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Réduction du risque cardiovasculaire par la médecine physique en milieu de travail à la Société Nationale d'Electricité

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par Louise KIKONTWE
Université de Kinshasa (RD CONGO) - Licence en Médecine physique 2006
  

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1.3. FACTEURS DE RISQUE DES MALADIES CARDIOVASCULAIRES ET PREVENTION

1.3.1. Définition

On appelle risque la probabilité d'apparition d'un événement défavorable à la santé et facteur de risque tout élément qui favorise ce risque. Il s'agit d'une caractéristique génétique ou environnementale qui permet d'évaluer la probabilité qu'a un individu de développer telle ou telle autre maladie.

Le dépistage est un ensemble de techniques et gestes médicaux permettant de découvrir une maladie ou un terrain à risque. Plus le dépistage est précoce, mieux on empêchera l'apparition ou l'aggravation de la maladie et surtout de la guérir en fonction des traitements existants.

Il existe des facteurs de risque non modifiables (génétiques) et modifiables (environnementaux et liés au mode de vie). Le dépistage serait un travail inutile si la prévention n'était pas assurée.

En effet, la présence d'un facteur de risque induit le risque de développer la maladie que l'on peut combattre par la prévention. La prévention est l'ensemble des actions mises en place pour éviter ou réduire le nombre et la gravité des maladies (accidents cardiovasculaires).

La prévention concerne les facteurs de risque modifiables. Nous distinguons la prévention primaire qui est l'ensemble des mesures prises pour éviter une maladie chez un sujet qui n'a aucune maladie cardiovasculaire apparente mais qui présente le risque de la manifester à l'avenir.

Et la prévention secondaire est celle qui vise à prévenir les récidives d'une maladie chez un sujet qui l'a déjà manifesté et qui est conscient du risque vital qu'il court.

L'étude épidémiologique de FRANMINGHAM (29) a dénombré plus de 200 facteurs de risque de maladies cardiovasculaires.

Quelque soit le nombre de facteurs de risque identifiés chez un sujet, ceux-ci ne s'additionnent pas mais se potentialisent. Ils exercent l'un sur l'autre une synergie aggravante en rapport avec leur nombre et leur niveau.

La suppression ou la réduction d'un facteur de risque (FR) entraînerait une diminution du risque cardiovasculaire chez un sujet identifié (29).

1.3.2. Facteurs de risque cardiovasculaire

1.3.2.1. Facteurs non modifiables

1.3.2.1.1. Age

L'âge est un élément déterminant et aggravant dans le cumul du risque cardiovasculaire absolu.

1.3.2.1.2. Sexe

Il est établi que le sexe masculin est nettement plus exposé au risque de MCV (de l'ordre de 5 fois plus quel que soit le pays considéré).

Les femmes possèdent une protection hormonale jusqu'à la ménopause et sont moins atteintes que les hommes. Après soixante ans, le risque s'égalise plus ou moins dans les deux sexes.

1.3.2.1.3. Ethnicité

Le risque est plus élevé chez les africains et les espagnols (17).

1.3.2.1.4. Hérédité

L'hérédité est relative aux facteurs de risque suivants :

- antécédents familiaux de maladies coronaires précoces :

- Infarctus du myocarde ou mort subite avant 55 ans chez le père ou chez un parent de premier degré de sexe masculin.

- Infarctus du myocarde ou mort subite avant l'âge de 65 ans chez la mère ou chez un parent du premier degré de sexe féminin ;

- hypertension artérielle familiale ;

- obésité familiale ;

- diabète sucré de type 2.

1.3.2.2. Facteurs de risque modifiables

1.3.2.2.1. Tabagisme

Actuel ou arrêté depuis moins de 3 ans, le tabagisme est pratiquement le seul facteur de risque qu'on peut neutraliser totalement et de façon définitive :

- l'enquête de FRANMINGHAM (1961) a montré une corrélation étroite entre le tabac et l'insuffisance coronaire, avec un risque général augmenté de 2,8 (29) ;

- l'enquête prospective parisienne a montré que le risque d'infarctus du myocarde est multiplié par 4 chez les fumeurs et celui de mort subite par 5, pour une consommation au-dessus de 10 cigarettes par jour (29) ;

- l'étude MRFIT (Multiple Risk Factor Intervention) parle du tabagisme passif et a montré que le conjoint d'un (e) fumeur (euse) a un risque accru de coronaropathie (29) ;

- l'inhalation de la fumée d'une cigarette élève la pression systolique de 5 à 10 mm Hg au bout de 15 à 30 min (29). La durée de cette élévation est proportionnelle au nombre de cigarettes consommées. Le tabagisme potentialise les autres facteurs de risque qui lui sont associés.

1.3.2.2.2. Pression artérielle haute ou Hypertension Artérielle (HTA)

La pression artérielle (PA) est mesurée en millimètres (mm) de mercure (Hg) et est représentée par deux chiffres : le chiffre le plus élevé indique la pression artérielle systolique (la pression dans les vaisseaux sanguins lorsque le coeur se contracte) et le chiffre le moins élevé indique la pression artérielle diastolique (la pression dans les vaisseaux sanguins lorsque le coeur est au repos entre deux battements). Le tableau 1 présente le degré de sévérité de l'élévation (30).

Tableau 1. Délimitation de la pression artérielle

PA

Systolique

Diastolique

Elevée

140 ou plus

90 ou plus

Normale élevée

130 à 139

85 à 89

Idéale

129 ou moins

84 ou moins

L' HTA est une maladie des pays industrialisés. Dans la plupart des cas, elle n'a pas d'origine identifiée : on parle alors d'HTA essentielle (95% des cas). Certains facteurs liés au mode de vie occidental la favorisent ou la majorent. Il s'agit des facteurs suivants :

- La sédentarité (inactivité physique) ;

- L'excès de poids (surcharge pondérale) ;

.- La consommation excessive d'alcool (l'ingestion d'alcool entraîne une élévation de la PAS de 5 à 10mm Hg) (29) ;

- La surconsommation de sel de cuisine ;

- Les antécédents familiaux et l'âge sont aussi des facteurs qui favorisent la survenue d'une HTA ;

- Certains médicaments ;

- L'état neuropsychique ;

- La résistance à l'insuline.

La pression artérielle anormalement élevée augmente le travail du coeur par le fait que le ventricule gauche doit se contracter davantage pour vaincre la résistance induite par cette hypertension. Le coeur se fatigue et si l'on n'intervient pas, une insuffisance cardiaque s'installe à la longue. Elle est également une contrainte en plus pour l'ensemble de la circulation artérielle systémique.

A long terme, elle entraîne une augmentation des dimensions cardiaques et une modification des parois artérielles qui deviennent rigides. Ce qui affecte la circulation du sang dans de nombreux organes vitaux. Les principaux organes lésés par une HTA non ou mal contrôlée sont :

- le coeur : angine de poitrine, infarctus du myocarde ;

- le cerveau : accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique ou hémorragique ;

- les jambes : artérite qui provoque des douleurs et limite la marche ;

- les reins : insuffisance rénale ;

- les démences vasculaires du sujet âgé (réduction du débit cérébral) sont beaucoup plus fréquentes chez les hypertendus que chez les normotendus.

Il a été démontré que l'HTA multiplie par 5 à 6 le risque d'accident cardiaque et par 10 à 12 celui d'accident vasculaire cérébral (29).

L'hypertension artérielle est dite « tueur silencieux » pour la plupart de temps car elle ne présente ni symptôme, ni signe visible, seule une mesure régulière de la PA peut la détecter.

1.3.2.2.3. Diabète sucré

Le diabète sucré est une maladie métabolique qui affecte la capacité de l'organisme à fabriquer ou à utiliser l'insuline. Selon les experts de l'ADA (American Diabetes Association), le diabète sucré est défini par une glycémie (coefficient de conversion : gr × 5.56= mmol / l ; mmol/ l × 0.18=gr) à jeun 1,26 g / l soit 7 mmol / l (29). La fourchette entre une glycémie normale (<1,10gr) et le diabète sucré ( 1,26 gr/ l) définit l'intolérance au glucose appelée maintenant « hyperglycémie modérée à jeun » (HMJ) (31).

La glycémie post prandiale, deuxième élément de la définition du diabète sucré est 2g /l à un moment donné (30 min, 1 heure, 1 h 30 min ou 2 heures) après un repas normal ou une surcharge glucosée orale de 75 gr (Hyperglycémie provoquée orale) (32).

Chez le diabétique de type 2 à haut risque, le risque d'accident cardiaque est aussi important que chez une personne non diabétique qui a eu un infarctus. Par rapport à quelqu'un qui n'a pas de diabète sucré, le risque de faire :

- un accident cardiaque est multiplié par 2 à 4

- un AVC est multiplié par 1,5 à 2

- une artérite de jambes par 5 à 10.

Les autres complications du diabète sucré sont aiguës (infection, graves complications métaboliques) et chroniques (macro angiopathie et micro angiopathie).

1.3.2.2.4. Obésité

L'obésité constitue un fléau majeur en terme de santé publique et un facteur de risque essentiel dans la survenue des maladies cardiovasculaires, cause principale de mortalité à travers le monde (28).

Elle peut se définir comme un excès de masse grasse (tissus adipeux), capable d'entraîner un retentissement néfaste sur la santé somatique et psychologique. Elle augmente également le risque de lésions lombaires et représente un coût significatif pour les sociétés.

La distribution des graisses cache une notion physiopathologique qui est l'insulino-résistance (hyper- insulinémie dans le corps, hyper- insulinémie dans les périphéries). L'insulino-résistance clinique se définit par la valeur du périmètre abdominal ou tour de taille :

- chez les hommes : tour de taille 102 cm ;

- chez les femmes : tour de taille 88 cm.

L'obésité abdominale ou centrale (obésité pomme) est caractérisée par la graisse localisée dans la partie supérieure du corps. C'est l'obésité la plus pathogène qui augmente le risque :

- de maladie coronarienne ;

- d'HTA ;

- d'AVC ;

- d'hyperlipémie ;

- de diabète sucré.

L'obésité périphérique est définie par la graisse localisée dans la partie basse (fesse, hanche).

L'obésité globale comprend les 2 sortes d'obésité chez un même sujet.

Il est à noter que les obèses sont déjà handicapés mécaniquement par leurs poids et par une tolérance à l'effort limité.

1.3.2.2.5. L'Hypercholestérolémie

Le cholestérol est une substance grasse nécessaire au bon fonctionnement du corps. Cependant en quantité trop élevée, il devient dangereux parce qu'il adhère aux parois des artères et les rétrécit. Le sang ne peut plus y circuler librement. L'hypercholestérolémie est induite par un excès de consommation de graisses saturées de cholestérol, des calories par un caractère héréditaire ou par des dysfonctionnements notamment hormonaux ou hépatiques.

L'étude de FRANMIGHAM (29) a montré que la moyenne des taux de cholestérol des sujets qui développaient une insuffisance coronaire était de 2,2 gr/ l chez les sujets indemnes .Cette étude de FRANMIGHAM (29)a également montré que le risque coronaire quasi inexistant pour un cholestérol (coefficient de conversion :mmol/l ×0.327=gr/l ; gr × 2.58= mmol/l ) <1,7g/l devient réel au dessus de 2 g par litres.

1.3.2.2.6. Fréquence cardiaque

Une fréquence cardiaque au repos supérieure à 85 bpm semble être un facteur du risque cardiovasculaire étroitement corrélé à l'élévation de la pression artérielle (29).

1.3.2.2.7. Inactivité physique

C'est le fait de vivre sans être actif. Le confort de la vie moderne a tendance à condamner les gens à la sédentarité. Passer des heures assis au bureau concourent à réduire le capital santé. Dans les milieux de travail, il faut relever le danger du manque de repos, de dîners d'affaires avec leurs indéniables séries d'apéritifs, de Whisky, de digestifs et les agents qui compensent leurs repas (déjeuner et dîner) en grignotant à longueur de journée. Tous les glucides avalés sont directement stockés par les tissus adipeux. Les sujets obèses s'adaptent bien à ce climat et à un manque de forme .Ils s'adonnent souvent aux professions les moins actives.

La graduation de l'activité physique se fait soit par la durée de la marche, par le tapis roulant, par le moyen de transport au travail et par le temps de loisir.

Il est établi que l'inactivité physique constitue le facteur de risque le plus important du maladie coronaire (17, 18, 29) et qu'elle augmente considérablement le risque de survenue de deux affections métabolique et endocrinienne : l'obésité et le diabète sucré (17). Si aucune des deux affections n'est à elle seule une cause importante de décès, elles sont souvent associées à d'autres pathologies à haut risque de mortalité comme l'hypertension artérielle, la maladie coronarienne et le cancer (17).

1.3.2.2.8. Stress

Il est établi que le stress peut être considéré comme un facteur de risque capable de favoriser les maladies cardiovasculaires (29,33).

1.3.2.2.9. Alcool

L'abus d'alcool est un important facteur de risque hypertenseur et un facteur de risque cardiovasculaire (29).

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault