WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La lutte contre la pauvreté en Afrique sub-saharienne à travers l'amélioration du marché du travail et la contribution au développement de l'emploi des jeunes.

( Télécharger le fichier original )
par Gaelle CAYAU
Université Montpellier 3 Paul Valéry - MASTER 1 Institution-Organisation-Développement Gestion Stratégique des Ressources Humaines 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

III : Attention particulière portée à un secteur informel solidement implanté : quel avenir pour la jeunesse africaine ?

En ne mettant pas leur potentiel, leur productivité en avant, en ne leur fournissant pas de travail décent, les jeunes qui se retrouvent au chômage ont le sentiment d'être inutile, exclut, de ne valoir rien ce qui fragilise leur stabilité. Entre outre, cela les poussent à exercer des activités illégales pour pouvoir survivre.

Pourquoi le secteur informel est-il autant représenté en Afrique?

Entre autre, dans les années 1970, le secteur public dit encore secteur formel structuré était le premier employeur dans un pays où la population active urbaine ne cessait de croître. Or, le ralentissement des embauches des années 1980 s'est traduit par de profonds bouleversements sur le marché du travail urbain impliquant des licenciements importants dans le secteur privé qui n'a pas pris le relais. Les évolutions mouvementées du secteur formel n'ont fait qu'accélérer le développement du secteur informel

Selon certaines enquêtes, le secteur informel a pour but principal la satisfaction des besoins des ménages, principalement en biens de consommation courante (alimentation, habillement) et en services, il constitue également le mode d'insertion privilégié de la main d'oeuvre.

Tout cela laisse entrevoir que le développement du secteur informel dans les grandes villes d'Afrique subsaharienne témoigne plus d'une logique de survie que de l'émergence d'activités productrices qui offriraient une solution alternative à la crise du marché de l'emploi. Aujourd'hui, l'une des difficultés est de diminuer la productivité globale qui repose sur l'évolution des emplois vers des secteurs qui sont très peu productifs, ainsi que sur la précarisation croissante des emplois créés dans le secteur informel.

Le sort des jeunes arrivants sur le marché du travail dépendra dans une très large mesure de la croissance économique et du contenu de la croissance de l'emploi dans les divers secteurs de l'économie. Ainsi, dans cette dernière partie, centrée sur le secteur informel, on se posera certaines questions.

Dans une première section on s'interrogera sur les capacités des micro-entreprises « typiques » du secteur informel à créer des emplois. Une seconde section nous donnera quelques informations sur les conditions de vie de certains jeunes dépendants du secteur informel, livrés à eux même faute d'emploi.

Section 1 : La réalité africaine : la situation typique des micro-entreprises

Il est délicat de définir le secteur informel dans la mesure où il y a une diversité des acteurs constituant la main d'oeuvre de travail : les salariés non protégés et indépendants, mais aussi les apprentis et les travailleurs familiaux collaborant à l'entreprise familiale.

A partir delà, concentrons nous sur la définition donné par la XVème Conférence Internationale des Statisticiens du Travail (CIST) en 1993 : « le secteur informel peut être décrit, d'une façon générale comme un ensemble d'unités de production des biens ou des services en vue principalement de créer des emplois et des revenus pour les personnes concernées. Ces unités ayant un faible niveau d'organisation, opèrent à petite échelle de manière spécifique, avec peu ou pas de division entre le travail et le capital en tant que facteurs de production44(*). »

Entre autre, le concept d' « emploi informel » se défini pour l'exercice d'une activité économique par le non enregistrement, l'absence de contrat ou de protection sociale. Le secteur informel lui-même en est donc une composante. Toujours selon la CIST, le concept d'emploi informel se réfère aux emplois comme unités d'observation.

Suite à ces définitions, on s'appuiera sur un segment défini en termes de nombre total d'employés travaillant dans une entreprise, ici ça sera le cas de la micro-entreprise, peu importe les statuts précédemment cités.

La micro-entreprise est donc un segment principal constitutif du secteur informel. Selon la classification internationale utilisée par le BIT, une micro-entreprise s'identifie dès lors qu'elle compte moins de 10 personnes employées.

Le constat qui ressort depuis une vingtaine d'années est que le secteur informel grossit de jour en jour. Concernant l'Afrique sub-saharienne et notamment de l'Ouest, les micro-entreprises représentent un poids important tant au niveau des emplois proposés que dans le nombre d'entreprise concernée.

On peut tirer d'une étude45(*) menée par Sarah MARNIESSE46(*) sur le marché du travail en Afrique sub-saharienne, que 85% des emplois crées en 1993 l'ont été dans le secteur informel. Autre exemple est celui de Yaoundé où on recensait en 1994 plus de 50% de personnes travaillant dans le secteur informel (en termes de respect des règlementations).

En 2006, les emplois étaient tous autant prépondérant dans ce secteur, plus de 90% des actifs occupés y étaient employés. Selon un rapport de l'Agence Française pour le Développement (AFD), le Cameroun est le pays type de l'économie informelle : le Cameroun est, selon toute vraisemblance, le pays d'Afrique sub-saharienne qui a un des taux les plus élevés d'emplois en secteur informel47(*)

« Les activités informelles, principalement celles des micro-entreprises progressent plus qu'elles ne régressent. » Il serait légitime de comprendre cette expansion. Les comportements des entrepreneurs de ce secteur sont variables. En effet, quand nous analysions les emplois proposés par les économies africaines, nous avons pu constater que dans le secteur informel parmi les travailleurs indépendants, il y avait ceux qui étaient devenu indépendants pour des raisons positives. Le plus souvent, il s'agit de petits entrepreneurs qui deviennent indépendants pour tirer parti des compétences et expériences acquises lors de leur passage dans le secteur formel et ce avant de monter leur petite affaire.

Dans cette optique, il semblerait que le développement de ces activités informelles ne doit pas être mal perçu en ce sens qu'elles ne dégradent pas forcément le marché du travail. Il est montré que parfois ces activités sont aussi compétentes que celles du secteur formel.

De ce fait, les activités informelles des micro-entreprises constitueraient elles des activités viables au niveau économique ?

Les éléments sur cette question sont très nombreux mais restent assez peu développés dans la mesure où les institutions n'ont pas établi de typologie au sein des micro-entreprises pour repérer celles qui peuvent créer à la fois des emplois et de la valeur.

L'idée dans cette section est de montrer qu'il existe un secteur informel vraiment enraciné en Afrique sub-saharienne. Ce secteur est donc principalement représenté par les activités informelles des micro-entreprises. Néanmoins, contrairement aux idées reçues, nous avons essayé de tempérer les propos, en montrant que les micro-entreprises pouvaient être capables de créer des emplois et qu'elles avaient également la faculté de développer certaines aptitudes telles que le capital humain favorisant ainsi l'embauche de d'autres employés.

Autrement dit, le gros problème concernant les économies sub-sahariennes c'est que les emplois qui sont développés dans les micro-entreprises sont certes faciles à créer mais peu rémunérés. En réalité, il y a donc de nombreux blocages qui tentent d'être dégagés depuis un certain nombre d'année par de nombreux programmes d'appui à la micro-entreprise dans le but d'aider les entrepreneurs indépendants. Cependant, on s'aperçoit que l'accroissement de la demande d'emploi par la population active constitue un réel désavantage car les débouchés ne sont pas suffisants et sont très instables.

Il ya donc de vraies difficultés à créer des emplois salariés viables dans les micro-entreprises en Afrique sub-saharienne. Pour les chercheurs de l'IRD qui ont conduit un certain nombre d'enquêtes sur ce sujet, l'un des principaux enjeux pour l'avenir, est de « réussir à ce que l'essor du secteur informel soit en adéquation avec les exigences du développement, en réorientant ce secteur vers des logiques plus productives48(*) ».

Cependant, il est difficile de rester optimiste après toutes ces observations concernant le retard de l'Afrique sub-saharienne en matière d'offre d'emploi pour les jeunes. Ces diverses réflexions mènent toujours à des résultats décevants qui traduisent une crise de l'emploi. On voit ainsi, les opportunités des jeunes à sortir un jour de leur pauvreté en constantes dégradations.

* 44 http://www.uneca.org/statistics/statcom2008/documents/FR_InformalSector.pdf

* 45 Marché du travail et compétitivité en Afrique subsaharienne, Denis COGNEAU, Sarah MARNIESSE, J.Y MOISSERON, ECONOMICA, 2000, 173pages.

* 46 Economiste à l'Agence Française de Développement (AFD). En charge depuis 2006 de projets de développement dans la division Santé et protection sociale.

* 47 La formation professionnelle en secteur informel. Rapport sur l'enquête terrain au CAMEROUN, 2006.

* 48 http://www.ird.fr/fr/actualites/fiches/1996/fiche12.htm

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe