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Les conséquences de la convergence sur les médias traditionnels

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par Jérémy Piotraut
Euromed Marseille - M.Sc. en Entertainment et Media Management 2006
  

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2.3.2 Les problématiques à résoudre

Certaines interrogations méritent d'être soulevées car les enjeux du numérique transformeront probablement le paysage du monde des médias.

L'éditorialisation et les aides au choix du téléspectateur

Dans un marché TV en pleine recomposition, qui tend vers une offre globale et exhaustive de contenus, l'accent est plus que jamais mis sur l'éditorialisation et à la mise en place d'outils qui permettent des aides au choix du téléspectateur. En effet, à l'heure du développement des plates-formes telles que Youtube, DailyMotion, des offres de VOD et des nombreuses chaînes proposées par les fournisseurs d'accès, le spectateur a du mal à sélectionner ses contenus.

Face à cette nouvelle variable, l'hyperchoix rend nécessaire l'accompagnement du spectateur. Ainsi, l'éditorial est de retour, avec des offres adaptées à ces technologies, il s'agit alors des EPG (Electronic Program Guide) et des IPG (Interactive Program Guide).

Aux Etats-Unis, deux offres viennent d'être crées dans ce sens en utilisant des plates-formes de Web 2.0. Il s'agit de couchville et meevee qui permettent de sélectionner, recommander et être averti de la diffusion de programmes sur les chaînes des bouquets, satellite, câble ou IP. En parallèle des tendances actuelles, ces offres ont mis en place des communautés d'intérêts autour de programmes. En France, le groupe Prisma Presse a racheté en février 2007, pour un montant indéterminé, le site indépendant Programme-tv.net, avec pour but de le fusionner avec teleloisirs.fr.

Reste à savoir comment les plates-formes de contenus audiovisuels mettront en évidence et organiseront leurs programmes. Par exemple, Youtube ou Dailymotion mettent déjà en valeur certains de leurs contenus, des plates-formes de VOD mettent l'accent sur les films où elles ont des intérêts. Cependant, tous ces outils devront maximiser l'éditorialisation, à l'heure où les contenus vidéo explosent sur le Web.

La chronologie des médias en voie de disparition ?

Pour des programmes comme les séries ou les films cinéma, la notion de chronologie des médias n'a plus de sens, de même que les intervalles de diffusion entre les différents pays. Une des raisons principales du téléchargement illégal sur Internet vient du fait que les programmes sont disponibles en même temps et partout, et qu'ils ne dépendent plus du choix d'un média qui en détient les droits de diffusion.

Selon la plupart des diffuseurs, le problème doit être réétudié en amont par les producteurs qui doivent intégrer plus amplement la diffusion multilingue avant d'avoir amorti le programme sur le territoire d'origine, même si cela demande un financement et une prise de risque plus grands de la part du producteur et des diffuseurs.

Le nouveau président de Disney, Bob Iger, a compris qu'Internet mettait à mal la chronologie des médias et qu'il valait mieux accompagner ce bouleversement et « être dans le train », plutôt que de tenter de l'arrêter.

En parallèle, des diffuseurs innovent déjà dans la diffusion des séries. Le 3 mars 2007, la série policière britannique « Life on mars » était lancée sur Yahoo. Les internautes pouvaient découvrir en avant-première et gratuitement le premier épisode de la série. Quinze jours après, la série faisait son apparition dans la grille des programmes de 13ème Rue, chaîne française du groupe NBC Universal. La diffusion sur Internet, avant celle sur le petit écran, avait donc pour but de faire connaître la série en créant un buzz marketing. Comme l'explique Pauline Dauvin, la directrice des programmes de l'antenne de NBC Universal Networks France « Plus de 20 millions de foyers sont reliés à Internet en France. Dans le monde, 4 millions de foyers sont capables de nous recevoir. Proposer en amuse-bouche le premier épisode de « Life on mars» sur Yahoo ! Nous permet de profiter de la force de frappe du portail et d'accroître notre visibilité ».

La puissance de plates-formes de vidéo sur le Web est donc une manière de faire connaître des programmes de manière différente.

La fragilité du cinéma face au numérique

Un autre média traditionnel se voit bousculé par les effets de la convergence. En effet le cinéma est touché de plein fouet par l'accroissement de la piraterie et l'insistance des nouveaux médias à vouloir casser les règles de la chronologie des médias. Citons deux exemples de transgression des règles établies.

En 2005, le film «  Automne », premier film en français du réalisateur Ra'Up McGee, réunissant Laurent Lucas, Irène Jacob et Jean-Claude Dreyfus, a été diffusé, faute de distributeur en France sur la plate-forme Google Video. Son réalisateur a opté pour la diffusion gratuite de son film, ce qui a rencontré un vif succès avec plus de 450 000 connections en moins de 5 mois. En attendant l'arrivée de la solution de paiement avec Google Purchase, cet exemple unique montre qu'il existe des supports de diffusion alternatifs.

Un autre exemple de dérangement dans les chroniques : le film de Soderbergh Bubble . Sorti le 27 janvier 2005 aux Etats-Unis, en DVD, sur le câble, sur le Net et en salles de façon simultanée, le film cherche à créer l'évènement en bousculant le mode de distribution traditionnelle. Pour la maison de production du film, « 2929 Entertainment », le but affiché est « de donner au consommateur la possibilité de voir un film quand et comment il le souhaite ».

Alors que The association Movie Pictures Association of America (MPPA) n'arrête plus de jouer le gendarme face à la piraterie de ses films et se cherche des solutions alternatives, ces deux exemples prouvent qu'on peut jouer le jeu des technologies existantes.

Ces dernières années, l'industrie du cinéma s'est donc efforcée de faire face aux effets de la convergence en trouvant les moyens d'attirer le public dans ses salles. Au Japon, une odeur de chocolat accompagnait la projection de Charlie et la chocolaterie  de Tim Burton dans certaines salles. Les possibilités de la convergence vont permettre de créer l'événement avec des sorties en simultané au niveau mondial ou de mieux répondre à la demande avec l'adaptation de la programmation en fonction du public. Au niveau de l'image, on parle de plus en plus de cinéma 3D, notamment depuis Chicken Little  qui a été projeté dans certaines salles en trois dimensions avec des lunettes adaptées.

L'enjeu du septième art est avant tout de créer l'événement et de faire partager une expérience collective afin de valoriser le cinéma en salles.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery