WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La lutte contre la pauvreté en Afrique sub-saharienne à travers l'amélioration du marché du travail et la contribution au développement de l'emploi des jeunes.

( Télécharger le fichier original )
par Gaelle CAYAU
Université Montpellier 3 Paul Valéry - MASTER 1 Institution-Organisation-Développement Gestion Stratégique des Ressources Humaines 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CHAPITRE 3 : L'implication des divers acteurs dans le fonctionnement du marché du travail

Au début de ce chapitre, nous devons rappeler que le cadre d'action de Dakar73(*) précise que «les gouvernements ont le devoir de veiller à ce que les buts et objectifs de l'éducation pour tous soient réalisés de façon durable».

L'Afrique est face à de nombreux défis qu'elle doit réaliser. L'Afrique d'aujourd'hui doit pouvoir compter sur sa population et particulièrement donner aux jeunes la chance d'exploiter leurs compétences. Ceux-ci ne doivent plus continuer à subir les conséquences des erreurs passées dues aux mauvaises politiques de gestion du territoire.

Il faut actuellement que les politiques se rendent compte qu'il faut miser sur l'employabilité des jeunes que ce soit au moment où ils rentrent sur le marché du travail ou sur la durée qu'ils y restent.

L'ampleur du secteur informel en dit long sur le fait que les états de l'Afrique sub-saharienne sont marqués par de grandes faiblesses en termes d'organisation, de légitimité ainsi que dans leur domaine d'intervention. Les moyens d'actions d'un Etat sont généralement vastes et l'Etat, pour ce qui est du marché du travail, est surtout un employeur très important.

En Afrique sub-saharienne, il est difficile de concevoir un Etat absent du marché du travail. En effet, selon les problèmes répertoriés sur le marché du travail, il conviendrait de voir un Etat présent, renouvelant sans cesse sa légitimité. Le marché du travail dans ces économies est très mouvant, caractérisé par de fortes instabilités qui agissent directement sur les conditions de vie des familles, accentué par l'exploitation de certaines catégories de travailleurs comme les enfants et les femmes, ou encore généralisé par la pauvreté et les sentiments d'exclusion et d'inégalité. L'Etat doit donc être le garant d'un environnement sain et équilibré.

Quelles sont les principales préoccupations de l'Etat ? Comment l'Etat réagit-il face à la montée du chômage? Quelles sont les politiques mises en oeuvre, en matière d'emploi et de réduction de la pauvreté ?

Dans une première partie, nous tenterons d'évaluer les préoccupations réelles des Etas africains, on tentera d'examiner l'influence que ceux-ci joue dans le fonctionnement du marché du travail, sur les politiques mises en oeuvres. Il en ressort, que généralement l'Etat est affecté par des faiblesses structurelles. En effet, l'intervention de l'Etat sur le marché du travail, est limitée. La croissance du secteur informel est l'un des exemples d'illustration. Cependant, ces faiblesses se sont véritablement propagées après l'instauration des programmes d'ajustements structurels dans les années 1980. Ainsi, de nombreuses réformes dans la fonction publique ont été entreprises, celles-ci traduisent un désengagement de l'Etat dans la régulation du marché du travail.

L'objet de notre seconde partie portera sur le rôle que joue d'autres acteurs tels que les organisations non gouvernementales, dans l'aide à l'emploi et à l'assistance des jeunes. Ces acteurs sont très nombreux et s'engagent à lutter contre la pauvreté en Afrique sub-saharienne. C'est la région du monde la plus frappée par les fléaux (maladies, pauvreté, exclusion...). Les diverses unions africaines tentent de trouver des solutions, en redéfinissant leurs stratégies et en ciblant correctement leurs priorités. Ainsi, l'une des principales priorités de la CONFEJES est avant tout le développement de la participation des jeunes.

I : Faiblesses structurelles ou Etat désintéressé : sur quoi se fondent les politiques en matière d'emploi ?

Le contexte économique en Afrique est marqué par de nombreuses instabilités. En effet, comme nous avons pu le constater, le marché du travail est dans une situation alarmante. En effet, la libéralisation du marché du travail constituait une des dynamiques essentielles des programmes d'ajustements structurels instaurés après la crise économique des années 1980.

« L'Etat a un rôle essentiel à jouer au niveau des droits, d'un environnement favorable des acteurs privés, de la prise en charge des services sociaux, des infrastructures et de la protection de l'environnement, ainsi que dans le domaine de l'assurance et de l'assistance permettant de protéger les groupes vulnérables 74(*)».

Pour essayer d'améliorer la situation du marché du travail, les Etats africains devraient concentrer leurs actions dans deux domaines. En effet, la très grande majorité de la population africaine travaille dans l'économie rurale (agriculture) et dans le secteur informel. Il serait utile de déployer des efforts conséquents quant à la recherche d'alternatives dans ces deux domaines.

Dans une première section, on démontrera que l'Etat est caractérisé par de vraies faiblesses structurelles à cause de nombreux dysfonctionnements. Par ailleurs, l'explosion du secteur informel traduit l'insuffisance de l'Etat à faire respecter les règles édictées.

Dans une seconde section, il s'agira de montrer que les ajustements structurels consistaient avant tout à réformer en profondeur l'ensemble du secteur public. Cela mettra en avant le fait que ces mesures ont eu pour conséquences de réduire l'influence de l'Etat dans la régulation du marché du travail.

Section 1: Le r™le de l'Etat dans la régulation du marché du travail des économies en Afrique sub-saharienne

Les structures étatiques des pays de l'Afrique sub-saharienne sont encore marquées par les dispositifs issus de la colonisation. Elles sont quasiment effondrées dans certains pays.

Depuis l'indépendance, de nombreux conflits ont éclatés, nous obligeant à établir des relations entre les phénomènes de crises, les conflits qui mettent en scène les réalités ethniques dans cette région africaine intensément perturbée et aux frontières très floues.

L'Etat, à un faible pouvoir de pression, celui-ci se limitant aux grandes villes et à ses périphéries. Les états africains sont imprimés de la plus infâme corruption. En effet, la population vit au rythme de la perversion, ce qui contraint l'application et le respect des règles de droit établies.

Concernant la fiscalité, on ressent l'appauvrissement des structures de l'Etat, l'indifférence de l'administration dans les deux secteurs de l'économie africaine : les secteurs formels et informels.

Il y a un décalage, entre le rôle que devrait jouer l'Etat dans la régulation du marché du travail et l'influence qu'il a exactement sur ce marché.

Par conséquent, le manque de moyens, les déséquilibres des organisations ainsi que l'altération font que l'Etat n'arrive pas à imposer son autorité et ces diverses instabilités compromettent les possibilités qui lui étaient offertes de mettre en place les dispositifs nécessaires au développement durable (infrastructures, ressources complémentaires...), de son territoire.

L'influence et l'intervention de l'Etat dans la régulation du marché du travail sont très faibles. Celles-ci, sont très bien démontrées quand il s'agit d'étudier le secteur informel.

Comme nous pouvons l'observer, les micro-entreprises qui composent en majorité le secteur informel, échappent à la règlementation du travail.

Le tableau suivant montre que ces entreprises cherchent constamment à éviter les systèmes d'enregistrements (les motifs qui sont donnés par les patrons montrent qu'ils semblent ignorer la législation) qui sont obligatoires et à contourner la loi en ce qui concerne le versement de l'impôt, ce qui prêtent à confusion quant aux limites du secteur informel et au commencement de l'économie souterraine.

Tableau 6 : Motifs de non enregistrements au Cameroun

Type de registresPatenteDéclaration

Stat. et fiscaleRegistre

du CommerceSécurité sociale

Trop cher34,33,65,31,7Démarches trop compliquées2,74,412,01,4Non obligatoire46,954,054,258,0Ne sait pas s'il faut s'inscrire6,630,620,728,8En cours d'inscription0,70,21,50,1Autres raisons8,67,26,310,0TOTAL100100100100

Source : F. Roubaud, Le secteur informel à Yaoundé, Enquête 1-2-3, DIAL, novembre 1993

Tiré de « marché du travail en Afrique subsaharienne », Denis COGNEAU,

Sarah MARNIESSE, J.Y MOISSERON, ECONOMICA, 2000, 173pages.

 

« Les règlementations touchant la sécurité, la durée du travail, les mesures d'hygiène sont très peu respectées non seulement dans le secteur informel mais aussi dans la fonction publique ou e secteur moderne. Il serait plus exact de parler d'a-légalité, dans le sens où l'Etat n'existe simplement pas pour le secteur informel ». (Jean Yves MOISSERON75(*))

Aujourd'hui, il convient de mettre en avant, les notions de démocratie et de bonne gouvernance qui sont les éléments fondamentaux pour assurer la réussite des politiques de développement en Afrique sub-saharienne, notamment en ce qui concerne le marché du travail.

Ainsi, la démocratie permettrait d'améliorer le bien être de la population, d'accroître la croissance et de diminuer les inégalités. L'enquête 1-2-3 déjà citée préalablement, stipule que les notions « sur l'emploi, le secteur informel et la pauvreté ont été élargies aux questions de gouvernance et de démocratie76(*)».

Le respect des libertés individuelles est également un moyen de contribuer au développement, de même qu'une bonne gestion de l'administration publique permet : de réduire les discriminations par exemple en éliminant la corruption, et d'augmenter le sentiment de vivre dans une société plus juste77(*).

L'Etat est très fragile et l'absence de démocratie est la principale cause de ce déséquilibre. Une des fois où l'Etat à su prouver sa capacité à faire face aux dysfonctionnements de ses structures caractérisées comme « tangibles », c'est au moment où il s'est complètement désengager laissant alors le libre recours aux institutions internationales dans l'application des programmes d'ajustements structurels, modifiant ainsi, les formes de régulation du marché du travail.

Les politiques mises en oeuvre visent alors à limiter le rôle de l'Etat dans le secteur économique. Ces réformes passent alors par des licenciements permettant soi-disant d'instaurer une plus grande flexibilité du marché du travail (baisse des effectifs dans la fonction publique, dégradation des salaires nominaux, baisse du pouvoir d'achat des ménages) et à oublier le rôle principal de la régulation du travail qui était de fournir aux jeunes diplômés des débouchés.

* 73 Ce cadre, est l'expression des participants au forum mondial sur l'éducation, réunis à Dakar en Avril 2000 qui ont réaffirmé le principe énoncé dans la déclaration mondiale sur l'éducation pour tous (Jomtien, 1990)

* 74Programme d'action sur l'ajustement structurel, l'emploi et le r™le des partenaires sociaux

http://www-ilo-mirror.cornell.edu/public/french/employment/strat/download/etp28.pdf

* 75 J.Y MOISSERON est directeur d'unité de recherche ou de service à l'institut de recherche pour le développement (IRD). Il est notamment le responsable du programme Ç interventions publiques de partenariat euro-méditerranéen (UR102) È

* 76http://www.cairn.info/article.php?ID_REVUE=AFCO&ID_NUMPUBLIE=AFCO_206&ID_ARTICLE=AFCO_206_0057

* 77 http://www.dial.prd.fr/dial_publications/STATECO/pdf/99/99_8.pdf

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo