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Organisation de marchés émergents: efficience et risque de sélection adverse

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par Donatien AVELE
Université Montesquieu Bordeaux IV - France - DEA Sciences de gestion 2004
  

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Section 2. Création des marchés boursiers en Afrique.

Cette section met en perspectives les raisons qui ont conduit à une floraison des marchés boursiers en Afrique ces dernières années. Nous tentons aussi de fournir quelques éléments de réponses à la question de savoir si un marché boursier indépendant pour chaque pays d'Afrique est une solution viable.

1. Les mobiles de la création des marchés boursiers émergents.

La création des marchés boursiers ces dernières années est toutefois loin d'être un phénomène de mode car elle émane de différentes demandes : d'une part des Etats et des collectivités qui voient dans la création des marchés boursiers un moyen efficient de mobilisation et d'allocation de l'épargne et ; d'autre part des entreprises et des opérateurs économiques qui voient dans ces nouvelles places boursières un moyen de financement et de placement en adéquation avec des besoins jusque là non satisfaits. De toute évidence les

enjeux économiques qui sous-tendent la création des marchés boursiers sont réels et pertinents. La littérature économique et des sciences de gestion y répond par un regain d'intérêt pour le débat sur le rôle des banques et des marchés financiers dans la croissance économique; plus précisément de l'opposition entre les banques et les marchés boursiers. Afin de ramener le débat académique « sur terre », nombre d' auteurs ont cherché à savoir comment aider ces institutions à satisfaire pleinement à leurs objectifs, car les banques et les bourses fournissent des services financiers importants et non opposés [Demirguc-Kunt et Levine (1996) ; Levine (1996)]. Ainsi La Porta, Lopez-de-Silanes, Shleifer et Vishny [1997] ont oeuvré dans ce sens en faisant ressortir l'importance de l'environnement légal relatif à la protection des investisseurs pour le développement des marchés boursiers. Par ailleurs, d'autres auteurs ont mis en évidence l'importance de l'environnement socioculturel dans le développement des bourses [Beck, Levine et Loayza, 2000. Garretsen et Sterken, 2000].

Les raisons qui ont conduit ces dernières années à une floraison des marchés boursiers dans le monde et plus particulièrement en Afrique au Sud du Sahara sont pertinentes, nous allons maintenant expliquer la création de ces marchés par un certain nombre de faits qui ont aussi servi de motifs à la création de plusieurs marchés boursiers émergents (MBE). Il s'agit de facteurs économiques (niveau du revenu national et niveau de l'épargne), de facteurs institutionnels (option libérale et de marché) et de l'inadéquation du système financier existant [Tchemeni, 1997 ; Grimbert, Mordacq et Tchemeni, 1995]. Nous montrons successivement comment ces trois facteurs peuvent favoriser la création d'un marché boursier.

1.1. La croissance économique.

La croissance économique a pour conséquence une augmentation du niveau de revenu national. En réponse à cette augmentation du revenu, la consommation croît d'une valeur inférieure à l'accroissement du revenu [Keynes, 1936]. Ainsi, la proportion du revenu qui n'est pas consommé constitue une offre nette d'épargne domestique à la recherche de rentabilité.

Parallèlement, l'augmentation de la consommation et l'existence d'un potentiel de croissance (cas des pays émergents) ont pour conséquence l'accroissement des besoins en fonds pour faire face à l'augmentation induite de la production.

Les agents disposant d'une épargne et les agents en quête de fonds vont tous se tourner vers le système financier. Les uns pour y placer leur épargne et les autres pour y lever des fonds.

1.2. Les nouvelles options de politiques économiques.

Les nouvelles orientations économiques participent d'une logique : celle de l'adoption d'un système d'économie libérale. Il s'agit pour l'Etat de se désengager de l'activité économique, de mettre en place des mécanismes qui assurent le jeu de l'offre et de la demande, qui encouragent et facilitent l'initiative privée et qui garantissent les droits de propriété. Le désengagement de l'Etat du secteur économique pose d'une part, le problème de la transparence de la rétrocession de ses participations économiques et d'autre part entraîne une suppression de ses concours (capitaux de participation ou subventions) dans les unités (entreprises). Deux interrogations majeures naissent de cette nouvelle donne, à savoir : premièrement comment l'Etat peut vendre ses participations en y associant le maximum d'agents économiques, puisque la nouvelle option vise à encourager le développement de l'initiative privée (culture d'entreprise) ? deuxièmement comment pallier les suppressions des concours (capitaux de participation ou subventions) de l'Etat dans les unités économiques où il intervenait ? La réponse à ces interrogations trouve une réponse dans la structure du système financier. En effet pour vendre au plus grand nombre et permettre aux unités économiques anciennement financées d'avoir accès aux capitaux, seul le marché financier offre la solution la plus appropriée.

Le système financier existant permet-il aux Etats de mettre en oeuvre cette solution ? afin d'apporter quelques éléments de réponse à cette question, il nous apparaît nécessaire de présenter l'inadéquation du système financier.

1.3. L'inadéquation du système financier.

Le système financier dans lequel sont nés les MBE ces dernières années reposait sur les banques (banques de développement, banques commerciales, banques de dépôts). Les banques interviennent dans l'activité économique en collectant l'épargne des agents à capacité de financement (qui en retour reçoivent un intérêt) pour le placer sous forme de prêts auprès des agents à besoin de financement (qui supportent un intérêt qui est le coût du capital reçu).

La crise de la dette des années 1980 (qui a d'abord été une crise de liquidité avant d'être une crise de solvabilité) a eu pour conséquence une forte réduction du montant des prêts (concours bancaires) et surtout une remise en cause de la cohérence du système financier. Désormais les prêts bancaires ne se limitent qu'aux crédits commerciaux et aux prêts multilatéraux pour le financement des projets d'infrastructures (routes, retenues d'eau, écoles, dispensaires et hôpitaux etc.). Alors que dans le même temps les banques commerciales qui constituent l'ossature du système financier sont en sur-liquidité et baissent les taux d'intérêt sur l'épargne. Or la croissance économique a suscité l'émergence d'une offre nette d'épargne qui ne peut pas trouver dans un tel système financier une rémunération attrayante. De plus les besoins de fonds, qui résultent d'une part de la croissance économique et d'autre part de l'option libérale adoptée, accentuent le problème de financement de l'économie en général et celui des entreprises en particulier. Enfin un système financier bancaire ne peut soutenir durablement l'organisation des rétrocessions des participations étatiques en assurant une liquidité aux valeurs mobilières qui peuvent être émises pour toucher un large public.

Dans ce contexte d'inadéquation du système financier, la diversification des sources de financement et de placement d'épargne apparaît comme une nécessité. Cette nécessité est exécutable dans le cadre de Bourses de valeurs mobilières(BVM), d'autant plus que les privatisations qui drainent d'importantes sommes (plus de 23 milliards de dollars en 1992 [Plane, 1996]) assureront vraisemblablement un accroissement de la capitalisation et de la liquidité boursière.

La croissance économique, les nouvelles options de politique économique et l'inadéquation du système financier sont les faits qui ont généralement précédé la création des BVM sur la dernière du siècle passé [Tchemeni (1997), Grimbert, Mordacq et Tchemeni (1995)]. En plus des trois facteurs précédemment cités qui ont contribué à la création des marchés boursiers ces dernières années en Afrique au sud du Sahara, on note aussi les programmes d'ajustements structurels (PAS) sous l'impulsion de la Banque mondiale et du FMI. Ce sont des programmes qui visent à assainir le cadre macro-économique et à supprimer les obstacles causés par l'interférence des Etats dans les opérations de marché. Le but est de promouvoir une économie de marché régulée par le jeu de l'offre et de la demande9 ; il s'agit de la politique de taux de l'ajustement et les privatisations.

1.4. La politique de taux d'ajustement et les privatisations.

Dans cette sous-section, nous ne présentons pas de façon exhaustive les programmes d'ajustement structurel, mais nous mettons en évidence deux points qui catalysent la création d'une BVM. Ces points sont : la politique de taux et les privatisations.


· La politique de taux de l'ajustement.

La politique monétaire et financière de l'ajustement prône la levée du contrôle du taux de change et une monnaie flottante (la dévaluation du FCFA10 en 1994 s'inscrit dans ce souci), afin que les taux reflètent les conditions de l'offre et de la demande et permettent la liberté de mouvement des flux des investissements à l'intérieur et à l'extérieur des pays.

En rapport avec la politique financière du taux prôné par l'ajustement, le modèle de « répression financière » de Mc.Kinnon R.I [1988] postule que l'absence de marché boursier conduit à une prédominance du secteur bancaire. De ce fait l'intervention de l'Etat est suscitée si bien que l'on en arrive à des situations où les taux d'intérêts se forment en dessous de leur niveau d'équilibre. Une telle situation tend à décourager l'épargne, d'où réduit le montant de

9 Les questions de l'ajustement structurel sont traitées de manière exhaustive par Quarco [1990].

10 Franc CFA veut dire le Franc de la communauté Financière d'Afrique

capitaux destinés au financement. Il en résulte une situation de sous investissement qui est de nature à hypothéquer la croissance de long terme.


· Les privatisations.

Dans la logique de l'ajustement structurel, l'Etat doit se désengager de l'activité économique en rétrocédant par exemple ses participations au privé. En rappel, les privatisations :

Favorisent l'émergence d'un tissu financier local (développement des banques d'investissement et des services financiers).

Encouragent également l'investissement direct des non-résidents.

Accroissent la capitalisation et la liquidité boursière, par conséquent agissent directement sur le développement des marchés boursiers.

Initialement dominé par les entreprises industrielles, le mouvement de privatisation a gagné l'ensemble des infrastructures économiques de base [Plane, 1996]. La situation particulière des pays Africains n'échappe pas à cette logique et augure d'un potentiel important d'entreprises à privatiser. Par exemple, en fin 1996, le bilan des privatisations chiffrait le total des sociétés privatisées ou restructurées à 293 sur un total de 757 sociétés à privatiser dénombrées en 1995 [Fargeas, 1998].

D'une manière générale on note que le rythme de privatisations demeure faible compte tenu de plusieurs raisons dont la contestation liée aux bradages des entreprises ou leur rétrocession dans des conditions jugées peu transparentes. Une privatisation par le marché boursier serait en mesure de réduire la vague contestataire, car plus transparente.

Les Bourses Africaines sont très mal intégrées à l'échelle internationale et les indicateurs institutionnels et réglementaires du Zimbabwe et du Nigeria sont proches de 0.6 alors que la moyenne internationale se trouve à 1.1911. Les bourses n'inspirent donc pas confiance et les obstacles à leur développement, aussi bien du côté de l'offre, de la demande et des institutions, sont nombreux.

11 Dermirguc-Kunt A. et Levine R. (1996). Les indicateurs institutionnels et réglementaires sont calculés de telle façon qu'un niveau élevé indique une parfaite ouverture du marché des capitaux, une bonne comptabilité et transmission de l'information par les entreprises ainsi qu'une protection adéquate des investisseurs.

2. Les obstacles au développement des marchés boursiers en Afrique Sub-
saharienne.

Nous l'avons tout d'abord observé en Côte d'Ivoire avec la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières d'Afrique de l'Ouest (BRVM). Initialement prévu pour le 18 décembre 1997, le lancement effectif de la BRVM n'a pas eu lieu avant fin 1998.

Elle remplace la BVA (Bourse des valeurs d'Abidjan) de la Côte d'Ivoire et, sous la direction de la BCEAO12, elle est devenue une Bourse régionale.

La Bourse des Valeurs Mobilières de Douala (DSE) au Cameroun et la Bourse des Valeurs Mobilières de l'Afrique centrale (BVMAC) à Libreville au Gabon dont le démarrage, prévu respectivement en avril 2003 et mai 2003 n'est pas encore effectif.

La BRVM est destinée à être un marché de placement pour les opérateurs locaux et non un marché spéculatif. Pourtant, les retards successifs liés à la mise en place du système central mais aussi à l'installation des antennes nationales dans chaque pays laissent les opérateurs économiques sur leur faim et les questions sur la viabilité d'une Bourse Régionale de Valeurs Mobilières germent dans certains esprits. Ces obstacles se situent côté tant de l'offre et de la demande d'instruments financiers.

2.1. Les obstacles du côté de l'offre d'instruments financiers.

Les entreprises s'appuient sur l'autofinancement, le financement bancaire ou des emprunts divers comme ceux de la finance informelle. Les grands chefs d'entreprise ne sont pas habitués à diffuser l'information financière les concernant et préfèrent le plus souvent cultiver le secret. Les titres émis sont détenus par des individus ou des groupes fermés qui se connaissent entre eux.

D'autre part, les crédits sont souvent subventionnés ou alloués par le gouvernement et les avantages fiscaux incitent à l'endettement et non au financement des titres. De plus, la détermination arbitraire des prix auxquels un

12 BCEAO : banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest.

titre peut être offert sur le marché et l'omniprésence du gouvernement et qui émet des bons de trésor, constituent deux obstacles supplémentaires.

Finalement, les lourdes procédures de demande pour l'émission des titres et la mauvaise compréhension des techniques financières par les entreprises font que, le rôle du marché est très faible au niveau du financement local.

Au total, les grandes entreprises, qui sont les seules aptes à émettre des titres sur le marché financier, ne représentent qu'un très faible pourcentage de la valeur ajoutée brute des pays d'Afrique sub-saharienne puisque les petites et moyenne entreprises sont excessivement nombreuses. Par conséquent, l'offre de titres reste faible et a du mal à se développer. Il en est de même du côté de la demande.

2.2. La demande d'instruments financiers.

Le manque d'information et de transparence, l'absence de marchés secondaires assurant un degré de liquidité suffisant, les faibles performance du marché boursier sont autant d'obstacles à la demande de titres de la part des agents économiques. De plus la faiblesse du système juridique sur les contrats, la mauvaise protection des investisseurs et les contraintes de convertibilité des changes et de rapatriement des dividendes n'incitent pas les agents étrangers à placer leurs fonds en Afrique sub-saharienne.

Au total, le marché n'inspire pas confiance et souffre d'un manque de surveillance et de transparence. Leur développement paraît fortement compromis pour les années à venir étant donné les efforts institutionnels, juridiques, économiques et liés aux changements des mentalités à mettre en oeuvre.

Malgré tous ces obstacles, les pays d'Afrique sub-saharienne ne cessent de créer les bourses de valeurs mobilières nationales alors que ceux-ci gagneront en prenant des initiatives de mettre en place les BRVM.

3. Facteurs d'intégration des marchés boursiers Africains.

Dans cette sous-section, nous essayons de montrer la nécessité de mettre en place les bourses régionales au lieu de chercher à se doter d'un marché boursier pour chaque pays comme c'est le cas d'une création toute récente dans le même espace économique en Afrique centrale de deux Bourses de valeurs ( l'une au Cameroun : Douala Stock Exchange et l'autre à Libreville : BVMAC ).

En partant du principe qu'un environnement financier solide est la condition sine qua non d'un « épanouissement » du paysage boursier Africain, on peut considérer que les facteurs suivants devraient servir de leçons aux pays Africains : la régionalisation et la coopération supra régionale.

3.1. Régionalisation.

Compte tenu de l'exiguïté et de la faible liquidité des marchés nationaux de valeurs mobilières, une intégration sous forme de bourses régionales conduites de façon professionnelles apparaît inévitable. Tandis que l'Union monétaire ouest africaine a déjà fait de premiers pas concrets en ce sens avec la création de la bourse régionale d'Abidjan, une telle coopération est au moins envisagée dans la région de la SADC (communauté de développement d'Afrique Australe) ainsi que dans la nouvelle communauté Est Africaine en formation. Pour [Bittner, 1999] , une telle intégration de marchés partiels générera les expériences de succès dont on a grand besoin sur le continent et suscitera de confiance en une coopération régionale plus intensive dans d'autres domaines.

Les sous régions d'Afrique souffrent d'un manque important de ressources longues susceptibles d'aider au financement des activités économiques. On y note un décalage important entre les besoins et les capacités de financement sous-régionales. La création d'une bourse régionale des valeurs mobilières peut à travers les actions et les obligations qui seront émises, favoriser la mobilisation de l'épargne intérieure et extérieure nécessaires au financement des activités économiques. La bourse offre ainsi aux épargnants de nouvelles opportunités de placements et aux emprunteurs la possibilité de s'adresser directement aux épargnants pour financer des activités et leurs investissements. Dans les pays africains, les investisseurs étrangers se

plaignent souvent des lourdeurs administratives et d'une absence d'information sur les opportunités d'affaires. La création des marchés boursiers régionaux (ou Bourses Régionales de Valeurs Mobilières) peut favoriser cet accès à l'information via les renseignements qu'elle fournira aux créanciers et investisseurs étrangers sur les entreprises cotées ; elle peut ainsi les inciter à acquérir des actions négociées sur le marché sous-régional. Un tel système offre des possibilités de diversification des risques, des liquidités, un emprunt plus important et donc des investissements plus conséquents. Cela évitera les investissements modestes, faute d'un partenariat plus large. La création des bourses régionales peut permettre un rapprochement des économies de l'Afrique. Une sous région soudée pourrait mieux coopérer avec des marchés financiers extérieurs et bénéficier des innovations technologiques. La diversification de la structure financière peut faire jouer la concurrence. Les entrepreneurs seront désormais tenus de rendre compte aux actionnaires qui deviennent co-propriétaires et, ont par ce fait, un droit de regard sur la conduite de l'entreprise. On fait ainsi appel à l'excellence, ce qui peut faire jouer la concurrence.

Devant la faiblesse des tissus économiques nationaux et le nombre réduit des entreprises à coter en bourse, il y a lieu de se demander si une bourse nationale est une opération rentable du fait du faible volume des transactions par pays. De tels marchés financiers ne pourront engendrer des recettes suffisantes pour couvrir ne serait-ce que les investissements initiaux. On a vu le cas de la Bourse Tanzanienne où seules deux entreprises privatisées ont été cotées en deux années d'existence. Quelle force représentera un marché boursier national et indépendant en Afrique face aux grands marchés qui sont en construction dans le monde ?

Les Etats d'Afrique au sud du Sahara ainsi que tous les pays du continent ayant en coeur la création d'un marché boursier national et indépendant devraient tirer des leçons des échecs constatés sur les autres places boursières en Afrique. L'Afrique du sud représente à elle seule 80% de la capitalisation boursière. La tendance aujourd'hui est d'ailleurs au regroupement pour lutter contre ces faiblesses. Ces marchés boursiers africains sont caractérisés par leur petite taille, une faible diversification des branches d'activités, un volume

restreint des transactions, une concentration sur un petit nombre de titres (200 au Nigeria, 56 au Kenya, 21 au Ghana, 3 au Malawi et 2 en Tanzanie contre 3000 à New York), un manque de liquidité et des systèmes fiables de règlement et de compensation, un manque de technologie de pointe pour les transactions. Si les pays Africains ont le souci du développement de leurs marchés boursiers, ils doivent nouer des coopérations supra régionales.

3.2. Coopération supra régionale.

Comme l'a montré l'exemple de l'accord de coopération conclu entre la Bourse du Caire et celle de Madrid, il existe des marges considérables de coopération entre les continents. La Bourse de Tunis coopère, elle aussi plus étroitement avec des experts Parisiens des marchés de capitaux en vue d'augmenter sa liquidité et son attrait. En plus du « rattachement » à l'espace Européen, ces efforts pourraient également porter sur le développement d'une coopération plus étroite au niveau de la région méditerranéenne, qui est d'ailleurs souvent réclamée. Des modèles analogues seraient envisageables pour des pays anglophones (Ghana ou Nigeria) en liaison avec la Bourse de Londres. Le chapitre précédent a tenté de fournir quelques éléments de réponse aux questions posées par la problématique d'une floraison de marchés boursiers en Afrique d'une part et d'autre part le souci de chaque pays à vouloir se doter d'un marché boursier national et indépendant. Il s'agit maintenant de présenter les sources de financement des entreprises Africaines.

CHAPITRE 2 : LE RÔLE DES MARCHES BOURSIERS DANS LE
FINANCEMENT DES ENTREPRISES AFRICAINES.

. Au cours de ce chapitre, nous étudions les sources de financement des

entreprises Africaines. La section (1) examine l'accès au financement des entreprise Africaines à travers les modes de financement des PVD (1), les moyens de financement des entreprise Africaines (2), enfin les rôles de la Bourse par une nouvelle théorie des institutions (3).

Ce chapitre tente de répondre principalement à deux questions : quels sont les moyens de financement des entreprises Africaines ? la finance directe peut-elle se substituer à la fiance indirecte en raison d'un système bancaire imparfait ?

Nous tentons ainsi de fournir quelques éléments de réponse à ces questions et, pour ce faire, la section (1) essaie d'examiner la première question) par une analyse des différentes sources de financement des entreprises Africaines (2). . La section (2) tente de répondre à la dernière question : la finance directe peut-elle se substituer à la fiance indirecte en raison d'un système bancaire imparfait ? Cette question trouve des éléments de réponse à travers les intérêts des marchés financiers (1) et les liens de complémentarité entre la banque et le marché boursier (2).

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld