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La république populaire de Chine comme partenaire au développement de la république du Sénégal: Enjeux et perspectives

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par Moustapha Sokhn A DIOP
ENA - BREVET ENA 2007
  

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B. LE POUVOIR LÉGISLATIF

L'Assemblée nationale est l'institution où le peuple délègue ses représentants appelés députés, pour exercer le pouvoir législatif. Elle vote la loi, contrôle l'activité gouvernementale, peut provoquer la démission du Gouvernement par le vote d'une motion de censure. La loi est votée par l'Assemblée nationale. L'initiative de la loi appartient au Président de la République (projets de loi), et aux députés (proposition de lois).
Les projets ou propositions de lois sont soumis à l'Assemblée nationale. Lorsque le projet ou la proposition de loi est adoptée par l'Assemblée nationale, la loi est transmise sans délai au Président de la République pour promulgation (ibidem).

C. LE POUVOIR SYSTÈME JUDICIAIRE

Le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif. Il est exercé par le Conseil constitutionnel, le Conseil d'Etat, la Cour de Cassation, la Cour des Comptes et les Cours et Tribunaux.

La loi prévoit aussi un Conseil supérieur de la magistrature, une Haute Cour de justice devant laquelle les membres de l'exécutif répondent de leurs actes. Le Conseil d'Etat est juge en premier et dernier ressort de l'excès de pouvoir des autorités exécutives. La Cour de cassation se prononce par voie du recours en cassation sur les jugements rendus en dernier ressort par les juridictions inférieures. Le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif. Il est exercé par le Conseil constitutionnel, le Conseil d'Etat, la Cour de Cassation, la Cour des Comptes et les Cours et Tribunaux (ibidem).

2.3.2. LE CONTEXTE DIPLOMATIQUE

La diplomatie sénégalaise est aujourd'hui décomplexée. Elle affirme son identité, chaque fois que de besoin, et fait prévaloir son point de vue en toute autonomie, sur toutes les questions internationales, sans aucune forme « d'aliénation » ou de « subordination » politique à une puissance. Sans oublier que la sauvegarde de la souveraineté du pays reste le repère principal de son action internationale. Sans compromettre la linéarité historique de ses relations privilégiées avec la France, le Sénégal est devenu aujourd'hui un allié de premier plan des Etats-Unis dans la Sous-région Ouest-africaine depuis le 11 septembre 2001. La qualité de ces relations a atteint un point culminant à la faveur des liens d'amitié personnelle qui unissent les deux Présidents. C'est pourquoi, le point de vue du Sénégal dans la lutte contre le terrorisme mondial dont l'Amérique est l'avant-garde, est reçu à la Maison Blanche à sa juste valeur.

Nonobstant cette convergence des approches entre les deux pays sur beaucoup de sujets internationaux, le Sénégal n'en demeure pas moins « affranchi » du radicalisme d'une certaine politique étrangère américaine. On peut ainsi constater que même si la Libye, l'Iran, Cuba figurent en bonne place dans la liste de « l'Axe du mal » établie par l'administration Bush, ces pays ne sont pas loin de figurer dans la liste de « l'Axe du bien » du Sénégal. Par ailleurs, pendant que les Etats-Unis maintiennent l'isolement diplomatique de Cuba et continuent de considérer les régimes libyen et Iranien comme « infréquentables », le Sénégal vote contre l'embargo, décide d'ouvrir l'Ambassade de Cuba à Dakar, consolide ses relations avec l'Iran, encense le Guide libyen, Mouhamar Kadhafi et raffermit chaque jour les lignes d'une étroite relation avec la Libye.

C'est donc une diplomatie de souveraineté et d'équilibre, du juste-milieu  qui se mène sans bouleversements, ni remises en cause des grands agrégats traditionnels de la politique internationale du Sénégal.

Mieux, le Sénégal, après le défi relevé de l'organisation d'un Sommet de l'Organisation de la Conférence Islamique (OCI) en 1991, s'apprête à rééditer cet exploit en abritant pour une seconde fois, en 2008, la plus haute rencontre de l'Organisation islamique.

Au plan africain, la diplomatie sénégalaise a été élevée à un niveau de maturité et de visibilité jamais égalé, avec comme point d'ancrage, le panafricanisme comme soubassement du volontarisme et du pragmatisme qu'inspire l'action du Chef de l'Etat.

Il suffit, à cet égard, de se référer à la configuration de la présence du pays sur l'ensemble du continent pour comprendre l'option d'enracinement à l'idéal panafricaniste amorcée depuis 2000. Ainsi, outre les 19 ambassades sénégalaises existantes à travers tout le continent, le Sénégal a joué un rôle déterminant dans la mutation de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA) vers l'Union Africaine (UA), et continue de jouer le même rôle dans la redirection de l'inter gouvernementalisme africain vers la réalisation des Etats-Unis d'Afrique13(*). Plus encore, au-delà de sa contribution significative dans la conception d'une vision endo-africaine d'un développement endogène portée par le Plan OMEGA qui est aujourd'hui la matrice fondamentale du NEPAD, la diplomatie sénégalaise a permis à l'Afrique de retrouver son « absolue » globalité sociologique en réconciliant le dedans et le dehors, l'Afrique d'ici et d'ailleurs, en réinventant le pont qui lie les africains du Continent à ceux de la Diaspora, et ce, à travers des initiatives majeures institutionnalisées : La tenue de la Conférence des intellectuels d'Afrique et de la Diaspora, la consécration de cette même Diaspora comme 6e région d'Afrique, sans oublier le Festival mondial des arts nègres, la construction du Musée des civilisations noires et du Monument de la Renaissance africaine...

Dans le domaine des missions de paix en Afrique, le compte diplomatique du Sénégal est créditeur de plusieurs succès obtenus à travers plusieurs missions de médiations.

Le pragmatisme du Président de la République conjugué à la tradition démocratique du pays a fait du Sénégal l'une des voix les plus sages du continent. Il ne se pose pas un domaine où cette voix n'est pas sollicitée en amont comme en aval des engagements majeurs qui doivent être arrêtés au niveau interafricain. Et c'est sur ce fondement de crédibilité de ses autorités et de légitimité de son régime démocratique que le Sénégal est devenu ces dernières années une sorte de « sapeur-pompier » du continent. Sa diplomatie a gagné en efficacité dans son implication aux différents processus de stabilisation des foyers de tension à travers l'Afrique. Ses offres de médiation et les différentes participations de ses contingents militaires dans les conflits africains (Côte d'Ivoire, de Madagascar, des Comores, du Liberia, du Darfour), le rôle constamment joué par le Chef de l'Etat dans la « normalisation » relative des relations entre les Etats-Unis d'Amérique et la Libye..., sont autant d'indicateurs historiques de la fiabilité et du dynamisme renouvelé de cette diplomatie. Il n'est point besoin de rappeler que c'est grâce à l'action du Sénégal que la poignée de mains entre Ratsiraka et Ravalomanana a été obtenue au cours des médiations de « Dakar I » et « Dakar II » enclenchées pendant la crise de Madagascar. Les autorités sénégalaise, à cette occasion, ont su activer leurs ressources diplomatiques très tôt en amont au bénéfice du peuple malgache, lui épargnant un bain de sang aux conséquences imprévisibles. Même si la complexité du conflit ivoirien a eu raison de l'efficacité des actions initiées par ces mêmes autorités, il convient de reconnaître que le premier Cessez-le-feu obtenu le 17 octobre 2002 à Bouaké est une oeuvre du Ministre sénégalais des Affaires étrangères, agissant au nom du Président de la République. Et c'est là un actif plus que salutaire dans la dynamique qui a été enclenchée par la Communauté Internationale pour arrêter la guerre en Côte d'Ivoire.  C'est justement ce volontarisme à nulle autre pareille qu'a récompensé le prix Houphouët Boigny octroyé au Président Wade.

De toutes ses relations au niveau africain, celles que le Sénégal entretient avec le Maroc illustrent le plus le caractère panafricain de notre diplomatie14(*). Fidèle à sa vocation panafricaine et refusant les logiques de balkanisation du continent, le Sénégal reste attaché au principe du respect de l'intégrité territoriale des Etats. Cette position sage lui vaut l'excellence de ses relations avec le royaume chérifien. Depuis l'avènement de l'alternance, ces relations ont été hissées au niveau d'une communauté intégrée et solidaire par l'intensification des échanges dans tous les domaines, plus particulièrement dans les secteurs de l'éducation et des transports. A titre illustratif, les visites répétitives, à Dakar, du Roi Mohamed VI ont été ponctuée, entre autres, par la prise en charge intégrale par Sa Majesté de la conception, de la réalisation et de l'orientation de l'amphithéâtre Hassan II qui fait partie du complexe de l'Université du futur africain ; l'engagement d'établir une ligne commerciale Casablanca-Dakar pour accélérer le fret et les échanges commerciaux entre les deux pays a aussi été retenu. Cette ligne vient compléter ce qui est déjà communément perçu comme un bel exemple de coopération Sud-Sud : Air Sénégal International.

Au Moyen-Orient, le président de la République a inscrit l'action diplomatique du Sénégal dans la tradition de la continuité de la position qui a toujours été la sienne depuis prés d'un demi-siècle.

Cette tradition consiste à poursuivre les lignes posées par les Présidents Senghor et Diouf pour ce qui concerne la question de la Palestine. On notera ainsi que, malgré les bonnes relations qu'il entretient avec Israël, le Sénégal reste un grand ami du peuple palestinien qu'il a toujours soutenu et continue de soutenir dans sa lutte pour l'autodétermination et la création d'un Etat indépendant, souverain, viable et démocratique, au nom du « droit des peuples à disposer d'eux-mêmes ». A ce titre, il préside le comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien au Nations-Unies. Cette ligne de défense du peuple palestinien rentre résolument dans le respect des principes et règles du droit international, en général et ceux de l'ONU en particulier.

A l'instar de sa position sur Cuba vis-à-vis des Américains, son soutien à la Palestine ne l'empêche pas d'entretenir de bonnes relations avec Israël. Même si le Sénégal ne dispose pas encore de représentation diplomatique à Tel-Aviv, Israël est représenté à Dakar et les deux pays renforcent leur coopération de plus en plus sur la base de l'Accord Général de Coopération signé à Jérusalem le 06 avril 1994 et ratifié le 30 avril 1999. Ici encore, cela n'empêche pas le Sénégal d'exprimer souverainement des positions conformes à sa vision de l'ordre international, même si certaines de ces positions prennent le contre-pied des intérêts de l'Etat hébreux. Il en est ainsi des dénonciations régulières qu'il fait de toutes les violations ou du non-respect par Israël des résolutions de l'ONU, des avis de la Cour Internationale de Justice (CIJ), des accords signés ainsi que des droits des palestiniens dans les territoires occupés. De même, autant il prône et facilite le dialogue entre les deux peuples en conflit, soutient la signature et l'application des accords de paix, autant il exige la mise en  oeuvre intégrale de toutes les résolutions pertinentes de l'ONU, notamment les résolutions 242 (1967), 338 (1973), 1397 (2002) et 1515 (2003).

  L'on dira en définitive que les contours de la nouvelle diplomatie sénégalaise sont structurés autour d'une politique tournée vers la densification des opportunités économiques pour le pays via une revalorisation des axes de coopération Nord-Sud et Sud-Sud, la promotion de l'amitié, de la paix et de la concorde entre les peuples, le renforcement de la coopération internationale, la réalisation des Etats-Unis d'Afrique et une consolidation des cercles d'amitié et de solidarité.

Les lignes qui balisent la poursuite de cet objectif ont pour fondement le respect des principes fondamentaux tels que la garantie de la souveraineté nationale et la sauvegarde de l'intégrité territoriale, le tout conduit sous le sceau du réalisme et du pragmatisme 15(*) (Note stratégique Sénégal, 2002).

II. LES ZONES D'OMBRES DE LA COOPÉRATION ENTRE LA CHINE ET LE SÉNÉGAL

Le niveau des échanges entre l'Afrique et la Chine a atteint, ces dernières années, une ampleur inédite dans la longue relation du continent noir avec l'empire du Milieu. En 2005, Pékin est devenu le troisième partenaire commercial de l'Afrique derrière les Etats-Unis et la France. Et en six ans, le commerce sino-africain est passé d'une dizaine de milliards de dollars l'an à plus de 50 en 2006.

Le niveau de présence en Afrique de l'ex-puissance «anti-impérialiste» lui vaut cependant aujourd'hui de cristalliser contre elle des accusations de «néocolonialisme». Car Pékin est peu regardant sur la nature des régimes avec lesquels il coopère, ce qui n'est guère une surprise : la République populaire reste un Etat autocratique où les impératifs économiques priment sur les libertés et les droits de l'homme.

Selon M. Gal Luft16(*) : « les Chinois sont enclins à mener leurs affaires d'une manière que les Américains et les Européens commencent à rejeter : payer des pots-de-vin et autres dessous de table. D'où l'intérêt de certains pays africains à travailler avec des entreprises chinoises plutôt qu'avec des compagnies occidentales dont les marges d'action se sont resserrées depuis le lancement de campagnes telle que Publish what you pay (Publiez ce que vous payez) visant à plus de transparence financière».

Mais les relations d'État à État ne sont pas seules en cause. Les entrepreneurs privés chinois, arrivent par dizaines sur le continent, comme en témoigne les investissements réalisés en Afrique. Cependant, la Chine tente de donner la preuve qu'elle ne pratique pas la politique du « deux poids deux mesures ». Son slogan est « égalité, paix, fraternité, développement mutuel», alors que sa ligne rouge : pas d'ingérence dans les affaires politiques intérieures (droits de l'homme, élections, libertés, démocratie). Son argument : des milliards de yuans disponibles pour financer n'importe quel projet en Afrique, du plus petit (un dispensaire au Sénégal) au plus grand (un centre de conférences de l'Union africaine à Addis-Abeba) (Gaye A. ; 2006).

* 13 Un des points de l'ordre du jour du sommet de l'Union Africaine qui doit se tenir en juillet 2007, Accra.

* 14 Pour mémoire, on rappellera que le Maroc a quitté l'OUA depuis 1984, suite à l'admission au sein de l'Organisation de la République Arabe Sahraoui.

* 15 www.gouv.sn

www.diplomatie.gouv.sn

* 16 Spécialiste en sécurité énergétique et directeur exécutif de l'Institut pour l'analyse de la sécurité globale (IAGS).

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci