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Des Etats particuliers libres à l'organisation sociale mondiale


par Raphaël BAZEBIZONZAS
Saint Pierre Canisius - Bachelier en Philosophie 2006
  

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3.3. Et l'Afrique dans tout cela ?70(*)

Après avoir fait une lecture compréhensive de l'Etat et de l'organisation sociale mondiale, nous voulons maintenant tirer quelques implications philosophiques de la pensée politique d'Eric Weil pour une lecture de la politique en Afrique. Nous empruntons le terme Afrique pour signifier tous les pays du continent africain qui accusent et éprouvent un certain malaise dans leur politique qui se veut moderne, malgré leurs contrefaits.

3.3.1. Qu'est devenue l'Afrique ?

De tous les continents, le continent africain est le plus marqué par la pauvreté. Nous le savons, l'efficacité du travail passe par la médiation techno-scientifique qui, tout en réduisant l'effort animal à déployer, concourt efficacement à la maximisation de la production pour la satisfaction des besoins de l'individu. C'est donc à juste titre qu'Ernest Cassirer vente les mérites de la science.

La science, dit-il, constitue la dernière étape du développement intellectuel de l'homme et peut être considérée comme la réalisation la plus haute et la plus caractéristique de la culture (...) Aucune force dans le monde moderne, ne peut être comparée à la force de la pensée scientifique. Elle représente le sommet et l'aboutissement de toutes les activités humaines, le dernier chapitre de l'histoire de l'humanité et la matière la plus importante d'une philosophie de l'homme.71(*)

A cet égard, il est dommage que l'Afrique ne se soit pas dotée de structures fiables pour une plus grande productivité et scientificité. Cette crise d'intelligence pratique en matière scientifique et technologique obscurcit le poumon social de l'Afrique, l'écartant ainsi du circuit actif dans la marche du monde. Et, comme si tout cela ne suffisait pas, des guerres qui blessent l'optimisme et brutalisent les consciences non pas tant en raison de leur cruauté - qui n'est pas sans précédent, en Afrique comme ailleurs - mais parce qu'elles paraissent, irrationnelles, suicidaires, sans principe, en dehors de toute logique politique, et encore moins révolutionnaire. Parce qu'elles s'enchaînent, comme au Congo, sans espoir apparent d'en sortir, sans leçons tirées, sans même se donner le temps de reconstruire. Ou que - s'agissant des conflits les plus emblématiques en Cote-d'Ivoire - leur déclenchement semble marquer l'échec de toute une période, l'écroulement d'une montagne d'efforts, avec le sentiment d'une pente toujours plus longue et hasardeuse à remonter.

Les causes de ces affrontements sont multiples : centralisation excessive du pouvoir politique et économique, engendrant corruption et népotisme ; refus de certains dirigeants de rendre des comptes et d'accepter l'alternance politique, en particulier dans les pays de la mouvance « francophone » ; mépris des minorités ou, au contraire, monopolisation du pouvoir par des groupes particuliers (ethniques, régionaux, militaires, etc.), et absence de systèmes de représentation efficaces ; coopération insuffisante de part et d'autre de frontières qui séparent artificiellement une même communauté ; disputes sur des tracés territoriaux hérités de la colonisation, pour un accès à la mer, au pétrole ou à d'autres gisements de matières premières ; excès de certains budgets militaires, difficultés du retour à la vie civile pour les ex-combattants, insuffisance de contrôle de la circulation des armes légères...

Tel est le cadre dans lequel naissent, vivent et meurent des dizaines de millions d'habitants qui sont privés des conditions de vie décente, ne disposant pas d'éléments aussi vitaux que la nourriture, l'eau, le logement et les soins de santé, sans parler de l'éducation et de la formation. Sait-on qu'en Afrique subsaharienne 313 millions de personnes vivent avec moins d'un dollar par jour, soit 86 millions de plus qu'en 1990. Dans son ensemble, l'Afrique subsaharienne voit le problème de la faim s'aggraver et l'environnement - on songe à la désertification - se dégrader. S'il est vrai que ces pays ont connu récemment une croissance du PIB estimée à 5 pc, la démographie galopante et non contrôlée, d'une part, et une distribution très inégale des revenus, d'autre part, ont réduit l'impact de cette croissance sur la pauvreté. Face à cette situation, comment réagir ?

* 70 Nous nous en voudrions de ne pas penser l'Afrique à travers quelques aspects de la philosophie politique d'Eric Weil.

* 71 Ernest Cassirer, Essai sur l'homme, Paris, Edition de minuit, 1975, p. 285.

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