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Privatisation et bien-être social: le cas de l'électricité au Cameroun

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par Maxime Kamdem Kamdem
université de Yaoundé II - DEA Sciences économiques 2004
  

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CHAPITRE 2

P R I V A T I S A T I O N D E L A S O N E L E T E F F I C A C I T E D E L A P R O D U C T I O N

Introduction

L'industrie électrique désigne un ensemble d'activités qui regroupent la production, le transport et la distribution de l'électricité. Ces trois segments qui étaient gérés par l'Etat avant

la privatisation de la SONEL ont été cédés à l'opérateur privé AES. L'une de ses missions est d'améliorer l'efficacité au niveau de ces trois segments. Le premier étant considéré comme le moteur du secteur (PERCEBOIS, 1997), l'objectif du présent chapitre est donc de s'appesantir sur ce segment. Deux points seront abordés à cet effet : le premier permettra de définir le concept d'efficacité et d'analyser l'offre du secteur au Cameroun ; le deuxième point nous conduira à l'analyse de la demande d'électricité à la mesure de l'efficacité de la production à l'AES-SONEL.

SECTION 1 : EFFICACITE ET OFFRE D'ELECTRICITE AU CAMEROUN

Parmi les objectifs de la privatisation de la SONEL, l'un consistait en l'amélioration de l'efficacité dans la production, le transport et la distribution de l'énergie électrique au Cameroun. Le segment de la production est considéré comme le segment moteur du secteur

de l'électricité et son efficacité est indispensable à la viabilité du secteur. Avant d'analyser l'offre de ce secteur au Cameroun, on ressortira d'abord le lien entre privatisation et efficacité.

I. La privatisation et l'efficacité

Nous définirons d'abord le concept d'efficacité et nous ferons par la suite le rapprochement entre la privatisation et l'efficacité.

I-1. Définition de l'efficacité

De manière absolue, une firme est techniquement efficace si l'une de deux situations suivantes est vérifiée :

- Etant donné un panier d'inputs, la firme produit le maximum d'output techniquement

possible.

- Etant donné un niveau d'output, la firme utilise le minimum d'inputs nécessaire pour l'atteindre.

On dira qu'une firme est inefficace lorsqu'elle n'est pas incitée à minimiser ses coûts de production. L'absence de motivation pour rechercher une allocation efficace des ressources entraîne la diminution des profits de l'entreprise. Cette situation est communément appelée inefficacité-X (LEIBENSTEIN, 1966). Sur le plan théorique, c'est une situation fondée sur l'incapacité de la firme à traiter toute l'information pouvant conduire à l'efficacité ; notamment l'intensité de l'effort des dirigeants et la nature des contrats de travail qui sont souvent libellés de manière incomplète (PLANE, 1995).

I-2. Le lien entre la privatisation et l'efficacité

Nous allons analyser cette relation à l'AES-SONEL, à partir des travaux de SCHMIDT (1991). Il suppose que lorsque la firme est publique (cas de la SONEL), le gouvernement est mieux informé à son sujet et n'a donc pas besoin de créer de distorsions informationnelles ex post. Les subventions dont bénéficiait la SONEL n'incitaient pas l'Etat à lui laisser un surplus. La conséquence était donc un découragement à investir de la part du dirigeant de l'entreprise. SCHMIDT (1991), caractérise ce découragement à investir de coût de la propriété publique.

Quand l'entreprise est privée (cas de l'AES-SONEL), le gouvernement introduit des distorsions informationnelles à cause de l'asymétrie d'information, engendrant ainsi le coût de

la propriété privée. Cependant, le manager investit plus ex ante car il garde une partie du surplus de l'entreprise ex post. Cette analyse indique donc qu'il y a dans une entreprise, un arbitrage entre l'efficacité productive (le manager investit plus quand la firme est privée) et l'efficacité allocative (le niveau de production socialement efficace est obtenu quand la firme

est publique). Dans le secteur de l'électricité au Cameroun, la préférence a été accordée à l'efficacité productive, car la SONEL n'était plus techniquement efficace. Elle a donc été privatisée dans le but de retrouver cette efficacité.

II. L'analyse de l'offre

Il s'agira d'abord de présenter l'équilibre du producteur en situation de monopole, ensuite, analyser l'offre du secteur de l'électricité au Cameroun.

II-1. L'optimum du producteur en situation de monopole

Le problème du producteur est de déterminer la quantité Q qui maximise son profit (la différence entre son chiffre d'affaires et son coût de production). Le profit ë (Q) = PQ - CT

est donc fonction de la quantité produite. Sa maximisation conduit à l'égalité de la recette marginale et du coût marginal. La production choisie est donc définie par cette égalité. La figure ci-dessous présente cette situation d'équilibre.

Figure 2.1 : L'équilibre du monopole

Prix

Cm

PM

P* PROFIT CM

RM

Rm

Source : Picard (2002).

QM Q* Quantités

La fonction Q(P), qui associe au prix de vente la quantité produite est appelée fonction d'offre

de l'entreprise. Elle est représentée par la partie de la courbe de coût marginal située au- dessus de la courbe de coût moyen (CM). C'est une fonction croissante du prix.

Un monopole opère donc en un point où le prix est supérieur au coût marginal, alors qu'une entreprise en concurrence opère en un point où le prix est fixé au niveau du coût marginal. En situation de monopole, comme cela est le cas pour l'AES-SONEL, le prix sera plus élevé et la production faible (PM et QM), alors qu'en situation de concurrence (P* et Q*), c'est le cas contraire. La conséquence est que les consommateurs d'électricité bénéficieront d'un niveau

de satisfaction moindre quand le secteur est organisé sous la forme d'un monopole plutôt que

sous la forme concurrentielle.

II-2. L'offre du secteur de l'électricité au Cameroun

Nous présenterons les différentes sources de production d'électricité et la relation entre cette production et les prix.

II-2-1. Les différentes sources de production d'électricité au Cameroun

La production désigne la quantité d'électricité produite par tout moyen, ainsi que toute activité auxiliaire de transport jusqu'aux jeux de barres haute tension des postes de centrales. Les sources de production sont d'origines hydraulique et thermique.

L'hydroélectricité constitue prés de 95% de la production électrique au Cameroun, et le fleuve Sanaga1 est la principale source de cette production. Sur son cours, sont construits les barrages de Song-Loulou, qui a une capacité d'environ 390 MW, et d'Edéa, dont la capacité

est d'environ 263 MW. Des barrages de retenue, (Mape, Bamendjin et Mbakaou) ont été construits en amont de la Sanaga pour réguler son cours en période d'étiage. La capacité totale de ces barrages est d'environ 7,8 milliards de m3.

Au cours de l'exercice 2001/2002, la capacité totale de ces barrages est passée à 5,1 milliards

de m3, soit une baisse de 3,7 milliards de m3. On a assisté progressivement à l'augmentation

de cette capacité en 2002/2003, mais le niveau atteint reste inférieur à celui de l'année

2000/2001. La conséquence directe a été la baisse de la production d'électricité. La figure ci- dessous présente l'évolution de la production d'électricité à partir des deux principales

sources, à savoir : l'hydraulique et le thermique.

1 Pendant la saison sèche, le débit naturel de la Sanaga peut baisser de 5000m3/S à 80m3/S.

Figure 2.2 : Evolution de la production par sources de 1991 à 2004.

Production en milliers de kWh

4 000 000

3 500 000

3 000 000

2 500 000

2 000 000

1 500 000

1 000 000

500 000

-

1990/1991 1993/1994 1996/1997 1999/2000 2002/2003

Années

Production totale Hydraulique Thermique

Source : L'auteur, à partir des données de l'ARSEL.

On constate une baisse de la production d'électricité en 2002/2003 suite à la baisse du débit

du fleuve Sanaga. La conséquence directe a été la baisse de la production d'origine hydraulique. On note par ailleurs une augmentation de la production en 2003/2004. Ce rattrapage de la production est en partie dû à l'accroissement de la production d'origine thermique en début d'année 2003.

Le renforcement de la production d'électricité à partir de cette source permet de pallier les insuffisances pouvant être observées en périodes d'étiages. Il constitue l'une des priorités de l'AES-SONEL qui en deux ans, a construit de nouvelles centrales thermiques à Yaoundé (Oyomabang), Douala (Log-baba et Bassa III B) et Bafoussam, pour une production supplémentaire de 47 MW. Le coût total de ces investissements a été évalué à 35 milliards de FCFA. Par ailleurs, la société a investit près de 25 milliards de FCFA dans la construction d'une centrale de 80 MW à Limbé fonctionnant au fioul lourd et qui est déjà opérationnelle. L'AES-SONEL entend également construire une centrale thermique à gaz de 150 MW qui sera opérationnelle en 2006. En outre, 64 milliards de FCFA ont été investis en cette année

2004 et 30 milliards de FCFA seront injectés en 2005 pour améliorer le fonctionnement du réseau.

II-2-2. L'offre d'électricité et les prix

La première augmentation des tarifs opérée en 2002 (5%) a coïncidé avec la baisse de la production totale d'électricité. Cette baisse a nécessité le renforcement par la production

thermique, ce qui a contribué à accroître les coûts totaux de production. Ceux-ci seraient en

effet plus élevés en saison sèche (janvier-juin) qu'en saison humide (juillet-décembre), à cause de la forte utilisation de la source thermique en période d'étiage. La prise en compte des saisons dans la fixation des prix de vente peut donc être la conséquence directe de cette élévation des coûts. Les différentes grilles tarifaires présentées au chapitre précédent (tableaux 1.2 ; 1.3 ; 1.4 ; 1.5 et 1.6) montrent le réaménagement des tarifs. On a pu constater à travers ces tableaux que les prix sont plus élevés en saison sèche qu'en saison humide, ce qui pourrait refléter le niveau des coûts d'une part et la consommation qui est plus élevée en saison sèche d'autre part.

Il était question dans cette section, de ressortir le lien entre privatisation et efficacité, et d'analyser l'offre du secteur de l'électricité. Il importe à présent d'analyser la demande d'électricité au Cameroun.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore