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Le droit au logement a l'épreuve de l'expropriation pour cause d'utilité publique: étude du cas de la population de Ngueli/Tchad


par Abba TABOU
Université de Dschang - Master II 2021
  

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CONCLUSION DE LA SECONDE PARTIE

Il est de toute évidence qu'en matière de protection des droits humains, la question la plus importante n'est pas celle de l'existence des instruments de protection, mais plutôt leur effectivité. Au Tchad, le législateur a prévu des règles quoique insuffisantes, qui garantissent aux victimes d'expropriation le droit d'être relogées, autrement dit de retrouver leur niveau de vie initiale. Il est toutefois dommage de constater que l'application de ces règles à l'occasion de nombreux cas d'expropriations intervenus au Tchad, notamment celui de la population de Nguéli est ineffective. Cette expropriation est fortement marquée par une série de violations des droits des victimes. Il est donc de la responsabilité du législateur, du juge de l'expropriation et de l'administration d'assurer une protection plus efficace du droit au logement des personnes expropriées, en mettant en oeuvre des nouvelles mesures et moyens tels que suggérés.

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CONCLUSION GÉNÉRALE

 

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En définitive, la question de la protection du droit au logement des victimes d'expropriation pour cause d'utilité publique pose problème dans bon nombre de pays africains où chaque année, de centaines de milliers de personnes sont expulsées de force par l'Etat ou des acteurs non-étatiques, en violation des textes régionaux et internationaux qui protègent ce droit. Au Tchad, le problème s'est fait ressentir durant les deux dernières décennies, où l'Etat s'est livré à toute une série d'expropriations dont la plupart est intervenue sans procédure régulière et surtout sans garantie de relogement des expropriés. Le cas le plus intéressant de cette série d'expropriations est sans doute celui de la population de Nguéli, expulsée en 2013. Toutes les mesures édictées par le législateur pour la préservation du droit au logement des victimes ont été violées par l'administration. Les groupes vulnérables, notamment les femmes, les enfants et les personnes handicapées ont été particulièrement affectées. Cette expulsion forcée de la population, intervenue avec un manque d'humanisme caractérisé a entrainé la violation d'autres droits économiques, sociaux et culturels, comme l'accès à l'eau potable, l'emploi, la santé et l'éducation. Or, en vertu de son obligation de respect et de protection, l'Etat est tenu de garantir et de protéger le droit à un logement convenable et d'éviter de procéder à des expulsions forcées. C'est au regard de cette grande messe de violation de la dignité humaine organisée par l'Etat à Nguéli, que nous avons formulé de multiples suggestions et recommandations à l'endroit de l'administration.

Notons pour finir que l'adoption d'un Code d'expropriation pour cause d'utilité publique qui prendra en compte toutes ces propositions et recommandations, constituerait pour le Tchad une avancée considérable dans sa lutte pour la protection des droits de l'homme et la préservation de la dignité humaine.

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