II. EVALUATION ET
INTERPRÉTATION DE LA VIABILITÉ FISCALE AU CAMEROUN.
L'analyse de viabilité de la dette d'un ayant
déjà atteint le point d'achèvement diffère
considérablement de l'analyse classique. Ceci dans la mesure où
les hypothèses sur l'atteinte ou non du point d'achèvement et les
assistances deviennent des données et ne font plus partie des
alternatives d'analyse. Pour cela notre analyse de viabilité est
focalisée sur l'approche prospective.
Nous allons dans un premier temps, évaluer la
viabilité fiscale au Cameroun après point d'achèvement
selon un scénario de base et un scénario alternatif. Dans un
second temps, nous allons analyser l'effet des chocs et des nouvelles
perspectives d'endettement sur la dynamique de la dette.
II.1. VIABILITÉ FISCALE AU
CAMEROUN APRES LE POINT D'ACHÈVEMENT.
Dans cette analyse, nous allons considérer que le
gouvernement après 2008, va maintenir une politique prudente
d'endettement tel que préconisée par le FMI. Ceci notamment en se
limitant aux emprunts fortement concessionnels, c'est à dire qui
comporte un élément-don d'au moins 35%29(*). Ainsi la période de
maturité des nouveaux prêts doit être d'au moins 14 ans dont
huit ans de période de grâce. Le taux d'intérêt
applicable est le TICR30(*) diminué de 2,30 point pour les
maturités comprises entre 20 et 30 ans et 2,5 point pour les
maturités de 30 ans. Cette diminution est divisée par deux pour
des taux est inférieur à 7%.
Sous réserve des dernières mises à jour
de la base de donnée de la CAA31(*) et de la signature des différents accords
bilatéraux, nous allons d'une part évaluer la viabilité
fiscale au sens classique du terme au troisième trimestre 2006 et
d'autres part procéder à une analyse prospective de la
viabilité fiscale.
II.1.1. VIABILITÉ FISCALE
AU TROISIÈME TRIMESTRE 2006.
Apres l'atteinte du point d'achèvement et la
réévaluation du stock de la dette publique au Cameroun en fin du
deuxième trimestre 2006, il apparaît, sous réserve des
dernières mises à jour, que la VAN de la dette publique est
d'environ 2 635 milliards de Fcfa. Soit 1 063 milliards de Fcfa
représentant la dette intérieure et 1 572 milliards de Fcfa
représentant la dette extérieure. Pour notre analyse de la
viabilité fiscale nous limitons à trois ratios. Le Tableau 2.01
donne ces différents ratios de la dette publique au troisième
trimestre de l'année 2006. On obtient un ratio VAN de la dette publique
sur PIB de 29% en 2006 contre 43.5% en
Tableau 2.01 : Ratios d'endettement au
Cameroun en 2005 et 2006.
Ratios
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Seuils
|
Périodes
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2005
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2006
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VAN stock de la dette sur le PIB
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40%
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43,5%
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29%
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VAN stock de la dette sur recettes budgétaires
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250%
|
257%
|
154,6%
|
Service de la dette sur recettes fiscale
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25%
|
19,5%
|
7,6%
|
2005. Le ratio VAN de la dette publique sur recette
budgétaire est égal à 154,6%, contre 257% en 2005. Enfin,
le ratio service de la dette publique sur recette budgétaire est
égale à 7,6% contre 19,5% en 2005. Il est claire que si l'on se
limité au critère d'admission à l'initiative PPTE, la
dette publique du Cameroun en 2006 est soutenable au sens strict du FMI. Ce
critère strict de la soutenabilité du FMI ne tient pas compte de
la volatilité de ces ratios qui peuvent varie considérablement en
cas de choc exogène sur les grandeurs macroéconomiques. Il est
donc important de procéder à une analyse prospective de
viabilité fiscale à moyen et long terme.
* 29 Le niveau de
concessionnalité des emprunts dépend des pays. Le niveau 35%
à été élaboré pour le Cameroun.
* 30 Taux
d'intérêt commercial de référence. Ce taux est
rattaché à la monnaie du prêt.
* 31 La Caisse autonome
d'amortissement est l'institution chargée de gérer la dette
publique au Cameroun.
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