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Inventaire phytosanitaire de 5 variétés de pomme de terre (solanum tuberosun l.) cultivées dans la commune de Ouassa Péhunco au Bénin


par Aimé AGBIZOUNON
Université d’Abomey-Calavi - Diplôme d’Etudes Approfondies (DEA)/FSA/RPPC 2014
  

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4.6.1 Diversité entomofaunique dans les champs de la pomme de terre à Ouassa-Péhunco

L'étude de l'entomofaune dans certains champs de pomme de terre de la Commune de Ouassa-Péhunco durant six semaines consécutives a permis de répertorier au total 1805 insectes. Ils appartiennent à 60 genres et espèces, 33 familles et neuf ordres. Ce chiffre est déjà élevé si l'on considère, à juste titre, cet inventaire encore incomplet. En effet, il est évident qu'un certain nombre d'espèces ont échappé à nos observations. Il convient donc de considérer cette étude comme un inventaire préliminaire. Par ailleurs, il est à noter que parmi ces espèces d'insectes beaucoup ne constituent pas de ravageurs redoutables de la pomme de terre. La plante sert probablement d'hôte secondaire à ces ravageurs du fait que la production a lieu en pleine saison sèche. Ainsi les champs irrigués étaient les habitats propices aux insectes. Aussi, faut-il remarquer la présence d'insectes auxiliaires parmi les arthropodes capturés. En général, il a été constaté que l'ordre des Coléoptères est quantitativement le mieux représenté en nombre d'espèces (25) et de neuf familles. D'après Dajoz (2002) et Chatenet (1990), les Coléoptères sont parmi les insectes les plus abondants et les plus riches en espèces. Il est également, important de signaler la diversité de leurs formes et leurs riches coloris Aubert (1999) ; Kromp (1999) et Floate et al. (1990). Ils sont faciles à récolter et à conserver (Barney et al., 1986).

En France, Ponel (1983) s'est intéressé à connaître sur une solanaceae, la communauté des arthropodes des dunes méditerranéennes Françaises. Il a trouvé, que parmi les insectes, les Coléoptères représentent plus des deux tiers des espèces. Par contre, une étude d'inventaire de l'entomofaune des champs de tomate dans la commune de Djakotomey au Bénin a révélé que ce sont les Lépidoptères qui ont été très abondants avec les coléoptères au cinquième rang (Chougourou et al., 2012). Des études similaires sur de la grande morelle au Sud du Bénin par Adanhounme (2012), a révélé que les Coléoptères sont au deuxième rang après les Orthoptères.

Parmi, les neuf familles inventoriées constituant cet ordre, celle des Chrysomelidae domine largement notre inventaire avec neuf espèces, par contre, Ponel (1983) a noté une dominance pour la famille des Tenebrionidae. Guettala (2009) a noté quant à lui, une abondance des Curculionidae avec 16 espèces sur le total des Coléoptères.

Dans notre étude, l'ordre des Coléoptères est suivi respectivement par celui des Orthoptères (11 espèces) et des Hémiptères (09 espèces). Les Lépidoptères, les Diptères et les

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Hyménoptères occupent respectivement le quatrième, le cinquième et le sixième rang alors que les autres ordres sont faiblement représentés dans cette étude.

Cette diversité du peuplement entomologique recensé au niveau de la Commune de Ouassa-Péhunco peut s'expliquer d'une part, par le type de milieu jouxtant les sites de production de la pomme de terre et d''autre part, par la diversité végétale de type arboré, arbustif (haies) et herbacée qu'on y retrouve aux alentours de ces sites de production. En effet, ces derniers se trouvent très proches des zones de bas fonds donc, ils ont plus de chance d'abriter une entomofaune plus diversifiée que s'ils se trouvent en zone périurbaine.

L'augmentation de la diversité végétale entraîne une augmentation de la diversité des phytophages et en conséquence de leurs prédateurs et parasitoïdes (Southwood et al., 1979; Tilman et al., 1997 ; Bank, 2003).

Cette étude a, une fois de plus, permis de connaître l'abondance des insectes capturés dans le temps et en fonction du développement des différentes variétés de la pomme de terre.

L'évolution des insectes et l'abondance des espèces au cours du temps durant la période d'étude varient fortement suivant les variétés et les sites. La fenêtre temporelle de l'activité des insectes est relativement maximale entre le 38ième et le 46ième JAS. Ceci coïncide avec la belle saison, où la végétation est abondante et les températures sont favorables au développement de la plupart des insectes. Ceci a été également montré par plusieurs auteurs Kingston (1977); Ridsdill-Smith et Hall (1984) et Francisco et al. (2004) qui ont tous noté que l'activité et le développement des insectes atteignent leur optimum en printemps et en été en d'autre terme lorsque la température oscille entre 20°C et 30°C.

L'abondance des insectes commence à régresser dès le 46ième JAS pour la majorité des variétés. Ce phénomène pourrait s'expliquer par la variabilité de la qualité des ressources alimentaires qui d'après Hughes et Walker (1970) détermine le développement des insectes. La présence des différents groupes d'insectes dans certains champs de pomme de terre se justifie par le type de régime alimentaire et est fonction de l'organe attaqué.

Les Coccinellidae, prédateurs aphidiphages, furent très peu représentés dans les champs de pomme de terre, ce qui voudrait dire que la population d'aphides dans les champs de Ouassa-Péhunco, n'est pas encore importante. Leur rôle dans la régulation des effectifs de populations d'aphides a été souvent démontré par plusieurs auteurs tels Luon (1983) et Colignon et al. (2001). L'absence d'aphididae dans nos collectes entomofauniques montre que la culture de la pomme de terre à Ouassa-Péhunco serait encore à l'abri des fréquentes attaques virales car les aphides sont des vecteurs des maladies virales (Lopes et al., 2012). Il serait bien de prendre

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toutes les mesures utiles et adéquates pour prévenir d'éventuelles infestations de pucerons afin de réduire les risques de maladies virales à Ouassa-Péhunco.

Ces résultats concordent avec ceux de Lopes et al. (2012) qui ont remarqué lors d'une étude d'évaluation des pucerons et de leurs ennemis naturels à l'Est de la Chine que les prédateurs aphidiphages représentent en effet une faible partie des insectes collectés sur la pomme de terre.

Parmi les prédateurs polyphages; nous notons surtout la faible présence en nombre d'espèces de la famille Forficulidae (Dermaptères); représentée par Forficula auricularia qui est d'après Solomon et al. (2000) un actif prédateur omnivore dans les vergers de fruits à pépins. Lichou et al. (2001) a noté que l'espèce Forficula auricularia serait un prédateur de pucerons mais qui pourrait cependant provoquer des dégâts parfois importants sur fruits à noyaux.

Le doryphore (Leptinotarsa decemlineata), principal insecte ravageur de la pomme de terre qui peut détruire la totalité du feuillage et réduire considérablement le rendement en cas de fortes infestations Deumier et al. (2004) n'a pas été rencontré lors de cette étude.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius