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Impact des subventions du Nord sur les recettes d'exportations burkinabés: Cas de la recette cotonnière

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par Zakaria SORGHO
Université de Ouagadougou - Maîtrise en économie 2004
  

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Conclusion

Au regard de ces résultats, nous pouvons affirmer sans risque que le prix mondial est un facteur explicatif à la production de coton au Burkina Faso. Ainsi toute variation du cours mondial de coton influe sur l'offre cotonnière Burkinabé. Puisque les mesures de subventions diverses des pays du Nord pourraient sans doute expliquer la baisse non logique du prix mondial de coton sur le marché international, nous pouvons donc insinuer que le montant énorme des subventions dans les pays développés influence négativement la production du coton burkinabé. D'où toute augmentation ce montant entraîne une baisse de la production cotonnière du Burkina Faso.

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

Au cours de ces derniers mois, s'il y a un thème qui a défrayé la chronique à l'O.M.C et notamment dans les pays africains, c'est bien les politiques de subventions qu'accordent les pays développés à leurs producteurs agricoles notamment le coton.

Dans ce contexte actuel, des études sont menées dans le but de montrer la vulnérabilité du coton burkinabé face à la conjoncture du marché mondial influencée par les politiques de subvention au Nord. C'est donc dans cette même perspective que notre étude a été orientée.

De telle étude nécessite des outils d'analyse bien appropriés pouvant mettre en exergue l'objectif principal. A cet effet, l'outil économétrique utilisé dans notre étude a permis par une estimation de modèle de saisir les effets des cours mondiaux sur le coton burkinabé et partant de ressortir l'impact des subventions du nord sur la production cotonnière au Burkina Faso.

De notre analyse, il ressort effectivement que les subventions des pays du Nord agissent sur les cours mondiaux de coton qui par la suite influencent positivement l'offre de coton du Burkina Faso, la production du coton au Burkina étant donc une fonction positive des cours mondiaux. En effet, à long terme, tout accroissement du prix mondial de 1% entraîne une augmentation de l'offre de coton burkinabé de 0,24%. Lors de la conférence sur les politiques de subventions faite par le professeur Taladidia THIOMBIANO au D.E.A/P.T.C.I, il a été montré que de 1998 à 2002 toute variation des subventions de 1% entraîne une baisse de 1,6% des prix mondiaux de coton. Cela va s'en dire que par extrapolation, pour la même période une variation des subventions du Nord de 1% conduit à une diminution de 0,38% de la production de coton au Burkina Faso.

Les subventions des pays du Nord tout en causant la baisse des cours mondiaux entraînent à même temps, une chute de l'offre de coton du Burkina Faso. Ainsi, l'hypothèse de départ qui atteste que les subventions influencent négativement la production de coton au Burkina se trouve être confirmée. Il ressort de cette partie que la poursuite des subventions au niveau des pays développés doit s'arrêter pour l'intérêt du marché. Alors que jusqu'à nos jours, aucun calendrier exact sur la réduction voir la suppression des subventions n'est officiel depuis les accords de la nuit du 31 juillet au 1er août dernier.

Cependant, le coton reste le principal produit d'exportation du Burkina. Il occupe une place prépondérante en matière d'ouverture du pays et constitue ainsi une source importante d'entrée de devises.

En effet, ce produit agricole représente près de 60 % des exportations totales du pays ; ce qui lui confère une importance capitale pour l'économie naissante burkinabé basée essentiellement sur une économie de rente. Le coton s'affiche à point nommé comme un outil de lutte contre la pauvreté par d'une part sa capacité intégrative non négligeable sur le marché mondial et d'autre part par sa localisation de sa culture au plan national.

Le coton, une culture rurale s'avère être un moyen de lutte contre la pauvreté dans le monde rural qui se révèle être le point focal de la pauvreté au Burkina Faso. Entre 1994 et 1998, l'incidence de pauvreté sur les cotonculteurs est passée de 50,1% à 42,5 %.

Le coton apparaît au Burkina Faso comme le poumon de l'économie, ce qui lui donne une force remarquable tant en milieu rural qu'au niveau de l'économie en général.

Au regard de ces conclusions, l'hypothèse selon laquelle le coton est la principale source d'entrée de devises se vérifie. En somme, le coton au Burkina Faso doit être « jalousement » protégé contre des intempéries du marché international car il est d'une grande importance pour le pays.

Le marché mondial de coton est influencé par des distorsions issues de la politique agricole de certains pays notamment l'U.E et les U.S.A qui économiquement influencent la conjoncture mondiale. L'économie burkinabé ne reste pas sans effet suite aux changements et bouleversements du marché mondial. Elle subit aussi des fluctuations dans la production de son coton. Laquelle fluctuation est une réaction normale aux variations des cours mondiaux car le Burkina Faso est un « price taker » sur le marché mondial de coton. Dans une telle situation, il est nécessaire de négocier en vue de la réduction ou de l'élimination pure et simple des distorsions, notamment des subventions du Nord.

La question de subvention reste très sensible dans la politique agricole des pays du Nord. Des pays comme les U.S.A pratiquent cette politique de soutien depuis la grande dépression des années 1930. Une suppression brutale ne saurait peut-être pas rationnelle pour eux conformément à la politique. Aussi, les pays de subvention ont pour objectif principal de maintenir leur place sur le marché mondial à défaut de l'améliorer. Outre l'objectif purement commercial, il existe d'autres objectifs souvent non dits notamment l'objectif politique. Des pays maintiennent la politique de subvention à des fins électorales.

A ce titre, le président américain, G. BUSH déclarait le 13 mai 2002 : «J'ai dit aux gens, si vous me donnez la chance d'être président, nous n'allons pas traiter notre industrie agricole comme un citoyen de seconde classe quand il s'agit d'ouvrir les marchés... Et je le pense vraiment... La Farm Bill est une législation importante... Elle favorisera l'indépendance des agriculteurs et préservera le mode de vie rurale. Elle aide les agriculteurs d'Amérique, donc elle aide l'Amérique».

Face une telle complexité, le Burkina Faso a intérêt à s'unir avec ses paires dans la filière. Les pays producteurs de l'A.O.C pourront avoir plus de poids en s'unissant et en allant comme un seul pays aux différentes négociations de l'O.M.C. C'est dans ce cadre que le Président du Burkina Faso a participé à la conférence de l'O.M.C tenu à Genève (Suisse) dans la semaine du 9 juin 2003, où Son Excellence Monsieur Blaise COMPAORE a présenté un discours au nom de ses paires du Mali, du Bénin et du Tchad.

De telle action doit précéder une intégration régionale véritable. Les pays de l'A.O.C en ayant une seule force intégrée sur le marché mondial, c'est à dire participé au commerce international comme un seul pays pourront mieux se faire entendre aux négociations à cause d'une part le poids d'ensemble qu'ils présentent sur le marché et d'autre part à cause de la qualité de leurs produits reconnue comme incontestable. L'intégration régionale apparaît comme une stratégie efficace de lutte pour l'équité dans le commerce.

Les pays de l'A.O.C auront beaucoup plus d'intérêt à s'unir et à créer dans la filière cotonnière des industries de grande capacité en aval. Ces industries pourront transformer le coton issu de l'union et par la même occasion exposer sur les marchés internationaux des produits moins vulnérables aux subventions agricoles des pays du Nord. Ainsi, ils pourront apporter plus de valeurs ajoutées à leur économie tel que le faisaient remarquer les Mercantilistes : «il ne faut pas vendre à l'extérieur des produits primaires mais vendre des produits transformés car ils ont une valeur ajoutée plus grande». Certes, les coûts d'une telle réalisation sont énormes mais l'initiative paraît efficiente pour résoudre définitivement les problèmes liés aux subventions et la baisse des cours mondiaux.

Au niveau purement monétaire, la compétitivité du coton burkinabé reste altérée par le cours du dollar parce que le taux de change est un facteur fondamental de la compétitivité. La baisse du dollar par rapport à l'euro pèse lourdement sur les coûts de production évalués en F C.F.A. Il ressort ainsi que l'arrimage du F C.F.A à une devise très forte comme l'euro peut aussi avoir des effets néfastes et diminuer par la même occasion la compétitivité du coton burkinabé.


Par conséquent, seul la création d'une monnaie indépendante africaine pourrait résoudre ce problème. Cela doit être une politique de l'Union Africaine (U.A).

Pour la réalisation de telles politiques (l'intégration africaine et la création de la monnaie indépendant commune) laisse cependant quelques inquiétudes. Les pays africains sont-ils prêts à une déconnexion de leur mère patrie du nord et à s'unir entre frères africains afin de faire face aux problèmes de conjoncture mondiale ? Les pays africains sont-ils aujourd'hui prêts à arrêter toutes ingérences conflictuelles entre eux pour relever ensemble les défis du monde ? Nos chefs d'Etat sont-ils assez sages et responsables pour pardonner les différends passés tout en faisant preuve de bonne foi afin de s'unir pour l'intérêt général et l'avenir de leurs peuples ?

Toutes ces questions sont obligatoirement à répondre avant toute tentative d'union ou de coalition sinon vouer à l'échec. Peut-être l'union africaine pourrait constituer une vitrine, un tremplin vers l'union véritable souhaitée par le commun des africains. Les Africains doivent savoir que dans un monde de plus en plus capitaliste où seuls les intérêts comptent, il n'y a point d'état d'âme. Entre autres, nous devons savoir que les pays développés ne peuvent pas abandonner leurs agriculteurs qui sont leurs électeurs potentiels au profit des "beaux yeux" des Africains dont la production cotonnière est même marginale, soit à peine une représentativité de 16% dans le commerce mondial de coton pour l'Afrique francophone, dont 1,6% pour le Burkina Faso.

Les seules solutions à la commercialisation libre du coton africain et du coton burkinabé en particulier sont internes

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld