WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La législation coopérative au Bénin: Etat des lieux et propositions de réforme

( Télécharger le fichier original )
par Cassius Jean SOSSOU BIADJA
Université nationale du Bénin - Faculté des sciences juridiques économiques et politiques - Maitrise 1988
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Paragraphe I : Définition des modalités de la mise en

valeur des PAR

Cette définition a fait l'objet d'un texte de loi distinct.

La loi 61-26 du 10 Août 1961, qui a été modifiée par des amendements : l'Ordonnance 60/PR du 28 Décembre 1966 et l'Ordonnance 69 - 37/PR-MDRC du 1er Décembre 1969.

L'objectif visé par le législateur à travers ce texte est la légitimation de l'expropriation des terres en vue de son exploitation judicieuse par la population à des fins coopératives.

On sait qu'au lendemain des indépendances, la seule voie qui s'offrait au Dahomey pour un développement économique rapide, était l'agriculture. Les superficies exploitables à cet égard appartenaient soit à des collectivités de personnes, soit à des particuliers. Mais, la main-d'oeuvre bien que qualitativement et quantitativement importante était inégalement répartie sur cette superficie d'où la nécessité de rationaliser les efforts afin de maximiser le rendement.

Pour ce faire, le gouvernement, dont la politique agricole maintes fois affirmée était de s'appuyer sur les coopératives agricoles, s'est penché sur la question. La loi 61-26 du 10 Août 1961 a été alors promulguée.

Cette loi, bien qu'autoritaire dans sa formule, représente une formule qui a une valeur de modèle à plus d'un titre.

En effet, les Périmètres d'Aménagement Rural (PAR) sont des lopins de terres qui, après étude sont décrétés par le Président de la République comme des superficies pouvant être mises en valeur (article 2 de la loi 61-26 du 10 Août 1961). La mise en valeur réelle de ces périmètres requiert d'une part l'état des lieux établi aux bons soins de l'organisme chargé de la Direction Générale des travaux d'Aménagement Rural (article 5 de la loi 61-26 du 10 Août 1961) ; mais aussi d'autre part l'établissement du cadastre de la propriété par enquête publique et contradictoire.

Un mandataire commun est désigné lors de l'enquête au scrutin public à la majorité relative des voix des propriétaires réels présents ou valablement représentés.

Chaque propriétaire dispose d'une voix quelle que soit la superficie de sa propriété.

L'article 7 de la loi 61-26 du 10 Août 1961 demande que soit procédé au remembrement des terres ainsi recensées. Le remembrement fait ressortir que chaque propriétaire ne doit disposer dans chaque classe de sol que d'une seule parcelle ou de parcelles formant un ensemble homogène.

Là , se retrouve l'une des valeurs de la Déclaration sur l'Identité Coopérative de l'ACI de 1995. Il s'agit en effet de l'égalité, l'égalité de tous les coopérateurs devant l'objet de la coopérative.

Enfin, il est procédé à l'établissement du plan définitif du périmètre à mettre en valeur, lequel plan permettra l'immatriculation du périmètre aux fins de la délivrance d'un titre foncier global au nom de la ou des Coopérative (s) d'Aménagement Rural créée (s) par le Ministre de l'Agriculture et de la Coopération (article 16 de la loi 61-26 du 10 Août 1961)

Ces coopératives sont chargées d'exploiter et de gérer les parcelles délimitées dans le Périmètre d'Aménagement Rural, elles sont régies par la loi 61-27 du 10 Août 1961 portant statut de la Coopération Agricole qui porte, les stigmates de l'autoritarisme.

Bien qu'ayant le mérite de présenter en filigrane certains principes et valeurs coopératifs, la loi 61-26 porte les stigmates de l'autoritarisme.

D'abord, l'expropriation des terres en vue de leur valorisation constitue l'une des facettes du caractère autoritaire de ce texte, aussi l'obligation faite aux propriétaires de terres d'être membres de la coopérative prévue à l'article 18 constitue une violation flagrante du principe de la libre adhésion à la coopérative. Par conséquent, il est nécessaire de rappeler que nul ne peut être contraint à adhérer à une coopérative ou à une de ses structures faîtières.

Cependant, il faut avouer que l'objectif visé par cette loi était louable puisque les gouvernants envisageaient d'une part, l'obtention d'une production donnée le plus rapidement possible ; et d'autre part, la remise de cette terre exploitée après la période de défrichement et d'investissement à terme de cinq à huit (5 à 8) ans à une Coopérative autonome.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus