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Elaboration d'indicateurs de développement humain au niveau régional en côte d'ivoire

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par Williams Otmar TCHIMOU
Ecole National Supérieure de Statistique et d'Economie Appliquée - Ingénieur Statisticien Economiste 2006
  

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2.1.3. Mesure du développement humain durable

L'une des méthodes de mesure du développement humain durable les plus courantes consiste à recenser et sélectionner un certain nombre d'indicateurs pour chacune des trois dimensions : économique, environnementale et sociale. La Commission Européenne (CE), entre autres organisations, ont compilé une batterie d'indicateurs pour suivre les tendances du développement humain durable.

En marge des organisations internationales, de nombreux pays et groupes de pays ont élaboré des séries d'indicateurs pour suivre le processus de développement humain durable. Une approche assez voisine consiste à développer des séries réduites d'indicateurs « fondamentaux » ou « phares », plus accessibles et plus faciles à appréhender. L'OCDE par

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

exemple a proposé une série limitée d'indicateurs phares du développement humain permettant de déterminer rapidement si l'on préserve son patrimoine et satisfait ses besoins actuels de manière durable (voir encadré ci dessous)

Encadré : Indicateurs fondamentaux du développement humain durable de l'OCDE

Thème Indicateurs

Indicateurs des ressources : Préservons- nous notre bas d'actifs ?

Actifs environnementaux

Qualité de l'air Indice d'émission de gaz à effet de serre (GES) et émission de CO2

Emission de NOX

Ressources en eau Indice de l'utilisation de l'eau

Ressources énergétiques Consommation de ressources énergétiques

Biodiversité Superficie des zones protégées en proportion de la superficie totale

Actifs économiques

Actifs produits Volume du stock de capital net

Actifs de R-D Taux de croissance de la productivité multifactorielle

Actifs financiers Actifs étrangers nets et balance des opérations courantes

Capital humain

Stock de capital humain Proportion de la population diplômée du second cycle du secondaire

de l'enseignement supérieur

Investissement dans le

capital humain Dépenses d'éducation

Dépréciation du capital

Humain Taux et niveau de chômage

Indicateurs de résultats : satisfaisons nous nos besoins actuels ? Consommation Dépense de consommation finale des ménages

Intensité de production des déchets urbains

Distribution de revenu Coefficient de Gini

Santé espérance de vie à la naissance

Qualité de l'air en ville

Statut professionnel/ emploi Rapport emploi/population

Education Taux de scolarisation

Sources : OCDE (2001), Développement durable, les grandes questions

Ces séries réduites d'indicateurs du développement humain durable ont à la fois des avantages et des inconvénients. La combinaison d'indicateurs de différentes disciplines permet de communiquer simplement sur les aspects essentiels du développement humain durable. Cependant, ces séries d'indicateurs sont conçues non pas pour tracer un tableau complet des relations socio économico environnementales, mais pour rendre compte des principales tendances et pour attirer l'attention sur certains problèmes.

A côté de ces séries réduites d'indicateurs, on a également les indicateurs composites du développement humain du PNUD :

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

+ L'indicateur de développement humain (IDH) : c'est un outil synthétique de mesure du développement humain durable. Il chiffre le niveau moyen atteint par un pays donné sous trois aspects essentiels : l'aptitude à vivre longtemps et en bonne santé, représenté par l'espérance de vie à la naissance, l'instruction et l'accès au savoir, représentée par le taux d'alphabétisation des adultes et par le taux brut de scolarisation, tous niveaux confondus, et la possibilité de bénéficier d'un niveau de vie décent, représenté par le PIB par habitant (en parité de pouvoir d'achat).

+ L'indicateur de la pauvreté humaine pour les pays en développement (IPH) : Alors que l'IDH mesure le niveau moyen atteint par un pays donné, l'IPH s'attache aux carences ou manques observables dans les trois dimensions fondamentales déjà pris en compte par l'IDH : l'aptitude à Vivre longtemps et en bonne santé représenté par le risque de décéder à un age relativement précoce, et exprimé par la probabilité, à la naissance, de ne pas atteindre 40 ans, l'instruction et l'accès au savoir représenté par l'exclusion du monde de la lecture et des communications, et exprimé par le taux d'analphabétisation des adultes, et la possibilité de bénéficier d'un niveau de vie décent représenté par l'impossibilité d'accéder à ce que procure l'économie dans son ensemble, et exprimée par le pourcentage de la population privée d'accès à des points d'eau aménagés et par le pourcentage d'enfants de moins de cinq ans soufrant d'insuffisance pondérale

+ L'indicateur sexospécifique du développement humain (ISDH) : Tout comme l'IDH, l'ISDH mesure le niveau moyen de développement d'un pays en le corrigeant pour refléter les inégalités sociologiques entre femmes et hommes sous les même aspects pris en compte pour le calcul de l'IDH : l'aptitude à vivre longtemps et en bonne santé, l'instruction et l'accès au savoir et la possibilité de bénéficier d'un niveau de vie décent

+ L'indicateur de la participation des femmes (IPF): C'est un indicateur qui se concentre sur les opportunités qui s'offrent aux femmes plutôt que sur les capacités qui sont les leurs. Il s'attache aux inégalités femmes-hommes dans trois domaines essentiels : la Participation et pouvoir décisionnaire dans la sphère politique, exprimés par la

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

répartition des sièges de parlementaires entre hommes et femmes, la Participation et pouvoir décisionnaire dans l'économie, exprimées par deux éléments : pourcentages respectifs d'hommes et de femmes occupant, d'une part, des fonctions de représentation parlementaire, de direction et d'encadrement et d'autre par des fonctions techniques, et la maîtrise des ressources économiques, mesurée par la part masculine et féminine du revenu estimé du travail (PPA).

Dans la suite de l'étude, nous allons nous intéressé uniquement qu'aux indicateurs composites de développement humain du PNUD dont une présentation détaillée sera faite dans la section suivante.

2.2. Présentation des indicateurs de développement humain.

Cette section présente d'abord les indicateurs composites du développement humain tant sur le plan théorique que méthodologique. Puis elle expose quelques limites de l'IDH.

2.2.1 Aperçu théorique et méthodologie pratique de calcul des indicateurs composites de développement humain

2.2.1.1. Aperçu théorique : étapes de construction d'un indicateur

Les différentes étapes :

Les différentes étapes de la construction d'indicateurs identifiées par Lazarsfeld10 sont schématisées dans la figure suivante :

10 Paul falix LAZARFELD (1901-1976) Ph.D en mathématique appliquée, particulièrement reconnu pour l'importance de ses travaux sur l'utilisation des techniques d'enquêtes pour la collecte d'informations

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

Figure 2 : Du concept aux indices

Concept

Analyse conceptuelle, modèle conceptuel Dimensions

Identification et sélection des variables

Mesure (échelle, temporalité) Indicateurs

Pondération

Agrégation

Indice

Sources : IDDRI

Du concept aux dimensions : La première étape consiste à identifier les différentes dimensions qui constituent le concept, sachant que ceux-ci sont toujours multidimensionnels. La notion de pauvreté, par exemple, recouvre une dimension matérielle, mais aussi une dimension sociale (exclusion, marginalisation) et une dimension culturelle (niveau d'éducation, moyens d'expression). La dimension matérielle elle-même est multiple ; elle comporte des éléments financiers (revenu, niveau d'endettement, charges) et non financiers (santé, logement, droits). Chacune de ses dimensions matérielles est elle-même plus ou moins composite. Le revenu, par exemple, peut être monétaire ou non. Par ailleurs, outre le niveau de revenu à un moment donné, ce qui importe parfois davantage est le caractère régulier ou au contraire précaire de celui-ci

Des dimensions aux indicateurs : les différentes dimensions sont ensuite décomposées en variables dont certaines seront retenues eu titre d'indicateur, soit parce qu'elles paraissent particulièrement pertinentes soit parce qu'elles se prêtent plus aisément à la mesure. Si la sélection des indicateurs s'appuie souvent sur une appréciation des contraintes d'observations et de mesure, elle comporte néanmoins toujours des éléments théoriques. Par exemple, toujours à propos de la pauvreté, il s'agit d'une question théorique qui va conditionner la nature de l'indicateur de revenu, à savoir : la pauvreté est-elle une réalité absolue ou relative ? Autrement dit, faut-il considérer comme pauvre celui qui ne dispose pas du minimum de revenu nécessaire pour couvrir des besoins jugés essentiels ou celui qui a significativement moins que les autres ? Dans le premier cas, il faudra fixer un seuil de pauvreté en calculant les

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

sommes nécessaires pour couvrir les besoins jugés essentiels, qui devront être définis au préalable. Dans le second cas, il faudra fixer un niveau de référence et un écart par rapport à celui-ci et définir l'échelle appropriée pou mesurer le phénomène.

Des indicateurs aux mesures : Une fois définis les indicateurs, ceux-ci doivent faire l'objet de mesures. Il reste alors à décider à quel niveau de précision, d'exactitude, d'échelle spatiale et temporelle, ainsi que dans quelles unités, les effectuer. Le plus souvent, les indicateurs n'auront pas le même degré de précision et ne seront même pas mesurés dans des unités semblables, ce qui complique évidemment le processus d'agrégation des mesures en un indice synthétique. Ainsi, le concept e statut social, opérationnalisé par des indicateurs tels que le durée de la solidarité, le niveau d'éducation, le revenu et la profession, mêle des informations de type quantitatif pur (le revenu), semi quantitatif (niveau éducatif) et qualitatif pur ( la profession). Il en résulte qu'il v'avère souvent nécessaire de ramener les unités et échelles de mesures au niveau le plus élémentaire et le moins exigeant avec tout ce que cela implique en termes de perte d'information.

Des mesures à l'indice : La dernière opération, indispensable dans le contexte de l'opérationnalisation en vue du test empirique d'un concept scientifique, consiste à agréger les différents indicateurs en un indice synthétique. Seul ce dernier est considéré comme signifiant ; les indicateurs de base n'ayant pas de sens individuellement et ne constituant que les pièces d'un puzzle, dont seul le tout est significatif. Or, comme on déjà évoqué, pour être agréger, les indicateurs doivent pouvoir être exprimés dans une unité commune. C'est évidemment le cas pour les indicateurs monétaires comme le PIB, l'indice des prix, etc. Mais, en l'absence d'une unité commune naturelle tell que la monnaie, les différents indicateurs doivent être normalisés.

La normalisation

La normalisation peut se définir comme étant la mise en application d'un ensemble de règles et de spécifications (normes) ayant pour objet d'unifier les unités de mesure. Il existe plusieurs méthodes de normalisation, dont aucune n'est pleinement satisfaisante :

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

· La normalisation statistique : Elle consiste à exprimer toutes les valeurs en écarts types, après avoir transformé les variables de sorte que leur moyenne soit égale à zéro. C'est le type de normalisation effectuée préalablement à de nombreuses modélisations statistiques mais qui s'avère malheureusement inapplicable dans le contexte des indicateurs puisque chaque nouvelle observation implique un nouveau calcul de la moyenne suivie d'une nouvelle normalisation

· La normalisation empirique : Pour être plus précis, il faudrait parler ici des normalisations empiriques au pluriel dans la mesure où différentes techniques peuvent être utilisées. Une des plus courantes consiste à prendre comme base de calcul une année de référence (par exemple l'année de début de la chronique statistique) et à exprimer toutes les valeurs subséquentes en pourcentage de variation par rapport à cette valeur initiale. Cette approche se prête bien à une analyse en termes de progrès ou de régression par rapport à une situation initiale. Une autre méthode consiste à donner la valeur 0 (min) à l'observation considérée comme la plus mauvaise et 1 (ou 10 ou 100) à celle qui correspond au meilleur score (max). Toutes les valeurs intermédiaires sont alors calculées selon la formule suivante :

Y=(X - Min) / (Max - Min)

Afin de rester dans les limites d'une échelle allant de 0 à 1 (ou 10, 100...). Le problème principal de ce type de normalisation est la variabilité des bornes minimale et maximale. Il suffit qu'une nouvelle observation déborde, vers le bas ou vers le haut, l'échelle des valeurs observées jusque là pour qu'une renormalisation de l'ensemble des variables soit nécessaire sous peine de voir les nouvelles observations sortir de l'intervalle fixé.

· La normalisation axiologique : la façon de procéder est identique à la normalisation empirique avec bornes min et max, à cette différence près que les bornes ne sont pas dictées par la base de données (valeurs observées) mais sont choisies en fonction du contexte d'action ou d'évaluation, la situation dont on veut s'éloigner se voyant attribuer la valeur 0 et celle que l'on considère comme l'idéal à atteindre (qui peut ou non correspondre à un objectif stratégique) recevant la valeur 1.

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire


· La normalisation mathématique : cette normalisation consiste à appliquer aux données une transformation (fonction) mathématique qui fait en sorte qu'elles restent comprises entre une borne inférieure et une borne supérieure (par exemple, -1 et +1 ou 0 et 1). Les fonctions logistique et tangente hyperbolique sont les plus fréquemment utilisées. Il reste que de telles manipulations ne sont recommandées pour les indicateurs sociaux, parce qu'elles déforment quelque peu la distribution originale.

Il est clair que le choix de la méthode ainsi que des bornes maximale et minimale utilisées pour la normalisation ne sont pas sans conséquence en termes d'interprétation ou d'utilisation des indicateurs. Plusieurs exemples de distorsions résultant de différences minimes dans les choix de l'une ou l'autre valeur de référence illustre cela. Ainsi, par exemple, dans l'indice de développement humain, l'une des trois composantes est l'espérance de vie à la naissance dont les valeurs observées sont normalisées avec une borne inférieure fixée à 25 ans et une limite supérieure à 85 ans. Que se passerait-il si, au lieu de 85 ans, on prenait comme limite maximale 80 ans ? L'intervalle entre la valeur maximale et la valeur minimale passerait de 60 à 55, soit une diminution de 9%. Une espérance de vie de 55 ans, au lieu de valoir 0,5 vaudra 0,545, soit 9% de plus. Si les autres composantes de l'indice ne changent pas, le résultat serait une majoration de 9% du poids de l'espérance de vie dans le calcul total.

En conséquence, le caractère plus ou moins arbitraire du choix des valeurs min et max même dans le cas de la normalisation empirique plaide pour l'adoption d'une approche normative et donc pour que les valeurs maximales retenues correspondent effectivement à des objectifs à atteindre.

L'agrégation

L'agrégation est l'opération qui consiste à condenser l'information contenue dans chacun des critères en une seule information. Cela suppose de répondre aux questions suivantes. Faut-il attribuer le même poids à tous les critères pour constituer l'indice ou faut-il leur attribuer des poids différents, et si oui, comment ? Quel est le rapport entre l'indice et les indicateurs ? S'agit-il d'une somme, d'un produit, de quelque chose de plus compliqué ?

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Dans la pratique, les deux questions se ramènent le plus souvent au dilemme entre une moyenne simple et une moyenne pondérée. La question de la pondération est cruciale et éminemment délicate. Elle consiste à attribuer un poids et donc une valeur spécifique aux différentes dimensions du concept. Par exemple, dans le cas d'un indice de pauvreté, elle pourrait consister à donner plus de poids à la dimension matérielle qu'à la dimension sociale (isolement, exclusion) ou à la dimension culturelle.

Les dimensions et les indicateurs constituant un indice peuvent être représentés sous forme d'une arborescence, le concept constituant le tronc de l'arbre et chaque branche figurant une de ses dimensions, elle-même pouvant se décomposer en sous branches pour finir par les feuilles représentant les indicateurs proprement dits. A chaque embranchement, il est possible d'attacher une pondération aux branches qui y prennent naissance, en terminant par les feuilles auxquelles est attachée une pondération égale au produit des coefficients des sous branches et des branches dont elles sont issues.

La figure 3 montre un tel exemple d'arborescence : la notion de développement humain durable tel que présenté dans la première partie du second chapitre est décomposée en trois dimensions correspondant aux piliers économique, social et environnemental. Seule la branche économique est développée plus avant, avec deux dimensions constitutives, la performance et la résilience. La performance est appréciée à l'aide de deux indicateurs, le taux de croissance du PIB et celui de la productivité. La sous branche résilience est, quant à elle, décomposée en deux dimensions : la diversité et l'innovation. Le processus de pondération en cascade des dimensions est illustré par le poids final de chaque indicateur, produit de toutes les pondérations en amont et de la sienne propre. Ainsi, le taux de croissance du PIB se voit attribuer un poids de 0,158, soit le produit de 0,8 (sa pondération spécifique), de 0,6 (pondération de la branche << performance ») et de 0,33 (pondération de la branche << économique »).

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

Figure 3 : Arborescence des dimensions et des indicateurs

Développement humain durable

0 33

0 33

0,33

Social

Economique

Environnemental

0 6

0 4

Performance

Résilience

Taux de croissance de la

productivité
0,2 0,04

Diversité

Indice d'entroprie

1 0,0026

Innovation

0 2 0 8

Taux de croissance du PIB

0,8 0,158

Taux de croissance des dépenses de R&D

1 0,106

Sources : IDDRI

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

2.2.1.2. Méthodologie pratique de calcul des indicateurs de développement humain

Indicateur de développement humain (IDH)

L'indicateur de développement humain durable (IDH) est un indicateur composite comportant trois éléments : la durée de vie mesuré par l'espérance de vie à la naissance, le niveau d'éducation, mesuré par un indicateur combinant pour deux tiers le taux d'alphabétisation des adultes et pour un tiers le taux brut de scolarisation (tous niveaux confondus), et le niveau de vie, mesuré d'après le PIB réel par habitant (mesuré en parités des pouvoirs d'achat).

Avant de calculer l'IDH lui-même, il faut établir un indice pour chacune des trois composantes. Puis, avant d'être agréger dans l'IDH, chaque indice doit être normalisé de façon à prendre une valeur comprise entre zéro et un. Aussi, les valeurs minimale t maximale que l'indice élémentaire peut prendre doivent être définies au préalable.

Tous les indices à l'exception de celui du PIB et de celui du niveau d'instruction qui entrent dans la composition de l'IDH se calculent selon la formule générale suivante :

Indice dimensionnel =

Valeur constatée -Valeur minimale

Valeur maximale - Valeur minimale

L'indice du PIB se calcule à l'aide de la formule suivante :

Indice du PIB =

log(Valeur constatée) -log(Valeur minimale)

 
 

.

log(Valeur maximale) - log(Valeur minimale)

Quant à celui du niveau d'instruction, il se calcule comme suit :

Indice du niveau d'instruction = 2 (Indice dimensionnel du taux d'alphabétisation ) 3

+ 1 (Indice dimensionnel du taux brut de scolarisation) 3

L'IDH correspond à la moyenne arithmétique de ces indices dimensionnels. Ainsi la formule s'écrit comme suit :

1 ( indice d espérance devie

' ) 1 (

+ indice de niveau d instruction

' )

3 3

IDH =

+ 1 ( indicede PIB ) 3

Le tableau ci-dessous donne les valeurs maximale et minimale des différents critères pris en compte dans le calcul de l'IDH.

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

Tableau 1 : Valeurs minimales et maximales pour le calcul de l'IDH

Critères

Valeur maximale

Valeur minimale

Espérance de vie à la naissance (années)

85

25

Taux d'alphabétisation des adultes (%)

100

0

Taux brut de scolarisation combiné (%)

100

0

PIB par habitant (en PPA)

40000

100

Sources : rapport mondial sur le développement humain 2001 (PNUD)

Indicateur de la pauvreté humaine (IPH)

Alors que l'IDH mesure le niveau moyen atteint par un pays donné, l'IPH s'attache aux carences ou manques observables dans les trois dimensions fondamentales déjà pris en compte par l'IDH :

o Vivre longtemps et en bonne santé : risque de décéder à un âge relativement précoce, exprimé par la probabilité, à la naissance, de ne pas atteindre 40 ans.

o Instruction et accès au savoir : exclusion du monde de la lecture et des communications, exprimée par l taux d'analphabétisation des adultes

o Possibilité de bénéficier d'un niveau de vie décent : impossibilité d'accéder à ce que procure l'économie dans son ensemble, exprimée par le pourcentage de la population privée d'accès à des points d'eau aménagés et par le pourcentage d'enfants de moins de cinq ans souffrant d'insuffisance pondérale

La formule de calcul de l'IPH est la suivante :

IPH 1/3( P 1 P 2 P 3 ) á

1/

= ? + + ?

á á á

? ?

á = 3.

Et où :

P1 = Probabilité, à la naissance, de décéder avant 40 ans (multiplié par 100)

P2 = Taux d'analphabétisation des adultes

P3 = Moyenne non pondérée des pourcentages de la population n'ayant pas accès à

des points d'eau aménagés, de la population privée d'accès aux soins de santé et d'enfants de moins de cinq ans soufrant d'insuffisance pondérale

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

La valeur deá a une incidence considérable sur celle de l'IPH. Si á = 1, l'IPH correspond à la moyenne de ses trois variables constitutives. En revanche, lorsque ce coefficient augmente, il confère un poids plus important à la composante dans laquelle le manque est plus accentué. Ainsi, plus la valeur deá tend vers l'infini, plus l'IPH se rapproche de la valeur de la variable la plus faible. En donnant àá la valeur 3, celui-ci confère un poids supplémentaire, mais pas écrasant aux composantes dans lesquelles le dénuement est plus criard.

Indicateur sexospécifique du développement humain (ISDH)

L'ISDH tout comme l'IDH, mesure le niveau moyen de développement d'un pays en le corrigeant pour refléter les inégalités sociologiques entre femmes et hommes sous les mêmes aspects pris en compte pour le calcul de l'IDH.

Le calcul de l'ISDH est calculé s'effectue en quatre étapes :

Etape 1 : Calcul de l'indice d'égalité de la répartition pour l'espérance de vie ( IE0 c )

On a :

IE0 c p h ( IE 0 h ) p f ( IE 0 f )

1 -

= ? +

- 1

?

- 1

? ?

Avec :

IE 0 h = Indice dimensionnel de l'espérance de vie des hommes IE 0 f = Indice dimensionnel de l'espérance de vie des femmes p h = Proportion d'hommes dans la population totale

p f = Proportion de femmes dans la population totale

Etape 2 : Calcul de l'indice d'égalité de la répartition pour le niveau d'instruction ( INIc )

On a :

INI c p h ( INI h ) p f ( INI f )

- 1 - 1

= ? +

?

- 1

? ?

Avec :

IN I h = Indice dimensionnel du niveau d'instruction des hommes

IN I f = Indice dimensionnel du niveau d'instruction des femmes

Etape 3 : Calcul de l'indice d'égalité de la répartition pour le PIB ( INRc )

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

On a :

INR c p h ( IPR h ) p f ( IPR f )

- 1 - 1

= ? +

?

- 1

? ?

Avec :

IP R h = Indice dimensionnel du revenu du travail pour les hommes

IP R f = Indice dimensionnel du revenu du travail pour les femmes

Etape4 : Calcul de l'ISDH

On a :

IE c INI c INR c

+ +

0

ISDH =

3

Tous les indices dimensionnels se calculent comme ceux de l'IDH à la seule différence qu'on distingue entre hommes et femmes. Quant aux valeurs maximale et minimale, elles sont tabulées dans le tableau ci-dessous

Tableau 2 : Valeurs minimales et maximales pour le calcul de l'ISDH

Critères

sexes

Valeur maximale

Valeur minimale

Espérance de vie à la naissance
(années)

Population féminine

87,5

27,5

Population masculine

82,5

22,5

Taux d'alphabétisation des
adultes (%)

_

100

0

Taux brut de scolarisation
combiné (%)

_

100

0

PIB par habitant (en PPA)

_

40000

100

Sources : rapport mondial sur le développement humain 2001 (PNUD)

Indicateur de la participation des femmes (IPF)

L'IPF se concentre sur les opportunités qui s'offrent aux femmes plutôt que sur les capacités qui sont les leurs. Il s'attache aux inégalités entre femmes et hommes dans trois dimensions essentielles :

o Participation et pouvoir décisionnaire dans la sphère politique, exprimés par la répartition des sièges de parlementaires entre hommes et femmes

o Participation et pouvoir décisionnaire dans l'économie, exprimée par deux éléments : pourcentages respectifs d'hommes et de femmes occupant, d'une part, des fonctions de représentation parlementaire, de direction et d'encadrement et fonctions techniques.

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

o Maîtrise des ressources économiques, mesurée par la part masculine et féminine du revenu estimé du travail (PPA).

Pour chacune des trois dimensions définies ci-dessus, on calcule un pourcentage équivalent d'égalité de la répartition (PEER), qui prend la forme d'une moyenne pondérée par la population, selon la formule générale suivante :

PEER p h ( pih ) p f ( pif ) å

1/(1 )

1 å 1 - å -

-

= ? + ?

? ?

Et où :

pih = part indicielle de la population masculine

pif = part indicielle de la population féminine

å mesure l'aversion pour l'inégalité. å = 2 assigne une pénalité modérée à l'inégalité Concernant la participation à la vie politique et économique, ainsi qu'aux décisions, on indexe ensuite le PEER en le divisant par 50. Parce que dans une société idéale, où la participation de chacun des deux sexes serait la même, les variables considérées par l'IPF sont égales à 50%.

Une fois le PEER calculé pour les trois dimensions considérées, l'IPF est égale à la moyenne arithmétique des trois PEER exprimée en indice.

2.2.2 Limites de l'indicateur de développement humain durable (IDH)

L'indicateur de développement humain durable, bien que comblant quelques-unes des lacunes dans l'utilisation du PIB par tête comme un unique indicateur de niveau de bien être d'une population, n'est pas la panacée. En effet, il ne met pas en relief les fondamentaux du développement humain que sont l'équité, la durabilité et la participation. Un taux de scolarisation, dans beaucoup de pays est seulement représentatif du niveau d'instruction des hommes. Il ne traduit pas le biais introduit dans le système éducatif au détriment des filles. Dès lors et ne serait, ce qu'à ce niveau, la lecture du principe d'équité et de participation est faussée.

La discrimination entre les hommes et femmes est corrigée par l'indicateur sexospécifique du développement humain (ISDH) qui, utilisant les mêmes composantes que l'IDH, le décompose cependant entre homme et femme. Plus l'inégalité genre est prononcée plus l'ISDH se différencie de l'IDH.

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

L'IDH ne permet pas de mesurer la participation de la population aux choix des stratégies de développement et de leur mise en oeuvre. Dans bien de communautés, une frange importante de la population est en marge de la vie socio-économique et politique. Il s'agit des pauvres et des femmes. Tenant compte de ce besoin de participation, il est également associé à l'IDH des indicateurs comme celui de la pauvreté humaine (IPH) et de la participation de la femme (IPF).

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams