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Profil épidémio clinique et prise en charge de l'ictère néonatal à  Lubumbashi. Cas de l'hôpital général provincial Jason Sendwe de janvier 2020 à  décembre 2022


par Elite SEMBILE MONGA
Université de Kamina - Docteur en médecine  2023
  

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CHAPITRE VI : DISCUSSION

Notre étude a révélé une prévalence de l'ictère néonatale qui s'élevait à 18,1%. N'étant pas nationale, cette prévalence est inférieure à celle trouvée par Taoufik BEN HOUMICH lors de son étude au Maroc sur l'ictère néonatal au centre hospitalier universitaire de janvier 2014 à décembre 2015 qui avait trouvé une prévalence de 21,3%. (M.Taoufik, 2017). Elle est Cependant supérieure à celles de 4,9%, 3,7% et 4,6% observées respectivement à Mbuji-Mayi (Kabamba MA), Madagascar (Rabesanndratan N,2011) et Etats-Unis (Watchko JF,2009).

Le sexe masculin prédomine avec 57,8% contre 42,2% pour le sexe féminin, soit un sexratio de 1,36 en faveur des garçons. Ces résultats se rapprochent à ceux de Many qui avait également trouvé une prédominance pour le sexe masculin avec 59,3% et un sexratio de 1,4 lors de son étude sur le profil clinique et déterminant de l'ictère nucléaire du nouveau-né à l'hôpital provincial du Nord-Kivu en république démocratique du Congo (Many R, 2016). Taoufik BEN HOUMICH avait également trouvé une prédominance masculine avec 56,2% et un sexratio de 1,28. (M. Taoufik, 2017).

La commune de Kampemba était la plus représentée avec 23,90%. Cette fréquence s'expliquerait par le fait de la proximité géographique entre ladite commune et l'hôpital général de référence Jason sendwe. Nos résultats rejoignent ceux rapportés par Diangienda en 2017, soit 26,27%. (Diangienda M, 2017).

La présente étude a révélé que 63,6% des cas d'ictères étaient apparus au-delà de 48 heures alors que 36,4% étaient apparus avant 48 heures. L'étude de HASSNA TAIRAN évoque un taux de 92.3 % d'ictère d'apparition entre 36h et une semaine ; MONGA KALENGA : 39,2% au 3ème jour de vie. Par là nous comprenons que l'ictère pathologique fait l'objet d'un véritable problème de santé parce que tout ictère néonatal apparaissant avant 48 heures est ipso facto pathologique. (Hassan T, 2009 ; Monga K, 2010)

Les nouveau-nés à terme étaient plus touchés par l'ictère néonatal avec 69,7% contre 30,3% pour les nouveau-nés prématurés. Taoufik BEN avait également trouvé une prédominance de l'ictère néonatal pour l'âge gestationnel compris entre 37-41 semaines d'aménorrhée. Ces résultats se rapprochent de ceux de KABENGELA KABAMBA en 2015 à Lubumbashi qui avait trouvé 77,87% des nouveau-nés à terme. (M. Taoufik, 2017 ; KABENGELA, 2015).

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Ceci pourrait être explicité par le fait que hormis l'immaturité hépatique que présentent les nouveau-nés, plusieurs autres étiologies seraient à la base de l'ictère néonatal.

Nous avons répertorié 60,6% des nouveau-nés ictériques qui étaient issus des grossesses non suivies. L'étude de BARKAT et ses collaborateurs a rapporté 32 % des nouveau-nés ictériques chez qui leurs mères n'avaient pas suivi les consultations prénatales. Taoufik ben quant à lui avait trouvé 53,59% pour les grossesses mal suivies et 20,36% pour les grossesses non suivies. (M. Taoufik, 2017). Bref, les consultations prénatales sont d'une importance très capitale par le fait qu'elles permettent un bon suivi des grossesses et préviennent la survenue de certaines pathologies en période néonatale à l'instar de l'ictère néonatal.

Notre étude a montré que 54,74% des nouveau-nés ictériques étaient issus des grossesses avec notion d'antécédents d'infections génito-urinaires. Diangienda quant à lui a répertorié 48,08% d'antécédents d'infections urogénitales au troisième trimestre de la grossesse. Ceci peut s'expliquer par le fait que les infections urogénitales au 3ème trimestre favoriseraient des infections néonatales qui seraient responsables de l'ictère chez le nouveau-né. (Diangienda M, 2017)

Une proportion de 67,6% des nouveau-nés atteints par l'ictère néonatal étaient nourris au lait maternel tandis que 17,1% étaient nourris au lait maternisé. De multiples études ont démontré au cours des 25 dernières années une forte association entre l'allaitement maternel et I'hyperbilirubinemie du nouveau-né. L'étude de Schneider [Schneider, 1986] met en évidence un risque 3 fois plus important pour les nouveau-nés recevant un allaitement maternel d'avoir une BT >120 mg/l par rapport aux enfants recevant un allaitement artificiel, et un risque 6 fois plus important d'avoir une BT >150mg/l. L'association de plusieurs mécanismes (augmentation du cycle entéro hépatique, diminution de la glucurono-conjugaison) est probablement à l'origine de l'ictère au lait de mère (Gourley GR,2002).

Dans notre étude, la fièvre avait touché 115 nouveau-nés ictériques et est considérée comme le signe accompagnateur le plus fréquent, suivi de la pâleur qui représentait 74 cas. L'étude de Diangienda avait révélé 25.42% des cas d'ictères qui étaient associés à la fièvre et 7.20% à la pâleur. HASSNA TAIRAN par contre avait trouvé les anomalies neurologiques dans 45,7% des cas ; pour MONGA Joséphine, c'était la pâleur qui prédominait avec 15,7%. Dans notre cadre, la prédominance de la fièvre et la pâleur peut s'expliquer par la présence des infections néonatales ainsi que des anémies hémolytiques qui seraient en majeur partie responsables de la survenue de l'ictère.

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Nous avons répertorié 3,67% des mères avec rhésus négatif. Berkoud quant à lui a enregistré 11% des mères qui étaient du rhésus négatif lors de son étude au Maroc en 2017. Ceci nous amène à dire que la proportion de l'ictère néonatal par incompatibilité rhésus foeto maternel est faible par le fait que le rhésus négatif représente un pourcentage très réduit dans la population mondiale. (Berkoud N, 2016)

L'ictère à bilirubine indirecte a représenté 41,9%. Ces résultats sont inférieurs à ceux présentés par Diangienda qui avait trouvé 62,29% des cas. Les deux résultats se rallient aux données épidémiologiques décrites par rapport à la prédominance de l'ictère à bilirubine non conjuguée (bourillon A, 2003).

Tous les nouveau-nés ictériques avaient reçus une antibiothérapie alors que 30,88% des cas avaient bénéficiés d'une photothérapie. Taoufik lors de son étude au Maroc avait mentionné 64,1% des photothérapie réalisées et 54,1% d'antibiothérapie administrées. Dans notre cadre, l'antibiothérapie se justifie par le fait qu'en-dehors de l'ictère néonatal, la plupart des nouveau-nés pouvaient avoir un risque infectieux ou une infection néonatale associée qui sont des indications d'une antibiothérapie. (M. Taoufik, 2017)

L'issue était favorable dans 71,25% des cas tandis que 23,25% des cas étaient décédés. Taoufik et Berkoud ont fait mention d'une proportion élevée de guérison, soit 87,8% et 98,46%. (M Taoufik, 2017 ; Berkoud, 2016). Le taux élevé des décès dans notre étude pourrait s'expliquer par l'existence d'autres pathologies associées à l'ictère néonatal, le manque de moyens pour certains nouveau-nés entravant au fait la mise en place des investigations avancées et spécialisés.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard