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La lutte contre la pauvreté en Afrique sub-saharienne à travers l'amélioration du marché du travail et la contribution au développement de l'emploi des jeunes.

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par Gaelle CAYAU
Université Montpellier 3 Paul Valéry - MASTER 1 Institution-Organisation-Développement Gestion Stratégique des Ressources Humaines 2008
  

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Université Paul Valéry - Montpellier III

UFR des Sciences Economiques, Mathématiques et Sociales

Département Administration Economique et Sociale

La lutte contre la pauvreté en Afrique sub-saharienne à travers l'amélioration du marché du travail et la contribution au développement de l'emploi des jeunes : tendances actuelles

mémoire soutenu par

Melle Gaëlle CAYAU

en vue de l'obtention de la

Master 1 - I.O.D.

Administration Economique et Sociale

sous la direction de M. Benoit PREVOST

Professeur de Sciences Economiques

Juin 2008

Table des matières.............................................................2

Introduction...............................................................................5

CHAPITRE 1 : Une vision pragmatique du marché du travail en Afrique sub-saharienne..........................................................................10

I : Evolutions générales du marché du travail..........................11

Section 1 : Caractéristiques du marché du travail : premières tentatives de compréhension........................................12

a) Croissance de l'offre de travail : l'explosion démographique comme un des facteurs d'explication et regard sur les comportements des chercheurs d'emploi...................................13

b) Migrations et répartitions spatiales de la population active : les exigences de l'urbanisation.............18

Section 2 : La montée du chômage, le sous-emploi et le sida comme freins à l'amélioration du marché du travail............21

II : L'économie africaine crée t'elle des emplois : relations entre marchés du travail et faiblesses de la compétitivité.................27

Section 1 : Quels emplois, pour quels marchés du travail: représentations des mécanismes de la demande de travail et les inégalités de revenus.................................................28

Section 2 : Une insertion difficile dans un contexte mondial incontournable : relation entre la compétitivité des entreprises africaines et la productivité du travail..............................33

III : Attention particulière portée à un secteur informel solidement implanté................................................................................................37

Section 1 : La réalité africaine : la situation typique des micro-entreprises.............................................................38

Section 2 : Les liens entre jeunes et crise de l'emploi : les conséquences inéluctables du secteur informel..................41

CHAPITRE 2 : La responsabilité de l'éducation à l'égard de l'offre d'emploi pour les jeunes africains...................................................45

I : Caractéristiques des politiques éducatives et système d'instruction...................................................................48

Section 1: La qualité de l'enseignement...........................51

Section 2: Privilégier l'éducation pour tous  pourtant toujours des problèmes d'accès à l'enseignement : des filles encore privées d'éducation...................................................56

II : Une inadéquation entre l'école et la vie..............................59

Section 1: Le décalage entre le manque d'apprentissage/de compétence, les projets futurs et les emplois offerts............60

Section 2 : Femmes, emploi et pauvreté : le lourd fardeau de la jeune femme africaine et la nécessité de redéfinir la place des femmes.................................................................61

CHAPITRE 3 : L'implication des divers acteurs dans le fonctionnement du marché du travail.......................................................................64

I : Faiblesses structurelles ou Etat désintéressé : sur quoi se fondent les politiques en matière d'emploi ?...................................................66

Section 1: Le rôle de l'Etat dans la régulation du marché du travail des économies ................................................67

Section 2: Les conséquences des réformes de la fonction publique sur le marché du travail....................................70

II : Le rôle des autres acteurs et organismes d'aide à l'emploi......75

Section1: Des dispositifs de recherches et d'information peu développés.............................................................76

Section 2: Aider les jeunes à sortir de la précarité et de la pauvreté: la volonté d'intégration de la CONFEJES................78

Conclusion.....................................................................81

Annexes.........................................................................82

1- La croissance de l'industrie (en pourcentage) entre 1981-1986 et 1987-1991...............................................83

2- Estimation de la croissance du PIB si le chômage des jeunes était réduit de moitié.............................................84

Références.....................................................................85

Liste des tableaux.............................................................88

Introduction

La réduction de la pauvreté reste le principal objectif des pays de l'Afrique sub-saharienne.

Il n'est pas toujours facile de définir et de mesurer la pauvreté. Les conceptions passées résumaient la pauvreté comme la simple absence de revenu.

Aujourd'hui, on a coutume de dire que la pauvreté englobe de multiples dimensions : sociales, culturelles, environnementales, politiques, économiques... Des auteurs tels que Amartya Sen1(*), entrevoient la pauvreté comme le cumul de handicaps de ces différentes dimensions.

Pour Sen, la pauvreté se définit comme étant la privation d'un ensemble de libertés élémentaires (liberté d'échapper à la famine et à une morbidité évitable, d'avoir accès à une vie sanitaire digne...) dont doivent jouir les individus.

Ces diverses formes « d'absence de libertés réelles» empêchent aux gens de réaliser et de développer leurs potentialités ainsi que d'améliorer leurs « capabilités » (ensemble de fonctionnement qu'il peut choisir, liberté de choix).

Dans cette façon d'appréhender la pauvreté, on considère les droits civiques et politiques ainsi que les droits économiques et sociaux comme les principaux enjeux et facteurs du développement et du progrès. Par conséquent, l'atteinte à ces libertés élémentaires et universelles engendre des inégalités entre les individus. Autrement dit, lutter contre la pauvreté c'est avoir conscience des inégalités et combattre la vulnérabilité des populations (le manque de ressource peut avoir des impacts sur la pauvreté, il s'agit d'échapper aux risques de marginalisation et d'exclusion de la société, aider les pauvres, les plus fragiles- l'auteur Nicolas SIRVEN s'est notamment penché sur le rapport entre pauvreté et vulnérabilité « De la pauvreté à la vulnérabilité : évolutions conceptuelles et méthodologique »).

Face à toutes les difficultés que recouvre la pauvreté, l'assemblée générale de l'ONU a réaffirmé l'ambition de promouvoir les droits de l'Homme (le droit de chaque personne à la santé, à l'éducation, au logement, à la sécurité...). En effet, en Septembre 2000, a été adopté lors d'une session extraordinaire par cette même assemblée la Déclaration du Millénaire qui fonde un nouvel accord entre pays riches et pays pauvres. Le but de cet accord est de contribuer à améliorer les conditions de vie dans les pays pauvres et de garantir le développement humain. Les objectifs du Millénaire pour le développement (il existe 8 OMD) sont donc les principes et les valeurs extraits de cette déclaration, ils ont été édictés pour être réalisé dans les années à venir, soit pour être pleinement atteints à l'horizon 2015. L'idée centrale de ces objectifs est d'encourager les pays en développement à s'engager sur les chemins de la croissance et du développement durable2(*).

Selon Mahbub ul Haq3(*) , « le but de base du développement est d'élargir les choix des individus. En principe, ces choix peuvent être infinis et peuvent changer au fil du temps. Les gens estiment souvent que les accomplissements ne se réalisent pas, ou pas immédiatement, dans les chiffres de croissance ou de revenu : un meilleur accès à la connaissance, l'amélioration de la nutrition et des services de santé, l'accès à des moyens de subsistance plus sûr, une sécurité contre la criminalité et la violence physique, des heures de loisirs satisfaisantes, des politiques et des libertés culturelles et le sentiment de participer à des activités communautaires. L'objectif du développement est donc de créer un environnement favorable pour les personnes, qu'elles puissent jouir longtemps d'une bonne santé et mener une vie enrichissante4(*). »

Le constat actuel montre que certains progrès ont été réalisés mais ne sont pas suffisants pour éradiquer complètement la pauvreté. Par exemple, sur le thème de l'éducation, certains pays ont réalisé des progrès notables en ce qui concerne la scolarisation dans le primaire tandis que d'autres rencontrent des difficultés liées à l'épidémie de VIH/SIDA (en particulier ceux qui sont meurtris par les conflits). On peut noter également les disparités entre les zones rurales et les zones urbaines qui sont fréquentes dans les différents pays en voie de développement5(*).

Cette vision dynamique de la pauvreté établie précédemment « s'applique souvent aux jeunes du fait des nombreux obstacles que beaucoup doivent surmonter pour parvenir au statut d'adulte6(*)». Cependant, ce parcours est parsemé d'embûches. En effet, les jeunes se résument à participer activement à l'amélioration de leur qualité de vie et celle de leur famille, afin d'entrevoir des chances de sortir un jour de la pauvreté. Réduire la pauvreté revient alors, à intégrer dans les stratégies de développement des questions plus approfondies sur l'avenir des jeunes telles que l'emploi ou encore des thèmes relatifs à leur insertion sociale et culturelle.

Ainsi, les stratégies d'emploi des jeunes occupent une grande place dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement, il s'agit de « formuler et d'appliquer des stratégies qui permettent aux jeunes de trouver un travail décent et utile7(*) (objectif 8, cible numéro 16)».

Assurer « un plein emploi productif et un travail décent »  permet d'intégrer les jeunes à la vie sociale et d'investir dans l'avenir. Par ailleurs, leur donner tous les moyens d'exploiter leur potentiel en leur offrant un emploi convenable et une activité productive équilibrée et profitable, leur permettraient de reprendre confiance en eux dans un contexte aux perspectives incertaines.

Dans le monde entier, beaucoup de jeunes font face à la pauvreté, malheureusement l'Afrique sub-saharienne reste la région du monde la plus problématique en ce qui concerne les stratégies de développement de l'emploi des jeunes. En effet, la situation sur le marché du travail est très alarmante et préoccupante car elle ne permet pas facilement aux acteurs concernés de trouver des solutions quant à son remaniement et son amélioration. Les insuffisances du marché du travail affectent considérablement les conditions de vie des jeunes qui constituent la majeure partie de la population. Il s'agit très souvent de travailleurs pauvres qui ne bénéficient pas des moyens nécessaires pour bâtir leur avenir. Le Bureau International du Travail (BIT) stipule, que par définition, « une personne n'est considérée comme travailleuse pauvre que si elle est incapable de s'élever avec sa famille au-dessus du seuil de pauvreté (vivre avec l'équivalent d'un dollar par jour)8(*). »

Il convient alors de se demander : en quoi l'amélioration du marché du travail et la contribution au développement de l'emploi des jeunes facilitent à la fois leur intégration au sein de la société et permet de lutter contre la pauvreté ?

Comment se caractérise actuellement le marché du travail en Afrique sub-saharienne ? Est-il globalement homogène pour toute la région ?

Investir et miser sur le développement et le potentiel des jeunes permet-il d'élargir favorablement leurs perspectives d'avenir et combattre durablement la pauvreté ? Peut-on trouver des responsables de la situation critique du marché du travail, des inégalités entre les individus et de la pauvreté ?

L'éducation constitue t'elle un outil de développement de l'employabilité des jeunes ? En quoi cette passerelle qui conduit à l'emploi crée t'elle en contre partie des décalages entre les attentes des jeunes et la situation en temps réel sur le marché du travail ?

Comment l'Etat et les autres acteurs d'aide à l'emploi interviennent-ils dans le fonctionnement du marché du travail ?

Dans une première partie, nous tenterons d'analyser la situation « critique » du marché du travail (chapitre 1) en Afrique sub-saharienne. Il est globalement hétérogène, mais de nombreux pays sont confortés dans la même situation, à savoir que les évolutions et les tendances générales (partie 1) nous indiquent que la majorité des pays sont quasiment soumis aux mêmes difficultés et qu'il existe de grandes similitudes sur les marchés du travail. Tout au long de ce sujet, il conviendra de tempérer les idées générales par des exemples, on retiendra trois pays : le Cameroun, le Ghana et l'Ouganda. L'emploi et le chômage des jeunes sont fortement dépendants de l'évolution économique et les quelques emplois proposés témoignent de l'incompétence et des faiblesses des économies africaines à offrir des emplois (partie 2). Les jeunes sont sans précédent plus vulnérables et sont de plus en plus victimes de la précarité de l'emploi due à l'expansion incessante du secteur informel (partie 3).

Puis dans un second chapitre, nous déterminerons la responsabilité de l'éducation à l'égard de l'offre d'emploi pour les jeunes africains (chapitre 2). La qualité de l'éducation est déterminante pour le développement de l'employabilité des jeunes. Mais si la réduction de la pauvreté est un enjeu primordial, les inégalités d'accès aux systèmes scolaires n'en restent pas moins importantes. Ainsi, les politiques éducatives doivent permettre de se concentrer sur l'éducation des filles et favoriser leur intégration (partie 1). D'un autre côté on observe une inadéquation lors du passage de l'école à la vie (partie 2). L'éducation doit permettre aux jeunes de se retrouver socialement, d'accroître les compétences et les attitudes favorisant leurs démarches futures pour trouver l'emploi qu'ils auront préalablement envie d'exercer. Pour autant, l'accent doit être mis sur les jeunes femmes, qui même scolarisées dès leurs plus jeune âge, sont obligées de surmonter bon nombre d'obstacles (discriminations,...) qui les empêchent d'obtenir un emploi et de sortir de la pauvreté.

Enfin, dans un troisième chapitre, nous verrons que tous les pays qui souhaitent éliminer les saccages de la pauvreté se doivent de trouver les moyens d'offrir des emplois productifs et décents à ceux qui en souffrent. Il devient donc urgent pour les gouvernements et autres acteurs d'aide à l'emploi, de s'assurer qu'il y ait des efforts favorables engagés au niveau économique pour améliorer le fonctionnement du marché du travail (chapitre 3). Par la suite, ces efforts doivent se traduire par une croissance des emplois. Cela n'a pas toujours été évident. Il sera utile de comprendre pourquoi la crise des années 1980 illustrée à travers l'élaboration des plans d'ajustements structurels (PAS) a accentué la pauvreté en maintenant le marché du travail en Afrique dans une position délicate au sein de laquelle les entreprises sont très fragiles car pas assez compétitives. Un certain nombre de réformes ont été engagées pour pallier aux difficultés que rencontre l'Etat dans la régulation du marché du travail (partie 1). Ainsi, pour accroître continuellement la situation de l'emploi au niveau national tout en réduisant par ailleurs la pauvreté, les divers acteurs (ONG, société civile...) doivent élaborer des stratégies efficaces en faveur de la création d'emplois convenables et bien rémunérés mais également assurer la formation des personnes appelées à les prendre en charge (partie 2). Autrement dit, les efforts doivent alors être consacrés dans l'amélioration des systèmes d'informations. La place des jeunes est donc prépondérante quant à la mise en place des politiques de développement.

* 1 Amartya Sen, auteur notamment de "L'économie est une science morale", a obtenu le prix nobel 1998 d'économie

* 2 L'Afrique et les Objectifs du Millénaire pour le Développement, A. RHAZAOUI, L-J. GREGOIRE, S. MELLELI, ECONOMICA, 2005, 619 pages.

* 3Mahbub ul Haq (1934-1998). Economiste pakistanais, fondateur du Rapport sur le développement humain, a été l'un des pionniers de la théorie du développement humain avec Armatya SEN.

* 4 http://hdr.undp.org/en/humandev/

* 5 L'Afrique et les Objectifs du Millénaire pour le Développement, A. RHAZAOUI, L-J. GREGOIRE, S. MELLELI, ECONOMICA, 2005, 619 pages.

* 6 Rapport sur les tendances mondiales de l'emploi des jeunes, 2006

* 7 http://www.unmillenniumproject.org/reports/goals_targetsFR.htm

* 8 Rapport sur les tendances mondiales de l'emploi des jeunes, 2006

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984