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de la libération de la créativité théorique au renouveau de la philosophie africaine dans sur la "philosophie africaine" de paulin hountondji

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par kouamé hyacinthe kouakou
Université de Bouaké (côte d'ivoire) - Maîtrise 2005
  

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CHAPITRE III

AUTORITARISME ET REFUS DE LA DIFFÉRENCE :

LE PROBLÈME DE LA LIBERTÉ D'EXPRESSION

La philosophie africaine, ou du moins ce que l'on désigne sous ce nom, n'a été pour l'essentiel que de l'ethnophilosophie. Celle-ci reste solidairement liée à la sauvegarde de la thèse unanimiste qui constitue finalement le point de liaison entre l'ethnophilosophie, l'intellectuel Africain, l'ethnocentriste Occidental, et le politique Africain. En effet, la thèse unanimiste a prévalu tout au long de la période coloniale, car on estimait que c'est à ce prix qu'on pouvait vaincre le colonisateur et se sentir enfin chez soi. Il était donc plus que nécessaire dans tous les territoires d'Afrique de faire bloc autour d'idées communes, condition d'une rigoureuse opposition au colonisateur.

Épris de liberté et d'indépendance, les Africains dans leur grande majorité se sont montrés partisans d'une telle thèse. Dès lors, le colonisateur n'avait plus d'autre issue que de plier bagage, abandonnant ainsi les Africains à eux-mêmes et leur laissant le soin de diriger leurs destinées. La quête de l'indépendance imposait à ce titre l'unité des peuples. C'est un tel message que Cheikh Hamidou KANE laisse le soin à l'un de ses personnages de délivrer : «Je crois pour ma part que les jours de la colonisation sont comptés. Référendum ou pas, on peut déjà entendre sonner l'heure de l'indépendance de l'Afrique. L'important n'est pas de dire oui ou non, mais de dire oui ou non d'une seule et même voix dans l'unité. Nous ne devons pas nous laisser défier, j'en conviens, mais ne nous laissons pas duper non plus. La priorité de notre révolution nationale n'est rien d'autre que le maintien, la restauration ou l'instauration de l'unité du monde noir d'Afrique.»64(*)

S'il est donc admis que dans sa nature propre, l'Afrique est une et indivisible, on comprend sans peine l'effort de tous les leaders Africains en vue de la restauration de cette unité-là. C'est à cette tâche de construction ou même de restauration de l'unité nationale que vont s'atteler les leaders Africains au lendemain des indépendances. En effet, prédomine chez eux l'idée d'une Afrique traditionnelle homogène, une et indivisible. Position que réaffirme Christian P. POTHOLM : «Dans le contexte de l'Afrique indépendante, nombreux sont les leaders politiques qui entendent donner de la société Africaine traditionnelle l'image d'une société homogène .On a fréquemment prétendu que ses sociétés partageaient des conceptions identiques quant à la nature des collectivités humaines, ce principe s'appliquant évidemment aux nouvelles nations.»65(*)

Chercher à rendre hétérogène l'homogène, tenter de diviser les fils de la chère Afrique serait non seulement trahison mais sacrilège. Chacun veut rester fidèle à l'image de l'Afrique traditionnelle, cette Afrique des origines où la vie se vivait comme totalité. La fidélité au passé est plus q'une urgence d'autant plus que selon le professeur DIBI Kouadio : «Dans la vie d'une communauté, un peuple qui renie ses attaches au passé, la mémoire de lui-même, est en proie à tous les vents, et ne peut rien envisager puisque son existence, en l'absence de tout centre ne connaîtra d'autres réalités que l'éparpillement (...). La conscience du passé est d'une grande importance pour un peuple, afin de situer et de forger une âme qui le nourrisse et l'accompagne dans chacune de ses initiatives66(*) Il y a une nécessité à maintenir la relation de chaque peuple au passé, car ce passé constitue pour lui son point de départ, sa référence. Mais ce qu'on constate ici, c'est que ce passé prend finalement la forme d'un «roc solide et fixe vers lequel les hommes s'empressent de tourner le regard dans les situations difficiles.»67(*) Le passé constitue pour les leaders Africains de l'ère des indépendances un point de départ, mieux une référence. C'est en somme un monde idéalisé sous le couvert de la construction de l'unité nationale.

Mais on finit par assister à un divorce entre la néo-bourgeoisie et les masses populaires. L'un des indices les plus sérieux de ce divorce reste assurément le langage. Le langage, instrument de manipulation du peuple, mais aussi et surtout révélateur de la trahison et de l'hypocrisie dont fait preuve l'homme politique vis-à-vis du peuple. C'est ce qui ressort de ces propos du docteur Samba DIAKITÉ : «En politique comme partout ailleurs, la prise de la parole est le commencement de la rupture. (...) Dès lors, tout discours est une exclusion dans la mesure où l'accès à la parole implique la déconstruction du dire et du vouloir- dire de l'autre, cet autre du dire qui va sans dire ce qu'on ne saurait dire. La parole est trahison, trahison parce que l'homme politique est hypocrite.

La trahison et l'hypocrisie du penser politique avec ses procédés falsificateurs, sont d'autant plus courants en Afrique que chaque homme politique se considère comme un renard tandis que le peuple, ce prétendu «phénix des hôtes» de l'État, ce «corbeau» des fables de la fontaine, s'entredéchire pour un pseudo - fromage qu'il ne mangera pas, probablement qu'il ne verra jamais.

Le mensonge politique s'exacerbe lors des joutes électorales, le moment bien choisi pour promettre à une population majoritairement misérable, affamée et analphabète, toutes sortes de possibilités. Mais le candidat, une fois élu, la promesse devient précaire ; la parole n'est plus respectée et l'engagement devient un encagement. Pourtant, la sagesse africaine, dans son fond éthique admet que la promesse n'a de sens que si elle est tenue, qu'une parole n'a de valeurs que si elle est respectée et par conséquent, un homme n'a de dignité que s'il respecte sa parole «donnée».»68(*) Ne pas respecter ses engagements, en faisant fi de la parole donnée, c'est en quelque sorte instaurer une rupture avec l'Autre. Cette rupture remet du coup en cause l'unité même des peuples d'Afrique. Ainsi, «les antagonismes, au lieu de s'affaiblir ne font que s'accentuer. L'unité se trouve brisée et il n'y a plus de soupape, de légitimité et de sûreté.»69(*)

Dire, communiquer, c'est convoquer un monde à l'existence ; c'est créer un univers entre l'individu et ses semblables. Mais, du moment où le dialogue est rompu, il n'y a plus de coexistence possible. L'unité chère à l'Afrique et aux Africains vole de ce fait en éclats, justement parce que la masse est réduite au rang de `'choses'' qu'on manipule à sa guise. Tout évolue désormais comme si le politicien et l'homme de la masse provenaient de deux mondes isolés l'un de l'autre, d'où ces écrits de Cheikh Hamidou KANE : «Il y a un fusil entre nos frères de lait et nous, nos frères de honte et nous. Des Nègres pointent un fusil sur des Nègres. Des Africains mangent la porte close, le loquet mis, les chiens lâchés dans le jardin, les sergents de ville circulant dans les rues pour maintenir de l'autre côté des Africains. Il y avait si longtemps pourtant que nous partagions avec eux tout : notre misère, notre honte, notre immense espoir, notre fierté, notre cerveau, notre coeur, notre estomac de nègre70(*)

Ce tableau est caractéristique de tous les pouvoirs en place au lendemain des indépendances. Ceux-ci se caractérisent par leur toute-puissance, c'est-à-dire un pouvoir sans partage qui proscrit la liberté sous toutes ses formes.Seul un groupe d'hommes réunis au sein de l'appareil dirigeant est réellement libre. À côté, c'est une masse opprimée, dominée de part en part, à qui on refuse tout exercice de liberté. C'est dire que le soleil des indépendances qui s'est levé sur l'Afrique n'a en réalité, contribué qu'à un renforcement du pouvoir au sein de l'État au détriment de la liberté de l'Africain lui-même. Celui-ci apparaît comme un étranger dans sa propre patrie. Tout évolue comme si en Afrique, l'homme ne s'était pas encore ouvert au royaume de la liberté. La loi elle-même n'est rien d'autre que l'expression des désirs et des états d'âme des gouvernants, au détriment des gouvernés.

Les partis uniques d'alors, sous le fallacieux prétexte de bâtir l'unité nationale, apparaissent comme le symbole même de la privation de la liberté. Dans un tel contexte, la seule voie de salut qui s'offre à l'Africain demeure sans aucun doute l'adhésion ferme aux idéaux du parti. Ambroise KOM ne dit pas autre chose : «La pièce maîtresse de la mobilité sociale n'était plus l'instruction et le diplôme, mais la carte du parti.»71(*) La carte du parti symbolise non seulement l'adhésion au parti au pouvoir, mais par la même occasion signifie qu'on fait le serment solennel de ne jamais penser ou d'émettre des opinions autres que celles s'inscrivant dans la droite ligne de l'idéologie du parti. Pour l'intellectuel Africain, il s'agit, soit d'abandonner ses convictions personnelles en s'alignant derrière le parti, soit de contribuer à soutenir ces convictions-là, au prix de sa liberté, voire de sa vie même. Ambroise KOM décrit cette situation : «On connaît l'effort que déploient constamment les grands réseaux médiatiques du Nord pour faire fortune.

En Afrique, en revanche, les pouvoirs, faute d'imagination, préfèrent censurer, affamer et au besoin, abattre physiquement quiconque ne s'aligne pas derrière eux.»72(*) On contraint à ce titre l'intellectuel Africain à se déguiser en intellectuel `'alimentaire'' en vertu de la maffieuse loi de «la bouche qui mange ne parle pas» ; ou dans le cas contraire à prendre la route de l'exil s'il n'est pas torturé dans les geôles. C'est ce qui déclencha à une certaine époque de l'histoire de l'Afrique le fameux `'brain drain'' c'est-à-dire la fuite des cerveaux ; dépeuplant de ce fait l'Afrique de ses têtes pensantes au profit de ces universités et autres structures d'enseignement occidentales.

D'un côté, nous avons les régimes totalitaires, des partis uniques tout puissants, déguisés en parti États et de l'autre, ces hommes  et ces femmes constituant la grande masse des opprimés, c'est-à-dire des êtres qui ne disposent nullement d'eux-mêmes, privés de toute forme de liberté.

Même l'ouverture de l'Afrique au multipartisme dès les années 1990 n'aura pas apporté de sérieux changements. Tout au plus, le multipartisme aura contribué à mettre en crise le monopole de la scène politique détenue par les partis uniques d'alors ; contraints désormais d'avoir en face d'eux les partis d'opposition, sortis de la clandestinité ou composés des déçus de ces partis uniques, qui ont eu le courage de s'affirmer à la face de leur peuple et du monde entier.

Mais le changement s'arrête là, car les pratiques de trente années d'indépendance n'ont pas disparu. Juste une nouvelle configuration de la scène politique ; sinon que les hommes et les structures d'antan demeurent (toujours). L'oppression et la répression sont toujours au rendez-vous, le vent de la liberté et de la démocratie tarde à souffler. N'est-ce pas là le sens de l'analyse de Christian CASTÉRAN : «En face, des pouvoirs voraces qui continuent le plus souvent à gouverner avec une culture de parti unique, sans être disposés à partager une once de leur autorité, faisant et appliquant les lois selon leur bon vouloir, disposant des réseaux internationaux, et des moyens de propagande et de corruption, bénéficiant de l'aide de l'administration, de la police, des préfets, bref, de tous les moyens dont peut rêver une ambition politique.»73(*)

Plus qu'une obsession, l'amour du pouvoir semble s'inscrire dans la nature même des partis uniques d'alors. Trente ans de règne, d'un pouvoir sans partage n'auront pas suffi à les contenter. Il s'agit désormais, pour eux, de renforcer les acquis existants, refusant de ce fait toute alternance. Pour justifier leurs actes, teintés de l'illégalité la plus criarde, on parle de `'démocratie à l'africaine''. C'est comme si, en traversant les frontières africaines, le mot, `'démocratie'' a subitement changé de sens pour être, non pas le gouvernement du peuple par le peuple mais le gouvernement des faibles par les forts. Finalement, plus de trente années d'indépendance n'auraient contribué qu'à accentuer la toute-puissance des pouvoirs Africains, sur un peuple de plus en plus opprimé et qui continue de réclamer de vive voix la liberté. L'instauration du multipartisme dans certains pays ou le retour au multipartisme dans d'autres n'a apporté en réalité qu'un simulacre de `'démocratie''. Celle-ci apparaît plutôt comme un masque sous lequel se dissimulent la servitude et la dissolution de la dignité humaine. «Ici encore, on fait et défait les lois selon la volonté du plus fort et de l'ethnie majoritaire, même si la nature avait prévu autre chose. La domination devient héréditaire et le peuple n'a pas le droit de s'affranchir. Le règne de la terreur devient souverain et légal. Nombre de régimes politiques Africains nous ont habitué à ces phénomènes sensationnels et inédits. (...) Ainsi, le jeu politique en Afrique devient dionysiaque, un jeu théâtral sans fond, sans normes où les spectateurs se confondent aux acteurs et où la violence s'incruste pour contrecarrer l'excès dionysiaque. Le tragique tyrannique se substitue à l'espérance démocratique. (...) Dans certains de nos États, le droit, c'est ce qui est bon pour le chef.»74(*) Sombre mais réaliste tableau de la situation politique en Afrique que peint pour nous Samba DIAKITÉ.

Ainsi, la liberté chez l'Africain est à ranger au nombre de ces choses dont la venue incertaine constitue une source d'espoir pour le peuple. En face, se dresse un pouvoir qui a la latitude d'émettre toute idée, de défendre n'importe quel point de vue, aidé en cela par des hommes de mains formés à son école. À la grande masse, on refuse toute parole, on refuse toute opinion. Pour elle, il n'y a qu'une alternative : s'aligner derrière l'idéologie officielle ou périr. C'est finalement le règne de la violence, de la barbarie, de la brutalité, symbole de l'autoritarisme des pouvoirs en place.

HOUNTONDJI également ne dira autre chose : «La force d'un côté-la force brute, aveugle, sauvage, celle qui, directement héritière de la violence coloniale, prétend régner sans partage sur les esprits et les coeurs ; et de l'autre côté, les mains nues, sans défense, d'hommes et de femmes opprimés, surexploités, mystifiés au point de se faire eux-mêmes les complices actifs de leurs bourreaux : tel est, à peu de choses près, le visage réel de l'Afrique contemporaine, par- delà tout le folklore idéologique, la bigarrure carnavalesque des `'couleurs'' politiques, des étiquettes officielles, des `'options'' fracassantes qui se réduisent, le plus souvent à de superficiels faits de langage.»75(*)

Au sein d'une Afrique contemporaine où ne prévaut que la tyrannie des régimes en place, il devient tout à fait indiqué qu'il ne saurait y avoir la moindre place pour l'émergence d'une véritable pensée africaine. En clair, l'oppression servile et stérile, opposée à la liberté d'expression se dresse de tout son poids sur la route de la philosophie africaine. Le désir acharné des pouvoirs Africains à défendre une mystérieuse thèse unanimiste ne laisse plus aux autres le soin de s'exprimer librement, de réfléchir à leur aise. Lorsque l'idéologie officielle pèse de tout son poids sur les consciences, il n'y a plus la moindre lueur de pensée qui oserait se dessiner ; partant c'est la question même de la naissance de la philosophie africaine qui est remise en cause. En effet, une telle atmosphère se veut résolument opposée à la critique constructive, à la remise en cause, à la discussion entre gens parlant de la même chose. Dès lors, ce qui prévaut, c'est une certaine vision uniforme, prenant la même coloration, du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest.

Ainsi, comprenons-nous pourquoi HOUNTONDJI met un point d'honneur à présenter l'absence de la liberté d'expression comme un des obstacles majeurs à l'avènement de la philosophie africaine. Pour HOUNTONDJI, il n'y a pas de philosophie africaine digne de ce nom parce qu'il n'y a pas de liberté d'expression. On se plaît à refuser à l'autre le droit à la parole, le droit à la libre opinion. On assume qu'en Afrique ne prévaut que l'idéologie du pouvoir, déguisée en idéologie officielle. Il faut donc au prix des vies des autres maintenir cette idéologie-là, empêcher à tout prix sa remise en cause et sauvegarder par-delà le temps et les générations la thèse unanimiste que met un point d'honneur à célébrer l'ethnophilosophie. Il faut en un mot désaliéner la philosophie africaine. Une telle libération du discours philosophique africain ouvre à n'en point douter la voie à un renouveau de la philosophie africaine.

* 64 KANE (Cheikh Hamidou).- Les gardiens du temple (Paris, Stock, 1995), p.107

* 65 POTHOLM (Christian).- La politique africaine `'Théories et pratiques'' (Paris, Nouveaux Horizons, 1981), p.6

* 66 DIBI Kouadio Augustin.- L'Afrique et son autre : la différence libérée (Abidjan, STRATECA DIFFUSION, collection `'Penser l'Afrique n°1'', 1994), p.56

* 67 DIBI, op.cit., p.56

* 68 DIAKITÉ (Samba), «La déréliction du langage dans le penser politique en Afrique», Le Portique, 1 - 2005 - e- portique 1, [En ligne], mis en ligne le 12 mai 2005. URL : http:// le portique. revues.org/document 521. html. Consulté le 11 avril 2007.

* 69 DIAKITÉ (Samba), op.cit.

* 70 KANE (Cheikh Hamidou), op.cit., p.148

* 71 KOM (Ambroise), « Intellectuels Africains et enjeux de la démocratie : misère, répression, exil » in « Politique africaine » n°51 (Paris, Éditions KARTHALA, octobre 1993), p.61

* 72 KOM (Ambroise), op.cit., p.67

* 73 CASTÉRAN (Christian), in «Jeune Afrique Économie» (n°254 du 15/12/1997 au 04/01/1998), p.77

* 74 DIAKITÉ (Samba), op.cit.

* 75 HOUNTONDJI.- Sur la « philosophie africaine » (Yaoundé, CLÉ, 1980), pp.239-240

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"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera