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Les pratiques ressources humaines et la performance des PME au Togo

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par Messa Dzidula DOH
Université de Lomé - DEA 2005
  

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2- Mesure de la performance dans les PME.

Depuis la rupture avec le modèle Taylorien des organisations, le concept performance défini plus haut, a changé de nature. Elle a été pendant longtemps réduit à sa seule dimension financière (dimension unidimensionnelle).

Aujourd'hui, avec les changements organisationnels multiples, la performance doit être entendue dans une acceptation large, appréhendée à sa dimension financière et opérationnelle (dimension multiple). La performance dans son sens global, s'entend comme le degré de réalisation des objectifs dans une entreprise. Dans cette logique, elle permet d'avoir une vision d'ensemble dans une approche multiple. Or dans une entreprise, les objectifs sont multiples et parfois contradictoires si bien qu'il serait illusoire de vouloir évaluer la performance de l'entreprise de manière uniforme en se basant sur un seul critère. Elle nécessite des mesures d'appréciations pertinentes et suffisamment élaborées, qui tiennent compte d'un ou plusieurs critères. De ce point de vue, la performance elle-même sera perçue comme un objectif à atteindre. Dans cette logique, E.M.Morin (1994) recense quatre grandes approches théoriques de performance : une approche économique, une approche sociale, une approche systémique et une approche politique. Le regard porté sur la performance guide les préconisations en matière de mesure de la performance.

2.1- les approches économiques et sociales de la performance.

· L'approche économique.

Elle repose sur la notion centrale des objectifs à atteindre. Ces derniers traduisent les attentes des propriétaires dirigeants, ils sont souvent énoncés en termes économiques et financiers. L'illustration de cette approche est reflétée dans la récente étude de J. Caby (1996) qui souligne les prolongements stratégiques d'une telle conception. Pour eux, la création de valeur passée ou anticipée se fonde sur une croissance de l'activité, soit sur une politique de dividendes raisonnées en fonction des investissements futurs encore, sur une préférence pour les financements externes. La performance s'apprécie à travers la rentabilité économique. Celle-ci a pour but de mesurer l'efficacité de l'ensemble des capitaux utilisés, l'évolution des ventes c'est -à -dire de juger de la capacité de l'entreprise à réaliser un bénéfice.

· L'approche sociale de la performance.

L'approche sociale de la performance découle des apports de l'école des relations humaines qui mettent l'accent sur les dimensions humaines de l'organisation. R. E. Quinn et J. Rohrbaugh (1981) indiquent que cette approche ne néglige pas les autres aspects de la performance mais intègre les activités nécessaires au maintien de l'organisation. Pour cette raison, le point central devient la morale et la cohésion au sein de l'entité considérée. Cette conception est défendue par B.M. Bass qui, dès 1952, enjoint de considérer comme ultime critère de valeur organisationnelle, celle des hommes. Néanmoins l'acceptation de cette hypothèse dépend du postula suivant : atteindre les objectifs sociaux permet d'atteindre les objectifs économiques et financiers.

2.2- Les approches systémique et politique de la performance.

· L'approche systémique.

L'approche systémique est développée par opposition aux approches précédentes, comme étant trop partielles. Elle met en exergue les capacités de l'organisation : « l'efficacité organisationnelle est le degré auquel une organisation, en tant que système social dispose de ressources et moyens, remplit les objectifs sans obérer ses moyens et ressources et sans mettre une pression indue sur ses membres.» (B.S.Georgopoulous, A.S.Tannenbaum1957, p.535)

· L'approche politique de la performance.

La dernière approche qualifiée de politique par E.M.Morin repose sur une critique des précédentes. En effet, chacune des trois approches précédentes assigne certaines fonctions et certains buts à l'entreprise ; or tout individu peut avoir ses propres critères pour juger la performance d'une organisation.

2.3- Les principaux indicateurs de la performance.

Morin et alii (1994) proposent aussi une instrumentation de leurs concepts qui vise à donner à la mesure de performance une certaine crédibilité. Les difficultés d'opérationnalisation sont nombreuses, le concept est dimensionnel. Pourtant des indicateurs de performance plus riches peuvent être développés.

Ils retiennent quatre critères de mesure de la performance organisationnelle. Il s'agit de la pérennité représentée par la qualité du produit / service, rentabilité financière et compétitivité ; l'efficience économique mesurée par l'économie des ressources et la productivité ; la valeur des ressources humaines, avec comme indicateur la mobilisation, le développement personnel, le rendement et le climat social ; et enfin, la légitimité de l'organisation auprès des groupes externes qui se matérialise par la satisfaction des bailleurs de fonds, de la clientèle, des organismes régulateurs et de la communauté.

De nos jours, il existe de multiples indicateurs pour mesurer la performance. L'approche dominante de la performance financière est celle de la valeur actionnariale dont les fondements sont les suivants. Si on suppose que les marchés sont concurrentiels et efficients informationnellement, que les dirigeants sont les agents fidèles des actionnaires, que ces derniers sont les seuls créanciers résiduels, alors, il y a confusion entre la maximisation de la richesse des actionnaires et l'efficacité allocative globale. Ces hypothèses n'étant pas respectées, en particulier, en raison des externalités, la mesure de la performance à partir de la seule richesse des actionnaires est contestable. La difficulté d'évaluer la création de valeur, pour les PME non cotées, oblige à recourir à des mesures comptables ne représentant au mieux que des approximations grossières de la performance. Dans cette logique, le seul indicateur qui soit fondé, en tant qu'approximation comptable, est le taux de rentabilité des capitaux propres (Résultat net / capitaux propres).

L'inconvénient de ce dernier est d'être très sensible aux manipulations comptables, ce qui conduit à préférer des indicateurs du type : Résultat courant /capitaux, qui ont l'avantage d'éliminer l'incidence des éléments exceptionnels. Mieux encore, on peut lui substituer des indicateurs de rentabilité économique du type : résultat économique / (capitaux propres + dettes financières), qui permettent de mesurer la rentabilité obtenue de l'ensemble des capitaux investis.

D'autres études ont recours à une batterie de ratios dont la plupart ne constitue pas des ratios de rentabilité stricto sensu. Ainsi Charreaux (2000) utilise en dehors de ratios de rentabilité, des ratios d' activité, des ratios de marge (ou de profitabilité), tel que le résultat net / ventes ou de productivité comme : ventes / effectif ou résultat net / effectif voire des ratios représentant l'effort d'investissement, l'équilibre financier. Ces derniers sont utilisés à titre complémentaire. Ils seront plutôt utilisés comme variables explicatives de la formation ou de l'évolution de la performance.

Par ailleurs, Churchill (1979) a proposé dans le cadre de la mesure de la performance, une démarche méthodologique, connue sous le nom de paradigme de Churchill, visant à mobiliser les connaissances concernant la théorie de la mesure ainsi que les techniques appropriées pour améliorer dans une procédure systématique. Ce paradigme sous-tend la démarche de Spriggs (1994). Ainsi les travaux de spriggs et de Kumar proposent des outils de mesure pour évaluer les différentes facettes de la performance identifiée. Leur démarche méthodologie consiste à la construction de questionnaire et à l'analyse de données déclaratives recueillies par ce moyen. Les outils proposés visent à mesurer les différentes facettes de la performance difficile à appréhender et non observable au moyen d'un simple questionnaire.

Toutefois, lorsque les indicateurs de la performance sont directement observables, l'instrument de mesure proposé plus haut entraîne des biais considérables. C'est la raison pour laquelle la productivité occupe une place centrale dans l'évaluation de la performance. Parsons (1994) dresse un excellent panorama des différentes mesures de productivité. Cette réflexion sur les indicateurs de productivité peut sembler restrictive mais les indicateurs les plus perfectionnés peuvent offrir une vision globale de la performance organisationnelle, une vision élargie de la productivité. Ces outils sont développés en interne et visent à l'évaluation des hommes.

La mesure de la performance peut faire appel à plusieurs indicateurs se rattachant aux objectifs stratégiques des entreprises (Kaplan et Norton, 1992).

Dans le cas des études antérieures portant sur les impacts des pratiques de GRH sur la performance des entreprises, les chercheurs ont retenu différents indicateurs reliés tantôt de près (interne), tantôt de loin (externe), aux activités de cette fonction. Les études de Liouville et Bayad (1995) ont permis de regrouper les indicateurs selon qu'ils sont internes (performance sociale), intermédiaires (performance organisationnelle) ou externes (performance économique). La satisfaction, l'absentéisme et le taux de roulement des employés sont des indicateurs internes (performance sociale) retenus lors des études antérieures mettant en relation les pratiques de GRH et la performance des entreprises. ( Liouville et Bayad, 1995). La productivité, la flexibilité, l'innovation et la satisfaction des clients sont des indicateurs intermédiaires utilisés pour mesurer la performance organisationnelle ( Way, 2002 ). Enfin, le taux de rendement de l'actif, le taux de rendement des fonds propres et le prix des actions se rangent parmi les indicateurs externes servant à mesurer la performance économique.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille