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Politique d'octroi de crédit des institutions de microfinance au Cameroun

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par Cyrille ONOMO
ESSEC de l'Université de Douala - DEA en Sciences de Gestion 2004
  

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II- les modèles d'aide à la décision d'offre de crédit

Toute décision de crédit implique pour le prêteur une prise de risque. Le défi pour ce dernier d'une part est de se faire révéler la bonne information par l'emprunteur potentiel, qui seul connaît la qualité réelle de son projet. Ce problème trouve l'une de ses solutions dans les modèles de signalisation ou d'information. D'autre part, il est aussi question pour le prêteur de trouver des méthodes devant obliger l'emprunteur à rembourser sa dette même s'il ne veut pas le faire (Ghatak , 1998)2(*). Ces méthodes sont le plus souvent qualifiées de contraignantes.

II.1- Les modèles d'information

Ces modèles ont pour origine les travaux d'Akerlof de 1970 sur les marchés des voitures d'occasion3(*). L'auteur dans cette étude arrive à la conclusion que ces marchés sont caractérisés par une asymétrie d'information entre les contractants et que les acheteurs potentiels sont conduits à ne acheter que les véhicules dont les prix de vente sont bas. Ainsi le propriétaire d'une bonne voiture n'a recourt au marché pour vendre sa voiture que s'il dispose des moyens lui permettant de signaler aux potentiels acheteurs la qualité de son véhicule. S'intéressant au marché du crédit, Downes et Heinkel (1982) définissent les signaux comme « les caractéristiques observables des firmes qui sont directement contrôlables par celles-ci à un moment donné de l'action, et qui donnent des informations sur leurs distributions de cash-flows futurs ». Les signaux les plus usuellement utilisés dans la littérature sont : l'apport personnel en capital du promoteur, le niveau d'endettement, la politique de distribution des dividendes.

· L'apport personnel en capital du promoteur dans son affaire

L'apport personnel en capital désigne la proportion des capitaux d'une entreprise qui est apportée par son promoteur. Les travaux de référence en la matière sont ceux de Leland et Pyle (1977). Pour ces auteurs, le prêteur gagnerait à connaître les caractéristiques véritables de l'emprunteur. Le risque moral empêche le transfert direct des informations entre les participants au marché du crédit. Or sans ce transfert d'informations, le marché est inefficient dans le financement des projets. Les informations sur la qualité des projets peuvent être transférées si les actions de l'emprunteur sont observables. Une de ces actions serait alors la volonté du promoteur de l'entreprise à investir dans son affaire. Cette volonté peut servir de signal de la valeur du projet. Selon Wamba et Tchamambe (2002), les banquiers camerounais exigent que cette proportion soit au moins égal à 40% du montant de l'affaire à réaliser.

Cependant, lors de l'usage de ce signal il importe pour le prêteur de prendre en compte d'une part la préférence du promoteur vis-à-vis du risque, et d'autre part la richesse initiale détenue par ce dernier. Ainsi, sur la base de ce signal, le prêteur peut apprécier la qualité du projet de l'emprunteur et y fonder sa prise de décision d'offre de crédit. Lorsque les coûts de transaction sont suffisamment élevés, le niveau d'endettement tout comme l'apport personnel en capital du promoteur peut servir de signal de la qualité du projet (Leland, op cit).

· Le niveau d'endettement

Dans ces travaux de 1977, Ross4(*) montre que le dirigeant définit le genre d'entreprise qu'il dirige par la structure financière qu'il lui donne. Ainsi la valeur de l'entreprise s'accroît avec le levier financier dans la mesure où l'augmentation de l'endettement entraîne un accroissement de la valeur perçue de l'entreprise. A cet effet, l'augmentation du montant d'endettement ne fait pas qu'accroître le risque de la firme, mais signale aussi une plus grande rentabilité de la firme. Ainsi, les potentiels prêteurs pourraient utiliser le montant des dettes pour distinguer les bonnes firmes des moins bonnes. Le niveau d'endettement dans ce cas traduit le savoir faire et la confiance qu'elle jouit auprès de ses créanciers. Mais il existe un seuil d'endettement correspondant à la valeur la plus élevée de la firme au delà duquel un endettement additionnel aurait pour incidence la baisse de la valeur de la firme (Warner, 1977). Aussi, le niveau d'endettement ne peut servir de signal que dans la mesure où les coûts de transaction seraient élevés. Si ces coûts sont faibles, il devient un signal peu fiable (Leland, op cit).

Outre l'apport personnel en capital du promoteur et le niveau d'endettement de la firme la politique de dividende peut être utilisée comme signal de la qualité de la firme. Cependant, la quasi-totalité des micro entreprises ont pour seul propriétaire leurs promoteurs. La politique de dividende à cet effet n'est pas significative pour ce type d'entreprise. Il y a lieu de considérer plutôt d'autres éléments d'information. Ces informations se subdivisent en deux groupes : les informations économiques d'alerte et les informations bancaires d'alerte (Ngueyen, 2002). Parmi les informations économiques d'alerte, on peut retenir les informations sur la gestion des ressources humaines, l'environnement économique, la stratégie, le déroulement de l'activité....etc. les informations bancaires d'alerte comprennent les mouvements enregistrés sur les comptes bancaires, les utilisations de crédits...etc. Ces informations permettent au prêteur d'identifier les bonnes entreprises. Elles ne garantissent pas pour autant le remboursement des crédits octroyés. A cet effet, de multiples facteurs contraignants doivent être mis en oeuvre avec pour objectif d'obliger l'emprunteur à honorer ses engagements.

* 2 Ghatak etGuinnane sont repris par Laffont et Nguessan dans leur article de 2000 paru dans le World Development.

* 3 Une bonne analyse des travaux d'Akerlof est faite par par Raimbourg 1997

* 4 Une bonne analyse des travaux de Ross est effectuée par Henri Wamba dans son article sur « l'information financière et la politique d'offre de crédit bancaire aux PME : Cas du Cameroun »

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