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Elaboration d'indicateurs de développement humain au niveau régional en côte d'ivoire

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par Williams Otmar TCHIMOU
Ecole National Supérieure de Statistique et d'Economie Appliquée - Ingénieur Statisticien Economiste 2006
  

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3.3.1.1 Espérance de vie à la naissance

L'espérance de vie à la naissance est l'indicateur le plus utilisé dans les comparaisons internationales en général et dans le calcul des indicateurs de développement humain en particulier. Il représente la dimension longévité. L'estimation de cet indicateur est basée sur la table de mortalité abrégée (voir la méthodologie en annexe 2). Compte tenu de l'indisponibilité de statistiques sur les tables de mortalité par départements et cela en raison du fait que la mortalité est un phénomène rare et donc n'est pas bien suivi par notre appareil statistique, l'utilisation de l'espérance de vie à la naissance pour quantifier la dimension longévité s'est avéré impossible : une variable Proxy a été proposée en lieu et place de cet indicateur, c'est la probabilité se survie durant l'intervalle d'âge [0, 1]. Le choix de cette variable est justifié comme suit :

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

La raison est relative à la relation qui existe entre l'espérance de vie à la naissance et le taux de mortalité infantile. En effet, Steve Hunt dans son étude intitulé «espérance de vie et santé« a montré que L'espérance de vie est peu élevée dans les pays en développement en raison du haut taux de mortalité infantile, qui constitue 40% de tous les décès. De plus, il existe une relation entre la probabilité de survie durant l'intervalle d'âge [0, 1] et le taux de mortalité infantile. En utilisant les mêmes notations que l'annexe 2 on a la relation suivante entre la probabilité de survivre durant l'intervalle [0, 1] et le taux de mortalité :

nM i

p i 1 q i n

= - = -

1

n n 1 [ (1 ) ]

i i

+ -

n a M

n n

Ainsi en menant une politique visant à améliorer la probabilité de survivre durant l'intervalle [0, 1], ou encore le taux de mortalité infantile, l'espérance de vie à la naissance va augmente. La source statistique utile pour le calcul de cet indicateur est le RASS.

3.3.1.2. Taux d'alphabétisation des adultes (TAA)

Le taux d'alphabétisation des adultes se définit comme étant le pourcentage des personnes âgées de 15 ans et plus qui peuvent, en le comprenant, lire et écrire un texte simple et court sur leur vie quotidienne dans une langue quelconque. Le problème posé par l'estimation de cet indicateur est la mesure de l'aptitude à lire et à écrire lors des collectes Le Taux d'alphabétisation des adultes est évalué selon la formule suivante :

TAA

Population de ans et plus qui ne sait ni lire ni écrire

15

Population de ans et plus

15

L'analyse des données disponibles et utiles (à partir du RGPH et de la carte de pauvreté non monétaire) pour le calcul du taux d'alphabétisation des adultes permet d'affirmer qu'il est désagrégeable au niveau départemental et même selon les milieux urbains et ruraux.

3.3.1.3. Taux brut de scolarisation combiné (TBSC)

Le taux brut de scolarisation combiné calculé par le PNUD se définie comme étant le nombre de personnes (y compris adultes) scolarisées dans les trois cycles de l'enseignement exprimé en pourcentage de la population totale des personnes de 6 à 24 ans compris. La désagrégation de Cet indicateur par département soulève deux problèmes fondamentaux :

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

Le premier est relatif à la superposition entre les directions régionales des ministères en charge de l'éducation de base et de l'enseignement technique et le découpage administratif de la côte d'ivoire. En effet les directions régionales des ministères en charge de l'éducation de base et de l'enseignement technique ne coïncident pas avec les départements. Il faut donc réorganiser les statistiques de ces ministères de sorte à les regrouper par départements et non par directions régionales.

Le second problème se situe à l'enseignement supérieur. En effet l'enseignement supérieur en côte d'ivoire n'est pas organisé selon le découpage administratif. A l'origine, il existait une seule université appelée université nationale de côte d'ivoire (UNCI). Le développement du secteur de l'éducation et de la formation a amené l'Etat à décentraliser l'enseignement supérieur. En 2000 - 2001, l'enseignement supérieur compte trois universités, deux URES rattachées à ces trois universités, quatre grandes écoles publiques quatre universités privées et cent établissements privés dont 83 préparent aux BTS et 17 délivrent des diplômes dits école. Partant du fait que le système de l'enseignement supérieur ne suit pas le découpage administratif, certains départements risquent de se retrouver sans effectif dans le supérieur alors qu'en raisonnant en terme de développement humain certains étudiants ressortissants de ces départements pourraient contribuer au développement (développement humain) de ces départements. Face à cela, une clé de répartition de l'effectif au supérieur a été définie : les effectifs des admis au baccalauréat (taux de réussite). Etant donné que l'effectif au supérieur est le fait de la population de 18 à 24 ans, on utilisera les effectifs des admis au baccalauréat sur les six dernières années (24-18=6) comme clé de répartition. Une correction par les effectifs des non admis au baccalauréat et qui s'inscrivent dans les grandes écoles pourra être envisagé au niveau de la répartition étant donné que la population au supérieur n'est pas seulement le fait des élèves ayant réussit au baccalauréat.

Les statistiques nécessaires pour calculer le TBSC sont disponibles dans les ministères de l'éducation de base et de l'enseignement supérieur.

3.3.1.4. Produit intérieur brut par habitant en parité de pouvoir d'achat (PIB/habitant)

Répartition du FIB par département

Le PIB (produit intérieur brut) est un agrégat macroéconomique calculé habituellement pour rendre compte de la richesse d'un pays. Dans le cadre de l'étude, il y a lieu de

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

désagréger cet agrégat au niveau des départements. La méthode de désagrégation consiste à répartir le PIB national exprimé en parité de pouvoir d'achat selon le revenu des ménages. Pour l'estimation de ce revenu, on fait l'hypothèse que le revenu des ménages est sensiblement égal aux dépenses de consommation des ménages. Cette hypothèse est justifiée par deux principales raisons :

o Lors de la collecte des données, les ménages ont tendance à sous évaluer leurs revenus et à bien déclarer leurs dépenses de consommation.

o Les revenus des ménages étant généralement bas dans les pays en développement,

ceux-ci ont tendance à consommer tous leurs revenus sans dégager d'épargne.

En un mot, on pourrait dire que le PIB est réparti selon les dépenses de consommation des ménages.

Le choix des dépenses de consommation des ménages comme clé de répartition du PIB est justifiée par le fait qu'en se plaçant dans l'optique demande de calcul du PIB, on se rend compte que sur la période de 1990 à 1999, les dépenses de consommation des ménages ont contribué en moyenne à plus de 65% du PIB (voir tableau 5 en annexe3).

L'utilisation des dépenses de consommation des ménages comme clé de répartition du PIB

Cette méthode peut s'avérer inefficace pour certains départements. En effet elle peut conduire soit à une surestimation soit à une sous-estimation du niveau de richesse généré par ces départements dans la mesure où les ménages vivant dans ces départements peuvent être soit de gros consommateurs sans produire beaucoup soit de grands producteurs sans consommer une grande quantité de leurs productions. De ce constat, le critère de désagrégation choisi à savoir les dépenses de consommation sera corrigé par la production agricole d'exportation pour prendre en compte ces spécificités.

L'enquête niveau de vie (ENV) et le RNA ou l'annuaire statistique agricole fournissent respectivement les dépenses de consommations des ménages et les productions agricoles d'exportation.

Calcul des revenus estimés du travail des femmes et des hommes.

Les revenus estimés du travail des hommes et des femmes sont les indicateurs utilisés pour représenter la dimension niveau de vie décent dans le calcul de l'ISDH.

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

La procédure de calcul se fait en deux étapes :

Etape 1 : Calcul de la part des femmes dans les revenus salariaux (faute de données sur les autres revenus du travail)

Il s'agit à cette étape d'estimer quelle est la part des femmes (et par complément celle des hommes) dans l'ensemble des salaires versés dans l'économie. Comme ce chiffre est rarement disponible directement, on l'estime indirectement en partant d'un chiffre plus souvent disponible : le rapport Rs =Sf/Sh du salaire moyen non agricole11 des femmes à celui des hommes. On doit tenir compte de la proportion relative de femmes et d'hommes qui ont un emploi salarié, ce que le PNUD estime, faute de mieux, sur la base du pourcentage de femmes et d'hommes dans la population active (noté respectivement Pf et Ph).

Au total, la part des femmes dans l'ensemble des revenus salariaux est estimée par la formule suivante :

(Sf*Nf)/ (Sf*Nf+Sh*Nh) où Nf etNh désignent respectivement le nombre de femmes et d'hommes en activité.

Cette formule est équivalente à la suivante :

(Rs*Pf) / [(Rs*Pf) +Ph].

En absence d'informations sur Rs on utilise 75%.

Etape 2 : Calcul de la valeur monétaire du revenu du travail des femmes et des hommes

Cette étape consiste à calculer la valeur monétaire du revenu moyen du travail des femmes et des hommes dans un département. L'hypothèse qui fonde ce calcul est la suivante : on convient que la part des femmes dans les revenus salariaux est égale à leur part dans le PIB (étant attendu que le PIB est un agrégat de revenu). Cela revient à admettre que les revenus non salariaux qui figurent dans la richesse nationale (au sens du PIB) se répartissent entre les sexes dans la même proportion que les revenus salariaux, proportion estimée au cours de la première étape.

Le principe de calcul est assez simple : le revenu estimé par personne du travail des femmes est la part du PIB total qui revient aux femmes (selon la convention précédente),

11 Dans le secteur non agricole, pour des raisons pratiques

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

divisée par la population féminine. Et de même pour les hommes. Ces deux revenus sont les équivalents sexués du PIB par habitant, indicateur indifférent au genre. La formule qui résume ce calcul est la suivante :

Revenu estimé du travail des femmes (Rf)=PIB*part des femmes dans les salaires/population féminine.

3.3.2. Indicateur de la pauvreté humaine (IPH)

3.3.2.1. Probabilité, à la naissance de ne pas atteindre 40 ans ( P? 40 )

Le calcul de cet indicateur nécessite les statistiques de mortalité. Ces statistiques n'étant pas bien suivies par l'appareil statistique Ivoirien, il apparaît quasiment impossible de l'estimer. De ce fait, une variable Proxy est proposée en lieu et place de cet indicateur : c'est la probabilité de décéder entre 0 et 5 ans.

Le choix de cet indicateur est justifié comme suit:

La mortalité des enfants de moins de 5 ans étant élevée dans les pays en développement12, on peut affirmer que le risque de décès de l'enfant est plus élevé durant les 5 premières années de son existence et que plus ce risque est élevé moins il a des chances de vivre pendant 40 années. Ainsi le risque de ne pas atteindre 40 ans à la naissance, est d'autant plus élevé que le risque de ne pas atteindre 5 ans à la naissance est élevé. Le risque de décès entre 5 et 40 ans étant toutes choses égales par ailleurs faible.

Cet argument conduisent à utiliser la probabilité à la naissance de ne pas atteindre 5 ans plutôt que la probabilité à la naissance de ne pas atteindre 40 ans

L'indicateur « probabilité à la naissance de ne pas atteindre 5 ans » peut être estimé à partir du taux de mortalité de la classe d'âge [0, 5] à l'aide de la formule de passage du taux de mortalité au quotient de mortalité entre les âges 0 et 5 ans ou à la probabilité de décéder

12 Selon les Nations Unies (Cf. objectifs du millénaire pour le développement rapport 2005 page 18) près de 11 millions d'enfants meurent chaque année (c'est-à-dire 30 000 par jour) avant d'atteindre l'âge de 5 ans. Ils vivent pour la plupart dans des pays en développement et meurent d'une maladie ou d'un ensemble de maladies qui auraient pu être prévenues ou guéries à peu de frais avec les moyens dont on dispose déjà. Parfois, ces décès sont dus simplement au manque d'antibiotiques pour soigner une pneumonie, ou de sels de réhydratation pour mettre fin à une diarrhée. La malnutrition est présente dans plus de la moitié des cas.

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entre 0 et 5 ans. Les statistiques concernant le taux de mortalité de la classe [0, 5] sont disponibles dans le RASS.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo