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Régime juridique des Banques Centrales d'Afrique: Cas spécifiques de la Banque Centrale des Etats

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par Bakary Junior Bamba
Université de Lausanne en Suisse - DEA (LL.M.) en droit europeen et en droit international économique 2006
  

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Abréviations

1. BC : Banque Centrale

2. BCE : Banque Centrale Européenne

3. BCEAC : Banque Centrale des Etats de l'Afrique Equatoriale et du Cameroun

4. BCEAO : Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest.

5. BEAC : Banque des Etats de l'Afrique Centrale

6. BNS : Banque Nationale Suisse

7. BOAD : Banque Ouest Africaine de Développement

8. BRI : Banque des Règlements Internationaux

9. CEDEAO: Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest

10. CEMAC : Communauté Économique et Monétaire de l'Afrique Centrale

11. COBAC : Commission bancaire de l'Afrique centrale

12. DTS : Droits de Tirage Spéciaux

13. ECOWAS : Economic Community Of West African States

14. IMAO: Institut Monétaire de l'Afrique de l'Ouest

15. UE : Union Européenne

16. UEMOA: Union Economique Monétaire Ouest Africaine

17. UMOA: Union Monétaire Ouest Africaine

18. ZMAO: Zone Monétaire de l'Afrique de l'Ouest

INTRODUCTION

La monnaie n'a pas toujours existé sous ses formes actuelles : des pièces, des billets et depuis peu de la monnaie électronique. Les peuples d'Afrique utilisaient du sel, des perles, l'or, les cauris, les bandes d'étoffe, le cuivre, la barre de fer, le pain de sel et bien d'autres objets qui pouvaient servir de moyen de paiement et dépasser les difficultés liées au troc. Ces monnaies dites primitives ont depuis lors cédé la place à des formes de monnaie qui répondent mieux aux exigences des économies modernes.

Elles poursuivent toutes le même objectif : faciliter les échanges et le développement de l'économie en répondant au mieux aux besoins des agents économiques qui cherchent dans la monnaie un étalon de valeur, un facteur de richesse et un moyen de paiement.

Cependant, s'il est vrai que l'Afrique au sud du Sahara a connu l'existence de monnaies locales avant la pénétration européenne, il reste que la circulation de ces monnaies se faisait en dehors de toute réglementation centralisée, les institutions bancaires ayant, comme on s'en doute, été introduites par le colonisateur afin de faciliter le commerce entre les colonies et la métropole. Ainsi, s'agissant de l'Afrique de l'ouest, les premiers signes monétaires << modernes >> introduits furent les pièces de monnaie (1820 au Sénégal). Les premiers billets de banque feront leur apparition avec la Banque du Sénégal, premier établissement autorisé en Afrique française à effectuer des opérations de banque et d'émission qui sera suivi par La Banque de l'Afrique Occidentale qui s'étendait sur tous les territoires constituant l'Afrique Occidentale Française et l'Afrique Équatoriale Française.

Est-il besoin de rappeler ici le rôle de premier plan qu'ont progressivement occupé et qu'occupent de nos jours les banques centrales des pays développés dans le développement de l'économie de marché moderne.

Comme le souligne J.P. PATAT (dans l'avant-propos de son essai << L'ère des banques centrales »1), << ...la montée en puissance de ces institutions caractérise une époque, celle de la mondialisation financière triomphante ; mais aussi une nouvelle répartition des rôles en matière de régulation macroéconomique, à la faveur de laquelle on prête quelques fois à la politique monétaire, pierre angulaire du pouvoir des ban ques centrales, une influence, une efficacité et, surtout, une liberté de manoeuvre sans doute excessive >>.

Reprenons ici l'interrogation de J.C. TRICHET2 alors Gouverneur de la Banque de France dans sa préface au livre sus cité :

1 Jean Pierre PATAT << L'ère des Banques Centrales >>, page 11.

2 Jean Claude TRICHET, préface à << L'ère des Banques Centrales >>, page 7.

« Pourquoi les banques centrales, inventées il y a deux à trois siècles et auxquelles étaient confiées des responsabiités somme toute modestes sous l'autorité directe ou indirecte de l'exécutif, sont-elles devenues progressivement des institutions clés des économies de marché moderne ? Est-il légitime, dans une démocratie moderne, que l'on confie à une institution indépendante des pouvoirs politiques et des fonctions aussi lourdes que celles d'assurer la stabiité des prix et de contribuer à asseoir la stabiité financière ? ».

Ainsi, cette question de la plus haute personnalité de la plus prestigieuse institution financière européenne nous confirme le rôle de premier ordre qu'occupent aujourd'hui les banques centrales dans la régulation de l'économie mondiale.

Mais est-ce également le cas des banques centrales africaines et notamment celles d'Afrique centrale et de l'ouest, en ce qui concerne les économies des pays dont elles sont les instituts d'émission ?

La dénomination « institution indépendante » utilisée par J.C. TRICHET pour identifier les banques centrales vaut-elle pour ces banques centrales d'Afrique centrale et de l'ouest qui ont été rattachées depuis leur création par divers mécanismes, que nous allons étudier, d'abord au franc français puis à l'Euro ?

A une époque oú les économies des pays africains connaissent d'énormes difficultés, et ont toutes été soumises à de difficiles et controversés plans d'ajustements structurels imposés par le FMI et la Banque Mondiale, les Banques Centrales d'Afrique centrale et de l'ouest ontelles les moyens juridiques d'assurer ou du moins de contribuer au décollage de ces économies ?

Les questions ci-dessus nous montrent, si besoin est, tout l'intérêt qu'il y a à étudier le régime juridique de Banques Centrales des pays d'Afrique centrale et de l'ouest. En effet, seule une étude au niveau institutionnel, fonctionnel, et organique est à même de nous révéler les forces et faiblesses de ces institutions et de déceler si elles sont statutairement outillées pour répondre à leurs objectifs statutaires et/ou extérieurs.

Il s'agira donc après avoir fait ressortir les caractéristiques des deux Banques Centrales (Chapitre I) d'étudier les mécanismes régissant leur fonctionnement (Chapitre II). Ce point nous amènera à analyser les principes de la coopération monétaire entre la France et les pays africains de la zone Franc et notamment l'original mécanisme des comptes d'opération. Après quoi nous nous intéresserons à la nature juridique du système monétaire dont dépendent la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) et la Banque Centrale des Etats de l'Afrique Equatoriale et du Cameroun (BCEAC). Pour finir, nous essaierons d'appliquer la notion d'indépendance aux BC d'Afrique centrale et de l'ouest (Chapitre III). Mais avant de mener une telle étude, il serait bon dans un chapitre préliminaire, de procéder à un rappel historique du cadre dans lequel sont nées ces deux Banques Centrales.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote