WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Elaboration d'une table de mortalité spécifique au régime d'assurance vieillesse de la CNPS

( Télécharger le fichier original )
par Zié Silué
Ecole Nationale Supérieure de Statistique et d'Economie Appliquée d'Abidjan - Ingénieur des Travaux Statistiques 2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CHAPITRE 2 : REVUE DE LITTERATURE

2.1- Definition

On étudie sous le terme de mortalité la façon dont les décès surviennent dans une population et l'action de la mort sur les populations humaines (définition des Nations Unies en 1958). En d'autres termes, l'analyse de la mortalité consiste dans un premier temps à mesurer cette action de la mort sur les populations.

Pour ce faire, il faut confronter dans un laps de temps le nombre de décès et le volume de la population concernée. Le nombre de décès dans une population dépend du niveau de la mortalité mais aussi de l' effectif de cette population et de sa structure par âge. Dans un deuxième temps, il faudra prendre en compte les différentes variables auxquelles la mortalité est parfois liée.

Ainsi, la table de mortalité est un modèle qui permet de rendre compte de la mortalité vécue par une cohorte d'individus (tous nés dans la même période) depuis la naissance jusqu'à l' extinction complète de la génération, la cohorte est supposée fermée aux migrations. Elle donne précisément pour une cohorte d'individus d'âge x le nombre probable de survivants à chaque âge ou groupe d'âge successif. La construction d'une table de mortalité nécessite la connaissance préalable de la loi de mortalité, dont elle donnera une « représentation ». La loi de mortalité est la mesure d'un processus probabiliste. Elle est présentée sous la suite de quotients de mortalité par âge, chaque quotient étant évalué à partir des observations de mouvement et d'état de la population considérée.

Encadré n°1 : Espérance de vie

L'espérance de vie est l'expression technique employée pour désigner la durée moyenne de vie. Il n'existe pas une seule, mais plusieurs espérances de vie :

-l'espérance de vie à la naissance, appelée également durée moyenne de vie : c'est le nombre total d'années que toute personne venant au monde vivra en moyenne ; -l'espérance de vie calculée à un âge quelconque : elle représente le nombre d'années qu'une personne ayant atteint cet âge vivra encore en moyenne.

On a souvent recours à l'espérance de vie pour différents âges x (notamment l'espérance de vie à la naissance) afin d'illustrer l'allongement de la mortalité dans nos contrées, ou encore de comparer la mortalité de deux tables. Les espérances de vie sont généralement données par les tables de mortalité.

Indicateur du niveau de vie, l'espérance de vie est un critère de comparaison et d'analyse pour les actuaires et les démographes afin de réaliser leurs différentes projections.

Malgré ses atouts, elle est une donnée qu'il faut manipuler avec précaution. Tout d'abord, l'espérance de vie n'a pas une valeur figée : elle évolue au fur et à mesure que l'on avance avec l'âge. En outre il ne s'agit que d'une valeur moyenne, cela signifie que si l'on considère un groupe d'individus de même âge, on constatera en réalité de grandes disparités. En d'autres termes, on peut dire, pour employer une image, que l'espérance de vie n'est pas une période à l'issue de laquelle on << meurt obligatoirement >>.

Source : INSEE

2.2- Historique de la table de mortalité

Les premières tables de mortalité furent dressées dès le 17ème siècle. Les démographes s'accordent généralement à voir dans l'ouvrage d'un mercier londonien, John Graunt intitulé << Natural and Political Observations upon the bils of mortality » et publié en 1662, la première contribution à l' établissement des tables de mortalité.

Il s'agit d'une analyse des relevés hebdomadaires des décès pour la ville de Londres. La table donne à chaque âge le nombre moyen de décès, de survivants, les probabilités de décès et de survie pour une génération fictive correspondant à 100 000 ou 1 000 000 de naissances (racine de la table). D' autres auteurs ont publié vers le 18ème siècle des ouvrages importants, cependant le 18ème et le 19ème siècle ont été surtout marqués par les travaux de Malthus avec son livre << essai sur le principe de population >>. Malthus part de l'idée qu'il existe chez tous les êtres vivants une tendance constante à accroître la quantité de nourriture

disponible. Ce caractère dangereusement prolifique s'applique en particulier à l'espèce humaine.

2.3- Les différentes tables de mortalité

On distingue généralement deux types de tables de mortalité, celle dite de génération et celle du moment.

· Les tables de mortalité de génération : Dans ce type de table, l'observation de la mortalité est opérée de façon continue jusqu'au décès du dernier membre de la cohorte. Ce sont des tables bidimensionnelles : deux variables expliquent le décès, à la fois l'âge mais aussi le temps. Les probabilités de survenance du risque de mortalité intègrent les évolutions potentielles de la mortalité avec le temps (recul de la mortalité, phénomène de longévité).

· Les tables de mortalité du moment : Ces tables caractérisent la mortalité de la population actuelle dans sa globalité; elles sont conçues sur une période déterminée. Elles consistent à l'analyse de plusieurs générations simultanément. La population peut éventuellement être segmentée suivant des variables influençant de manière significative le risque de décès.

Nous distinguerons pour chacun des deux types de table évoqués plus haut ce que nous appelons une table complète et une table abrégée.

· La table mortalité complète :

Une table de mortalité est dite complète lorsque les décès sont renseignés par tranches annuelles.

· La table de mortalité abrégée :

Une table de mortalité est dite abrégée lorsque les décès sont regroupés par tranches quinquennales.

Encadré n°2 : Le diagramme de Lexis

Le temps intervient sous trois formes différentes dans l'étude de la mortalité : l'âge des individus, l'instant d'observation et la génération dont les individus font partie. Le diagramme de Lexis est un système d'axes rectangulaires permettant de préciser comment se combinent les mesures du temps, selon le calendrier civil et selon la durée écoulée depuis un événement antérieur. Les dates du calendrier sont portées en abscisses, les durées écoulées en ordonnées, l'échelle de mesure de temps étant la même .Il y a deux types de diagrammes :

- Le diagramme selon l'approche longitudinale ;

- Le diagramme selon l'approche transversale.

L'approche longitudinale de la mortalité

Supposons qu'à l'occasion d'un recensement, un organisme répertorie toutes les personnes nées au cours d'une année, puis suive l'ensemble de ces personnes tout au long de leur vie en dénombrant chaque année le nombre de survivants du groupe ainsi constitué. Au terme de cette opération qui se déroulait sur une période de cent ans, cet organisme disposerait de la table de mortalité de la génération concernée. Cette table décrirait très fidèlement la loi de mortalité de la population étudiée mais elle ne serait d'une grande utiité pour les assureurs : seuls les démographes, les chercheurs ou les historiens pourraient en avoir l'usage.

L'approche transversale de la mortalité

La construction de la mortalité selon l'analyse transversale est réalisée sur une assez courte période. Au niveau de l'INSEE, des observations statistiques sont réalisées sur une période d'environ 3 à 5 ans. Elles portent sur des individus regroupés par âge. Concernant l'INS en Côte d'Ivoire, la table est construite à partir du recensement de 1998, avec des ajustements dus à la qualité des données collectées.

Au sein de chaque groupe, on mesure le taux annuel de mortalité. Puis à partir de l'ensemble des taux ainsi observés, on reconstitue la table de mortalité, après avoir effectué au préalable un lissage des données. Les tables produites par cette méthode sont le reflet de la mortalité à un instant donné. Elles sont statiques en ce sens qu'elles n'intègrent pas l'évolution de la mortalité dans le temps.

Source : INS et INSEE

Figure 1 : exemple de quotients de mortalité transversaux et longitudinaux sur un diagramme de Lexis

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille