jeu complexe entre les dynamiques locales, nationales et régionales qui accentuent et génèrent mutuellement les cycles de violence. Ce type de violence persistante a eu un profond impact dans la vie des congolais ces dernières années, conduisant à la destruction des infrastructures, le ralentissement du développement et l'altération de la cohésion sociale. Les principales causes à la base de conflits ont révélé des inégalités structurelles très prononcées. Le conflit continue à persister en dépit des efforts déployés pour amener la paix et la stabilité dans la région. Le Territoire de Rutshuru a connu une relative période d'accalmie.

Cependant, certains groupes armés continuent à opérer (recruter des combattants) dans ce territoire, parfois n'ayant pas de revendication précise, usant des méthodes susceptibles de provoquer des tensions, divisions ainsi que des conflits structurels. La population de Rutshuru vit sous la menace d'une possible résurgence de la violence. Les conflits opposant les communautés d'accueil et les retournés, les agriculteurs et éleveurs, les grands concessionnaires et les petits concessionnaires, restent tous interconnectés et débouchent sur des conflits ethniques, identitaires et de citoyenneté. Tous ces aspects et questions de légitimité ou «d'autochtone» restent particulièrement pertinents dans le Territoire de Rutshuru du fait de sa position frontalière avec des pays voisins.

Dans les situations de conflit, les femmes et les hommes n'ont pas le même accès aux ressources, au pouvoir et à la prise de décisions, avant, pendant et après les conflits. Les femmes et les hommes vivent des expériences nettement différentes dans les cas de tensions, de guerre et de reconstruction une fois le conflit terminé.

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Les considérations de sexe doivent donc entrer en ligne de compte dans l'analyse des situations de conflit, et pourtant il y a peu de statistiques sexuées dans ce domaine1.

En dépit de ce constat terrifiant, les femmes, bien que victimes de guerre, jouent un rôle clé dans la survie de leur famille pendant les périodes de troubles et de destruction. Elles sont particulièrement impliquées dans les mouvements de défense de la paix en sensibilisant leur communauté à une culture de la paix. Cependant, elles restent absentes des négociations de paix. La participation des femmes aux négociations de paix reste ad hoc, pas systématique il est en moyenne moins de 8 pour cent des 11 processus de paix pour laquelle ces informations sont disponibles. Moins de 3 pour cent des signataires des accords de paix sont des femmes. Lorsqu'elles participent aux négociations, c'est souvent comme représentantes d'ONG, rarement au nom des institutions nationales ou internationales2.

En ce qui concerne l'importance d'inclure les femmes, les perspectives de genre dans la planification et la mise en oeuvre des opérations de paix sont de plus en plus reconnues, mais restent encore largement sous-représentées dans la plupart des domaines des opérations de paix de l'ONU, aux négociations de paix et dans la gouvernance nationale, en particulier aux niveaux supérieurs. Les problèmes des femmes sont souvent une faible priorité et le soutien inadéquat. Les attitudes envers la participation des femmes dans de nombreux pays et organisations constituent un obstacle important au progrès. En outre, les politiques échouent souvent à traduire en objectifs opérationnels et l'impact efficace sur la situation des femmes sur le terrain3.

Tous ces conflits ont un point en commun : les femmes forment le groupe social le plus durement touché par cette violence et ce, principalement en raison de leur sexe4. Malgré ce triste constat et le fait qu'elles représentent la moitié de l'humanité5,

1 Liliane Perrin et Miriam Donsimoni : Les femmes dans les territoires en conflit. Liber Amicorum : Hommage du Professeur Jacques Fontanel, Editions l'Harmattan.

2 UNIFEM's research on women's participation in peace processes (forthcoming, 2010), cité par Lilian Perin et Miriam Donsimoni.

3 UNIFEM, forthcoming, 2010. Op Cit.

4 Lindsay, 2000; UNRISD, 2005; Kauffman et Williams, 2010.

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les femmes sont trop souvent mises à l'écart lors des analyses des conflits armés. Elles sont soit, complètement invisibles soit, décrites comme victimes passives et sans recours. Au plan académique, nombre de chercheur(e)s ont démontré, au cours des dernières années, un vif intérêt pour les questions relatives aux femmes et aux filles en temps de conflits armés.

Il m'apparaît toutefois important de s'intéresser aux expériences des femmes de Rutshuru

hors du cadre des représailles et victime contre ces dernières. À ce sujet, il est
particulièrement pertinent d'examiner le potentiel de ces femmes en tant qu'actrices engagées dans les processus de paix et de s'interroger sur la portée de leurs actions non seulement au niveau local, de la chefferie, du territoire national, mais également au niveau international. Dans le souci d'instaurer un système harmonieux et coordonné de promotion de l'alignement, la gestion mutuelle.

La mise en place de ces structures gouvernementales et de la société civile sont très diversifiées dans les entités cibles. A Bwisha, le CLPD connait une nette avancée, mais exige toutefois de consolider les acquis et renforcer le niveau d'opérationnalisation et d'utilisation des outils de gestion des conflits mis à leur disposition ainsi que ceux de coordination des interventions et suivi de la planification du développement local.

Les structures locales installées principalement dans le territoire de Rutshuru, élargissant leurs activités aux entités et services déconcentrés, les animateurs des structures locales nécessitent un renforcement de capacités en terme de cohérence entre la planification du développement local et la décentralisation ainsi que pour les notions des tutelles6; mais aussi au respect de la loi n°15/013 portant modalité de droit de la femme et de la parité, de son chapitre 2 à son article 10 et le respect de l'article 14 de la Constitution de la République Démocratique du Congo qui stipule que « les pouvoirs publics veillent à l'élimination de toute forme de discrimination à l'égard de la femme et assurent la protection et la promotion de ses droits, la mise en application de la résolution 1325 des nations unies.

5 Convention sur l'Elimination de toutes les formes de Discrimination à l'Egard des Femmes(CEDEF)

6 CPAP, 2015.

7 United Nations, 2002.

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"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots"   Martin Luther King