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FAI: vers un devenir médium


par Gregory de Prittwitz
CELSA - la Sorbonne
Traductions: Original: fr Source:

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2. La distribution de contenus dans une démarche d'interdépendance

La solution des éditeurs historiques pour combler la baisse de leurs points d'audience est de mettre au point la télévision de rattrapage106(*).« Pour les éditeurs historiques du petit écran, c'est avant tout le moyen de reprendre aussi l'initiative face à la montée en charge de la concurrence de la VOD à l'acte et des nouvelles pratiques « Atawad107(*) »108(*).

Au départ sur le web, ces télévisions de rattrapage n'ont pas réussi à trouver un public suffisant pour créer une véritable valeur marchande, supposée combler les pertes d'audience sur le linéaire. La délinéarisation des chaînes n'a de valeur pérenne que si elle est intégrée au sein d'une offre de télévision, les écrans d'ordinateur n'étant pas aujourd'hui à même de supplanter la télévision, tant en confort qu'en taille et qu'en disposition domotique. Comme les dispositifs de diffusion avec voie de retour, nécessaire à l'utilisation de la VoD, sont aujourd'hui restreints au nombre de deux, le satellite et l'ADSL, les éditeurs historiques ont dû envisager une collaboration avec des distributeurs dont ils savent qu'ils peuvent représenter à terme un danger concurrentiel. On assiste par conséquent à la mise en place d'un contexte particulier : celui d'une interdépendance entre les FAI et les éditeurs de contenus. Pour les FAI, c'est une occasion d'agrémenter leurs boutiques de contenus de qualité. Pour les chaînes, la télévision de rattrapage est considérée comme un moyen de dompter la fragmentation des audiences, par une prise en considération des usages des utilisateurs. De plus, ce type de service peut être audimétré et offre la possibilité de le monétiser avec des inserts publicitaires. L'intérêt pour les FAI de récupérer du contenu de qualité d'autant plus quand cela s'adapte à l'évolution des usages se monétise et les éditeurs historiques y trouvent des revenus supplétifs. FranceTélévision et Orange ont passé par exemple un accord exclusif de trois ans pour la télévision de rattrapage.

Derrière ces manoeuvres pour accroître l'audience, quel que soit le support, il ne peut être occulté le fait que, pour la première fois, les éditeurs historiques trouvent réponse à leurs besoins chez un FAI. Cela démontre comment la démarche d'éditorialisation des FAI couplée à leur connaissance des usages est gage de qualité et d'efficacité, au point que les chaînes de télévisons comblent leurs manquements chez un fournisseur d'accès Internet, qui justifiraient la transformation du terme générique en « fournisseur d'accès aux contenus ». Les services de SVOD109(*) de Free prochainement imités par ses concurrents sont thématisés et sont vendus comme des bouquets de chaînes, sauf qu'il s'agit de seuls contenus délinéarisés, visionnables à tout moment et de façon illimitée. En plus d'affermir l'adhérence client, ce service marque une forme de point de non-retour quant au dogme de la linéarité discursive chère aux éditeurs de chaînes. Le point noir de l'offre de prix réside dans sa qualité. En l'état, le catalogue proposé ne saurait satisfaire durablement une large population d'abonnés.

* 106 Canal+ à la demande (en attendant le pendant sur CanalSat), M6 Replay, Arte+7, Rewind TV de France Télévisions et prochainement TF1.

* 107 Atawad : anytime, anywhere, any device ; « quand je veux, où je veux et sur n'importe quel écran »

* 108 BOURE Philippe (2004) « Régulations et dérégulations libérales des médias audiovisuels » ACRIMED

* 109 SVOD : Vidéo à la demande illimitée

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