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Les expériences de coopération dans les communes de Ouahigouya, Tanghin Dassouri et Ziniaré

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par Abdoul Azise SODORE
Université de Ouagadoudou/Département de Géographie - Maà®trise 2008
  

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III-2. Les réalisations

Les trois expériences de coopération décentralisée ont produit de nombreuses réalisations d'ordre social et économique pour la plupart. De nombreuses infrastructures éducatives, sanitaires et hydrauliques ont été réalisées. Il y a eu également des soutiens à des activités économiques locales (appui à des activités agricoles et d'élevage, de commerce, de transformation des produits locaux). A cela s'ajoutent des appuis institutionnels par le biais de formations au profit des conseillers municipaux et des agents des mairies, l'aide à

l'organisation des services communaux et le soutien en équipements (informatiques et de bureau).

Ces réalisations répondent aux besoins des populations et ont des impacts réels en termes d'amélioration des conditions de vie et d'accès aux services sociaux de base.

Dans le domaine éducatif, les constructions d'écoles, de salles de classes dans des lycées et des logements pour enseignants ont permis une amélioration des conditions de travail et de vie. De même, des correspondances scolaires ont favorisé un renforcement des liens d'amitié entre des élèves burkinabé et français et une ouverture sur la culture de l'autre. A Tanghin-Dassouri, la construction de salle de classe a permis la transformation du collège d'enseignement général en lycée. Cette transformation a résolu en partie le problème de déscolarisation des titulaires du Brevet d'Etude du Premier Cycle. En effet, de nombreux abandons étaient observés fautes de ressources et de logement à Ouagadougou.

Dans le volet sanitaire, l'impact des actions se perçoit dans l'amélioration des conditions de soins et de travail du personnel médical. Le soutien apporté aux structures de santé a également permis l'accroissement de l'offre de soins et de la fréquentation des structures sanitaires. Par exemple dans la commune de Ouahigouya, la coopération hospitalière a permis un relèvement du plateau technique médical permettant de ce fait une meilleure prise en charge des malades. De plus, la construction d'un centre médical au profit de l'association AMMIE permet un meilleur soutien des personnes atteintes de SIDA. A Tanghin Dassouri, la construction d'une salle d'hospitalisation de 8 chambres, d'une morgue, d'un centre de soin maternel et infantile, d'un dépôt pharmaceutique ont permis aussi d'offrir des soins de qualité aux patients.

Dans le volet hydraulique, la réalisation de nombreux forages et puits a permis à des populations d'avoir accès à l'eau potable en réduisant les distances entre les habitations et les points d'eau; de plus, certaines de ces réalisations permettent la pratique de la culture maraîchère. A Ouahigouya, le projet «aménagement et mise en valeur de petits périmètres maraîchers» a été à l'origine de la formation de quelques femmes à la pratique du maraîchage (apprentissage au repiquage de plants d'oignons).

Les actions de soutien à l'économie locale, même si elles paraissent moins importantes ont occasionné via le microcrédit ou des subventions, l'augmentation des revenus des bénéficiaires. Dans la commune de Ziniaré, l'acquisition de moulins à grain, de matériel pour la préparation de «soumbala» et pour l'apiculture, le soutien accordé à l'embouche ovine permettent aux promoteurs de subvenir mieux à leurs besoins. A Ouahigouya, la construction d'une galerie marchande au profit de l'association Bang N'Tum

a donné une meilleure visibilité aux bénéficiaires, leur permettant de mieux vendre leurs produits. Il y eut également l'appui au centre Baasnéré pour améliorer sa production de mangues séchées dans le cadre de son projet «les fruits de la solidarité». Cette amélioration qualitative a permis l'exportation des produits vers l'Europe. A cela, il faut ajouter le projet «petit commerce» de l'association AFBO dont 15 femmes ont bénéficié de 25 000 FCFA chacune en 2007. Dans la commune de Tanghin-Dassouri, l'aide à la construction du marché a permis de mieux valoriser le potentiel économique de la dite localité.

L'appui institutionnel a un impact opérationnel par l'accroissement de l'efficacité de la ressource humaine. Il permet aux élus de mieux jouer leur rôle de coordination du développement communal. Le recrutement de personnel par le biais d'un financement dégressif à Ouahigouya a permis à la commune de se doter de ressources humaines capables de l'aider dans la conception et l'exécution des projets municipaux. La formation des agents de la mairie dans la gestion de l'état civil et les nombreuses autres réalisations (écoles, centre d'insertion pour des enfants en difficulté etc.) permettent aux structures communales de répondre à certaines préoccupations des citoyens.

Au-delà de ces réalisations, un accent mérite d'être porté sur les possibilités d'élargissement de l'assiette fiscale des communes. A cet effet, la coopération décentralisée doit s'investir à la mise en place de petites unités industrielles créatrices de valeur ajoutée. Ce peut être le cas des laiteries, des unités de conditionnement de miel et de transformation de produits maraîchers. Ces petites unités industrielles, qu'elles soient sous la coupe de la municipalité ou d'organisations de la société civile, permettraient à la fois de lutter contre le chômage et de valoriser les produits locaux par la création de richesses.

IV. Les recommandations et perspectives

Le nouvel environnement institutionnel au Burkina Faso requiert de nouvelles dispositions en vue d'un développement harmonieux des collectivités. A cet effet, il convient d'inscrire les expériences de coopération décentralisée dans le contexte du développement régional.

Aussi convient-il pour le cas de la commune de Tanghin-Dassouri d'élargir son partenariat à l'ensemble de la région du Centre en créant un partenariat entre cette région et le Conseil Général du Territoire de Belfort. En même temps, cette coopération doit être en synergie avec les autres partenariats bâtis par les autres collectivités à travers un Cadre

Régional de Coordination de la Coopération Décentralisée (CRCCD). Ce cadre pourrait être un facteur d'impulsion du développement régional et de partage harmonieux des ressources générées par l'ensemble des partenariats.

Pour la relation de coopération entre la Province de l'Oubritenga et le Conseil Régional du Limousin, il serait intéressant de penser à la mise en place d'une communauté de communes ou de groupement d'intérêt public dans l'Oubritenga. Cela devrait cependant se faire après que les nouvelles communes rurales aient pu maîtriser le fonctionnement de base d'une collectivité territoriale. La communauté des communes permettrait de mieux canaliser les efforts de développement en évitant que chaque commune veuille avoir toutes les infrastructures sur son territoire. Des communes voisines pourraient réaliser des ouvrages d'utilité publique en commun. Le Code Général des Collectivités Territorial n'est pas encore précis sur la question. Pour les exemples français, la communauté des communes est un établissement public qui est régi par les règles de fonctionnement d'une commune. Toutes les communes membres transfèrent une partie de leurs compétences à la communauté de communes. Celles qui doivent être obligatoirement transférées sont relatives à l'éducation, au transport et à l'habitation. Celles dont le transfert n'est pas obligatoire sont l'hygiène, la voirie communautaire, la protection de l'environnement et la gestion des équipements. Enfin celles dont le transfert est facultatif sont la gestion de l'eau, le sport de haut niveau et la gestion des personnes âgées. Toutes les communes ont des représentants au sein du conseil de la communauté des communes. Le nombre de conseillers est proportionnel au nombre d'habitants. Ce conseil est dirigé par un président et possède des commissions qui fonctionnent par thème. Il existe aussi des groupes de travail. Les objectifs de la communauté des communes ne sont pas la somme des objectifs des communes partenaires. Son intérêt prime sur celui des communes. (Tulard M., 2006). La communauté des communes est donc un établissement public qui dans le contexte burkinabé pourrait permettre une meilleure répartition des ressources entre communes d'une même province ou région.

Concernant la coopération décentralisée entre les communes de Chambéry et Ouahigouya, il convient d'oeuvrer à impliquer les nouveaux villages rattachés à la commune de Ouahigouya dans la dynamique du partenariat. A cet effet, il faudra aider les représentants villageois à postuler au financement de la coopération en développant une stratégie de communication.

Les conseils municipaux qui ont en charge désormais la maîtrise d'ouvrage du développement des communes doivent éviter de centraliser la dynamique de la coopération

décentralisée au sein de l'institution communale. La coopération décentralisée doit rester ouverte à tous les acteurs pour peu qu'ils respectent les procédures définies par le partenariat. Elle doit également se départir des luttes politiciennes qui mettent souvent en mal les objectifs visés, les actions réalisées étant présentées aux populations comme étant celles d'un parti politique.

Pour l'ensemble des partenaires à la coopération, il s'avère important de travailler à inscrire désormais les budgets des partenariats dans les lignes budgétaires des communes porteuses de ces dynamiques, pour favoriser une meilleure visibilité et plus de transparence dans les gestion des fonds de la coopération décentralisée.

Pour l'Etat burkinabé, il serait souhaitable de prendre au plus tôt les directives qui s'imposent aujourd'hui, pour mieux cadrer le champ de la coopération décentralisée car en dehors du CGCT, il n'existe pas de texte clair en la matière. A cet effet, les dispositions doivent être prises pour que la Commission Nationale de la Coopération Décentralisée puisse jouer son rôle de catalyseur de l'ensemble des dynamiques partenariales. Des textes clairs doivent être adoptés pour préciser le rôle des Comités Locaux de Jumelage dans le contexte de la communalisation intégrale du territoire. Il serait nécessaire aussi de créer un équilibre régional en termes de coopération décentralisée. De ce fait, il faut éviter qu'une région bénéficie de nombreux jumelages par rapport aux autres quand on connaît l'importance des ressources que ceux-ci peuvent générer.

Dans cet exercice, il est préférable que l'Etat ne se mêle pas trop des actions de coopération décentralisée. Il doit simplement baliser le terrain afin que ce que certains acteurs considèrent comme la troisième source de financement du développement local après celle de l'Etat et des Organisations Non Gouvernementales, puisse servir à cela.

Les pratiques de coopération décentralisée offre de réelles opportunités de développement aux communes. Au moment où le Burkina Faso est engagé dans un processus de communalisation intégrale, les bons enseignements en la matière méritent d'être mis à la disposition des différents acteurs du domaine.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway