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Les causes et les conséquences du non enregistrement des naissances a l’état civil en république démocratique du congo: cas de la ville de bukavu, chef-lieu de la province du sud à¢â‚¬â€œ kivu.


par Innocent KADEKERE KWIGOMBA
Distant Production House University  - MASTER DEVELOPMENT MANAGEMENT 2015
  

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0.2. Problématique

Située dans la Région des grands lacs africains à l'Est de la République Démocratique du Congo, la Province du Sud-Kivu est l'une des provinces du pays où l'on enregistre un taux de croissance démographique annuelle de l'ordre de 3,6% et 5,3% dans la ville de Bukavu (Léon de St Moulin, 2004). En effet, selon le résultat de l'Enquête Démographique et de Santé réalisée en RDC en 2013-2014 par le Ministère du Plan et de la Santé Publique, au Sud Kivu, l'indice synthétique de fécondité est de7,7. Etant donné l'importance de ces naissances, il y'a lieu d'accorder davantage attention à la protection de cette frange de la population sur laquelle repose l'avenir du pays.

De nos jours, la protection des enfants est un problème préoccupant et d'actualité. De par le monde, des journées de réflexions et des activités sont entreprises pour trouver des voies et moyens afin d'assurer le mieux-être et l'épanouissement des enfants. Cela se traduit par des prises de décisions aux niveaux internationaux et nationaux.

Sur le plan international, l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations Unies (ONU) a adopté à l'unanimité en novembre 1989, la Convention relative aux droits de l'enfant (CDE). Elle a pour but de changer la situation des enfants partout où ils se trouvent en leur reconnaissant les mêmes droits et en leur assurant la même protection afin de favoriser leur développement et leur épanouissement. Les Etats qui ont ratifié la Convention reconnaissent les droits contenus dans le document qu'ils acceptent de respecter et s'engagent à les faire connaître.

Sur le plan Continental, l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA) a adopté en juillet 1990 à Addis - Abeba (Ethiopie) la Charte africaine des droits et du bien-être de l'enfant. En 1992, les pays de l'OUA ont tenu à Dakar une conférence internationale sur l'assistance aux enfants africains. Il s'en est dégagé un consensus dit « consensus de Dakar » sur l'urgence impérative d'améliorer les conditions de vie des enfants africains. L'Organisation de l'Unité Africaine a aussi consacré le 16 juin comme « journée de l'enfant africain ». Elle est célébrée chaque année dans tous les pays africains (Yèlba P., 2008).

Sur le plan national, la République Démocratique du Congo a signé la Convention relative aux droits de l'enfant en Novembre 1989 et elle a ratifié la charte africaine en Juillet 1999. Depuis l'entrée en vigueur de la convention relative aux droits de l'enfant, la République Démocratique du Congo a promulgué la loi portant protection de l'enfant et le code de la famille. Cette loi et la Constitution de la République tiennent compte des droits de l'enfant.

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Ainsi, pour protéger l'enfant, il est nécessaire de commencer par s'assurer qu'il est enregistré à l'Etat civil et qu'il possède un acte de naissance. Au-delà de la protection des enfants, l'enregistrement systématique des naissances contribue également à la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement (OMD) qui sont relatifs à l'élimination de la pauvreté et de la faim (OMD 1), à l'enseignement primaire universel (OMD 2), à la réduction de la mortalité infantile (OMD 4). Le but fondamental du système d'enregistrement des naissances est d'aider à identifier chaque individu vivant sur un territoire national. Ainsi, lorsqu'il fonctionne convenablement, comme le système d'Etat civil en général, il peut à la fois servir les intérêts des individus et ceux de l'Etat voire de son administration. (MIMCHE, H. & AGBEVIADE D., 2012). Dans l'idéal, l'enregistrement des naissances doit faire partie d'un système d'Etat civil efficace qui reconnaît l'existence d'une personne devant la loi, établit les liens communautaires de l'enfant, lui donnant tout droit sur un territoire géographique bien défini et garde la trace des évènements principaux de la vie d'un individu dès sa naissance à sa mort, en passant par son mariage (MIMCHE, H. & AGBEVIADE D., 2012).

En Afrique de l'ouest et du centre, seulement un enfant sur trois est enregistré à la naissance et trois nouveaux nés sur dix en Afrique subsaharienne. En privant à ces enfants des documents juridiques auxquels ils ont droit, on les prive de leur nom, de leur identité et on hypothèque leur avenir de citoyen (THIOYE D., 2005)

Selon les estimations de l'UNICEF, 41% des naissances intervenues dans le monde en l'an 2000 n'ont pas été enregistrées, sapant le droit de plus de 50 millions d'enfants à une identité, un nom et une nationalité ; bref pour qui l'avenir risque d'être compromis (Yèlba P., 2008).

Il faut souligner que les données quantitatives disponibles concernant les enfants non enregistrés à l'état civil ne sont pas exhaustives. Beaucoup d'enfants naissent chaque jour à domicile dans les zones difficilement accessibles ou éloignées de l'administration. Pour susciter une dynamique de prise de conscience autour de cette problématique, la session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies consacrée aux enfants et tenue en mai 2002 avait recommandé aux Etats membres de mettre en place des systèmes d'enregistrement de tous les enfants à la naissance et de respecter le droit de chaque enfant

à un nom et à une nationalité conformément à la CDE. De même, lors de la première Conférence de l'Afrique de l'Ouest et du Centre sur l'enregistrement des naissances qui s'est tenue à Dakar en 2004, les Etats participants, parmi lesquels la République Démocratique du Congo, ont décidé de faire de l'année 2005 l'année pour l'enregistrement

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total et gratuit de tous les enfants âgés de 0 à 18 ans (MIMCHE H. & AGBEVIADE D., 2012).

Cependant, malgré la mise en place de mesures encourageantes visant à rendre obligatoire la déclaration des naissances et l'engagement de la société civile, nombreux sont des enfants nés et vivant dans la Province du Sud-Kivu, et plus particulièrement dans la ville de Bukavu, qui échappent à l'enregistrement à l'Etat civil et parmi cela dont la naissance a été déclarée nombreux parmi eux ne détiennent pas d'acte de naissance à cause du dysfonctionnement du service de l'Etat civil, de la négligence et/ou de l'ignorance des parents.

Les données du rapport de l'Enquête Démographique et de Santé indiquent qu'en République Démocratique du Congo un enfant sur quatre (25 %), parmi les enfants de moins de 5 ans a été enregistré et seulement 14 % détiennent l'acte de naissance.

Au Sud-Kivu, Selon le même rapport, 24,7% d'enfants de moins de 5 ans ont été enregistrés à l'Etat civil parmi lesquels 16,3% ne détiennent pas l'acte de naissance. Quant au rapport de l'Etat civil de la mairie de Bukavu, en 2014, le taux de couverture de l'enregistrement des naissances a été de 34,9%. Le nombre d'enfants qui seraient aujourd'hui privés d'une existence légale et auraient besoin d'un jugement supplétif établissant leur identité reste donc important. Par ailleurs, faute d'un enregistrement systématique dans le délai requis, les nouvelles naissances viennent encore grossir les effectifs des enfants non déclarés à l'Etat civil.

Nous avons décidé de conduire cette étude, en vue de mieux identifier et comprendre les barrières à l'origine du non enregistrement des naissances à l'Etat civil et du dysfonctionnement du système d'Etat civil Congolais en matière de l'enregistrement des naissances.

Notre étude est focalisée sur la ville de Bukavu chef-lieu de la Province du Sud-Kivu.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein